Toutes les bonnes choses ont une fin. Le voyage se termine, c’est le jour du retour à la maison.
Je profite au maximum des dernières heures sur l’ile et dans l’hôtel. Un tour à la plage pour un dernier bain de mer. Il est tôt ce matin, le soleil tape déjà fort pourtant le sable est encore frais sous mes pieds. Je me laisse flotter corps et esprit dans la mer. L’eau clapote dans mon cou, je ressens sa fraîcheur sur mes épaules et sa tiédeur sur le reste du corps. La mer scintille au soleil, les palmes des palmiers vibrent au vent léger. Je laisse mon corps se faire balloter par le mouvement de la mer, les oreilles dans l’eau, aucun bruit. Isolée dans ma bulle.
Ensuite, retour à l’hôtel pour un tour à la piscine avant de rendre définitivement la chambre et de prendre un dernier verre en attendant la navette vers l’aéroport. L’endroit est très animé en cette fin de matinée, entre la musique des cours d’aquagym, les discussions des clients du bar, les allées venues, le monde dehors.
Il est 13h lorsque nous quittons l’hôtel, l’avion est à 15h.
Derrière les vitres de l’aérogare, je regarde au loin la silhouette du mont Toro qui se découpe au loin, la ville de sant Climent qui émerge d’un bosquet, le ciel bleu.
Ce soir, je quitte la mer, le soleil, l’été, les vacances pour l’automne, la pluie, le travail. Aurai-je assez rechargé mes batteries pour éviter la déprime ?
Dernier jour de vacances déjà, je n’ai pas vu passer la, semaine. J’ai vu tant de belles choses, ou alors j’ai voulu tellement en voir que je n’ai pas pris suffisamment de temps pour flaner… Aussi, aujourd’hui, ce temps, je vais le prendre. Prendre le temps d’apprécier ce que je vois, ce que je ressens.
Venir à Minorque sans voir Mahon, toutes proportions gardées, ce serait venir voir la France sans voir Paris ! Pas besoin de voiture, il y a un arrêt de bus devant l’hôtel, et un bus toutes les heures pour Mahon. Pas besoin de se presser, programme allégé.
Il fait toujours très chaud, aussi je commence la journée par un bon moment dans la piscine. Ou plutôt, les piscines. Celle de l’hôtel d’abord, puis celle plus tranquille qui ouvre un peu plus tard. L’eau est douce, tiède, c’est agréable.
En fin de matinée, nous prenons le bus qui nous emmène à Mahon en 30 mn. Mahon est une grande ville avec un immense port qui rentre dans les terres sur plus de 7km. Au bout, la forteresse immense qui domine l’entrée du port. En face le Lazaret où on mettait les marins en quarantaine à leur arrivée. Chose qu’on avait oublié un peu vite !
Le centre historique est totalement piéton, avec bien sûr ses boutiques de souvenir et de sandales Minorquines. Ça et là quelques belles statues de bronze.
Mahon vit aujourd’hui au ralenti. C’est un lendemain de fête. Depuis 2 jours, c’était la fête de la ville avec des chevaux qui la traversent et une foule immense au vue des photos de ceux qui y sont allés. Aujourd’hui, c’est lavage des rues pour enlever le sable et grand calme.
Pour autant il reste quelques vestiges de la fête, des stands de boisson dont un qui fait des mojitos délicieux et pas chers par rapport à la France… Sur le stand à côté, les hommes épluchent pommes de terre pour les frittes, aubergines, courgettes pour les grillades. Même sur un stand avec des tables en bois, tout sera frais et fait maison.
La ville s’étend tout en hauteur au dessus de son port. Ça donne des perspectives magnifiques, les palmiers, les murs blancs aux volets verts, le ciel bleu et la mer, c’est vraiment beau. Les rues sont décorées de guirlandes colorées, la cathédrale immense est presque masquées par les étendards tendus à travers la place.
Le marché au poisson, de ce que j’en ai vu, vend plus de tapas que de poissons ! J’exagère, le côté poissons était fermé, peut-être en raison des 2 jours de fêtes qui ont empêché la pêche (c’est amusant comme phrase !). De l’autre côté, des stands où les gens achètent des tapas et les mangent sur place. C’est très joli à voir.
