La voix de Graine

La pluie me confine à la maison. Quand je reste à la maison, la jambe me fait mal: le coup de pied, la cuisse, le genou et je marche mal. L’ennui et l’enfermement accentuent le sentiment de malaise. Mon kiné m’a dit en fin d’après-midi qu’au début du siècle 84% des personnes qui se cassaient le fémur mouraient en moins de 6 mois. J’ai lu par hasard l’autre jour en cherchant autre chose qu’actuellement, 25% de ceux qui se fracturent le fémur meurent à moins d’un an. C’est moins qu’au début du siècle, mais c’est impressionnant. Certes, ceux qui se fracturent le fémur sont souvent des personnes âgées avec des pathologies autres, mais tout de même. Pour clore le débat, regarder les sites médicaux sur Internet n’est pas une bonne idée surtout pour garder le moral et se sentir fatigué après une fracture du fémur est normal car cela reste un accident conséquent!

Confinée à la maison, je colle, je peins, je découpe. Rien de bien montrable, mais ça me fait du bien et ça me détend. Je n’ai rien à faire qui ne puisse pas attendre, alors, ça attendra.

Je dois répondre à l’assurance adverse qui me propose un accompte et une aide ménagère. J’ai du mal à répondre.

Aujourd’hui non plus, je ne fais pas les courses, j’ai la flemme. Je me contente de faire le tour du pâté de maisons après ma séance de kiné pour marcher un peu. J’ai tout de même fait quelques exercices ce matin.

Demain, le temps devrait être meilleur.

La voix de Lilie

Aujourd’hui il pleut. Pour le dernier jour du mois de juin. Remarque ça va avec le moral.

Hier j’avais gonflé mon vélo pour rejoindre ma fille pour le déjeuner, eh bien j’irai en voiture…. Cette année je n’ai pas sorti le vélo. Jamais eu l’occasion.

Tes statistiques sont impressionnantes, ton kiné a joué fin de t’en parler, au moins ça t’a occupé pour cette journée de pluie… Heureusement on peut les lire à l’envers, au début du siècle (on va supposer le précédent quand même !), 12% survivaient à 6 mois, maintenant 75% survivent. C’est comme avec le covid, 99% survivent, on parle de tous ceux qui meurent jusqu’à la psychose. Combien a-t-on de chance de survie à 1 an quand on a plus de 60 ans ? Il vaut mieux éviter de le savoir, maintenant chaque jour compte. Pourtant Dieu sait combien on en perd….

Moi je cherche qui je suis. Ce que j’aime, ce qui m’empêche, ce qui me grandit, ce qui me détruit. Je doute de la légitimité de mes besoins. Je sens ce qu’il me faut et en même temps je me dis que je ne devrais pas avoir ces besoins. Mais si ça m’empêche de vivre, c’est que c’est un vrai besoin.

Heureusement que j’ai passé un bon moment avec ma fille, sans personne petits ou grands pour nous perturber. Il y avait longtemps que nous n’avions pas mangé ensemble. Puis ce soir le soleil a repointé son nez et j’ai pu aller marcher un grand moment en forêt pour me détendre, respirer, me fondre dans la nature.

Demain le soleil devrait revenir. 1er juillet oblige ? Notre moral aussi penses-tu ?