La voix de Graine

Comment sortir du voyage immobile et reprendre la route? Je n’en sais rien!

Ce voyage immobile m’a permis de me reposer, mentalement, physiquement,de reprendre des forces. Il m’a permis de lâcher un temps les contraintes du quotidien. Se laisser aider, se laisser guider, se laisser accompagner, choyer, attendre tranquillement que les choses se fassent par les autres, sans culpabiliser, c’était nouveau pour moi.

Mais au delà de cette pause salutaire, que m’a appris ce voyage immobile? Rien que je ne savais déjà. Le temps passe, que nous soyons là ou pas, que nous soyons présents à la vie ou non. Le temps passe, il n’attend personne, ni moi, ni qui que ce soit. Nos traits se durcissent, notre corps perd sa souplesse, nos proches partent, bougent, vivent, s’activent, vieillissent, tombent malades, se rétablissent ou meurent. Mais que nous soyons prêts ou pas, le temps continue son voyage inexorablement. C’est à nous de grimper dans la voiture si nous ne voulons pas rester sur la quai. Encore faut-il en avoir l’envie, le désir, l’énergie!

J’en ai envie tout de même parfois, surtout pour les petits qui démarrent leur vie. Je voudrais rester cette mamie joyeuse et dynamique qui joue et invente avec eux, mais je peine et je doute. Pourtant, je les aime de tout mon coeur et ils me le rendent bien.

Hier soir, après cinq jours consacrés aux enfants et à la famille, la fatigue reprend le dessus. Un peu avant 20 h, je rentre de mon cours de yoga, je mange rapidement et m’écroule sur le canapé, incapable de me mettre en mouvement. Je suis contrariée par mon état léthargique. Je joue sur mon portable jusqu’à point d’heure, je regarde un film sans grand intérêt, et réveille mon mari en me mettant au lit. Quand les enfants étaient petits, je leur lisais un livre dont je ne souviens plus du titre. Au début du livre, le petit garçon marchait sur la queue du chat et à la fin du livre, tout le monde criait dans la maison. N’ai-je pas marché sur la queue du chat en réveillant mon mari?