Un peu plus loin, un cloitre est transformé en marché couvert et même en supermarché au niveau inférieur. C’est très étonnant.
Pour descendre de la ville haute vers le port, plusieurs options: des ruelles en espalier, les grands escaliers près du marché au poisson ou un ascenseur panoramique tout à côté. Nous prenons l’ascenseur pour la vue qu’il offre.
Le long du port, à ce niveau, sont amarrés des bateaux de promenade, des bateaux de Pêches et plus loin des yatchts. Et côté terre, des restaurants, plus ou moins chics. Nous choisissons un petit endroit calme et simple pour déjeuner d’un menu fait maison par un couple. On y mange très bien. Même si comme partout ici la cuisine est très grasse. Au moins les pâtes et le riz ne collent pas !
Après une bonne balade sur le port, il est temps de remonter pour prendre le bus du retour. Non sans reprendre un mojito au passage !
Retour à l’hôtel pour passer la fin de l’après-midi au bord de la piscine, pour un rafraîchissement bienvenu.
Après le repas, pour la dernière soirée, nous allons à pied au bord de la mer. Je quitte mes chaussures pour marcher pied nus dans le sable. Le sable est frais maintenant que la nuit est tombée. Ce soir, c’est la pleine lune. Je sens le sable frais qui me masse les pieds, une guitariste chante un air très doux, il fait bon, la brise légère caresse ma peau, c’est un moment parfait.
Chaque matin après le petit-déjeuner et avant de partir en balade, je m’offre un bain dans la piscine de l’hôtel. C’est un moment tranquille, les touristes commencent à peine leur installation de serviette, peu se baignent déjà. 3 allers-retour et me voilà détendue, raffraichie et prête pour la journée.
C’est le dernier jour avec la voiture, le contrat se termine ce soir. Il reste à découvrir quelques unes des plus belles plages du sud. Ces quelques jours m’ont appris qu’ici les plages se méritent. Certaines sans accès voiture, d’autres sans accès du tout ! La plage Trabaluger est de ces dernières, impossible de comprendre comment y aller. Dans ces cas là, la seule chose à faire est d’aller ailleurs. Ailleurs ce sera la plage de Binigaus, accessible à pied depuis la plage de saint thomas. Du sable blanc, une eau turquoise, peu profonde. Un très bel endroit pour un bon moment de baignade et de détente.
Saint Thomas est très touristique, pas question de déjeuner là. Nous préférons partir pour la ville d’Alaior, plus dans les terres. L’occasion de visiter une petite ville qui ne soit pas dédiée au tourisme. Attention toutefois aux horaires. Les Espagnols sont les champions toute catégorie de la pause méridienne. Entre 14h et 17h, le pays s’arrête. Plus une boutique, plus un chat dans les rues. La ville possède une très grande église et une zone piétonne autour de laquelle elle s’est étendue. Pas de tourisme ici, pas de restaurant non plus à part une pizzeria et une brasserie. Quelques bars encore ouverts, une mini superette. Suffisant pour se faire un sandwich et le manger tranquille sur un banc à l’ombre des arbres d’une jolie place.
La visite continue par une curiosité attrape touriste, mais le sachant, on y va. L’attrait de voir l’endroit est plus fort. Il s’agit d’un bar, installé dans une grotte creusée dans la falaise au dessus de la mer. La vue y est époustouflante. Le cadre est magnifique autant que le service est désagréable ! En dessous s’étend le village et sa plage de sable blanc. Il y a beaucoup de monde.
Pour finir cette dernière journée en voiture, cap sur une plage donnée dans le guide comme une plage de rêve. 900m de marche pour y arriver, ce qui limite le nombre de personnes. Beaucoup de Français bizarrement, ils doivent tous avoir le même guide ! Hélas, la plage de rêve ne fait pas rêver. L’endroit est très encaissé, et on se croirait en Ardèche. L’eau verte, le fond pierreux, des parois rocheuses dans lesquels nos ancêtres avaient creusé des cavité pour y vivre ou surtout pour y enterrer leurs morts. Je suis un peu déçue pour ma dernière plage qu’elle ne soit pas aussi belle que les précédentes. Bah, c’est la vie. Je saurai qu’il faut se méfier de l’avis des guides qui encensent des plages bondées et les plus touristiques quand j’aime me perdre dans des endroits inédits ….
