Dernierjour dde randonnée aujourd’hui. Pas besoin de prendre la voiture, le parcours démarre devant l’appartement ! Car derrière, il y a une belle forêt dans laquelle se cache deux cascades et un observatoire sur le lac.
Le chemin démarre en montée vers le saut de la bourrique. Le chemin d’origine passe au fond des gorges, le long de la rivière, mais il est en travaux et interdit actuellement. Il faut emprunter le chemin forestier qui passe au dessus des gorges et du coup même si on ne profite pas du petit chemin en bas, on en a une belle vue d’en haut.
L’un ou l’autre débouche au pied du saut de la bourrique. Une très jolie cascade au fond d’une gorge. Ensuite le chemin continue en balcon au dessus d’un village, ou plutôt d’un quartier, traverse quelques maisons et remonte vers l’observatoire de la Merelle. Surprenant cet observatoire. Un pylone en bois ou plutôt en fer et béton recouvert de bois. Depuis son pied on a une très belle vue sur le lac 300m en dessous. Un escalier étroit en colimaçon permet de monter jusqu’à une passerelle à xxx m de haut. La montée donne déjà le vertige, mais la vue depuis la passerelle est aussi belle que vertigineuse !
La suite de la randonnée suit une rivière en descendant dans ou à côté de son lit, dans la pieraille, chemin technique comme ils l’affichent à l’entrée de ce type de chemin. On s’arrête devant une cascade, on passe sur des petits ponts. C’est technique et magnifique.
Arrivés en bas, il ne reste plus qu’à longer le lac sur 1 ou 2 km, s’arrêter prendre un pot dans une cabane au bord et rejoindre l’appartement.
Voilà la fin du séjour est arrivée. Les Vosges sont vraiment magnifiques. Elles donnent envie d’y revenir. Et pourquoi pas en hiver pour revoir ces endroits enneigés.
Cap sur le lac de Wildenstein pour monter au sommet du grand Ventron.
La randonnée démarre du barrage de Kruth-Wildenstein (du nom des 2 villes qui le borde au sud et au nord), on est à 500m d’altitude. Elle monte raide sur 4km à travers la forêt pour atteindre le sommet du petit Ventron à 1150m. Puis 1km5 plus loin, en passant à travers la chaume (un espace biologique préservé) pour atteindre celui du grand Ventron à 1204m. Il faut bien 2 h pour en venir à bout. Une table d’orientation à 360 degrés indique les villes au loin, Marseille 500km, Paris 300, Berlin 700, etc…
Le chemin redescend ensuite à travers la forêt jusqu’à un refuge en bord de rivière. Il suit ensuite la rivière qui s’écoule en sautant de roche en roche, faisant des cascades petites ou grandes selon la pente.
Devant la plus grande cascade, un pont permet de franchir la rivière, et bien sûr d’admirer la cascade, pour terminer la descente en lacets vers le lac. A la fin des lacets, un autre pont, une autre cascade de la rivière pour une dernière photo.
La randonnée se termine en longeant le lac sur toute sa longueur, d’abord par un petit chemin, puis sur une route interdite à la circulation.
La météo a prévu un temps magnifique aujourd’hui. Idéal pour aller jusqu’au Grand Ballon, nous qui n’avons pas vraiment pu profiter du ballon d’Alsace…
La route des crêtes a été tracée pendant la guerre de 14-18 pour relier les sommets Alsaciens tout en étant protégé de l’ennemi. L’Alsace se trouve toujours derrière la colline, la route passant sur la face avant de la colline. Voilà pour l’histoire.
Nous la prenons au col de la schlucht car nous avons déjà fait le haut jusqu’au col du bonhomme. Il fait beau, les points de vue sur les villages, les lacs en dessous sont splendides. Là une source, là un point de vue, tout est sujet à un arrêt. Pour faire les 40 km qui nous séparent du grand Ballon, on met plus d’une heure !
Au grand Ballon, un vent glacial nous surprend à la descente de la voiture ! Il faut être bien habillé, d’autant que le Ballon est à plus 1400m d’altitude, c’est le plus haut sommet du massif des Vosges. Ceci plus cela, il fait frais.
Une auberge avec terrasse panoramique promet de prendre un verre en distinguant au loin les alpes. Encore faut il que le temps soit très clair.
On part ensuite pour une randonnée de 15km qui commence par la montée au sommet du grand ballon. Un monument hommage au soldat de la grande guerre fait l’angle et domine la vallée. Une boule blanche (ballon, station météo ?) et deux pylônes garnis d’antennes marquent le sommet. Sous la boule, des plaques d’orientation permettent de situer les villes et les montagnes qui forment la ligne d’horizon. Et peut être la frontière ?
Puis le chemin descend en balcon permettant de profiter de la vue tout le long du parcours. En bas, un refuge avec tables de pique-nique nous accueille pour la pause de midi.
Le chemin passe par des prairies et traverse des pâturages, on croise des vaches allongées dans l’herbe, des salers, des chèvres et même deux Lamas dans un jardin. Au détour d’un virage, une biche nous observe puis repart en sautillant à notre approche.
Le chemin arrive à un village tout en bas et le reste du chemin se fera à remonter tout ce qu’on a descendu !
Heureusement les sous bois, les paturages, les chemins, les panoramas sont magnifiques.
Après 3 lacs hier, ce sont 3 Cascades au menu du jour !
Une bbelle randonnée de 14km, autour des 2 premières, puis une de 4km vers la 3ème. Le tout entre les averses qui menacent et tombent de temps en temps. Le chemin démarre en haut de la colline, dans les prairies. On croise des promeneurs à cheval. Puis le chemin part dans la forêt vers les cascades.
La grande cascade de Tendon fait 32m de haut. On arrive par le haut, puis on descend le long de la rivière jusqu’à sa base. Elle est impressionnante, surtout à cette époque de l’année où l’eau coule en abondance.
C’est dimanche et il est possible d’accéder aux cascades en voiture, donc on y croise du monde, puis dès que l’on reprend le chemin on se retrouve tranquille, pratiquement personne.
La petite cascade de Tendon comme son adjectif l’indique est moins haute que la précédente. Mais toute aussi belle. Un joli pont de bois en contrebas permet de franchir la rivière et d’admirer la cascade de plus près.
Le reste de la randonnée passe par des forêts, des prairies. Le chemin est beaucoup plus doux, moins abrupt que ces derniers jours. Plus de km, plus facile. La pluie arrive à 2, 3 km de l’arrivée, on sort la cape de pluie pour moi, le parapluie pour Mr Lilie. Très insolite la rando parapluie !
En repartant en voiture, nous passons par le village du Haut du Tot, plus haut village du département des Vosges. Tout petit village au sommet d’une colline avec une très belle vue. De là part un chemin qui descend sur 2km à la cascade de la Pissoire. Malgré nos 14km dans les pattes, nous y allons à pied. Une belle cascade, plus petite, assez large. Et un joli chemin pour en revenir.
Après ça, repos bien mérité ! Pourquoi pas un petit restau ce soir ? C’est dimanche après tout ! 😜
Le soleil a déjà disparu, le ciel est menaçant ce matin. La pluie est prévue vers 15h. Ça laisse un peu de temps pour aller randonner autour des lacs.
3 llacs, 3 ambiances. Lispach est une tourbière. Quesaco me direz vous ? Si dans un endroit il y a plus d’eau qui arrive que ce qu’il en part, et s’il y a plus de plantes qui meurent que ce que les microorganismes peuvent décomposer, alors les végétaux morts forment une couche sur l’eau sur laquelle pousse une nouvelle végétation. Cette tourbe flotte sur le lac, pas question de marcher dessus sous peine de couler au fond. De l’autre côté du lac, un tremplin de ski.
Longemer c’est le loisir, le sport. Camping, cibles de biathlon sur les bords, canoës, pistes de ski sur les pentes. Aujourd’hui il y a une sorte de pentathlon (ou quadriathlon ?). De nombreuses équipes y participent et nous les croisons le long de notre marche, ils font une partie de notre trajet en sens inverse. Bateau, VTT, tir sur cible, randonnée, ils dormiront bien ce soir !
Retournemer, c’est le tout petit lac privé, tranquille au coin de sa vallée. On y arrive côté ouest où la rivière tombe en cascade.
Ses 3 lacs sont alimentés par la Vologne, tristement célèbre, qui serpente tout le long du chemin et cascades sur les pentes dans un lit caillouteux.
La randonnée fait 15km. Vu le temps on a essayé de la raccourcir un peu en longeant le lac de Longemer au lieu de grimper dans la forêt au dessus. Bien nous en a pris car en arrivant au bord du lac de Longemer, un nuage noir se deverse en déluge de pluie. La superette du camping nous sert d’abri de fortune. Il n’est que 13h… On en profite pour déjeuner et prendre un café. 2 cafés en rando en 2 jours, extraordinaire ! Vers 14h, la pluis cesse, nous repartons.
Le reste de la randonnée sera plus au sec. À la fin, un chemin est interdit mais il n’est pas précisé de revenir en arrière. On prend donc le chemin qui part à côté et qui débouche sur un cul de sac infranchissable. Retour arrière ! En final les 15km y sont et il n’a pas (beaucoup) plu après 14h !
Visite de Gérardmer aujourd’hui. Il fait très beau et même enfin chaud. L’appartement est tout proche du bord du lac. Un chemin permet d’en faire le tour. Ce matin il y a un cours d’aviron, et plus tard quand nous reviendrons ce sera un cours d’optimiste. Il y a même des petites vedettes pour visiter le lac (mais on voit tout depuis le bord…), des pédalos, des petits bateaux électriques sans permis. Tout pour s’amuser sur le lac. Sans parler du casino implanté au bout du lac. En bifurquant à gauche de la pointe du lac (passant devant le casino), on rentre dans le centre ville. Deux grandes rues parallèles avec des boutiques. On y trouve beaucoup de magasins d’usines de linge de maison. C’est l’industrie locale historique de Gérardmer. Même détruite à 75% pendant la guerre, elle a pu se reconstruire et reconstruire ses usines textiles. Ses textiles sont réputés et de très bonne qualité. Bien entendu la qualité se paie… Il y a aussi les fabriques de sucreries: bonbons, sirops des Vosges. Je n’en ai pas goûté car je n’aime pas trop les bonbons, mais peut-être que j’en rapporterai pour offrir. Puis des boutiques de souvenirs.
