La semaine se termine. Un petit tour sur la plage ce matin pour un dernier coup d’oeil sur la mer. Comme le week-end dernier, beaucoup de jeunes (hommes) jouent au ballon sur le sable. La corniche est pleine des amas de sable apportés par le vent. Lundi, il sera renvoyé sur la plage dans un ballet de brouettes et le cycle recommencera !
La semaine a été très agréable car nous étions entre amis. Mais au bout d’une semaine, cette vie sans femme nous est devenu trop pénible. Depuis notre arrivée, aucune femme ne s’est adressée à nous sans contrôle masculin. Aucune dans l’équipe d’animation adulte. Les femmes de ménage, service, restaurant ne parlent pas au delà du nécessaire, bonjour, merci, à votre sevice. Je ne sais pas si c’est dû à la région, trop de femmes cachées sous leurs tenues et leurs foulards, jusqu’à marcher en chaussettes au bord de l’eau. Agadir est aussi une ville isolée, essentiellement tournée sur le tourisme de plage, sans possibilité de visites, de randonnées. C’est dit, ce n’est pas pour moi ici… Le voyage s’achève, rentrons à la maison.
A bientôt ma 🌹, referme le livre et fait de beaux rêves d’évasion.
Journée relache aujourd’hui. Chaque jour, il fait très bon le matin, jusque vers 14h, puis le vent se lève et souffle jusque vers 21h, 22h. On prend vite l’habitude de faire en fonction. C’est pour ça qu’aujourd’hui on promène le matin et on ira un peu dans le souk cet après-midi. Donc, le matin, 1h à pied par la corniche pour aller jusqu’à la marina, le port de plaisance, boire un bon jus d’oranges pressées. 1h à se faire hêler sans arrêt par des vendeurs en tout genre. C’est soulant.. Le retour, les pieds dans l’eau comme la derniere fois. C’est plus tranquille, il n’y a pas de vendeurs. Il y a toujours beaucoup de monde sur la plage, plus de femmes aujourd’hui, la plupart en foulard, une ou deux dans l’eau. C’est la pleine lune en ce moment et aussi les grandes marées. L’immense plage s’est réduite des 2/3. Après le déjeuner, je teste pour la première fois la piscine. Il faut dire que le vent frais n’incite pas à la baignade, et refroidit l’eau. Bain rapide, elle n’est pas bien chaude. Ce sera ma seule baignade de la semaine, mes autres contacts avec l’eau étant mes promenades pieds nus en bord de mer. En fin d’après-midi nous repartons dans le grand souk d’Agadir. L’ambiance est plus calme que dimanche et nous sommes moins agressés. Mais impossible de regarder quoi que ce soit sans que le vendeur nous saute dessus. Je suis totalement incapable de réfléchir et incapable d’acheter quoi que ce soit dans ces conditions de harcèlement. Ce n’est vraiment pas mon truc.
La semaine se termine, on m’avait qu’à Agadir il n’y a que des hôtels et c’est bien ce que j’ai ressenti. La ville n’a pas d’histoire, pas de monuments, et tous les autres sites sont loin. Essaouira 180km, Marrakech 250km.. Même les excursions que nous avons faites nous ont emmenés à 80 ou 100km avec toujours plus d’une heure de trajet. Nous nous sommes tous sentis comme des planches à billets, un guide imposé par ci, une visite de boutique par là, les vendeurs des rues, des souks. Impossible de promener tranquille, même pendant les excursions.
Et puis il y a la condition des femmes. Elles n’apparaissent jamais dans le paysage. Pourtant ils (les hommes) aiment nous dire qu’elles ont les mêmes droit que chez nous en France. Mais pourquoi sont elles si voilées ? Je n’ai pas ce souvenir à Marrakech. Est-ce plus arriéré dans le sud ? On dirait que la société n’est composée que d’hommes. Ça devient gênant pour moi de promener dans ces foules d’hommes. Sur un autre sujet, il y a énormément de chats ici. Jeunes souvent et très fins. On a l’impression qu’ils n’appartiennent à personne. Il y en a partout, dans le souk, les villages, les oasis. Du coup il n’y a pas de rats, enfin je n’en ai pas vu ! Il y aussi quelques chiens errants.