Cap au nord aujourd’hui. En commençant par le far de la Cavalleria. Tout en haut d’un cap escarpé, il domine la plage de Fornells et offre une vision sur toute la côte nord et ses falaises. La mer est d’un bleu profond avec des reflets clairs en contrebas de la falaise. Ça et là des vestiges de blockhaus de la guerre civile et des vestiges romains. Les époques se mélangent en un même lieu. C’est très beau, et très aride. C’est la fin de la matinée et il fait déjà très très chaud.
Quelques kilomètres en arrière et voici Fornells. Petit village aux murs d’un blanc immaculé et aux portes et volet verts foncés. Les murs sont si blancs que je me demande s’ils les repeignent chaque année ? Rien que le temps de la visite et me voilà en nage. L’air est tellement humide ici que les serviettes n’arrivent même pas à secher la nuit… Bref. La ville est réputée pour les langoustes que l’on peut y manger. Ou pas. Il est 12h30, les restaurants sont vides mais complets, la plupart trop chics et les plats excessivement chers à mon goût. Bref, ça finit par une salade dans un petit restaurant plus populaire.
L’après-midi, cap sur les plages du nord. Une petite route comme toujours entre 2 murets conduit à Binimel-La. Le parking fait 2km de long, il est blindé. Heureusement à cette heure, 14h30, les espagnols partent déjeuner et ou faire leur grande sieste de l’après-midi ce qui permet de trouver des places tout près de l’entrée. Pourtant sur la plage, quelques familles, des parasols, mais sans commune mesure avec le nombre de voitures. Où sont ils ?
La plage est jolie mais sa voisine l’est encore plus. Pour l’atteindre il faut suivre le cami de cavalls (toujours lui) sur 1km. La terre est rouge, on se croirait vers saint Raphaël, le chemin enjambe la colline ce qui permet d’avoir une vue magnifique sur la plage de Cala Pregonda en y arrivant. D’ailleurs je pense que les propriétaires des voitures sont là ! Beaucoup de monde. La plage est belle, entre sable blanc, roches rouges, ciel bleu, elle forme une anse entre les rochers où des mouettes se posent et où les gens grimpent. Le temps d’une petite baignade pour se raffraichir et réfléchir à la suite. Sur le chemin, nous avons croisé une petite plage déserte entre les 2 plages. Pourquoi déserte ? Parce que les 2 autres sont de sable et celle ci montre des cailloux et des rochers. Elle cache son sable pour qui veut bien la découvrir. C’est là que nous nous posons, seuls au monde sur une plage magnifique, l’eau turquoise côté sable.
Il est un plaisir intense que je goutte rarement, c’est celui de me baigner entièrement nue dans la mer. Comme un retour au source. L’eau salée, tiède, mon corps qui flotte et se laisse bercer par les vagues, sans entrave. Voilà un endroit qui le permet et je savoure ce moment rare.
Le temps passe vite, surtout en vacances, et surtout à nos ages ! Il est temps de rentrer. Mais pas sans un arrêt ou deux ! Le premier arrêt sera pour aller admirer d’en haut l’arena d’en Castell. Une des plus belles plages de Minorque. Et elle ne vole pas sa réputation. Une anse circulaire, immense, entourée de collines sur lesquelles est batie la ville. Sable blanc, eaux turquoise, peu de fond. Du haut de la ville on la, domine complètement et une terrasse de café permet de la contempler en sirotant une boisson. C’est de loin la plus belle que l’on a vu.
Dernier des arrêts pour voir de plus près la forteresse de Mahon, immense construction qui occupe toute la colline à l’entrée du port de Mahon (7km de long le port quand même !). Elle se visite, pour ceux qui ont envie et le loisir de prendre ce temps. La il commence à se faire tard, il est temps de rentrer à l’hôtel, prendre une bonne douche et un repos bien mérité.
Le premier Es, Es Grau possède une réserve ornithologique S’albufera des Grau. De grands lacs d’eau douce abritent une flore de la lagune et une foultitude d’oiseaux et d’animaux en tout genre, lézards, serpents, rats… Tout y est protégé. On se promène sur un chemin balisé et des points de vue sont mis à disposition. Le gardien prête même des jumelles aux visiteurs.
