La voix de Graine

Ta voix me manque, Lilie. J’espère que tu profites bien de tes vacances. Nous partageons la chaleur et le soleil de l’Europe du sud. Il paraît qu’il a fait très chaud à Paris également.

Dans la chaleur de l’Andalousie, les nuits sont courtes et entrecoupées de veilles. J’ai le temps de penser. Je repasse ma journée de marche, nos échanges à l’étape ou sur le chemin. Il y a chez nous tous ce besoin de se dire, de se confronter à l’autre. L’une récemment à la retraite fait une formation de shiatsu. L’autre, notre doyen de 80 ans nous parle de ses petits-fils qui ont quasiment l’âge de nos enfants, de ces semi-conquêtes qu’il a eues lors de ses multiples précédents chemins. Est-il veuf? Pour l’instant, aucun mot sur le sujet. Quand il évoque sa femme, c’est dans un passé qui ne semble plus faire partie de son quotidien. Chacun dit et se tait, c’est selon. Nous parlons et nous écoutons. Nous nous écoutons avec bienveillance, malgré le barrage de la langue.

Hier après-midi, nous sommes allés à la piscine, la piscine du village. La caissière de la piscine était mal entendante, elle m’a demandé d’enlever mon masque pour pouvoir lire sur mes lèvres. C’était dimanche, il y avait ĺà les enfants, les familles…

Pendant ce temps, fille et petite fille étaient à Disney, mari, fils et petit fils partageaient le repas dominical, les graines continuaient leurs échanges à distance…

À l’entrée du village, un ouvrage en hommage aux femmes sculpté sur ses 4 côtés.