Aller, pour finir quelques informations sur le Maroc glanées ça et là dans la semaine: Le Maroc 37millions d’habitants. Politique familiale pour limiter à 3 enfants. Du style, on touche 200 pour le 1er enfant, 200 pour le 2ème, 100 pour le 3ème, rien après. Ça motive ! Une politique aussi pour envoyer les enfants à l’école, 200 si l’enfant y va. 25% des filles peuvent aller au collège. Création d’internat pour leur permettre d’y aller. (sinon impossible car la tradition ne leur permet pas de dormir ailleurs). Il y a 3 langues officielles du maroc arabe berbere français.
Allez, un petit whisky Marocain (Thé berbère à le menthe !) et au lit.
Destination du jour, Taroudant et l’oasis de Tiout. Aujourd’hui en excursion avec 9 personnes, un guide et un chauffeur. On voit que beaucoup d’effort sont faits sur la sécurité routière, contrôles, ceinture obligatoire. Il reste tout de même du travail, téléphone au volant, croisements dangereux, sans cassue ou à 4 sur une mobylette ! Le guide profite de route pour expliquer un peu la vie locale. La plaine de souss, qui dont la production agricole sert le monde entier se trouve entre le petit et le grand atlas. Agadir comporte 3 secteurs: Partie touristique, économique-administratif, rurale. Elle se tourne maintenant vers l’industrie, voiture, conservation des produits. Cela permet aux habitants d’avour un travail fixe (avec retraite etc) car la majorité des marocains ont un travail saisonnier sans protection (tourisme, agricole…). L’aide sociale se fait par la famille. Solidarité entre eux. Au sud d’Agadir, le marché aux échanges, rungis du coin. La ville s’ etale vers le sud, elle n’en finit pas. Voici enfin le début de la campagne avec ses champs d’arganiers. L’arganier, dit aussi l’arbre des chèvres. Car les nomades s’arrêtaient avec leurs chèvres et elles mangeaient les feuilles. Aujourd’hui les chèvres grimpent dans les arbres, mangent les fruits et rejettent les noyaux qui servent à faire l’huile. Aujourd’hui encore on peut voir les chèvres acrobates en train de manger au sommet des d’arganiers. Les arganiers sont des arbres protégés, maintenant les nomades ne peuvent plus s’y arrêter. C’est un arbre très adapté à son lieu de vie. Les feuilles captent l’humidité de l’air et résistent à la sécheresse. On ne sait comment les arbres se reproduisent. Par contre, si on laisse tomber les fruits c’est parce que si on secoue l’arbre, on disperse le pollen. Rien ne se perd après le pressage de l’huile. Les coquilles de l’amande servent de gravier dans les allées des jardins ou pour allumer le feu, les pates pressées sont données aux animaux. Le Maroc a également une politique très importante autour de l’eau. Ils cherchent des solutions innovantes car ce qui existe aujourd’hui peut se tarir demain. Autrefois, les barrages avaient été faits pour permettre l’irrigation des cultures. Maintenant ils utilisent des puits et du solaire pour ne plus utiliser l’eau des barrages. Ouarzazate en plus d’être le hollywood marocain possède maintenant un immense parc solaire, le 2ème d’afrique. Partout au bord de la route les canalisations en cours de construction pour amener l’eau de l’usine de desalinisation dans les villes et villages. Toute un politique de l’eau. Ce projet d’irrigation avec le solaire permet aux familles de revenir travailler leurs terres qu’ils avaient abandonné à cause de la sécheresse. Le bus arrive à Tiout après 1h30 de route. Tiout vie de l’ élevage, de quelques cultures et des dattes, aussi du tourisme je dirais ! Il y a 6 villages autour de l’oasis. Les