Quelques restaurants traditionnels affichent une carte de plats vosgiens et alsaciens. Il faudra en essayer un avant de partir.
La ville en elle même n’est pas particulièrement belle car elle a été reconstruite après la guerre, elle manque de vieille ville ! Mais elle est assez animée, surtout en cette veille de week-end.
Dans l’après-midi nous partons faire une randonnée dans la forêt au dessus de la ville où l’on a de beaux points de vue sur le lac et la ville. C’est la première fois des vacances que je sors le short et le tee-shirt !
Le soir nous allons écouter de la musique dans un bar associatif très sympa. Le premier groupe qui joue fait de la musique rock douce, très agréable. Le 2 ème a raison de nos oreilles en 2 morceaux, c’est un groupe de métal. Joue très fort, chante très faux ! Faut aimer.
Il fait beau aujourd’hui, il faut en profiter pour faire une belle randonnée. Et l’une des plus belles (dixit les blogs) est celle du sentier des roches. Très prisée, souvent très fréquentée, mieux vaut la faire avant le week-end.
Elle part du col de la schlucht (ne me demandez pas de le prononcer…😱 ). Elle dévale la pente à flanc de montagne avec des barres de maintien dans les endroits les plus étroits, des escaliers de pierre, des roches à enjamber. C’est un parcours un peu acrobatique, pas une randonnée pépère ! C’est à la fois magnifique et vertigineux. Il faut sans cesse regarder où on pose les pieds dans les rochers et ne pas relacher son attention. Pour les photos, pour profiter du paysage, on s’arrête.
D’autres randonneurs font le parcours, dans un sens ou dans l’autre. On les croisera à plusieurs reprises au gré de nos arrêts respectifs.
Après plus d’une heure de descente, avec quelques arrêts photos, nous choisissons un beau tronc d’arbre au soleil au bord du chemin pour pique-niquer et profiter de la vue. Puis nous terminons la descente et arrivons à une ferme auberge. Il est rare d’avoir la chance de prendre un café dans nos randonnées toujours un peu paumées ! Là c’est le paradis. Boissons, restauration maison (bah on a déjà mangé, on s’y attendait pas !) et vue imprenable. On reste un moment au soleil avant de repartir.
Le chemin remonte aussi presque aussi fort qu’il est descendu. Heureusement le chemin est plus accessible, il remonte dans la colline, moins de rochers. Tout en haut, un col, puis le honheck et des points de vue sur la vallée. Le chemin passe au sommet de la colline en contournant le cirque que forment les falaises. Le vent souffle car plus rien pour l’arrêter. D’en haut on aperçoit l’auberge de ce midi. On s’arrête un moment sur un promontoire à l’abri du vent avec vue sur les falaises. Puis le chemin passe à travers les prairies et la forêt, le long de la frontière des départements des vosges et du haut rhin. Une borne frontière témoigne du passé où c’était la frontière Franco-allemande. Un belvédère installé en bord de falaise offre une vue sur la combe. On aperçoit des chemins qui montent à travers la forêt.
Le chemin se termine peut après avec l’arrivée au col où des auberges nous attendent pour une boisson bien méritée.
Dans les Vosges, énormément de lacs, étangs et cascades, à priori tous plus beaux les uns que les autres si on en croit les blogs sur Internet. Difficile de choisir. Après la région des 1000 étangs, aujourd’hui, ce sera les lacs. Bien sûr, pas le lac de Gérardmer qui est tout proche de l’appartement et qu’on peut admirer depuis notre fenêtre !
Une trentaine de kilomètre au nord de Gérardmer, se trouvent le lac blanc et le lac noir, en passant par le lac vert ! Peut-être au soleil on pourrait voir ces nuances de couleur, mais dans le gris, tout les lacs sont gris !
La randonnée de 10km, part du lac noir, monte vers au dessus du lac blanc, en fait le tour en balcon en passant par de splendides points de vue sur le lac et sur les chaînes de montagnes en fond de paysage. Puis il redescend au bord du lac blanc et enfin chemine tranquillement vers le lac noir.
Le temps est relativement beau, quelques éclaircies des passages de nuage mais pas de pluie. Le chemin est agréable et varié, il monte dans les rochers, dans la forêt passe sur la crête de la colline.
Les paysages sont grandioses. Les lacs entourés d’immenses murs de roches grises. Se sont des lacs artificiels utilisés pour la fabrication d’électricité dans les années 1900. Abandonnées depuis car ne répondant plus aux normes actuelles, les usines ont été démontées. Restent les lacs.
Pour rentrer à Gérardmer nous prenons le chemin des écoliers en remontant vers le col du bonhomme, puis en suivant de toutes petites routes qui traversent des forêts d’épiceas et des petits villages.
Enfin le ciel se dégage un peu et le soleil fait son apparition. Nous partons pour un randonnée autour du lac des corbeaux à une vingtaine de kilomètres de Bussang. Pour y aller, nous prenons de toutes petites routes qui offrent de très beaux panoramas sur la ville en contrebas. On distingue tous les sommets aujourd’hui. Sauf les plus hauts, au loin, qui restent dans la brume. La route passe à côté des cascades de saint Nicolas et de sa chapelle. Puis elle monte vers un col, longe un lac et redescend vers la Bresse, départ de notre randonnée. Tous ces villages sont des stations de sport d’hiver des Vosges. Souvent même les traces de randonnées passent sur les sentiers de raquette. Ce sera encore le cas aujourd’hui.
La randonnée démarre en bas de la colline, à l’entrée de la Bresse. Un chemin de pierres monte assez fort vers le lac des corbeaux. Nous sortons les batons pour alléger le travail de nos jambes ! Le soleil joue avec les nuages. Le paysage est très beau. Après 45mn de marche (et de montée) nous atteignons le lac des corbeaux. Entouré d’épiceas, on se croirait au canada. Le bord du lac est aménagé avec des bancs et tables de pique-nique. Un groupe de jeunes, une nonne, des promeneurs, y déjeunent. Pour ceux qui ne veulent pas marcher, on peut y venir en voiture. Nous ce n’est qu’une étape dans notre randonnée. Le tour du lac se fait en 15, 20mn. Ensuite nous repartons en grimpant, une grimpette très raide et assez longue dans la forêt au dessus du lac. On admire le lac d’en haut à chaque pause. Mais ça vaut le coup. Tout en haut, un belvédère face au lac offre une vue imprenable. C’est tellement beau que l’on y reste un moment, assis sur les rochers à contempler le lac tout en bas et les collines qui l’entourent.
Le retour se fait en pente douce jusqu’à l’autre côté du lac, puis en cheminant jusqu’à un petit étang. De là le chemin marqué sur la randonnée est différent de celui sur le terrain. Et pour cause, le chemin de la randonnée à été abandonné. Il est herbeux, gadouilleux et traversé d’arbres morts. Nous l’avons emprunté pour corser la fin du trajet ! Une descente terrible, heureusement courte, permet de rattraper le chemin « officiel » et de revenir au point de départ. Une belle randonnée, avec enfin, du beau temps.
Il est temps de rejoindre en voiture Gérardmer qui sera notre base pour les prochains jours.
Le ballon d’Alsace est à la jonction de 4 départements. Le haut Rhin, la haute Saône, les Vosges et le territoire de Belfort sans qu’on sache vraiment dans lequel des 3 derniers il se trouve.. Il fait parti du massif des Vosges voilà tout. Il a été la frontière Franco-allemande en d’autres temps.
Aujourd’hui nous avons décidé de faire la randonnée des points du vue. 10km au départ du ballon. Ce sera la randonnée de point de vue…Le beau temps annoncé n’est pas au rendez vous, il fait un brouillard à ne pas voir le bout de ses pieds, donc pour les vues, on repassera.
La balade est jolie pour autant. Elle serpente d’abord en descendant doucement sur un chemin forestier, au milieu des épicéas et jusqu’à un refuge de montagne dans lequel on peut s’abriter pour déjeuner, se réchauffer en faisant du feu ou même dormir. Puis le chemin passe par un étang, grimpe le long d’une immense cascade et atterrit au bord d’un deuxième étang. Des bancs et tables de pique nique disposés le long nous indiquent que l’endroit est fréquenté et doit être joli. Nous on ne distingue pas l’autre rive, des fantômes de sapin.
Le sentier remonte jusqu’au ballon, une belle table d’orientation d’où on ne voit toujours strictement rien !
Heureusement que le chemin en lui même était agréable.
A l’arrivée on peut se restaurer au chalet du ballon. Un chocolat chaud et une tarte aux myrtilles et nous voilà remis de nos efforts. Le tenancier nous dit que ce temps est habituel et qu’il n’a pas vu le soleil depuis l’an dernier à une ou 2 exceptions près. Donc rien à regretter. Voir le ballon ensoleillé, peut-être en début d’automne comme l’an dernier ?
Avant de rentrer nous poussons en voiture côté Alsace vers le site vestige d’un tunnel débuté en 1932 par la, sncf, abandonné en 1935 faute de crédits et réutilisé par les Allemands en 1944 pour en faire une usine souterraine d’armement construite par des déportés….
Il pleut ce matin. Quelle année horibilis. Au mois de juin… La randonnée dans les 1000 étangs tombe à l’eau !
