La voix de Graine

Depuis deux ou trois jours, la canicule fait la pause dans le sud-ouest, et ça fait du bien. Je ne suis pas sûre qu’il y ait eu une pause dans le sud-est. Ce week-end, on nous annonce une nouvelle vague. Comme le Covid, la canicule nous arrive par vagues. Moi je croyais que les vagues, c’était le va et vient de l’océan!

Aujourd’hui, c’est la dernière journée où la maison est à moi seule. Ma fille rentre demain, je ne sais pas à quelle heure. J’en profite. A vrai dire, je ne fais rien d’extraordinaire. Ce matin, c’est kiné. J’en profite pour faire quelques courses au village. Je passe également à la pharmacie pour acheter un médicament pour le chien. Elle est malade. La pharmacienne me donne du smecta et me conseille de la mettre au régime: du riz mélangé avec du fromage frais.

Après ma sieste cet après-midi, je révise mon espagnol en vue de l’évaluation que je vais faire la semaine prochaine. J’ai eu 20 h de cours. Entre hier et aujourd’hui, j’en ai révisé 9. Il m’en reste 11, ce sont peut-être les plus difficiles mais aussi les plus récentes. Une graine m’appelle, ça me fait plaisir.

Après ma séance de vélo, je vais plonger la tête dans la piscine chez les voisins. Ils ne sont pas loin de passer à table. Nous nous baignons, puis je les laisse manger leur côte de boeuf. Je n’ai pas prévu de rester, je veux profiter de ma dernière soirée.

Hier soir, sur ma proposition, je suis allée avec mes voisins à l’apéro concert dans les vignes où nous avons retrouvé ma soeur et mon beau-frère. C’était une soirée latino. Je me suis même levée pour faire la danse de la soirée – la danse du vignoble. Pour rentrer, grâce aux travaux, nous avons fait un grand détour par les petites routes.

La voix de Lilie

Pas de pause canicule dans le sud est. Aujourd’hui est même la journée la plus chaude avec 42 à l’ombre à 16h. Il faut boire beaucoup car le moindre effort nous met en nage. Et nager beaucoup aussi pour se raffraichir ! Je plains vraiment ceux qui vivent en appartement. Le matin, la fraîcheur de la nuit persiste un peu, on peut faire quelques activités de ménage ou de rangement. pas de sport, trop chaud déjà. Hier nous avons nettoyé le tour de la maison au karcher, ce matin c’était vitres. La maison retrouve peu à peu sa superbe, sort de cet état de délabrement dans lequel nous l’avons trouvé en arrivant. Un an d’abandon, 5 ans de ménage et de rangements minimalistes pour cause de grande vieillesse ont eu raison de son état. C’est l’été, nous nous occupons de l’extérieur.

L’après-midi de canicule, c’est ville morte. Tous les volets fermés, les gens vivent à l’intérieur sans lumière. Ils ont le soleil ici et ne peuvent pas en profiter. Monde cruel.

M Lilie a un abcès dentaire. Il appelle au bas mot une cinquantaine de dentistes aux alentours en expliquant son cas. Il n’est pas client, pas d’ici. Il souffre mais aucun ne veut le soigner. Ils sont complets. Complets de rendez-vous pris 3 mois à l’avance, donc pas urgents, complets de visites de routine et de détartrages, et ils ne prendront pas une personne qui souffre. Idem pour les généralistes. Dans quel monde vit-on ? Pas d’urgences dentaires à l’hôpital le plus proche (20km), pas de dentiste de garde nous sommes en semaine, il y en aura un dimanche. C’est connu qu’un abcès dentaire peu dégénérer en pathologie plus importante s’il n’est pas soigné, et pourtant tout est organisé pour ne pas pouvoir être traité rapidement. Je suis dégoutée de voir ce que notre système de santé est devenu. De voir que le soignant n’a plus la conscience professionnelle à défaut d’empathie, de vouloir soulager les personnes en souffrance. L’histoire se termine par une ordonnance envoyée par mail par ma nièce médecin. Privilège encore de la médecine à 2 vitesses…..

Il est 1h du matin, une cigale chante encore. Je n’ai pas souvenir d’en avoir entendu chanter aussi tard de toute ma vie. La température est encore très élevée et pas de vent ce soir pour faire courant d’air. Depuis quelques nuits, le ventilateur tourne toute la nuit pour apporter un semblant de fraîcheur.