hommes partent souvent travailler à l’extérieur pour rapporter de l’argent à leur famille. C’est un Oasis de verdure au milieu des arganiers et de la terre sèche, au pied du petit atlas. La casbah (la forteresse) domine l’oasis. Elle servait autrefois à protéger les tribus. Maintenant beaucoup sont en ruine, trop chères à restaurer, transformees en restaurant ou hotel comme ici pour une seconde vie. C’est dans cette oasis et cette Casbah qu’ ont été tournées des scenes d’ali baba avec fernandel en 1952. On arrive par une piste qui monte vers l’ancienne Casbah qui domine l’oasis. Des femmes très noires proposent la balade à dos d’anes. C’est leur subsistance. On redescend à pied dans la palmeraie avec un guide local plein d’humour. Cimetière aux orangers, palmiers au citron. Comprenne qui pourra ! La palmeraie comporte 3 niveaux : Les palmiers pour l’ombre et les dattes, les fruitiers (bananes oranges citron, poivre) , les cultures ble, luzerne, orge. Chaque année ils font une grande fête pour ecraser les céréales avec les anes et séparer à la fourche le grain de l’ivraie. L’oasis a été occupée par les portugais ce qui explique peut être ce système de levada pour irriguer l’ensemble de l’oasis. La retenue d’eau du village, sert de piscine (verte) où de jeunes garçons nagent au milieu des grenouilles. Il y a de très anciens palmiers aux troncs énormes. On les brule pour les protéger des maladies. Il y a des palmiers males qui font du pollen et des femelles qui font les dattes. L’oasis est très bien aménagé, des terrasses ombragées, un chemin en pierre qui serpente tout le long. Une cigogne y a même élu domicile depuis 4 ans. Elle pose pour la photo ! Il y a des portes pour rentrer dans la palmeraie pour éviter que l’on rentre n’importe ou et qu’on l’abime. Des espaces dédié aux touristes marocain pour passer la journée ont été mis en place, les constructions sont interdites pour protéger la palmeraie. Bon, on n’a pas croisé une femme, à part la très pauvre femme avec l’ane, seulement quelques hommes en terrasse… Nous remontons à pied jusqu’à la casbah pour le déjeuner. En entrée une tagine, en plat le coucous et en dessert de la pastèque. Tout est excellent.
Après le repas, cap sur Taroudant. Tout le long de la route des canalisations à construire sont disposees. Pour amener l’eau de dessalinisation. Car à force de pomper dans la nappe on se doute que ça va se tarir un jour. L’eau est à 30m sous terre, autrefois c’était 15m.
Taroudannt. La petite Marrakech. Ceinte de rampart. Mulsulman mais aussi beaucoup d’Europeen, de juifs, etc. qui se sont installés ici. La spécialité locale c’est la pastèque et c’est la saison. On croise des camions chargés de pastèques. Le patron en donne 1 chaque soir a ses ouvriers. Soit il la vend soit il la donne à la famille. C’est une grande ville en dehors de ses ramparts. Autrefois dans les ramparts des villes il y avait seulement 4 portes, sud nord est ouest. Maintenant partout pour raison de securite il y en a plus. Les ramparts de Taroudant sont très bien conservés. On monte faire des photos. Il n’y a pas de parapet.. A 10m de haut. Les notions de sécurité sont totalement différentes des notres, c’est sûr. Nous faisons un tour dans la vieille ville (medina). Je retrouve l’ ambiance de Marrakech ou fez. Le souk est très calme à cette heure de sieste. On finit la visite par la coop féminine de fabrique d’huile d’argan. Fille et femmes voilées nous explique encore 1 fois. Cette fois ci je m’essaie au broyage des amandes. Après la boutique, il est temps de rentrer à l’hotel.