Cap sur Belfort avec un petit arrêt sur le chemin pour visiter le site de notre dame du haut construite par le Corbusier. Toute en béton cela va de soi. Comme toujours chez le Corbusier, c’est particulier. Il a été contacté pour ce projet, ce n’était pas sa tasse de thé mais il a décidé de relever le défi. A côté on visite le bâtiment dédié aux ouvriers, dortoirs, cuisine, salle de vie.
A Belfort, c’est la vieille ville qui est intéressante. Une ville fortifiée par Vauban, une ville de garnison qui a conservé tout son patrimoine car elle a su le reconvertir pour le réutiliser. Bien sûr, on ne visite pas Belfort sans aller voir le lion de Bartholdi. Surprise, je n’aurais jamais imaginé qu’il soit placé au milieu d’une paroi de la citadelle. On l’aperçoit d’en bas, depuis une grande place où se tient aujourd’hui une sorte de kermesse. On y monte par un escalier latéral qui se termine par un tunnel qui débouche au dessus du lion. Aujourd’hui c’est le 1er dimanche du mois, tous les musées sont gratuits, sinon c’est payant. Nous visitons le musée de la guerre (bof pour moi tous ces objets créés pour se détruire les uns les autres…..), un étage consacré à Bartholdi avec de superbes sculptures en pierre ou bronze et quelques études préparatoires pour le lion. Dans sa 1ère version, le lion était acculé à la montagne, en perdition. Impensable. Bartholdi s’inspire de ses voyages et du sphinx pour la sobriété des lignes, lui donne un visage apaisé et tourne le lion fesses en direction de la prusse !
Après cette visite, nous partons pour le ballon d’Alsace dont nous ne verrons rien aujourd’hui à cause de la pluie et du brouillard et filons ensuite pour Bussang, terme de notre route.
Bussang petit village anciennement thermal qui a conservé son casino, une source d’eau pétillante (la source Marie) et toute proche de la source de la Moselle. Nous y faisons un tour, source de la moselle après la, source de la Saône il y a 2 jours.
De là nous montons au Drumont, sommet sur lequel on peut faire une jolie promenade avec vue jusqu’aux alpes. Aujourd’hui nous n’avons même pas la vue jusqu’à nos pieds…. On se rabat sur la ferme auberge où on prend un apéritif avec planche de charcuteries et de fromages maison. On en repart ragaillardis avec saucisson, fromages pour la semaine !
Les 100 balcons, les 1000 étangs, ici il y a beaucoup de chiffres. Et je n’ai compté ni les balcons, encore moins les étangs !
Le plateau des 1000 étangs, c’est un peu la Finlande, comme je n’ai pas plus été en Finlande qu’au Canada, je vais bien vouloir le croire. En tout cas on peut traverser le plateau de part en part en voiture sans voir un étang. Bon j’exagère un peu, on en aperçoit un ou 2 plus grands et plus proches que les autres. Pour en profiter, il faut chausser les chaussures de marche et partir en découvrir quelques uns à pied.
Il y a beaucoup de sentiers balisés, difficile de choisir. Pour nous ce sera le bois d’arfin. Départ d’un village qui s’appelle La mer. Il fait gris, le chemin est mouillé, l’herbe humide. On avance dans un paysage de sapins immenses et quelques fois on débouche sur un étang. Certains sont recouverts de verdure, de nénuphars, d’autres plus petits, presque à sec. Souvent une maison borde l’étang. Quelle belle vue pour ses habitants. Et souvent les étangs sont privés et non accessibles…
On s’arrête pour déjeuner sur un petit pont de pierre qui enjambe une rivière qui fait des cascades sur les rochers tellement elle coule fort. Le chemin suit la rivière et quelques fois nous devons la traverser en équilibre sur des pierres ou des troncs d’arbres posés à cet effet. D’où l’intérêt des batons de marche…
La pluie nous rattrape en fin de parcours. La voiture est en vue heureusement. Un dernier lac avec sa jolie maison en bordure et nous repartons.
Un samedi par mois Luxeuil organise les samedis de l’orgue. Un organiste vient jouer sur les grandes orgues de la basilique Saint Pierre (si si). Nous terminons notre après-midi en allant l’écouter. On rentre par le côté et on descend quelques marches pour arriver dans la basilique. L’orgue majestueux prend tout le mur opposé à l’hôtel, l’acoustique est excellente dans cette basilique gothique, on se laisse capter par le grandiose et la puissance de cet instrument d’un autre temps.
Le plateau du petit déjeuner nous attend sous le auvent de la cabane. Quel luxe de pouvoir prendre son café, de bonnes tartines beurrées, de la confiture maison, au chaud dans notre petite maison de bois. Moins glamour, les sanitaires pour prendre la douche, même si elles sont parfaites, propres, eau bien chaude. Il y a bien longtemps que je n’avais pas traversé un camping trousse de toilette sous le bras !
Au programme de cette journée, promenade sur les petites routes et visites au fil du chemin. Notre premier arrêt se trouve dans la forêt pour aller voir une source d’eau chaude. Tiède serait plus exact ! Puis la route empruntée un peu au hasard nous conduit vers une ancienne ferblanterie (fabrique de fer blanc). Le site se visite, il sert à la conservation du patrimoine. L’ancienne usine, l’église, les batiments d’habitation des ouvriers et des maitres. On peut se poser pour prendre un verre ou un encas. Ici est née en 1824, Julie Victoire, 1ère femme à avoir décroché le bac, et femme engagée pour l’égalité hommes femmes. Déjà !
De là un passage par une cascade, la route serpente au milieux des bois de sapins, le long d’une rivière, puis une petite ville. Bain les bains, ville thermale. Nous visitons à pied. Les anciens thermes romains sont fermés depuis plusieurs années. Les thermes actuels sont dans un très beau bâtiment. Derrière, un très grand parc est aménagé le long de la rivière, on peut y faire de grandes promenades.
De là, nous repartons vers Plombière les bains. C’est une ville en fond de vallée et l’arrivée par le haut est magnifique. Le centre ville est piéton, avec de très beaux, et très grands bâtiments, témoins d’un passé luxueux. Mais fini ! C’est la ville aux 100 balcons (ou à peu près !) en fer forgé, en bois. C’est très joli. Et vide aussi. Il est 13h30. Personne dans les rues, pas un magasin ouvert, pas un bar. Thermes fermés, définitivement pour l’un, ouvert que le matin pour les cures pour l’autre ! Jamais je n’ai marché dans une ville aussi morte ! Un vendredi midi… A priori les gens se reposent, elle doit s’animer plus tard. Pour autant, aucune sandwicherie ou même fast food. Rien. Et beaucoup de magasins vides, persiennes cloués. C’est sidérant.
Alors on repart, trouver une petite épicerie dans un village voisin, puis on file à Luxeuil-les-Bains, terme de notre journée.
Le temps nous a laissé tranquille jusque là, mais maintenant il pleut fort. Mouillés pour mouillés dans une ville thermale, on finit par 2h dans le spa des thermes de Luxeuil. Grande piscine d’eau chaude, jets d’eau. Petit, pas cher, très agréable.
Nous sommes arrivés hier à Contrexéville sous une pluie battante. Quel enfer la météo cette année. Notre première vision de la ville a été forcément impactée négativement ! D’un autre côté, tout tombe un peu en décrépitude, carreaux cassés, peintures écaillées, grisailles et mousses sur les murs. L’ombre de son faste d’antan, affiché sur les murs de la source.
Nous avons poussé jusqu’à Vittel où une l’accalmie nous a permis de visiter un peu plus sereinement. Quoique la signalisation dans cette ville soit vraiment nulle, nous avons fait 3 fois le tour avant de trouver l’entrée des thermes ! Thermes magnifiques au demeurant, avec un immense parc paysagé.
Heureusement ce matin, un rayon de soleil est apparu pour changer le décor. Nous commençons la journée par 2h au spa des thermes. Jaccuzzi extérieur sur le toit terrasse, piscine avec aquabike, trampoline (si, si), jets massants. Température de l’eau parfaite. Voilà pour la remise en forme !
L’eau coule de 2 sources dans le hall thermal, la source du pavillon (dans le pavillon) et la source souveraine dans le couloir. Elles sont en libre service. Un écriteau précise la limitation à 6 bouteilles par personne. Je trouvais ça curieux jusqu’à ce que je vois les gens arriver avec des montagnes de bouteilles vides ! Certains en remplissent plus de 20. Qu’en font ils ? J’espère que c’est pour la semaine…. Bref, moi avec ma gourde et mon 50cl de san pèlerino, je jouais petit !
Bouteilles remplies, sandwich avalé sur un banc dans le parc, nous partons à pied à travers le jardin russe (créé par une tante du tsar) jusqu’aux lacs de la folie. Un bel endroit qui rappelle les photos du Canada. L’été on y fait du pédalo, de l’accrobranche, du vélo. On peut en faire le tour mais nous manquons de temps, alors après un petit café en terrasse, nous repartons vers le centre ville.
La route thermale débute à Contrex, passe par Vittel (où bien entendu nous perdons les panneaux de la route thermale, 3 tours de vittel en plus !), sans compter la panne de voiture qui nous fait rebrousser chemin jusqu’au garage à Vittel…avant de repartir cahin caha. Vielle voiture… . Bref la route thermale va jusqu’à Plombière les bains. Nous la suivons sur une quinzaine de kilomètres avant de bifurquer sur une petite route au milieu des bois et des lacs qui mène à notre destination du jour, la Grange aux bois. C’est un parc avec de jolies cabanes en bois disséminées dans un magnifique jardin. Tout est fait maison ici, le décor, les cabanes, les tables, les coins repos, terrasses. Les cultures, les herbes aromatiques.
C’est très beau. Chaque cabane a sa « cabane au fond du jardin » individuelle ! Pour le reste, pas d’eau, sanitaires communs. C’est aussi un camping, même si en ce moment ce sont surtout les cabanes qui sont occupées.
