La voix de Lilie


Ce matin, après un bon café et une bonne douche, direction la Pointe de Conguel. Le temps est gris, la température est très douce, la pluie menace, puis tombe. Tant pis, il suffit de bien se couvrir. D’ailleurs au bout de quelques minutes, la pluie s’arrête. Nous sommes à l’extrémité de Quiberon. Après, ce sont les îles. Un groupe de personnes est arrêté là. Ils prennent des photos. Arrivés à leur niveau, nous comprenons cet attroupement. Une otarie, ou un phoque peut être, joue dans les vagues. Impossible de l’avoir en photo, il plonge, ressort 20m plus loin, replonge. Il joue avec nous, puis le jeu ayant assez duré, repart dans l’océan. Au loin on peut apercevoir les 2 iles qui suivent Quiberon. Nous terminons notre promenade autour du cap et reprenons la voiture jusqu’à un petit port où nous nous arrêtons prendre un café dans une très ancienne maison.

Il est 11h, il commence à pleuvoir. Vraiment. Nous repartons en voiture pour la côte sauvage. C’est magnifique. La mer fait des rouleaux immenses, qui se fracassent dans des gerbes d’écume. La côte est déchiquetée par ces attaques. J’adorerais me balader sur le bord mais la pluie est trop forte. C’est impossible de marcher avec toute cette pluie et ce vent dans la figure. Gardons ça pour les autres jours…. Ça fait un peu peur ! Avec un peu de chance, je pourrais m’y promener samedi prochain en revenant de Belles île.

De toute façon il est l’heure de déposer la voiture au parking et de rejoindre l’embarcadère avec la navette.

La pluie ne s’arrête pas de tomber. Avec les valises, difficile de promener. On s’installe dans un bar, en bord de mer. J’aime cette atmosphère que créent les éléments de la nature. La pluie, le vent, les nuages qui se confondent avec le gris de la mer. Tout se fond.

Dans le bar, il fait bon. Dehors c’est le déluge. Le store banne se remplit d’eau. Le gérant la fait couler en relevant la toile avec un plateau de service, puis il cale des piquets pour relever l’ensemble. Nonchalamment, il a l’habitude. Nous commandons le plat du jour, sauté de porc au cidre, petits légumes et écrasée de pommes de terre. Le goût revient peu à peu, le plat semble très bon !

Le temps passe vite, même à regarder dehors ! Il est l’heure d’aller prendre le bac pour Belle île. L’embarquement, comme le débarquement d’ailleurs, est très rapide. Voitures et passagers embarquent en moins de 15mn. Ensuite il y a 50mn de traversée. Contrairement à ce que l’on pouvait voir depuis le bar, la mer est assez calme et la traversée facile.

Je reste sur le pont extérieur, il pleut moins, presque plus, et je regarde l’île se rapprocher. Je suis venue ici lorsque j’avais 20 ans. En voilier. Un week-end de voile organisé par des collègues dans ma première entreprise. Je suis venue ici. Il y plus de 40 ans. J’ai vu ses côtes que je ne reconnais pas, cette entrée du port, que je ne reconnais pas. Je cherche à raccrocher mes souvenirs à ce que je vois. Le port, les portes en fer, remonter entre les murs. Le bateau est bien plus haut que ne l’était le voilier, la perspective est trompeuse… Non, mon cerveau a oublié. C’est difficile de se dire qu’on a vécu quelque chose et que ce quelquechose n’existe plus en nous. Une image, floue, rien d’autre. Voilà à quoi je pense, accoudée au bastingage, en arrivant.

La pluie s’est arrêtée, et tant mieux car il faut rejoindre l’hôtel à pied avec les valises.

Le soleil est maintenant revenu. On peut en profiter pour visiter Le Palais. En ce moment, la citadelle est fermée pour cause de travaux. On peut seulement faire le tour. Le Palais est une citadelle qui contient une citadelle. Il y a au moins 4 niveaux de murs d’enceinte. C’est impressionnant.

Nous apprenons que Belle île a autrefois été récupérée aux Anglais en échange de Minorque. Etonnant quand justement nous venons de visiter Minorque juste avant Belle-Île.

Après une bonne heure de marche, entraînement pour demain, nous nous arrêtons au port, sur un banc pour regarder le débarquement/embarquement du bac. C’est un balai de cordes, de portes, de marins, de voitures, de piétons. A la fin, le capitaine revient, fait l’état des lieux du chargement, sonne le départ. Les marins ré-enroulent les cordes, le bateau repart. Nous allons prendre un bon Chocolat chaud.
C’est toujours compliqué d’arriver dans une ville le dimanche soir. Beaucoup de restaurants sont fermés, on cherche un peu au hasard. Le hasard fait généralement les choses bien. M Lilie veut manger une crêpe. Une crêperie est ouverte. En Bretagne, jouons corporate. Galette, cidre, crêpe.

Une belle première journée sur l’île. Demain c’est le départ sur le chemin, j’espère que le temps sera avec nous.