Aujourd’hui direction la vallée du paradis. Ce sont les hippies qui lui ont donné ce nom dans les années 70, sinon elle s’appelle la vallée du miel. C’est une gorge au fond de laquelle coule un oued qui fait des cascades et des vasques naturelles où l’on peut prendre un verre les pieds dans l’eau. Ça c’est pour la carte postale. La réalité d’aujourd’hui c’est qu’il n’a pas plu depuis 5 ans et l’oued est quasi à sec dès le mois de mars… Donc partons à la découverte de cette vallée. 1er arrêt sur la route pour découvrir la fabrication de l’huile d’argan. Derrière la porte encore une fois un jardin magnifique bordé de haies de romarin. Une jeune femme présente les différents miels produits ici, miel d’oranger, de thym, d’euphorbe puis nous fait goûter l’huile d’argan alimentaire. Tout fait envie jusqu’à ce que l’on voit le tarif…. Le miel est bien plus cher qu’en France et sans mentir, il n’y a pas un oranger à la ronde, encore moins autour des ruches qui sont derrière la palissade. Et puis on ne voit pas de certificat d’authenticité sur les pots d’huile d’argan. Deux femmes montrent comment on casse les amendes d’argan à la main et pourquoi on ne peut le faire mécaniquement. L’idée est d’obtenir des amendes entières, sans impureté. Ce travail est réservé aux femmes par décret de la reine du maroc pour leur permettre de survivre si elles n’ont plus de mari… pour le reste, on ne saura pas vraiment où est fabriqué cette huile.
Bon…partons dans les gorges. La route serpente à flanc de collines sèches avec très peu de végétation. Arrivés en haut, on aperçoit l’oasis en bas dans le lit de l’oued avec sa verdure et ses palmiers. La route descend et s’enfonce dans la gorge. Chaque fois que l’oued fait une vasque d’eau, si petite soit elle, on trouve des échoppes avec des tables et chaises les pieds dans l’eau. Tout au bout, le chauffeur arrête la voiture sur un promontoire. Le reste se fait à pied. Un guide local prend le relai pour nous piloter dans l’unique chemin qui va descendre le long de l’oued. Visiblement il ne vit que de ça, donc on se sent un peu obligé… Les échoppes occupent tout le long du parcours de l’oued. C’est fait de bric et de broc mais c’est joli, coloré. Nous longeons ce qui reste du cours d’eau et même un peu après la source actuelle. L’endroit pourrait être charmant même sans eau s’il était bien aménagé… En plus le guide nous presse car le chauffeur veut rentrer…. Pour autant sur le retour nous faisons une petite pause pour déguster un jus de fruits pressés les pieds dans l’eau.
Que dire, à part qu’il ne reste rien du paradis des hippies car l’eau manque, rien de la vallée du miel car ce qui se vend ici vient d’ailleurs quand il n’est pas coupé. Le chauffeur nous ramène ensuite vitesse grand v à l’hôtel. Nous ne sommes pas contents de cette prestation qui ne correspond pas à ce que nous avions demandé. Le chauffeur, à peine francophone n’a fait que le taxi et n’a pas respecté l’horaire convenu. C’était l’arnaque du jour… Du coup, il reste l’après-midi à occuper car le vent se lève comme chaque jour vers 14h et il fait trop frais pour se baigner. Décision est prise de prendre un taxi pour aller visiter Taghazout la nouvelle ville touristique en plein essort à 20km au nord d’Agadir. En face de l’hôtel, les chauffeurs de taxi attendent les clients. L’un d’eux accepte la course au prix demandé. Il nous dépose et attend sur place pour nous ramener. Pendant ce temps nous visitons l’intérieur de la ville. C’est un dédale de petites ruelles bordées de loueurs de planche de surf. Ce doit être la spécialité du coin. Pourtant il me semble qu’il y a moins de vent ici qu’à Agadir. D’un côté de la rue principale, les ruelles sont entièrement défoncées car en cours de rénovation, de l’autre elles grimpent jusqu’au sommet de la ville. Comme un peu partout, il y a beaucoup de chats errants, d’un autre côté on ne voit pas de rats… En bas une promenade a été aménagée pour descendre sur l’immense plage le long de laquelle pousse les nouveaux hôtels. Un bar panoramique domine la plage. L’occasion de prendre un verre en terrasse avant de revenir à l’hôtel.