Après notre installation et un temps de repos, nous partons pour la source de la Saône, tout près d’ici. Je ne savais pas que la Saône prenait sa source dans les vosges. La source se trouve dans un village, l’endroit est joliment aménagé.
Le soir en allant diner dans une auberge, nous prenons une petite route qui passe sous un ancien viaduc (surement une voie de train) et débouche sur une abbaye au bord d’un lac tellement belle que nous en restons époustouflés.
Déjà le soleil filtre à travers les rideaux de la chambre, le dernier jour du voyage pointe son nez… Les automatismes des départs se mettent en route. Tout étaler sur le lit, ranger les valises, faire le check out de l’hôtel. Mais avant ça, prendre un bon petit déjeuner car la journée sera longue, se baigner car c’est la dernière, prendre un verre sur la terrasse de l’hôtel. Mon frère nous quitte vers 14h pour prendre son vol pour Samui. Le notre est à minuit, il nous reste un après-midi de visite. Nous prenons la barge pour traverser le Chao praya (le fleuve de Bangkok, je crois que j’ai oublié de mentionner son nom !), puis un bateau un peu plus chic que ceux que l’on a pris jusque là, pour aller voir le joli temple de Wat Arun au bord du fleuve. Ce temple est très particulier de par sa forme pyramidale et parce qu’il est fait en pierre recouvert de faiences mais pas de dorures. Il n’y a pas d’interieur non plus, c’est une Pyramide entourée de 4 tours. On peut monter au premier étage par des escaliers très étroits et très hauts ce qui donne un bel effet de vertige à la descente ! On fait le tour de la plate-forme et on aperçoit les escaliers qui montent tout en haut de l’édifice mais ne sont pas accessibles. Peut-être qu’aujourd’hui est un jour particulier car il y a beaucoup de chinoises vêtues de tenues traditionnelles et d’une ombrelle, certaines avec une couronne. Leurs amis les prennent en photo sur le temple. L’une d’entre elle accepte de faire une photo avec Mr Lilie. Le jardin autour du temple se visite également, il y a plusieurs temples avec des grands bouddhas à l’intérieur, et la statue d’un homme devant lequel les gens se prosternent. Comme d’habitude, à l’extérieur du temple, sous les Arcades on retrouve les plaques hommages aux disparus sous les alignements de bouddha. Il fait très chaud encore aujourd’hui, on cherche l’ombre… On reprend un bateau encore plus chic, on a essayé toutes les gammes aujourd’hui ! Pour revenir au centre commercial Iconsiam parce qu’on a repéré une terrasse au dernier étage et il doit y avoir une vue magnifique. Il faut d’abord monter les 8 étages d’escalator. Chaque palier a son bar en terrasse, mais impossible d’y aller sans consommer ! Heureusement au dernier étage, la terrasse est libre d’accès. La vue sur le fleuve et la ville est fantastique, ses grattes ciel ultra modernes mêlés aux quartiers pauvres, piquetés des dorures des temples qui se reflètent au soleil.
Il est temps de rentrer à l’hôtel, prendre un dernier bain dans l’eau tiède de la piscine, récupérer nos bagages, prendre un taxi pour l’aéroport.
Ainsi s’achève ce superbe voyage de 4 semaines en Thaïlande qui est passé si vite que je suis étonnée d’être déjà à l’aéroport en train de rédiger cet article..
Il faut bien refermer une page pour pouvoir en ouvrir une autre…
L’hôtel dispose d’une navette qui, toutes les heures, dépose ses clients au métro le plus proche. Pratique, on en profite tous les matins vers 10h. Il faut dire qu’on est un peu lent au démarrage. Levés vers 7h, petit déjeuner à 8, baignade à 8h45, douche à 9h30 ! 😜 Ce matin nous partons donc avec la navette prendre le métro pour le parc Lumpini. Petit bois de Vincennes, ou plutôt mini central parc au milieu de la ville et ses grattes ciel, avec son lac central et ses allées . Bien sûr la flore est différente, la faune aussi. Si on croise des corbeaux et des pigeons, l’attraction ici se sont les varans. Ces gros lézards apathiques capables tout à coup de se déplacer à une vitesse impressionnante. Il y en a qui se reposent au bord de l’eau, d’autres qui se pourchassent pour un morceau de nourriture, d’autres qui nagent au bord du lac. Des adultes, assez gros, peut-être 1m50 de long, quelques petits, déjà bien 30cm. Le cadre est très beau, le parc entouré par les immeubles autour. Il fait déjà si chaud que les promeneurs se laissent arroser par les arrosages automatiques ! Après cette mise en jambe, on reprend de métro pour aller voir le bouddha d’or. Il est à l’entrée de china town où nous étions hier, mais bêtas que nous sommes, nous ne l’avions pas vu… Un charmant monsieur dans la rue nous affirme que le temple est fermé ce matin car il y a une cérémonie pour la fille du roi. Comme hier, ce n’est pas vrai, pourtant cet homme avait vraiment l’air sincère… Pour monter voir le Bouddha, les femmes doivent se couvrir jambes et bras. Comme d’habitude, on ne demande rien aux hommes. Bref c’était la séquence féministe ! Le bouddha d’or, pèse 5 tonnes d’or massif. On rêve d’en gratter quelques grammes ! Il a 700 ans. A l’origine il avait été recouvert d’une couche de plâtre pour éviter qu’il ne soit pillé pendant les guerres (il y a bien eu une guerre en Thaïlande…) et installé dans un temple. En 1955, en le déplaçant pour l’emmener dans son nouveau temple, un morceau de plâtre s’est détaché et ils ont découvert qu’il était tout en or. Mythe ou réalité, allez savoir. En tout cas, c’est le trésor de la Thaïlande et du boudhisme. Sur ce, il est temps de faire une pause déjeuner. China town, c’est de la street food partout. Ce n’est pas vraiment l’endroit pour trouver un restaurant. Mais manger la street food, debout, en pleine chaleur ne nous tente pas. On a besoin de s’arrêter un peu. On finit bien sûr par trouver ce que l’on cherche en sortant un peu du quartier Chinois. Après la pause, nous partons vers le fleuve embarquer sur un bateau pour aller à Iconsiam. Iconsiam, c’est un immense centre commercial sur le bord du fleuve, avec ses boutiques chic, Vuiton, Dior, Gucci.. Moins chic Sephora, HetM et j’en passe, sur 7 ou 8 ou 10 niveaux. On dirait les halles, mêmes boutiques, même carrelages au sol, puissance 10 ! Au rez de chaussée, il y a comme un marché flottant traditionnel, des échoppes de nourriture, de vêtements, comme un marché de rue. Et à partir du 1er étage, c’est ke centre commercial moderne, la défense, les halles ! C’est très végétalisé, en plantes artificielles ! Le parvis extérieur offre une vue sur les buildings en face d’où on peut faire de très belles photos. Finalement, le centre n’est qu’à un km de l’hôtel. On rentre à pied ! La chaleur est toujours étouffante. Le soir nous prenons un touktouk pour aller à Asiatique Riverfront. C’est un espace piéton très animé, au bord du fleuve. Il a été créé en 2012. Restaurants, boutiques, manèges, une grande roue illuminée comme aux Tuileries. Un magnifique 3 mats transformé en restaurant de luxe est amarré devant. On s’y promène, on écoute les musiciens dans les restaurants, on y mange bien, des produits de la mer et des plats Thaï très bien cuisinés. Il est déjà temps de rentrer dans un touktouk d’un âge très avancé, pour notre dernière nuit en Thaïlande…
On commence à envisager le choc thermique du retour !
