La voix de Lilie

Impossible de me résoudre à abandonner ce journal. Il y a tant de chose à dire. Même si ce blog est plus intermittant que le précédent, il nous permettra d’y consigner encore, nos humeurs, notre vision du monde, nos ressentis. Se savoir proche aussi.

Alors j’ai tout préparé – à nos plumes, quand on veut, comme on veut.

La voix de Graine

Merci Lilie. Comme tu dis, impossible de se résoudre à fermer ce journal. Laissons-nous le temps d’explorer l’après, de tenter des jours avec et des jours sans. Donnons-nous le temps de réapprendre à vivre « normalement » . Et de poursuivre ce blog, ou pas.

Pour moi, aujourd’hui, c’est journée petit fils. Dès qu’il arrive à la maison, il s’accroche aux basques de sa Maman et la réclame en boucle. Il sait que ses parents vont partir. Malgré tout, leur départ et la journée se passent bien. De temps à autre, il va jusqu’à la porte en disant »Maman » et je lui répète que Maman est partie en vacances et qu’elle va revenir, demain. Repas, sieste, promenade, jeux au square, jeux avec Papy à son retour du bureau. Je suis contente d’avoir mon petit-fils. C’est l’occasion pour moi de retrouver avec lui une complicité que j’ai perdue. Il a beaucoup changé pendant ces 6 semaines. Et surtout, il a vécu 24 h sur 24 avec sa Maman. A présent, il mange tout seul. Il se débrouille bien, autant avec la cuillère qu’avec les doigts. En tout cas, il a bon appétit. Son vocabulaire s’enrichit de jour en jour. Ses mimiques aussi.

C’est le soir que c’est difficile. Son heure de sommeil: entre 22 h 30 et 23 h. Dur pour nous qui n’avons pas l’habitude. Cela fait des longues journées.

La voix de Lilie

Ce matin je refais à pied le chemin que je faisais petite fille pour rentrer de l’école. Je marchais avec ma cousine. Ou plutôt nous sautions les bras croisés ensemble dans le dos. Et nous nous racontions des histoires drôles de l’autre. L’autre fait ceci, l’autre fait cela. Ce n’était pas toto, c’était l’autre. Pas de nom, pas de sexe, pas de visage. L’autre, qui nous faisait rire aux éclats le long du chemin. Cinquante ans sont passés. Oui 50. Un chiffre énorme. Nous passions devant le gymnase qui a peu changé, puis en face du cimetière, qui s’est étendu sur 3 fois sa longueur… Il reste un petit terrain avant la première maison, pour l’étendre une dernière fois. Le murier, plus vieux que moi est toujours là. Après le croisement, à gauche les ronces à mûres ont disparu, comme le petit filet d’eau sur lequel nageaient les araignées d’eau et naissaient les têtards que l’on entend, si on prête l’oreille, gargouiller en souterrain. Et voilà la maison de mon enfance en vue. J’en profite pour prendre une photo ou 2. Je suis contente de ma balade, il fait soleil, je suis bien. Un peu plus jeune le temps d’un trajet. Nostalgie, quand tu nous tiens.