Agadir, au sud du Maroc. L’occasion d’aller dans le désert. Je suis partie sur cette idée de faire une virée en 4×4 dans le désert. Seulement en vrai, le désert est à au moins 600km d’ici…. Bah, pour la virée ce sera dans les dunes de sable ! Il fait très beau aujourd’hui et comme chaque matin, il n’y a pas de vent. Après avoir avalé un bon petit déjeuner avec 2 beignets tout chauds au miel, mon régal du moment, nous voilà embarqué avec un guide et un chauffeur pour aller visiter la région de souss massa. C’est une région berbère qui porte le nom des 2 oueds qui y passent, un peu comme la seine et marne ! C’est une des 12 régions independantes de Rabat, 3 millions d’habitants qui vivent, dans l’ordre, de l’agriculture, de la pêche et du tourisme. Capitale Agadir. En travaux depuis 1960 avec l’aide internationale, encore plus en ce moment avec le programme royal qui en est justement à rénover entièrement la ville d’Agadir. Le guide, un berbère en turban et djellaba, beaucoup d’humour raconte son pays, sa région. Le matin, vers 9h, les femmes en djellaba viennent faire leur sport ensemble dans les forêts d’eucalyptus qui longent la route. Plantés entre 1900 et 1950 par les français pour eviter l’érosion et arrêter la désertification. Car avant ici c’était le désert, ah, ben zut, j’arrive trop tard ! Les Eucalyptus poussent même dans les dunes. Nous traversons ensuite la réserve des gazelles, à part ma copine et moi, il n’y a pas d’autre gazelle en vue… D’ailleurs notre guide n’en n’a pas vue une seule en 30 ans ! Un peu plus loin pousse une foret d’arganier. L’argan, c’est le travail des femmes. C’est ce qui leur permet d’être independantes lorsqu’elles perdent leur mari… Donc on interdit aux hommes de le faire dans la mesure où ils trustent la plupart des autres métiers. Aucune échoppe nulle part tenue par une femme. Même les robes, sous vêtements sont vendus par des hommes. Bref.. 800000 hectares d’arganniers, la plus grande forêt du maroc. C’est un arbre endémique qui pousse tout seul, on ne le plante pas, il ne demande aucun entretien, même pas d’arrosage et il faut attendre que les fruits tombent tout seuls car ils sont meilleurs. Un arbre de fénéant ! Il faut 35 kg de fruits (dit il) pour faire 1 litre d’huile d’Argan. Son prix a décuplé depuis que le monde se l’ arrache pour ses vertus pour la peau et la santé. Dans les souks il est souvent coupé avec une huile neutre et vendu au litre ! A éviter. Il faut l’huile certifiée ou rien. Et on ne peut certainement pas s’en payer un litre. Notre route longe maintenant des serres à perte de vue. Ici sont produits les fruits et légumes que nous consommons. Soleil en permanence, chaleur, serre pour conserver l’humidité et accélérer la croissance font que l’on peut produire toute l’année des légumes hors saisons. Pas de transport en commun ni de voiture individuelle pour chacun, ici les patrons affretent des bus pour emmener et ramener leurs ouvriers des serres jusqu’à la ville. C’est dans une petite ville que nous traversons que se trouve l’usine d’emballage azura. La plus grande usine d’emballage de la région. 