La voix de Graine

La journée commence bof, avec 3/4 d’heure d’attente devant le laboratoire pour faire mon analyse de sang. Il fait beau, ni trop froid, ni trop chaud, je ne suis pas à jeun, c’est juste que c’est long. Je fais quelques exercices devant le laboratoire. Je n’irais pas au square ce matin.

Ce midi, j’ai petite fille et fille pour le déjeuner. Je fais avec ce que j’ai dans le frigo, je n’ai pas le courage de sortir pour faire les courses. Depuis que j’ai eu mon accident, je suis très économe. Je réfléchis à deux fois avant de sortir faire les courses. La plupart du temps, je décide que ce n’est pas urgent, je modifie le menu et je reporte à plus tard.

Petite fille joue dans sa chambre. Je la laisse faire. En cette fin d’année scolaire, elle est fatiguée. Elle ne veut ni aller au square, ni aller faire de l’escalade. Comme je ne suis pas bien vaillante, je laisse faire. Elle vient dessiner avec moi. Je cherche mon livre de mandalas pour qu’elle colorie, ce qu’elle a envie de faire, mais bien entendu, je ne le trouve pas. Je la laisse découper et dessiner à sa guise. Pendant ce temps, moi aussi, je dessine et je peins. Ce que je ne sais pas encore, c’est qu’elle est en train de nous fabriquer une fusée.

Fusée dans laquelle nous montons bien sûr et nous partons dans l’espace. Je suis du voyage, pas question d’y échapper. Nous adoptons toute une famille de martiens que nous ramenons sur terre. Ce petit voyage dans l’espace est bien agréable. Moi, je suis une petite fille et je m’appelle Rosine. C’est ma petite fille qui conduit, elle est ma grande soeur, elle s’appelle Marie. La fusée est de taille extensible, elle prend la dimension de la chambre ou de l’appartement selon les besoins. Arrivés sur Mars, nous goûtons, un goûter martien bien sûr.

Il nous faut revenir sur terre. Je dois ramener la petite chez ma fille. Ce sera ma sortie et mon exercice du jour, avec descente et montée des escaliers. Aller/ retour à pied. La marche me fait du bien. Je n’arrivais pas à marcher correctement dans l’appartement. Après ma balade, je marche beaucoup mieux, mes jambes ont besoin d’échauffement pour se dérouiller et se remettre en fonctionnement. Mais je ne vais toujours pas bien vite.

C’est tout de même une journée productive. J’ai réservé mes séances de kiné à la campagne. Et j’ai enfin réussi à commander la carte vitale pour mon frère. Par contre, je n’ai pas touché à mon site jacquaire, j’en ai assez fait ces jours derniers.

Ce soir, le petit ne vient pas et mon mari n’est pas là. Je dessine, je colle. Je prends du temps pour moi.

La voix de Lilie

Parlons-en du covid qui revient, avec un article de retard. Tout autour de moi c’est l’hécatombe. Aucune des précédentes vagues ne m’a touchée d’aussi près. Un repas de service il y a 10 jours, 5 touchés sur 8, un après-midi face à face avec un collègue qui déclare le covid le lendemain il y a une semaine, un repas au restaurant avec une amie lundi qui déclare le covid hier soir. Moi toujours aucun symptôme. J’en arrive à me demander si ce n’est pas moi qui le refile à tout le monde sans le savoir…..je voudrais faire un test d’immunité pour savoir si j’ai beaucoup d’anticorps, ce qui voudrait dire que je l’ai eu plus récemment que mon vaccin, mais ma fille me dit que ça ne sert à rien dans la mesure où je n’ai pas de base pour savoir à combien j’étais avant chaque dose. Hum. Je vais tenter quand même.

La journée a été longue aujourd’hui, réveillée à 6h45 par petite fille, ce n’est clairement pas mon heure. Il y a des années que je ne me lève plus aussi tôt. Je me souviens de la souffrance physique et morale que cela me provoquait et je suis heureuse d’être enfin sur mon rythme biologique la plupart du temps. Couchée 1h, levée entre 8 et 9. Le covid m’aura au moins apporté ça, entre le télétravail qui en a découlé et l’aménagement de mes horaires sur site, je revis. J’ai gagné une heure de sommeil depuis 2 ans. Comme on dit à quelque chose malheur est bon.

Nous ne sommes pas allées sur mars, tout juste jusqu’au toboggan et à la boulangerie pour le mini croissant de petite fille. Dans son langage, croissant, poisson, pansement = cosson.. D’où l’utilité du contexte !

Pendant que nous préparions le déjeuner et la table, sans la regarder, elle s’est dessiné, dit elle, un tatouage vert sur toute la jambe. Ma fille voulait l’effacer, petite fille le garder. Ma fille dit que ce n’est pas bien d’aller comme ça chez la nourrice, moi j’ai dit qu’elle va bien au travail avec ses tatouages !