La voix de Graine

J-2 pour toi, Lilie, sauf que toi, tu ne seras pas complètement en vacances, à ce que j’ai compris, tu vas télétravailler quelques jours avant tes congés. Mais le changement d’air, le changement de maison, le changement d’environnement, le changement de climat, le changement d’habitudes, ça permet de casser la routine et ça fait un bien fou.

Passer autant de temps en tête à tête avec ma fille, c’est une première pour moi. J’espère que ça va bien se passer! Mon mari est inquiet de me voir partir, il est surtout inquiet de se retrouver tout seul.

Aujourd’hui, après mes exercices au square, je me mets au travail. Au programme, la lessive, le ménage dans les salles de bain et la cuisine. Mais avant toute chose, je fais mon sac pour partir. Eh oui, l’aide ménagère à Paris, c’est fini, je ne voulais pas que mon mari ait tout à faire ce week-end, alors je me suis retroussée les manches. Fatigant, mais pas déplaisant, j’aime bien nettoyer les pièces d’eau.

Après une matinée bien chargée, je m’accorde une pause pour manger, coller, bader. Vers 15 h 30, je me décide à aller voir mes handicapés. Je leur amène des petits macarons et du cidre, et une photo. Et j’ai un ticket de caisse à ramener. C’est une surpise. Je ne les ai pas prévenus parce que je n’étais pas sûre d’y aller. Ils sont contents. J’ouvre le cidre qui jaillit et inonde tout. Je ne suis vraiment pas douée. Le cidre a été secoué dans mon sac à dos!

Je ne reste pas longtemps. Je crains le monde dans le métro. Aujourd’hui, je n’y suis pas allée à pied, ni à l’aller, ni au retour.

Ce soir, nous partons à pied avec mon mari pour aller manger à la pizzeria. C’est pour cette balade qui fait plaisir à mon mari que j’ai économisé mes forces.

Une journée active avec un soleil généreux, je n’ai pas eu vraiment le temps de m’ennuyer.

La voix de Lilie

La semaine de travail s’achève. La dernière complète, il ne reste que 3 jours à faire, comme tu le dis dans un autre environnement. Je suis fatiguée, cette année a été éprouvante sur tous les plans. Le travail est stressant et même si je me protège, l’allège au maximum, je ne suis pas totalement à l’abri pour autant. L’an dernier a été bien plus difficile moralement, cette année je ne retrouve plus de sérénité ni de joie de vivre. J’ai beaucoup fait pendant les six premiers mois et soudain le vide.

Alors je prépare mon départ. Je me suis occupée du linge, de détartrer la machine à café qui pleure depuis quelques jours pour éviter qu’elle ne s’abime pendant mon absence, j’ai mis les comptes à jour, lu tous les mails pour ne rien laisser en plan.

J’ai dit au revoir à mes petits enfants que je ne verrai maintenant que dans un mois. Chaque fois que je pars, j’ai l’impression de partir pour toujours. Peut-être. Même si ce n’est que quelques jours, alors que cette fois je pars plusieurs semaines. Il y a des années que je ne suis pas partie aussi longtemps. Ça me fait une drôle d’impression. Alors oui, je vais changer d’air, voir l’été, la chaleur, le soleil et ma famille.

Laisser cette maison.