1000 femmes logées nourries y travaillent. La route que nous empruntons pour descendre plus au sud est l’axe entre l’europe et l’afrique. Le Maroc est au centre. La route longe un paysage très sec de steppe, terre jaune, pierraille, touffes d’herbes rabougries ça et là. Cap vers l’est pour aller admirer le Barrage sur l’oued massa construit en 1972. On voit clairement la démarcation, il contient 20 % d’eau en moins % 2014. Le paysage est splendide, la verdure autour de l’oued et du lac sur une langue au fond de la vallée contraste avec la terre caillouteuse tout autour la couleur vert opale de l’eau sur l’ocre de la terre. Depuis le barrage, une piste conduit au petit sahara. Quelques dunes ! Des chameliers proposent des promenades ou des photos, un homme montre des scorpions. Ici il ne faut pas mettre les mains dans les trous du sable. C’est toujours un terrier. Serpent ou scorpion au choix. On voit d’ailleurs des traces de serpents dans les dunes. Ils sortent la nuit….. On s’essaie à quelques photos cadrées pour s’imaginer en plein désert ! Non mais ! Après cet arrêt dans le désert…., la piste redevient route et nous voilà à Sidi bibi, point de départ des remorques de fruits et legumes vers l’Europe. Puis, cap sur la ville de Tiznit.90 000 habitants, elle est la porte vers la Mauritanie. C’est une petite ville sans tourisme qui vit du travail de l’argent. Les bijoux pour les mariages, naissances, sont faits ici. Ils (les hommes) travaillent du fil d’argent, ils appellent ça le travail du filigrane. La ville est dans son jus. On peut traverser le souk sans être harcelé, c’est très agréable et cela nous montre une image différente des marocains. La différence de comportement de ceux qui vivent du tourisme et ceux qui n’en vivent pas. C’est chacun pour sa peau ici, on vit de ce qu’on peut, du touriste ou pas. Pour le déjeuner, cap sur le village berbère de Massa (comme la region, comme l’oued !). Pour y aller il faut traverser des zones totalement désertique avec, disséminés ça et là, des murets jaunes ocres qui entourent des jardins isolées. Massa. Verte au milieu de la steppe car passe l’oued. Une ville presque sans hommes car souvent ils sont en France pour travailler et ne rentrent que l’été. Le guide nous arrête dans un quartier désertique, une rue vide, sablonneuse sans un brin d’herbe, devant un grand mur d’ocre rouge avec une belle porte en bois. La porte ouvre sur un magnifique jardin verdoyant dans lequel les tables sont dressées. Notre hôtesse est vêtue d’une sorte de pyjama marron et une casquette noire lui retient les cheveux. C’est étrange comme tenue. En tout cas, elle cuisine très bien. Jus de figue de barbarie pour l’apéritif, salade marocaine avec brochette de poulet en entrée, tajine de poulet au citron et légumes pour le plat. Le dessert est plus surprenant, c’est une semoule sucrée grossière (je me demande même si ce n’était pas plutôt du riz, mais à priori non…) avec de l’amalou à étaler dessus. (voir dimanche pour la recette de l’amalou !), et pour finir, Thé à la menthe et un petit gâteau. Tout était délicieux. Voilà, le menu détaillé c’est pour que Graine prenne plaisir à lire ! Il est 15h quand nous repartons de cette oasis bien agréable. Sur la route, nous croisons une caravane de minibus qui ramènent les travailleurs des champs et des serres vers la ville. Puis nous prenons une piste sablonneuse qui longe la côte pour aller voir les cabanes que les pêcheurs ont construites dans la falaise pour rester à demeure sur leur lieu de pêche. Un peu baraquements, un peu troglodytes. On imagine le confort… Générateur pour l’électricité, un ravitaillement journalier pour l’eau. Depuis 2022, il y a sur cette côte une usine de désalinisation. Le problème de l’eau doit être anticipé, déjà il ne pleut plus assez. La piste se termine à Tifnit. Un village hippie où les marocains viennent en villégiature l’été. Camping, barbecues sur la plage, restaurants en bord de mer. Le reste du temps, on y trouve tout ce qui est illégal …. Sur la plage, les petites barques bleues que l’on retrouve hélas sur les côtes européennes avec des migrants lorsqu’elles n’ont pas chaviré avant… Nous sommes en face des canaries.