Ce matin nous partons visiter la maison de Jim Thomson. C’est un Américain qui s’est installé là, et qui a remis en fonction le tissage manuel de la soie dont le savoir faire s’était perdu. Il est tombé amoureux des maisons en bois Thaïlandaises, s’en est faire une sur un terrain qu’il a acheté au bord d’un canal. Il l’a faite construire tout en bois avec leur savoir faire couplé à une disposition de pièces à l’européenne (nous a-t-on dit). Il a également récupéré 4 petites maisons dans une province de Thaïlande et les a faites rapporter dans son terrain. Il a disparu lors d’un voyage et on n’a jamais retrouvé son corps. Il avait tout légué à la ville à condition d’en faire un musée. Dont acte. On visite ses maisons dans lesquelles on trouve des oeuvres d’art Thaïlandaises et le musée de la soie. Son oeuvre perdure puisque des créateurs dessinent encore des nouveaux motifs et la production de pièces de soie continue. La boutique est une vrai merveille. La soie est d’une finesse extrême. Toutes les pièces sont signées Jim Thomson. En sortant de là, nous longeons le canal sur un quai large d’une personne bordé par un quartier extrêmement pauvre. Les maisons comportent une pièce sombre, ouverte sur le passage d’où on aperçoit l’intérieur, et les habitants. Tout est fait de bric et de broc. En même temps, c’est assez propre. C’est très beau pour nous, pourtant, vivre là ce doit être terrible. Chaud, lourd, un ventilateur tout au plus. On arrive à une passerelle, on change de quai et on continue sur presque 1km. C’est incroyable, comme partout, il y a au milieu de ces maisons, des échoppes de bouffe. Certains arrivent aussi en scooter sur ce minuscule quai car on en voit de garés. Au bout du quai, on arrive dans un cul de sac. Impossible de sortir de là. Une dame nous aperçoit et nous fait signe pour nous indiquer la sortie. On reprend des petites routes au bord d’un autre canal, on croise un temple au passage et on rejoint une plus grande artère pour prendre un touk touk qui nous emmène à la montagne dorée. C’est un temple en hauteur auquel on accède par un grand escalier. 344 marches annoncées. Aie ! Petites marches, on les monte 2 par 2, donc pas si terrible ! En haut, une magnifique vue à 360 degrés sur Bangkok et un temple dont la stuppa dorée est hélas en rénovation. En redescendant, on passe devant un mémorial très dérangeant. C’est une scène en sculpture représentant des vautours mangeant un cadavre humain. Il fait référence aux épidémies de choléra dans les années 1800, où il y avait tellement de morts qu’on les laissait hord de la ville à cet endroit et les vautours faisaient le reste… Maintenant le temple est dédié à cette histoire, et se trouve en pleine ville. De là, on prend un touktouk pour aller à china town. L’arnaque des touktouk consiste à vous dire que l’endroit où vous allez est fermé, mais qu’il connaissent un endroit où vous pouvez manger…. Celui là nous affirme que China town est fermé jusqu’à 16h ! Ben voyons. Donc on y va quand même. On arrive dans une rue où il n’y a que des mécano. Des montagnes de morceaux de moteurs et de boulons. Ils refont des pièces à la main, liment, scient, soudent, frappent sans aucune protection ! Puis on arrive dans le cœur de China town. Des rues, des ruelles bondées, des vendeurs de bouffe partout. On s’est arrêté pour déjeuner dans un tout petit restaurant, il n’y a même pas de cuisine, on commande, le mec appelle un ami qui fait les plats, sûrement dans la rue, les lui livre et il n’a plus qu’à dresser les assiettes ! Inutile de dire que pas terrible ! Mais il faisait si chaud, si lourd qu’il fallait qu’on prenne un peu le frais. On repart se perdre dans ce dédale de rues, de vendeurs de tout, de fabriquant de bouffe. Dans cette chaleur, des gamelles pleines d’aliments non identifiés trempant dans des jus de couleurs douteuses. Il y aussi le stand insectes, scorpions, vers grillés. Tout semble dégoûtant et pourtant ils le mangent… L’après-midi tire à sa fin, on repart en bateau sur le fleuve jusqu’à notre hôtel. Après un bon moment de repos avec une heure de détente à la piscine, nous partons manger une moucata dans un restaurant repéré hier soir. Un hall immense, bruyant, télé à fond, plein à craquer. Que des locaux. La moucata, c’est un brasero avec de l’eau tout autour pour faire griller de la viande et bouillir pâtes de riz, légumes, herbes. Un mixte plancha, fondue chinoise. On vous sert un grand plat avec plusieurs viandes et poissons, crevettes, calamar. C’est délicieux et très convivial. On finit par une glace, c’est la tradition après la moucata. Et ça coute une misère. Voilà encore une très belle journée qui s’achève en beauté !
Il fait très chaud à Bangkok, et surtout très lourd. Dès le matin, c’est étouffant. Nous voilà partis pour le marché de Chatuchak, le plus grand marché de Thaïlande. Pour traverser le fleuve, nous prenons la barge repérée hier soir. 5 bats, l’équivalent de 10cts. Puis nous prenons le métro. Ici, il se paie pour chaque voyage et au nombre de stations, on nous donne une carte ou un jeton et lorsqu’on sort du métro la machine l’avale, recyclage, c’est bien vu ! Nous on en a pour l’équivalent de 1E. C’est un métro aérien, très très climatisé… Avec de la pub partout, même sur les panneaux du nom des stations. On profite du paysage, on se croirait à la défense plus plus, couplée à des quartiers pauvres à l’étage inférieur. Le métro ressemble un peu à celui de NY avec ses banquettes jaunes face à face. On aperçoit en bas un terrain de golf, au milieu de la ville ! Il y a 2 niveaux, souvent pour traverser les routes, on prend des passerelles. Malgré la chaleur, beaucoup sont en jean ou pantalon. Et même gilets. Dehors, d’immenses publicités, partout. On voit qu’on peut aller encore plus loin et ça fait peur…
Le marché de chatuchak n’est ouvert que le we. Il est immense. Des allées minuscules, étouffantes, éclairées car trop sombres. Chaque quartier est dédié à un type d’article. Vêtements, décoration, meuble… On peut y passer le we entier sans tout voir ! Nous on en sort au bout d’une heure, en nage ! On reprend le métro pour aller jusqu’à un ponton prendre le bateau qui longe le fleuve. Il est bondé, la contrôleuse cours partout pour essayer de vendre ses billets à tous les nouveaux entrants, pendant qu’à l’arrière l’homme de manœuvre du bateau hurle aux gens d’avancer et joue d’un sifflet strident pour communiquer avec le conducteur à l’avant pendant les manœuvres. Un poème, la navette bateau. Enfin nous arrivons à bon port si j’ose dire, devant le grand palais. Il est plus de midi, on marche en plein soleil, il fait lourd, on est en nage. Pour visiter le palais il faut être habillé long, pantalon et manches longues. Ceux qui ne le sont pas sont recalés et doivent acheter ce qui leur manque à l’entrée (2x plus cher que dehors, business is business !). J’ai ce qu’il me faut dans mon sac, Mr Lilie est en short, bilan, un pantalon acheté ! Le site à visiter est grandiose. Le nombre de visiteurs aussi. Et tout le monde crie, marche dans tous les sens, une foule terrible. Plus la chaleur. C’est très beau, des temples, des stuppas, le palais. Magnifiquement décorés, dorés , on y passe presque 2 heures. Ensuite on se pause un peu dans un bar restaurant à l’extérieur, dans un petit quartier, juste en face du bouddha couché. Le vieux quartier des restaurants contraste avec le faste des palais et des temples sur l’autre trottoir. 2 mondes qui se font face. Ensuite on part visiter le temple du boudhha couché. C’est une merveille. Le bouddha fait 46 mètres de long et au moins 5 ou 6 de haut. Il est déjà impressionnant à lui tout seul, mais derrière sa « maison » il y a un dédales de temples tous plus beaux les uns que les autres. Décorés de céramiques, de mosaïques, de verres de couleur, de dorures, de fresque sur des hauteurs de plafond impressionnantes. On passe de l’un à l’autre par des passages, on trouve des alignements de bouddha, des temples avec un boudhha pour se recueillir. Des gardiens surveillent les tenues et les comportements. Fatigués de toute cette chaleur, on décide de rentrer en touk touk. Après une belle pause au bord de la piscine et le repas du soir dans le quartier, on décide de repartir pour voir un quartier chaud de nuit. Re métro et nous voilà devant des alignements de bars avec des jeunes filles, ou des garçons ou des trans selon les rues. Beaucoup beaucoup de monde, un marché nocturne au milieu, de la musique, des cabarets de danseuses très déshabillées. Des hommes aux bars, dans les rues, peu de femmes, des touristes comme moi. Après cette immersion, on trouve un petit rooftop près du métro où l’on prend un verre pour finir la soirée.
Note de voyage: La ville est propre dans l’ensemble, d’ailleurs on voit passer les camions poubelles chaque soir. Il y a des règles ici, alors qu’à Samui c’est l’anarchie ! On ne fume pas n’importe où, on ne se gare pas n’importe comment.
Plus de 3 semaines passées à Samui, il est maintenant l’heure de faire nos valises. On aurait pu les penser moins lourdes qu’à l’aller mais rien n’est moins sûr ! Le verdict cet après-midi à l’embarquement ! En attendant on profite des derniers moments sur l’île. La vue, la baignade, le petit restau au coin de Nathon, les jus de mangue, l’eau de coco fraiche. Aujourd’hui c’est un Bouddha day. Pas le droit de vendre de l’alcool. Si vraiment on insiste, ils le servent dans une grande tasse à café opaque ! Bon, nous on insistera pas. L’eau et les jus de fruits frais sont bien meilleurs surtout avec cette chaleur. Au passage j’ai pris en photo une de ces petites tables, thème pastèque !
Une dernière baignade et c’est parti. Au revoir Nathon, Samui. Ce paysage va nous manquer quand on va retrouver notre grisaille sans horizon… Je m’égare !
L’aéroport se situe tout proche de Chaweng. Tellement proche que depuis la plage ou la grande rue, les avions vous passent au dessus de la tête au décollage et à l’atterrissage. Hier soir, nous étions attablés pour boire un verre dans un bar tenu par des Francais. Entre le bruit de la rue et celui des avions c’était assourdissant. Je me demande quel plaisir ils ont à rester là quand il y a tellement de plus beaux endroits et surtout plus calmes sur l’île…Question de goût.
L’aeroport de Samui est très joli et très particulier puisqu’ entièrement à l’extérieur. On a l’impression de se promener dans un petit quartier de village avec ses boutiques, ses bars, ses pelouses où on peut se poser dans des matelas à l’ombre. Valises enregistrées (bon finalement elles sont un peu moins lourdes qu’à l’aller) , on promène dans ce quartier, et on s’installe sur les matelas pour prendre un verre en attendant de passer à l’embarquement. On quitte Samui.
Après une heure de vol, et un petit repas (après tout, il est 17h…) nous arrivons à l’aéroport de Bangkok. Immense aéroport. On marche sur une dizaine de tapis roulants pour faire les 500m qui nous séparent de la zone de réception des valises (le métrage restant est indiqué à chaque tapis roulant !), plusieurs robots nettoyeurs tournent dans ce hall. Une fois les valises récupérées, on va prendre un ticket pour le taxi. C’est bien organisé, le ticket indique l’emplacement où viendra se garer le taxi et le nol, numéro du taxi. Pour le prix, c’est au petit bonheur, je n’ai pas vu le compteur… La nuit est tombée le temps qu’on sorte. Le soir est brumeux. On se croirait à paris ! Des lumières, des panneaux publicitaires immenses le long de l’autoroute, des immeubles, certains très hauts. 2x 4 voies. Mais ça roule bien. 28km entre l’aéroport et l’hôtel. Plus on approche plus ça se densifie. Des tours très hautes. 15km avant d’arriver on est dans la banlieue, ou peut-être même déjà dans la ville. A Bangkok j’ai réservé l’hôtel dont tu m’avais parlé Graine. On s’installe puis on décide d’aller faire un tour dans le quartier. De la street food partout. Un peu plus loin, un centre commercial en train de fermer. Devant l’entrée, des chinois (je pense) ont organisé une réception et une cérémonie. Il y a même une représentation de théâtre chinois. En costumes, magnifiques, et maquillage blanc. Esthétiquement c’est très lumineux, mais hélas c’est absolument atroce pour les oreilles. Les acteurs miaulent comme des chats, stridents, dans une sono défoncée… Les restaurants du coin ne nous ayant pas fait très envie, on repart dîner à l’hôtel, sur la terrasse au bord du fleuve. On regarde passer les bateaux mouche, tous illuminés, musique à fond. Après le repas, on part promener de l’autre côté du fleuve. Depuis le pont, la vue sur les grattes ciel illuminés est très belle. On voit au loin la roue illuminée de l’Asiatique, le marché sur le fleuve. On prend nos marques pour demain, on regarde les terminus de bateaux, l’entrée du métro, et au passage on va visiter un temple en essayant de ne pas déranger les moines présents.
