La voix de Lilie

Ang Thong park est un chapelet d’ilets à l’ouest de Samui. Il est classé parc national et comprend plus d’une centaine d’ilets, comme des roches jaillies de la mer. Pour y aller, on va prendre un hors bord qui met 45mn pour les atteindre.
Donc, comme pour les iles la dernière fois, rendez-vous au port à 8h30 avec un guide Français expatrié, un Thaï qui conduit et un qui gère les accostages et aident les passagers à monter ou descendre.
Tous les bateaux sont là, ceux en bois pour les 3 iles, les hors-bord pour Ang tong park. On est une quinzaine de Français à embarquer pour cette sortie.
Quelques minutes après le départ, on arrive à hauteur des 5 ilets que l’on voit de la maison depuis le début. Enfin les voilà de près ! 5 concrétions sorties de l’eau. Je me demande comment se doit être en dessous du niveau de la mer quand je vois tous ces ilets qui en émergent.
Après 45mn de traversée, dans le bruit assourdissant du hors bord, nous accostons à Ko wua ta lap. L’ile aux singes à lunettes. La plage est magnifique, aménagée, il y a un camping, un accueil touriste et même un point santé avec une infirmière. J’aurais dû me méfier !
Il y a de magnifiques points de vue sur le parc depuis cette ile, et ils se méritent. Un escalier immense, flanqué de 2 cordes, avec 6 paliers pour des vues plus belles les unes que les autres. Mais il faut les mériter… Les 3 1ers paliers, ça va à peu près, en montant lentement. L’escalier monte dans la foret, on est à l’ombre. C’est là qu’on peut voir dans les arbres les singes à lunettes. De petits singes noirs avec les yeux cerclés de blanc. Ils sautent d’arbre en arbre et regardent les humains dans leurs escaliers de haut ! Sur chaque plate-forme on prend des photos des ilets en dessous. Les couleurs de l’eau, les ilets, les bateaux, c’est magique. Du palier 3 au 5 (le 4 est à l’écart on le fera en descendant), on manque mourir tellement l’escalier est abrupt et long. On est en nage, toute l’eau sortie du corps ! Il faut dire qu’il fait 32 degrés et qu’on vient d’escalader pendant bien 30 minutes, un bon 260m à ce que j’ai pu lire. Mais à l’arrivée la vue est époustouflante, une merveille naturelle, des couleurs et une profondeur de vue incroyable. Un petit coup de collier pour atteindre le palier 6, en plein soleil, juste pour dire de l’avoir fait car la vue n’est pas plus belle que sur la 5 ! Les cordes qui flanquent l’escalier trouvent leur utilité à la redescente pour éviter de se tuer les genoux. Les marches sont hautes, taillées dans la pierre, inégales, il faut faire très attention. On s’arrête pour monter au palier 4, là encore, pour dire, car après le 5, tous les paliers font fades ! On revoit quelques singes au passage et enfin on arrive tout en bas pour prendre un bon bain de mer bien mérité.
Le bateau repart maintenant et monte tout au nord vers la baie des singes. Un rocher en forme de singe en marque l’entrée. C’est une mini baie d’Along. Je ne connais pas la baie d’Along, mais mini ou pas, le site est fantastique. Les couleurs de l’eau, les ilets disséminés. C’est très beau. On arrive vers l’ilet de ko nai put où le bateau va s’ancrer près d’une falaise. De là, on peut nager, dans une eau turquoise, avec masque tuba au milieu des poissons. Il y en a de toutes les couleurs et de plusieurs tailles, des rayés jaunes et noirs, des oranges, des jaunes, des gris, des gros bleus, des longs presque transparents. Le sol est jonché de coraux marrons et dans tous les recoins de roche on trouve des oursins. Pas plus gros que chez nous, mais des piques immensément longues, bref, pas question de poser un pied ! Quelques poissons mangent sur un rocher, je suis au dessus, je les regarde, les touche presque. Je nage au milieu d’un banc de poissons multicolores. Un moment hors du temps.
C’est l’heure de l’apéritif sur le bateau. Dans les parcs nationaux de Thaïlande on n’a pas le droit de boire de l’alcool. Alors on boit sur le bateau ! Punch, mangues, fruits de la passion, cacahuète, chips.
Après quoi, on redescend vers l’ilet de ko mae ko et son lac d’émeraude. Le bateau accoste sur une jolie petite plage. De là, part un escalier quasi à la verticale avec des marches de 15cm de large à tout casser, sur 1m de long. Monter est compliqué, descendre vertigineux… On y va quand même pour admirer d’en haut la petite mer intérieure (c’est la signification du nom de l’ilet) qu’ils appellent lac d’émeraude. Et effectivement la couleur de l’eau est une vert émeraude. C’est très beau. Nous redescendons, certains à reculons comme on descend une échelle, certains en travers pour pouvoir poser le pied en entier, tout en se tenant à une des rampes. Heureusement c’est beaucoup plus court que ce matin. Curieusement cet endroit rappelle les paysage de l’ardeche, avec ses rochers faisant des avancées dans l’eau, les roches alternant avec la végétation.
Une petite baignade et le bateau repart pour l’ilet ko phaluzi où nous allons déjeuner. Le bateau fait des bons sur l’eau et l’écume soulevée nous arrose copieusement. Il est déjà presque 15h lorsque on accoste. Une partie de cet ilet n’appartient pas au parc national. Un village de pêcheurs s’y est implanté avec son école et un restaurant. Ils sont ravitaillés par bateau. Pourtant chaque table a sa nappe blanche, les chaises sont toutes recouvertes de tissu blanc, des serviettes en tissus sont disposées dans chaque assiette. Et on y mange très bien. Un assortiment de beignets crevette, poulet, légumes, du riz, un bouillon, un plat de légumes au poulet.
Des calaos, sorte de toucan noir et blanc avec un bec enorme jaune pâle, mangent les feuilles d’un arbre, derrière le restaurant.
Après le repas, le bateau fait le tour de l’ilet pour nous faire admirer le rocher qui a servi de plan large pour un James Bond. Voilà, voilà…. Puis on s’arrête pour une dernière baignade sur une plage en face de ce rocher.
Le retour est mouvementé. La mer est très agitée, les vagues sont assez hautes, le bateau les prend pleine face. Entre le bruit du moteur assourdissant et les bonds du bateau dans les creux des vagues, ça secoue fort. 1h15 de traversée au lieu de 40 minutes, on est complètement soûlés. Ça fait un bien fou lorsque le chauffeur arrête enfin le moteur.


C’était une magnifique journée, des paysages et des couleurs à couper le souffle.