Toutes les portes des grilles de l’hôtel sont gardées en permanence par des vigiles qui ouvrent et ferment aux clients depuis leur cahute. Les toilettes sont en permanence nettoyées et surveillées par une femme dont c’est à priori la seule tache. Vraiment, il n’y a pas à se plaindre de nos conditions de travail.. Quel ennui, enfer, ce doit être d’attendre en permanence dans une cahute ou devant des toilettes…. Un peintre repeint les potaux intérieurs de l’accueil, un laveur de carreaux en équilibre sur une échelle, elle même en equilibre sur une corniche au dessus de l’entrée nettoie les vitres à 7 ou 6 mètre du sol. L’hôtel est en permanence briqué, c’est impressionnant. Il y a moins de vent aujourd’hui, mais j’ai attrapé un gros rhume. On fera avec. Matin, balade le long de la corniche jusqu’à la ville. Chaque mètre on se fait arrêter par des vendeurs à la sauvette. Bijoux, cailloux, vetements, henné, aumône, musique tout y passe, à la fin, c’est pénible.. Pot en terrasse avant le retour par le bord de mer, les pieds dans l’eau, sans être dérangées.
Après midi, a pied jusqu’à la medina construite en 1980 au sud de la nouvelle ville. Une fois franchie la zone touristique et ses hôtels nous passons progressivement d’une zone pavillonnaire avec de très belles maisons, à un terrain vague jonché de détritus, à une zone commerciale moderne puis une allée de cocotiers splendide qui passe devant une zone militaire. Allée bordée d’un champs d’eucaliptus dans lequel on aperçoit des chameaux et des chevaux pour ceux qui aiment la balade à dos d’animal. Enfin le dernier tronçon du chemin est un dépotoir à ciel ouvert. Tout est sec, et sale jusqu’à l’arrivée à la Médina. Je me demande comment les salariés qui font le ménage dans l’hôtel sans discontinuer peuvent rentrer chez eux le soir dans cette saleté. Que doivent ils penser ? Revenons à la medina. Construite entre 1992 et 2000 pour redonner une medina à Agadir qui n’en avait plus depuis le séisme. Le mécène dont j’ai oublié le nom a installé sur place tous les corps de métier – bois, pierre, cuir, architecture, tissus, mosaïque etc… et la medina a été intégralement construite sur place. Le résultat est splendide, un peu artificiel bien sûr mais très beau. Elle se visite plutôt comme un musée. Il y a des riads, palais, places, restaurant, bar, jardins et les ateliers des artisans. Le mécène rêvait de la rendre vivante. Pour ce faire il avait installé les artisans à demeure. Hélas pour lui, la vie ne se décrète pas et sans vrais habitants, impossible de recréer l’ambiance d’une vieille ville et son passé perdu.
Après la visite, retour en taxi. 4 personnes en charge alors qu’il n’a le droit que pour 3, téléphone au volant, sens interdit… Un sketch… Au retour, le thé à la menthe nous attend. C’est le café national. Les serveurs en apportent matin, midi, après midi et soir ! Il est loin le temps où le thé à la menthe était très très sucré. Maintenant il est sans sucre, donc très amer… Bien sûr il y a le folklore du service, mais fini le sirop de menthe ! Puis ce sera l’heure des mouettes. D’ailleurs l’une d’elle s’est soulagée au dessus de nous et de nos cafés !
Au programme aujourd’hui, le tour de la ville, le téléphérique jusqu’à la kasbah pour sa vue panoramique et le souk. Le tremblement de terre, c’était le soir du 21 fevrier 1960, pendant le ramadan. 80% de la ville a été détruite. 15000 victimes. La ville a abandonné son ancien emplacement pour se redevelopper vers le sud. En été il fait moins chaud qu’ailleurs au maroc, il y a beaucoup de monde car les marocains viennent ici pour avoir moins chaud. La ville a beaucoup souffert du covid car elle vit essentielle du tourisme. Ça reprend doucement. Certains hôtels du bord de mer sont à l’abandon, c’est très triste. Pour monter jusqu’à la kasbah, un téléphérique a été mis en service depuis à peine 1 an. Avec le vent qu’il y a encore aujourd’hui, la montée est impressionnante, la cabine tangue, on parle entre nous pour penser à autre chose ! En dessous, l’ancienne ville détruite. Des corps sont ensevelis à cet endroit, donc ce n’est plus constructible. Un reboisement de la zone est en cours. La kasbah est une ancienne forteresse, partiellement détruite par le tremblement de terre et en cours de restauration. Le Maroc a une politique globale de restauration de son patrimoine. De là haut, la vue sur la ville et son immense plage est à tomber, si j’ose m’exprimer ainsi ! Dans la ville, une église protestante, et une catholique. L’avenue mohammed 5 qui va du nord au sud et sa parallèle qui traverse le centre ville, l’avenue Hassan2. Deux parallèles qui se rencontrent tout au sud de la ville !