Il est 23 heures, les échoppes ferment, les transports s’arrêtent, les camions poubelles sont à l’œuvre. D’ailleurs ce quartier est assez propre par rapport à ce qu’on a pu voir à Samui.
C’est notre dernier jour plein à Nathon. Samui. L’idée serait de ralentir le temps. Ne rien faire qu’admirer le paysage pour que les minutes s’étirent un peu. Il fait un temps magnifique, on distingue bien le continent avec plusieurs niveaux de montagnes. L’une d’entre elles au loin nous rappelle la silhouette du mont Ventoux. Ici on se lève toujours très tôt. La lumière du jour filtre par les rideaux vers 6h30, du coup avant 7h, tout le monde est réveillé. C’est un peu obligé parce que le jour dure 12h, si on se lève à midi on n’en profite pas. Moi qui suis une lève tard, je me suis surprise à être calée sur ce ryhtme depuis le 1er jour. Ce qui fait grosso modo que je me lève en ce moment avant l’heure à laquelle je me couche à Paris ! Forcément la matinée dure longtemps ici. Ce matin par exemple, je me suis levée, 7h, j’ai pris un petit déjeuner, je me suis baignée (250m dans la piscine chaque matin, je pete la forme !) puis vers 9h je suis partie faire quelques courses en ville. 2h plus tard et quelques kilos de victuailles à la main, je suis rentrée. Ben il n’est que 11h, encore le temps de se baigner, de regarder depuis le bord de la piscine la vue sur la colline, la mer, les iles, le continent. Cette vue est fantastique, il faut le dire. Un fond d’écran naturel ! Après le repas, on reprend l’activité du jour, baignade,vue, repos, baignade, vue, repos. Et bien malgré tout, les heures défilent.vite.vite..
Le soir nous partons sur Chaweng. Le long de la route, les bars à entraineuses sont en train d’ouvrir. On passe devant le marché de fichermann. C’est le vendredi soir qu’il est le plus fréquenté. Il y a des voitures, des scooters et des piétons partout. C’est le bouchon du vendredi soir ! Chaweng le soir, c’est aussi des bouchons, du monde, de la musique, des bars, des restaurants, des boutiques, des rues spécialisées pour les massages plus plus… On traverse un resort hôtel pour aller jusqu’à la plage. Ce soir la mer, qui était démontée lorsque nous étions venus il y a quelques jours, est une mer d’huile. On repasse devant l’Evergreen où on avait bu un cocktail. On longe la plage qui n’est pas encore trop animée jusqu’au Ark bar. C’est le bar le plus branché de Chaweng. Musique, piscine, coktails sur la plage, des touristes partout. Des vendeurs proposent des couronnes de fleurs artificielles lumineuses. Les bars sont pleins de têtes couronnées ! Puis on remonte dans le centre sur chaweng road avec ses bars, toutes sorte de musiques se mélangent, il y a des billards, des musiciens en live, des boutiques de canabis, beaucoup de monde, que des touristes en dehors de ceux qui travaillent… On finit la soirée en passant dans le quartier « chaud », cad plus chaud que le reste. C’est une rue pas très longue où il y a beaucoup de prostitution. Il y a tellement de monde qu’on préfère rebrousser chemin. Personnellement j’aime autant…
Notes de voyage: Souvent on croise des camionnettes avec hauts parleurs qui font la pub pour un produit ou un spectacle de boxe.
C’est la pleine lune. Demain soir (Samedi) il y aura la full moon party sur kho fa ngan. Elle attire des milliers de touristes sur une plage dédiée pour une sorte de rave partie. Date à éviter si on veut visiter tranquillement et surtout trouver un hébergement.
Un peu partout on trouve de petites tables rondes avec 4 petites chaises en pierre sur un thème. Coccinelle, moutons, fraises. Il y a aussi de petits personnages rieurs devant certaines maisons.
Pas de ronds points, 2 ou 3 feux sur toute l’ile. Les intersections c’est coton.
Scooter, toute la famille dessus. Plus les courses. Ou bien l’un qui pousse l’autre avec le pied pour le faire avancer (sur la route principale en plus) peut être pcq il n’a plus d’essence.
Vendeurs de mousse à coussin, vendeurs de matelas.
De grosses citernes bleues sont accollées aux maison pour stocker l’eau. Ils récupèrent l’eau de pluie et aussi l’eau fournie par la ville. Aucune n’est potable.
On a fait le sud de Nathon à pied et en scooter, aujourd’hui on part vers le nord. Une partie devant laquelle nous sommes passés x fois en voiture sans jamais nous arrêter car la mer n’a pas de fond ici, donc pour la baignade ce n’est pas terrible et la plage n’est pas très accessible. Mais nous savons qu’il y a un peu plus loin pas mal de petits restaus, but de notre marche. Il fait très chaud, on est armé, casquette, lunettes, crème solaire, eau ! Départ par l cocoteraie qui nous fait arriver un peu plus au nord que l’autre chemin. Aujourd’hui dans le quartier, il y a des drapeaux Thaïlandais et le drapeau jaune du roi sur les pylônes au bord de la route. Impossible de savoir pourquoi. On n’en croise pas ailleurs. Est-ce en rapport avec le feu d’artifice que l’on a aperçu hier soir depuis la terrasse ? tiré à priori dans un hôtel au bord de la mer. Nous longeons ensuite la rue principale de Nathon, les boutiques de vêtements et de souvenirs en tout genre, des mini super marché, le tout-à-20-bats (50 centimes), les restaurants, les bouis bouis. En plein soleil à cette heure. Puis on sort de la ville. Il y a des odeurs quelquefois terribles… Il fait très chaud. On se rachète de l’eau. Et c’est sale, des détritus partout. On passe devant un droguiste, cad un bazar dans un hangar ouvert sur la rue, un mécanicien, même chose avec du cambouis ! Des vendeurs de popcorn de toutes couleurs dont le vert. Une vendeuse d’huîtres, sur une planche au soleil. Évidemment ça change de chez nous ! On prend une traverse pour rejoindre le bord de mer. La plage est très sale elle aussi. La mer ramène ce qu’on lui a envoyé mais il y a aussi beaucoup qui est jeté là. On longe un village de pêcheurs, leurs bateaux amarrés devant. Ils ont même une sorte de cantine sous les arbres. Ils se servent différents plats et s’attablent à l’ombre pour manger. On y passe mais ça ne nous semble pas opportun d’y manger. Malgré cette saleté les couleurs de l’eau sont magnifiques et le paysage sublime. Et calme, il n’y a pas ou très peu de touriste ici. Puis on arrive vers les restaurants un peu plus touristiques. On choisit celui qui nous plaît, c’est restaurant tenu par des Thaï, le nom du restaurant est un jeu de mot avec leur bonjour sawadi khap (pour ceux qui lisent depuis le début !) : le sawasdee cup. On s’installe à une table à l’ombre d’un grand arbre, face à la mer. C’est très agréable. On commande un curry vert au poulet, du riz, et des noix de cachou (il y en a partout ici). Tout est très bon. On profite de l’endroit un moment, puis on repart un peu plus loin, Mr Lilie se pose à l’ombre dans un bar, moi je vais me baigner en face, en faisant très attention où je mets les pieds, car j’ai trouvé un tesson de bouteille à fleur d’eau… Je trempe (pas trop possible de nager) dans 30cm d’eau très chaude. Je rejoins ensuite Mr Lilie dans ce petit bar tranquille, qui passe une musique douce. A un moment on entend une explosion et tombe devant nous un tout petit fruit. Les personnes du bar nous disent que oui, c’est ce petit fruit qui fait ce bruit d’explosion lorsqu’il se détache de l’arbre ! Après cette belle pause, nous repartons en sens inverse. Le soleil tape encore très fort. C’est une très belle journée, sans brume. Ce qui fait que l’on aperçoit le continent en face et les iles du parc d’Ang tong. En revenant on repasse aussi devant tous ces endroits qui ont fermé pendant le covid et restent à l’abandon. On arrive à la maison, après la super pente qu’il faut grimper pour l’atteindre, en nage. Et donc on va vite fait nager et se réhydrater dans la piscine. Ce soir, le soleil nous fait cadeau d’un sublime coucher, et la nuit tombée on aperçoit jusqu’aux lumières du continent.
Notes de voyages : Totem, servent à garder l’esprit des morts à l’extérieur de la maison. Pour ne pas qu’ils y rentrent. Et pour les honorer.
