La voix de Graine

Aujourd’hui, je suis fatiguée. La journée du hier était dense. Je dois alterner et faire un jour de temps calme. Pour moi, le temps calme n’est jamais très loin de l’ennui, surtout quand le ciel se met au gris.

Ce matin, je fais mon tour au square et mes exercices. Je regarde, comme tous les matins, un groupe de dames d’un certain âge qui fait sa gym. Je questionne, qui sont-elles? « Un groupe de copines » est la réponse que j’obtiens… Bien nombreuses pour des copines…

Ce matin, je m’attelle à remplir mon dossier d’accident pour l’assurance: l’assureur adverse, mon assureur. Qu’est ce que je dois indiquer dans les dommages? Je consulte Internet. Le mot « accident » comme le mot « maladie » résonnent douloureusement dans ma tête. Il y a trop de mauvais souvenirs d’enfance qui tournent autour. C’est sans doute pour cela que j’ai autant de difficulté à remplir ce foutu dossier qui n’est pas franchement compliqué.

C’est fait, c’est posté, c’est parti. Je vais pouvoir passer à autre chose.

A 15 h, j’ai rendez-vous chez le kiné. Il constate mon état de fatigue et m’exempte de ma séance de vélo. J’accepte sans discuter.

La petite vient dormir à la maison ce soir, avec son papa.

Je n’ai pas appelé mes copains de la maison d’handicapés comme je l’avais prévu. C’est une une journée sans, assurément!

Bon week-end Lilie

La voix de Lilie

Journée moit moit aujourd’hui. Moit mamie, moit télétravail; moit maison, moit chez ma sœur; moit semaine qui se termine, moit week-end qui commence. Double casquette en somme. Ça va bien avec une personnalité de balance ascendant gémeaux, doubles signes, double prénom pour être tout fait honnête. Tout mon problème résumé. Faire des choix, on dit que c’est renoncer, alors je dois être incapable de renoncer ! Choisir la paire noire ou la paire bleue, prendre les deux. Partir ou rester ? Aller à droite ou à gauche ? Et même pire, préfèrer le rouge ou le noir ? Aujourd’hui je serai tout: la mamie, la travailleuse, la femme d’intérieur, la voyageuse. Et voilà bien ce qui me va !

L’accident, la maladie, cela nous parle à tous, hélas. On met nos ressentis sous le tapis le plus longtemps possible. Lorsqu’ils en sortent à l’occasion fâcheuse d’un événement qui nous les rappelle, ils sont toujours aussi forts, méchants, dérangeants, déstabilisants. Vivement qu’ils repartent sous le tapis.

L’ennui. Nos écrans le masque. Regarder par la fenêtre du train et l’ennui guette. Pourtant la campagne est si belle. Comment faisions nous avant ?