Tout est gratuit. Je me suis déjà fait cette réflexion hier avec les parkings des plages, pourtant surveillés par un gardien. En y réfléchissant bien, j’ai payé une blinde la taxe de séjour pour la semaine. Alors j’imagine qu’ils préfèrent faire payer une taxe et redistribuer aux organismes que de mettre en place des billeteries…
Après cette visite, cap sur la plage d’Es Grau pour une baignade salutaire, le moindre effort vous met en nage, avant le retour à l’hôtel pour le déjeuner.
L’après-midi, après une bonne baignade dans la piscine de l’hôtel, l’idée est d’aller voir la plage de Macareletta. Une des plus emblématiques et des plus prisées de Minorque. Elle est à l’autre bout de l’île. Pour varier les plaisirs et sortir des visites clichés, nous faisons un détour près du village de Ferreries pour découvrir un canyon profond, étroit, et beaucoup plus frais. La balade est magnifique.
A quelques kilomètres de la plage, la route devient plus étroite, entre 2 murets comme un peu partout sur cette ile. Les kilomètres semblent interminables. 6km avant notre destination, des gardiens empêchent le passage. La plage est saturée de monde, il faut aller vers celle d’à côté et rallier l’autre à pied. Ça ne me tente pas de faire tous ces efforts pour arriver sur une plage bondée. Tant pis pour la plage emblématique ! Je repère dans le guide, une plage pas très loin et plus confidentielle, Es Talaier. Demi tour, et deuxième route interminable entre 2 murets. Cette fois ci, pas de problème pour se garer mais le parking dessert la plage de Son Saura et Es Talaier est aussi à 2km plus loin par le bord de mer. La promenade est très belle. On démarre le long de la plage et au bout, on débouche sur la crique en contrebas. Très peu de monde, de belles vagues pour jouer dans l’eau, un paysage et des couleurs magnifiques.
Beaucoup de route aujourd’hui, mais ça valait le coup.
Vous me direz, il manque un Es. Et vous aurez raison ! Es Castell est un petit village qui jouxte le grand port de Mahon. Le petit port de Es Castell est très animé le soir. Il y a des restaurants tout le long, quelques boutiques. Il fait doux s’y promener le soir lorsque la chaleur est tombée. A seulement 10km de l’hôtel, ce joli petit port à enchanté notre soirée.
Cette semaine les voix des Graines sont séparées. Une chez elle, l’autre en vacances. Ça fera 2 articles à lire chaque soir pour nos followers !!
Ce matin le ciel est gris. Un gros nuage noir menace le programme des touristes ! Il s’effondre tout à coup en pluie torrentielle. 5mn. Le temps d’arroser les fleurs de l’île. Déjà le soleil et la chaleur reviennent pour la journée. C’est une bonne technique d’arrosage. Sans intervention humaine. Une ondée chaque matin et le tour est joué. Voilà pourquoi malgré cette chaleur, les hibiscus profitent et les bougainvilliers flamboie.
Minorque est une petite île. Une cinquantaine de km dans sa partie la plus longue, 20 au plus large. Il vaut mieux avoir une voiture pour visiter à son rythme, car les bus ne sont pas très fréquents. Un par heure pour aller à la capitale Port Mahon.
A l’opposé, tout à l’ouest, sa rivale Ciutadella. C’est une grande ville, pas question de la visiter en entier. Comme dans la plupart des endroits, c’est la vieille ville qui se visite. Ciutadella s’étire autour de son vieux port. Le vieux quartier est piéton, de toutes petites rues rejoignent l’arête centrale avec ses arcades et ses boutiques. Quelques jolies places, une belle cathédrale, des palais anciens et un très beau marché au poisson en bois en font une ville bien agréable à découvrir. Il fait si chaud, qu’il faut chercher l’ombre pour profiter de la visite.
Après un déjeuner pris sur le pouce, cap sur le nord ouest de l’île et la punta nati. Le paysage est aride, des murets de pierre délimitent des parcelles, de quoi, on ne sait dire. Certaines possèdent une sorte de cabane ronde en pierre, l’ensemble est très particulier. Il ne pousse rien dessus, tout est sec. Les pierres sont coupantes. Il fait une chaleur humide, étouffante, je transpire comme jamais. L’eau commence à manquer. Je n’ai qu’une envie, trouver une plage et me baigner. Pour autant, cela ne va pas etre simple: à cet endroit de l’ile, la mer est tout en bas de falaises très hautes. Il faut revenir à la voiture, de nouveau 800m sous un soleil de plomb.