Le roi Hassan 2 avait dit: le tremblement de terre est un destin, notre role est de reconstruire. Alors la ville moderne a été refaite selon les normes sismiques. Les noms des anciens quartiers ont été redonnés aux nouveaux. La mosquée est très belle, dessus des motifs géométriques, jamais de personnage ou animal car autrefois il était interdit de représenter des êtres vivants. Beaucoup de travaux en cours dans la vile. Certains cocasses comme ses immenses jardins en train d’etre refait à la binette, ou arrosés avec un petit tuyau. Les mulets attelés, les charriots côtoient les voitures et les scooters.
Le souk d’Agadir est le plus grand souk de l’Afrique. Il est entièrement ceint d’une muraille avec de superbes portes d’accès. Actuellement les abords sont en travaux. Il y a de tout à l’intérieur, c’est un dédale de tout. Des allées colorées, des senteurs d’épices, de fleurs. Tous les stands sont tenus par des hommes. Peu de femmes et toutes habillées de long, toujours un foulard. Difficile de regarder sans être alpagués par les vendeurs. Agadir c’est aussi l’huile d’argan. La cosmétique à base d’argan cuit et pressé, l’alimentaire à base d’argan cru et pressé. Amalou: melange de miel d’oranger, d’huile d’argan et amandes écrasées. Sent bin l’amande, se mange comme le beurre de cacahuète, sur une tartine. Humm, il faut que je revienne en acheter.
Le jour du départ est arrivé. L’avion pour Agadir décollera à 11h30. Le commandant de bord est très très grand, sa tête touche presque le plafond de l’avion. Il est plein d’humour. Il nous dit que l’avion se porte très près du corps cette année, que c’est un avion slim. Qu’il conduit quelquefois depuis le 1er rang mais qu’il a arrêté car ça faisait peur aux passagers ! Pour nous aussi ce sont des avions slim, blindés de passagers. Pour limiter l’emprunte carbonne par passager dit il… Pour augmenter la marge par passager pense-t-elle ! Sûrement un peu des 2 ! Après 3h de vol et quelques turbulences à l’arrivée, ouf, le soleil et un vent chaud nous accueille sur le tarmac. Agadir et notre hôtel se trouvent à 28km au nord. Un bus nous y conduit en longeant des champs d’argannier et en traversant deux petites villes. Le paysage est très sec, la région est en sécheresse depuis quelques années. La route est bordée d’ eucalyptus et de palmiers, dépaysement total. Au fond, brumeux, le haut atlas. Agadir est une ville moyenne de 250000 habitants. Elle a été détruite à 80% en 1960 par un tremblement de terre. Devant l’hôtel passe la corniche pietonne qui longe la pkge de 9km jusqu’à la ville. Après nous être installés dans les chambres, nous partons faire une balade le long de la plage. Il y a un vent terrible qui nous envoie le sable dans les yeux, la bouche, le nez, les oreilles et rafraîchit beaucoup l’atmosphère. Je marche les pieds dans l’eau mais j’avoue que je n’irai pas plus loin ! L’hôtel est magnifique, pour les repas dont dressés de sublimes buffets. Ce soir ce sera couscous: légumes, viandes, poissons, sauces, au choix. Tout est très bon. Un petit tour après le repas serait bienvenu, mais il fait très frais alors la balade est vite écourtée au profit d’un thé à la menthe. Bizarrement le soir, les mouettes qui volent au dessus se posent toutes sur la piscine. Juste au crépuscule, avant de partir se coucher. C’est très curieux… Le personnel est d’une gentillesse à toute épreuve, toujours souriant, c’est très agréable.