Ang Thong park est un chapelet d’ilets à l’ouest de Samui. Il est classé parc national et comprend plus d’une centaine d’ilets, comme des roches jaillies de la mer. Pour y aller, on va prendre un hors bord qui met 45mn pour les atteindre. Donc, comme pour les iles la dernière fois, rendez-vous au port à 8h30 avec un guide Français expatrié, un Thaï qui conduit et un qui gère les accostages et aident les passagers à monter ou descendre. Tous les bateaux sont là, ceux en bois pour les 3 iles, les hors-bord pour Ang tong park. On est une quinzaine de Français à embarquer pour cette sortie. Quelques minutes après le départ, on arrive à hauteur des 5 ilets que l’on voit de la maison depuis le début. Enfin les voilà de près ! 5 concrétions sorties de l’eau. Je me demande comment se doit être en dessous du niveau de la mer quand je vois tous ces ilets qui en émergent. Après 45mn de traversée, dans le bruit assourdissant du hors bord, nous accostons à Ko wua ta lap. L’ile aux singes à lunettes. La plage est magnifique, aménagée, il y a un camping, un accueil touriste et même un point santé avec une infirmière. J’aurais dû me méfier ! Il y a de magnifiques points de vue sur le parc depuis cette ile, et ils se méritent. Un escalier immense, flanqué de 2 cordes, avec 6 paliers pour des vues plus belles les unes que les autres. Mais il faut les mériter… Les 3 1ers paliers, ça va à peu près, en montant lentement. L’escalier monte dans la foret, on est à l’ombre. C’est là qu’on peut voir dans les arbres les singes à lunettes. De petits singes noirs avec les yeux cerclés de blanc. Ils sautent d’arbre en arbre et regardent les humains dans leurs escaliers de haut ! Sur chaque plate-forme on prend des photos des ilets en dessous. Les couleurs de l’eau, les ilets, les bateaux, c’est magique. Du palier 3 au 5 (le 4 est à l’écart on le fera en descendant), on manque mourir tellement l’escalier est abrupt et long. On est en nage, toute l’eau sortie du corps ! Il faut dire qu’il fait 32 degrés et qu’on vient d’escalader pendant bien 30 minutes, un bon 260m à ce que j’ai pu lire. Mais à l’arrivée la vue est époustouflante, une merveille naturelle, des couleurs et une profondeur de vue incroyable. Un petit coup de collier pour atteindre le palier 6, en plein soleil, juste pour dire de l’avoir fait car la vue n’est pas plus belle que sur la 5 ! Les cordes qui flanquent l’escalier trouvent leur utilité à la redescente pour éviter de se tuer les genoux. Les marches sont hautes, taillées dans la pierre, inégales, il faut faire très attention. On s’arrête pour monter au palier 4, là encore, pour dire, car après le 5, tous les paliers font fades ! On revoit quelques singes au passage et enfin on arrive tout en bas pour prendre un bon bain de mer bien mérité. Le bateau repart maintenant et monte tout au nord vers la baie des singes. Un rocher en forme de singe en marque l’entrée. C’est une mini baie d’Along. Je ne connais pas la baie d’Along, mais mini ou pas, le site est fantastique. Les couleurs de l’eau, les ilets disséminés. C’est très beau. On arrive vers l’ilet de ko nai put où le bateau va s’ancrer près d’une falaise. De là, on peut nager, dans une eau turquoise, avec masque tuba au milieu des poissons. Il y en a de toutes les couleurs et de plusieurs tailles, des rayés jaunes et noirs, des oranges, des jaunes, des gris, des gros bleus, des longs presque transparents. Le sol est jonché de coraux marrons et dans tous les recoins de roche on trouve des oursins. Pas plus gros que chez nous, mais des piques immensément longues, bref, pas question de poser un pied ! Quelques poissons mangent sur un rocher, je suis au dessus, je les regarde, les touche presque. Je nage au milieu d’un banc de poissons multicolores. Un moment hors du temps. C’est l’heure de l’apéritif sur le bateau. Dans les parcs nationaux de Thaïlande on n’a pas le droit de boire de l’alcool. Alors on boit sur le bateau ! Punch, mangues, fruits de la passion, cacahuète, chips. Après quoi, on redescend vers l’ilet de ko mae ko et son lac d’émeraude. Le bateau accoste sur une jolie petite plage. De là, part un escalier quasi à la verticale avec des marches de 15cm de large à tout casser, sur 1m de long. Monter est compliqué, descendre vertigineux… On y va quand même pour admirer d’en haut la petite mer intérieure (c’est la signification du nom de l’ilet) qu’ils appellent lac d’émeraude. Et effectivement la couleur de l’eau est une vert émeraude. C’est très beau. Nous redescendons, certains à reculons comme on descend une échelle, certains en travers pour pouvoir poser le pied en entier, tout en se tenant à une des rampes. Heureusement c’est beaucoup plus court que ce matin. Curieusement cet endroit rappelle les paysage de l’ardeche, avec ses rochers faisant des avancées dans l’eau, les roches alternant avec la végétation. Une petite baignade et le bateau repart pour l’ilet ko phaluzi où nous allons déjeuner. Le bateau fait des bons sur l’eau et l’écume soulevée nous arrose copieusement. Il est déjà presque 15h lorsque on accoste. Une partie de cet ilet n’appartient pas au parc national. Un village de pêcheurs s’y est implanté avec son école et un restaurant. Ils sont ravitaillés par bateau. Pourtant chaque table a sa nappe blanche, les chaises sont toutes recouvertes de tissu blanc, des serviettes en tissus sont disposées dans chaque assiette. Et on y mange très bien. Un assortiment de beignets crevette, poulet, légumes, du riz, un bouillon, un plat de légumes au poulet. Des calaos, sorte de toucan noir et blanc avec un bec enorme jaune pâle, mangent les feuilles d’un arbre, derrière le restaurant. Après le repas, le bateau fait le tour de l’ilet pour nous faire admirer le rocher qui a servi de plan large pour un James Bond. Voilà, voilà…. Puis on s’arrête pour une dernière baignade sur une plage en face de ce rocher. Le retour est mouvementé. La mer est très agitée, les vagues sont assez hautes, le bateau les prend pleine face. Entre le bruit du moteur assourdissant et les bonds du bateau dans les creux des vagues, ça secoue fort. 1h15 de traversée au lieu de 40 minutes, on est complètement soûlés. Ça fait un bien fou lorsque le chauffeur arrête enfin le moteur.
C’était une magnifique journée, des paysages et des couleurs à couper le souffle.
Ce matin nous profitons de la maison et de la piscine. Une matinée de repos pendant que mon frère cuit ses pains. Bronzage, lecture, baignade. Depuis que nous sommes arrivés, j’ai troqué ma gym du matin pour une séance de natation. Ça me met en forme et enlève les douleurs des longues marches ou de la mauvaise position prise hier sur le scooter. Lorsque mon frère a fini, nous partons ensemble livrer ses pains. En chemin il nous arrête sur le bord de la route dans un petit restaurant local, c’est à dire une maison avec un appentis, un bazar de casseroles et de plats et quelques tables dehors. Ils servent du porc mijoté très longtemps, avec du riz, accompagné d’un petit bouillon et de sauces dont l’une très épicée. C’est très bon et particulier par rapport à tout ce qu’on a pu manger jusqu’ici. Et ça coûte une misère. On mange pour 11e à 3 boisson comprise. De là on part vers la mer se poser dans un hotel avec piscine, et jus de fruit frais ! Il faut bien se reposer un peu pour ceux qui ont travaillé. L’endroit est stratégique car nous voulons aller voir le coucher de soleil au W qui se trouve juste un peu plus haut sur la route. Le W, hôtel Marriot, luxueux, domine une des pointes au nord de l’ile, face à Kho fa ngan. La décoration est somptueuse, les prix aussi ! Il y a une terrasse en eau sur laquelle flottent des canapés ronds dans lesquels on peut prendre un verre. Ils sont tous déjà réservés, alors on s’installe en face, sur la terrasse en bois. Un saxophoniste joue du jazz et passe entre les clients. On prend un cocktail, on nous en offre un autre, à base de fruits de la passion et d’orange, très original et délicieux. On fait de magnifiques photos vu de là haut. La nuit tombe, l’hôtel s’illumine petit à petit. Les lumières de Kho fa ngan éclairent toute la côte face à nous. Il est temps d’alléger notre portefeuille et de rentrer ! Voilà comment on passe d’un tout petit restaurant à un hôtel de luxe dans la même journée, deux expériences incomparables !
L’ile se visite beaucoup en scooter. C’est le mode de transport national. Autant farang (touristes) que locaux les utilisent. Il y a des locations à tous les coins de rues et d’hôtels. On avait essayé une journée avec mon frère, mais c’est un motard et il allait bien trop vite pour nous. Alors aujourd’hui, on a décidé de re-tenter l’expérience par nous même et d’aller à notre vitesse pour visiter un peu plus loin que ne le permet la marche à pied. Pour l’équivalent de 6e de location et 3e d’essence, nous voilà partis pour la journée. On démarre par la main road pour faire le plein, puis on oblique sur les petites routes qui longent la mer. On repasse par des endroits connus, le quartier du centre culturel, le jardin de fleur de lotus. Puis on avance vers l’extrême sud de l’île en longeant la mer. On monte au Chedi khao phut où se trouve un long bouddha couché doré, une stuppa blanche. De là, il y a une vue à 360 sur la mer. D’un côté, les 3 îles koh tan, kho matsum et koh rap, de l’autre la baie de bang (ville) kao. Un peu plus loin, le wat (temple) laem sor, sorte de château pointu doré et très décoré. En continuant la route on arrive, par un petit chemin qui grimpe au Footprint. Peut-être une imprimante pour le foot ? On le saura en grimpant un escalier monumental, au moins 200 marches tout droit. On atterrit dans une petite maison qui abrite l’empreinte du pied de bouddha ! Immense pied, en céramique dans la pénombre de la pièce. Bon. On peut faire le tour de la maison sur un balcon qui domine d’un côté la colline, de l’autre la mer. Encore une très belle vue. Nous redescendons pour reprendre la route jusqu’à un petit bar restaurant en bambou en bord de plage. C’est très joli, et visiblement très prisé par les touristes… On trouve une table et je vais me baigner en attendant les plats. A cet endroit, il y a très peu de fond, 50cm, 80 max, l’eau est très chaude. On se croit dans un spa naturel. Le sable très blanc donne à l’eau une couleur turquoise, difficile de sortir de là tellement c’est agréable. Il faut bien repartir néanmoins. Nous prenons un chemin parallèle pour contourner la colline, tournons un peu dans les quartiers et revenons finir l’après-midi à L’AM Samui ce restaurant sur la plage avec sa piscine où nous étions venus manger et nous baigner il y a quelques jours. L’heure tournant, il est temps de ramener le scooter à son propriétaire. Bien sûr, le scooter nous a permis d’aller plus loin et de nous arrêter partout, mais le bruit du moteur est assourdissant, c’est tape cul, je ne peux pas guider, il faut s’arrêter partout pour faire le point, il faut porter ses affaires dans le dos, on ne peut pas trop se parler et au delà de 45km on prend tellement de vent dans la figure qu’on se croirait dans une soufflerie ! Évidemment ce n’était pas un truc haut de gamme, mais, bon, on préfère le confort d’une voiture !