La cala Morell sur la cote nord ouest de l’île abrite une nécropole troglodyte. C’est une jolie plage encaissée au fond d’un vallon sur lequel s’est accroché un village. De la route, il faut descendre des escaliers pour la rejoindre. Des passerelles permettent de longer le bord de mer et de se baigner depuis des pontons. Pas de sable ici, des galets côté plage et des rochers bien coupants côté montagne. Je suis ravie d’avoir pensé à prendre mes chaussures de rivières. Je peux aller dans l’eau quelque soit le terrain. La mer est délicieuse, c’est tellement agréable.
La deuxième plage de cette journée est plus classique. Parking, 500m de marche dans les pins, une volée d’escalier, sable blanc, grosse fréquentation. Heureusement il est déjà tard et les gens partent. J’en profite pour un dernier bain avant de rentrer. Le soleil se cache déjà derrière la colline. Ce côté de l’ile offre de beaux couchés de soleil, mais nous ne sommes pas d’ici, il nous faut rentrer à l’opposé, plein est, avant la nuit.
Sur le chemin du retour, au centre de l’île, se dresse le mont Toro. C’est le point culminant et il offre une vue à 360 degrés. Il offre également un spot idéal pour les antennes en tout genre qui y ont fleuri et même il faut l’avouer, défiguré l’endroit, un « corcovado » se demande bien ce qu’il fait au milieu de tout ça, ou bien est il l’antenne de dieu ! !
Voilà, cette belle journée s’achève sur un transat, au bord de la piscine de l’hôtel. Il fait nuit, une brise légère caresse ma peau, une demi lune éclaire le ciel. La vie peut-être douce parfois.
Aujourd’hui, marche au programme. Il existe un chemin, GR même, qui fait le tour de l’île par la côte. Le cami di cavalls. Lorsqu’on ne peut se garer à un endroit, il suffit de se garer un peu plus loin, puis de prendre le chemin pour rejoindre l’endroit convoité. Et lorsque l’on n’a pas de voiture, de se promener le long du littoral en alternance avec des bus.
Ce matin, l’objectif est le petit village de Binibeca à 6km de l’hôtel. Construit de toutes pièces dans les années 60 sur le modèle des vilkages Grecs. Des maisons blanchies à la chaux, des ruelles étroites où une seule personne peut passer à la fois et des bars et restaurants. On le dit attrape touriste, le sachant, il est juste très joli.
Le cami di cavalls longe une côte volcanique déchiquetée par la mer. Ça et là, un chemin de beton descend jusqu’à une échelle qui plonge dans la mer. On peut s’y baigner si on est bon nageur et si on n’a pas peur des rochers coupants. Je préfère attendre l’entrée des villages avec leurs petits ports dans lesquels la baignade est plus facile.
De l’autre côté du chemin, une enfilade de maisons toutes plus belles les unes que les autres, face à la mer, souvent avec piscine, un patio ombragé. Ce doit être bien agréable de vivre ici. Se lever et contempler la mer. Je me plait à rêver d’un pareil endroit. Plus près de chez moi peut être.
A l’entrée de l’un village, j’aperçois un chat. Noir et blanc à poils longs. Mélange parfait de mes 2 chattes. Il miaule à mon arrivée. Elles me font signe. Elles sont bien. Ensemble. Peut-être. Sûrement. Au paradis des chats.
Il fait une chaleur terrible pour marcher. Il est impératif d’emporter sa bouteille, sa casquette et de se baigner de temps en temps. Le terrain est aride avec partout de grandes fleurs sèches d’ail sauvage. Je n’en ai jamais vu autant. Un arrêt dans un bar ombragé pour prendre un grand verre d’eau est le bienvenu à l’arrivée au village. Le retour se fait via le petit train touristique qui fait la navette entre Binibeca et Punta prima où se trouve l’hôtel.
La chaleur est telle qu’il faut se baigner régulièrement pour se raffraichir. Les piscines et la mer sont douces, on y rentre sans aucune peine.
