La voix de Graine

Dernier jour de campagne… un peu gris ce matin, mais le soleil ne tarde pas à pointer son nez. En fait, il n’y a eu ni orage ni pluie cette nuit. Par contre, la chaleur n’est plus aussi étouffante. C’est agréable. Mon mari va courir. Je m’occupe. A quoi, je ne sais pas vraiment. Je m’occupe. Il y a toujours tant à faire dans la maison et nous partons demain.

En fin de matinée, nous appelons fiston et son petit, puis nous allons faire nos adieux au village. Comme à chaque fois, nous sommes tristes de partir.

Notre fille va encore profiter de la maison une semaine. Après le déjeuner, nous checkons avec elle ce qu’elle devra faire pour fermer la maison. L’après-midi passe tout aussi vite que la matinée…sans rien faire de bien extraordinaire. Même pas une sortie. Envie de profiter de la maison encore un peu. Mon dos se rappelle à moi et m’oblige à me poser. J’ai voulu trop en faire. Faire le sac, ranger un peu et c’est déjà l’heure de partir au resto pour notre dernière soirée.

Ce sont des filles, trois filles qui sont sur scène. Carla Bruni, du folk …C’est sympa. Demain soir, nous serons à Paris. Terminés les petits apéro concerts de village.

La voix de Lilie

Une nuit courte et agitée, pleine de rêves curieux où tous les personnages évoqués dans la journée s’entremêlent, se comportent de manière étrange ou ressemblent à ce qu’on voudrait qu’ils soient. Ce matin, nous trainons, mon mari, ma soeur et moi dans la maison et prenons notre café près de la piscine. La maison a vécu 20 ans sans nous, les pièces sont identiques, jamais refaites, le mobilier et les multitudes de bibelots viennent d’ailleurs. Les notres sont partis avec ma mère. Difficile de reprendre pied, on sent une présence dans la maison, et même son odeur n’est plus celle de mon enfance. En fin de matinée nous partons déjeuner rapidement chez notre mère avant de partir pour l’hôpital.

Mon père est légèrement mieux aujourd’hui. Il mange un peu de compote et de confiture. C’est la première fois qu’il mange depuis une semaine.

Cette déchéance de l’être humain que le corps abandonne alors que l’esprit reste intact me terrifie. Des situations à oublier, des visions à effacer. Y arriverai-je jamais ?

Mon neveu est venu avec nous aujourd’hui, et pour nous remettre de notre stress nous decidons d’aller diner à l’isle sur la sorgue au bord des canaux. Ma sœur réserve dans une guinguette qui s’avère être à l’extérieur du village au bord de la sorgue dans un endroit magnifique et tranquille où nous n’étions jamais venu. La cuisine maison est faite à base de produits locaux. Loin de la foule des restaurants de la ville, nous passons une très bonne soirée avant de repartir dormir à la maison.