La voix de Graine

Ce matin, la maison m’appartient. Je me lève tard. La voisine est passée hier soir pour me ramener mes lunettes et nous avons discuté tard dans la nuit. Ce matin, je dormais.

Je dois appeler l’assurance, poster un courrier, acheter le pain. Une fois rentrée, je fais ma 1/2 h de vélo, douche obligatoire à suivre, je suis en nage. Ce midi, des amis passent me voir. Une fois le temps de l’apéro passé, ils n’ont plus faim. Je n’insiste pas. J’ai sans doute tort, mais c’est vrai que la chaleur nous coupe l’appétit.

Nous écoutons un podcast sur Compostelle d’Hervé Pochon. Nous bavardons dans la maison aux volets clos et rideaux tirés. Nous sommes obligés de nous terrer à l’intérieur.

Quand mes amis repartent, je traite deux ou trois courriers puis je vais me rafraîchir dans la piscine des voisins et ça fait du bien. Outre la chaleur, il y a un vent chaud, un vent étranger dans la région, d’où vient-il? Une poule et un coq sont passés dans le terrain des voisins à partir du poulailler de la maison d’à côté. Par où sont-ils passés? Pas moyen de le savoir. La poule mange les graines et les fleurs, le chien court après la poule…C’est passionnant la vie à la campagne.

Il fait chaud, 38 ° cet après-midi ici. J’ai ma soeur au téléphone. Elle habite Rochefort. Chez elle, il fait 42 ° cet après-midi, une température qu’on avait jamais vu dans cette région. Et en plus, dans leur région, ils sont en alerte sécheresse. Notre planète se meurt, et nous continuons à vivre comme d’habitude. Que peut-on faire?

Ma copine qui s’est fait opérer des 2 genoux est toujours à l’hôpital. Elle doit intégrer son centre de rééducation demain. Elle aura fait deux semaines et demi d’hôpital. Elle n’a vraiment pas eu de chance. Après avoir attrapé le Covid, elle a bénéficié du long week-end du 14 juillet où il ne se passe rien. L’hôpital n’est pas climatisé. Sa chambre est au sud-ouest. Elle est obligée de passer la journée avec les volets fermés.

Ce soir, je n’ai pas bien faim non plus, il fait vraiment trop chaud. Profite bien de tes congés, Lilie.

La voix de Lilie

Voilà certainement la journée la plus chaude. 40 degrés à l’ombre et ça ne fait que commencer. Ma mère se terre à l’intérieur, les jeunes passent de l’intérieur à la piscine et inversement, moi je reste à l’ombre à l’extérieur parce que j’ai besoin de lumière et je me trempe de temps à autre. Je pense à toutes ces personnes qui vivent dans des appartements mal isolés, sans extérieur. Que ce doit être difficile à vivre. Quelle chance nous avons. A notre niveau, que faire pour infléchir la tendance ? Est-ce seulement encore possible ?

L’après-midi s’étire comme dans de la ouate. Sans rien faire, les heures défilent. Plus j’avance en âge, plus elles passent vite. Un jour, deux jours, voilà 5 jours que je suis arrivée chez ma sœur, 8 jours que je suis partie de chez moi et j’ai l’impression qu’il ne s’est passé que quelques heures. Le temps d’un printemps, c’est déjà l’été. Les notions de temps et de durée sont bien mystérieuses.

Ce soir nous allons au restaurant, c’est l’anniversaire de notre mère. Il fait encore 39 degrés. Nous ne savons pas si elle va pouvoir supporter cette chaleur. Ce n’est pas la première fois que son anniversaire tombe en pleine canicule. C’est le risque à naître en juillet. Nous avons fait quelques expériences de chaleurs extrêmes mais elle avance en âge et tout devient plus compliqué. Finalement avec nos éventails et un brin d’air qui se lève dans la soirée, tout se passe bien. Même si nous n’avons pas très faim, on apprécie l’excellent repas et le rosé bien frais.

Au retour, ma sœur et moi nous offrons un bain de minuit pour nous raffraichir avant d’aller nous coucher. L’eau est à 30 degrés, dehors il fait encore 33, la température de l’eau est parfaite, c’est vraiment agréable.