Dans l’autre sens, l’après-midi, le cami di cavalls serpente sur une côte plus accidentée, la mer attaque les falaises, forme des baignoires, des grottes. Lorsqu’on trouve un endroit où la mer est plus calme, on peut s’arrêter et se baigner. En Espagne, on peut se mettre nu sur les plages si on le souhaite. Les gens sont mélangés, nus, topless, maillots. C’est leur façon de vivre ici et ça nous plait bien. Pourquoi séparer après tout ?
Le chemin conduit vers le village d’Alcaufar en passant par la falaise, une ancienne tour de guet comme on peut en voir en Corse par exemple, une minuscule plage entre deux falaises où la mer devient laiteuse, presque blanche, puis turquoise, et enfin descend vers la plage d’Alcaufar avec tout autour ses anciennes maisons de pêcheurs, un étage pour le bateau, un étage pour la famille. Blanches aux portes et volets verts foncés. Toute la vie du village se déroule autour de cette plage. Les gens bronzent et se baignent, les bateaux sont garés, les bars dominent le tout.
Une journée bien remplie somme toute. Et une belle découverte. Je n’aurais sans doute jamais eu l’idée de venir ici sans ce voyage proposé par mon entreprise. Et ça aurait été bien dommage !
Ce voyage ne se fait pas dans les meilleures conditions. Moral à zéro, chagrin au top niveau. Fermer la maison sans personne dedans, sans laisser ton eau et tes croquettes, verifier la propreté de ta caisse, et te caresser avant de partir. Ce voyage, je l’espère, permettra peut-être une transition.
Première étape, le parking voiture. Tous les parkings de l’aéroport etant pleins nous avons réservé un peu plus loin dans un parking privé. Tenu par des manouches, navette brinquebalante, on prend son temps, il faut presque une heure pour arriver à l’aéroport, au terminal opposé à celui de notre avion. On n’était déjà pas en avance, on est maintenant très très juste ! Arrivés dans la queue pour déposer les bagages, une foule immense. Je remets le masque. Pas envie d’attraper leurs microbes même si de toute évidence le covid a disparu des radars… Une hôtesse finit par appeler notre destination pour passer plus vite, c’est dire notre retard. Passage à la fouille et nous voilà enfin en zone d’embarquement.
Parkings pleins, files d’attente démesurées, monde, il est bien loin le temps du covid, le monde d’après est pire que le monde d’avant. Pourtant on y croyait…
1h30 de vol sans histoire et nous voilà sur le sol minorquais. Le temps est légèrement couvert, la moiteur me tombe dessus, 30 degrés, ressentis 37 !
Le trajet vers l’hôtel passe par des zones industrielles et commerciales, laides à souhait, comme on peut en voir un peu partout. L’île nous fera découvrir ses merveilles un autre jour.
En attendant on s’installe dans l’hôtel. La chambre est très propre, les piscines agréables, à l’eau salée et à bonne température. Les couleurs extérieures de l’hôtel sont d’un gout douteux, plaques vestes, jaunes, bleues, on se croirait dans les années 70. On profite un peu de la piscine, puis on descend voir la mer.
C’est la première fois depuis janvier que je la vois. J’adore la mer. Écouter le bruit des vagues, sentir le vent iodé. Là j’avoue, l’odeur est bizarre. Peut-être les algues qui s’échouent sur le bord de la plage ? Ou pire ? Une mouette promène de serviette en serviette en quête de nourriture. Elle n’est pas farouche, on voit qu’elle a l’habitude du monde. La mer est aussi chaude que la piscine. Je nage jusqu’à une bouée, je me laisse portée par l’eau salée. La mer m’a toujours bercée.
Le soir après le repas, nous allons faire un tour et nous sommes attirés par de la musique venant d’un autre hôtel. Nous nous glissons délicatement dans la place pour écouter. Un groupe de 3 chanteurs jouent des airs très rythmés des années 60 à 80. Ils dansent en même temps, c’est très agréable à voir et à entendre. On finit tous debout à danser avec eux.
Retour à notre hôtel où l’animation du soir, de style mixman avec une trompette est beaucoup beaucoup moins bien ! Qu’à cela ne tienne, on s’est bien amusé ce soir, allons dormir.