La voix de Graine

Reprendre ma vie d’avant, est-ce que j’en ai vraiment envie? D’autant que je n’ai pas complètement récupéré mes capacités physiques.

C’est clair, je n’en ai pas envie. Il y a beaucoup trop de choses qui me pèsent, ici. Mais comment faire? Me casser le fémur m’a octroyé une pause, une douloureuse pause, mais n’a rien résolu. La rentrée est difficile, il y a trop de corvées, trop de rendez-vous médicaux, pas assez de vert et de nature, où caser le plaisir et la joie de vivre dans ce quotidien étriqué?

Je vais garder le petit à partir de demain jusqu’à fin août. Sans aucun doute, cela va m’occuper et me changer les idées. Il est gai et plein de vie. Pour de la rééducation, ce sera de la rééducation. Mi septembre, les activités vont reprendre, et incessamment sous peu, je vais retrouver les graines. Et nous allons rire et papoter.

Hier, c’était l’anniversaire de ma petite, 7 ans, déjà! Avec sa Maman, elle est encore à la campagne. Elle nous appelé sur whatsapp au moment d’ouvrir les paquets que j’avais laissé sur la table du salon, juste un accompte en attendant que nous fêtions son anniversaire tous ensemble. Toutes les deux sont rentrées d’Espagne hier soir. Elles étaient dans les Asturies dans le nord de l’Espagne, sur les traces des ours. Elles ont croisé le Camino del Norte, ce chemin de Compostelle qui part d’Hendaye que j’ai fait en septembre et octobre 2018. La petite a dit qu’elle voulait faire le chemin avec sa Mamie, quand elle serait plus grande bien sûr. C’est un objectif!

Cet après-midi, j’ai rendez-vous chez le rhumatologue avenue de Wagram. Après mon rendez-vous, je remonte en marchant jusqu’au Parc Monceau en passant près de nos anciens locaux professionnels. Tout près flotte un drapeau russe. Au parc, je me pose. J’oublie les corvées et ma to do list. J’observe les arbres qui sont gigantesques. Ce temps de nature, même s’il est citadin, me fait du bien.

La voix de Lilie

Depuis plusieurs années la rentrée est de plus en plus difficile. S’enfermer après des semaines en extérieur devient insurmontable. Quitter le soleil, la nature pour la grisaille et le bureau. Cette année pourtant, après cette grande grande pause, avec le temps d’été qui est toujours là, avec le télétravail qui me permet de rester chez moi, je ressens moins cette impression de trou noir sans fond.

Pourtant à peine arrivés les contraintes restées à la maison réapparaîssent. L’administratif, le ménage, les courses, les enfants, les parents, le travail. Et surtout, le chat.

Le chat ne mange plus, ne boit plus, ne bouge plus. L’été, la chaleur, le manque de ses maîtres ont eu raison d’elle. Je m’en veux terriblement d’être partie si longtemps. Je sais qu’elle n’a pas été correctement soignée. Elle est âgée, jamais je n’aurais dû rester si longtemps loin d’elle.

Oui, tous les problèmes nous ont attendus.