Un dimanche, c’est fait pour se reposer. Surtout après la marche d’hier. Et la maison offre tous les services ! Pain maison pour le petit-déjeuner, piscine, lectures, télé. Comme chaque matin après le petit-déjeuner je fais quelques longueurs dans la piscine pour me mettre en forme. Il fait déjà très chaud. Le décalage horaire m’empêche de communiquer avec mes amis sous peine de les réveiller en pleine nuit, mais je peux lire mes mails. Ensuite une bonne séance de lecture, allongée sur un sofa à l’ombre. Que demander de plus pour un dimanche de février. A midi, nous partons déjeuner à 2km de la maison dans ce restaurant dans la colline où nous étions montés à pied il y a quelques jours. Les tables à l’ombre, avec une brise légère et une vue à tomber sur la baie de Nathon et son port. Nous commandons des plats Thaï que nous mangeons face à cette vue époustouflante. Puis nous rentrons pour une petite baignade et un temps de repos. Il fait chaud, c’est dimanche, sieste ! Après quoi nous décidons d’aller repérer une cascade sur les hauteurs, au centre de l’île, dans la partie plus sauvage où l’on trouve des plantations de durian et paraît il d’hevea mais perso, je n’en ai pas vu. Nous partons avec le 4×4 de mon frère en forêt. La route rétrécit de plus en plus, le bitume disparaît au profit de pistes étroites , qui grimpent ou descendent à pic, à flanc de colline. On est secoué comle des pruniers. À un moment la voiture fait un tel bond qu’on se retrouve au plafond. 10km effrayants ! Sortie en 4×4 donc. Nous traversons quelques plantations, les gens dans les quelques maisons nous regardent avec curiosité. Certains ont des voitures, donc on imagine que ça passe ! Sur le trajet on s’enfonce de plus en plus dans un paysage de jungle. A l’arrivée, le paysage est grandiose, nous sommes vraiment dans une jungle avec d’immenses arbres, des lianes, la moiteur, le bruit des oiseaux, et peut-être plus. On gare la voiture et on finit à pied. Arrivés à la rivière, il faudrait faire led derniers 200m dans l’eau et nous ne sommes pas équipés pour. On essaie quelques chemins plus haut, sans succès. Il commence à se faire tard et il faut vraiment faire le chemin inverse avant la nuit qui tombe rapidement vers 18h30. Alors, tant pis pour la cascade, elle gardera son mystère. Pour le retour on emprunte un chemin parallèle au segment le plus difficile de l’aller. Et c’est beaucoup plus facile. On a suivi un GPS à l’aller qui nous a envoyé sur ce mauvais chemin au lieu de nous proposer le plus facile ! En tout cas, la balade en 4×4 restera dans nos mémoires ! Et les paysages que nous avons traversés valaient vraiment le coup. Il est temps de rentrer, c’est dimanche et c’est l’heure de l’apéro !
On part à pied ce matin vers le centre culturel and final art de Nathon. C’est comme ça qu’il s’appelle… Sur le trajet, j’en profite pour faire des photos sur le côté moins glamour de la Thaïlande. Détritus partout, échoppes abandonnées qui se dégradent, sacs plastiques qui volent au vent, canettes, poubelles. C’est aussi ça la Thaïlande. L’utilisation du plastique jetable à outrance est horrifiant, d’ailleurs on peu acheter des pailles en plastique si ça nous chante et les ramener…pourtant malgré tout, il paraitrait que nous polluons plus qu’eux car ils consomment local et ils ne voyagent pas. Je demande à voir, si c’est vrai, c’est pire que tout pour nous… On m’a dit aussi que le taux de pollution de Samui équivaut à celui de Paris. On continue notre chemin, et on passe à l’intérieur des villages. Deux maisons sur 3 vendent à boire et à manger même dans ces quartiers reculés. Tout est fait de bric et de broc. Les auvents sont jonchés d’objets décatis en tout genre. Le centre culturel, c’est insolite. Des alignements de vieilles statues, très jolies au demeurant, des sortes de petits temples, le tout à la fois payant et à l’abandon ! On repart vers la mer, toujours en traversant les quartiers hors des sentiers touristiques. On franchit les portes d’un temple, on s’ arrête devant une statue intrigante. On se pose un peu sur la plage, et j’en profite pour me baigner. L’eau est tranquille, un lac vert pale. On longe la plage de Lipa noi, en passant devant les hôtels. Il y a peu de touristes, c’est un endroit vraiment agréable. On pousse jusqu’au restaurant où l’on avait été le premier jour et on y déjeune d’un riz sauté aux fruits de mer. Après un moment bien agréable et quelques bains de mer on repart vers la ville de ban sa ket pour visiter le marché. On retraverse des villages, on recroise temple et statue. Le marché n’est pas très grand et moins animé que le soir. Il y a essentiellement des aliments. Les viandes et les poissons sont abrités par des sacs plastiques qui tournent au bout d’une perche au dessus d’eux… D’autres même pas. Ça fait peur pour nous qui sommes habitués à des normes sanitaires disons plus drastiques ! Après tout ça, on a bien fait 10 ou 11 km, il fait très chaud et on veut aller à 13km de là. Donc on se poste au bord de la route pour attendre un taxi camionnette. On attend un petit moment, il y a un creux ! En plein soleil. Finalement il en arrive un avec 2 places restantes. Il nous dépose à Lamaï où on va se reposer au bord de la plage. La mer est démontée ici, je n’ai pas envie d’affronter ces grosses vagues, alors on s’arrête dans un bar qui offre des sofas. On s’y allonge face à la mer, on y boit un jus de mangue fraiche et on se repose. Lamaï le samedi soir, c’est combats de boxe thaï à 22h. En attendant on déambule entre les bars, les salons de massage spéciaux, les restaurants. Une animation très importante, beaucoup de monde. On va manger dans une large rue piétonne occupée toute entière des tables du restaurant. Puis on va s’installer devant le ring. Ici c’est gratuit, il faut juste consommer. Autour du ring des rangées de chaises de couleurs différentes. Le prix de la consommation varie selon la couleur ! On arrive assez tôt pour avoir la couleur la moins chère ! Bien sûr c’est plus un show que de vrais combats, mais sinon ça coûte très cher. Nous c’est juste pour le fun ! Musique à fond, animateur à fond. Le public c’est 100% touriste ! Au programme 2 combats de femmes et 4 combats d’hommes. Tout d’abord, l’hymne national. Tout le monde debout. Avant chaque match, pour la parade, ils portent une couronne en corde et un collier avec agrafés les billets que les spectateurs leur donnent. Ils enlevent tout ça avant le match. La boxe thaï c’est simple, tous les coups sont permis, debout, pas de combat au sol. Petite danse avant le combat. Douche et coaching entre 2 rounds. 3 rounds le combat. Le premier combat ce sont des enfants. Le combat ne dure qu’une minute ou 2. Le petit qui perd est tellement déçu, ça me fait de la peine. Les plus âgés se serrent dans les bras après le combat. Hommes ou femmes, violent le truc…
Je ne sais pas s’il y a une saison pour les fruits, en tout cas, en ce moment il y a des bananes sur les bananiers, des durians, des mangues sur les arbres. Il y a des mangoustans, des fruits du dragon, des ananas et autres mais je n’en ai pas vu pousser.
Les routes sont dans l’ensemble assez bonnes, en béton sauf la main road et quelques routes refaites. Il n’y a en général aucune place pour les piétons et aucun marquage au sol, sauf la main road, mais personne respecte.
J’ai croisé une seule fois un camion poubelle, il y a donc un ramassage. On voit quelques tas de sacs poubelles au bord des routes, ce doit être pour ça. Sinon, on trouve des contenairs oranges où deposer ses ordures et ensuite cela part sur le continent. Je pense qu’ils recyclent les milliards de bouteilles en plastiques qu’ils utilisent, car un Thaï dans la rue de min frère les récupère pour se faire un peu d’argent. Tout le reste reste par terre… Ou dans la mer. Comme autrefois chez nous, dans les années 70 on peut même se retrouver avec des traces de goudron sous les pieds.
Il fait très beau et chaud aujourd’hui. On entend une grande fête en bas. C’est frustrant car on ne peut pas y aller. Trop loin à pied, mon frère cuit ses pains, il ne peut pas nous emmener. Ça dure de 8h30 jusque vers 10h. Des tambours, des pétards. Certainement une fête du nouvel an chinois. Ou pas. Dans un centre culturel qu’on essaiera d’aller voir dans la semaine. En attendant, baignade, lecture, café. En fin de matinée on part livrer les pains à Maenamm, puis on va manger dans un bar piscine sur la plage de bo phut. Le karma. Quel Karma ! Un très bel hotel restaurant avec piscine à débordement sur la plage. Une jolie déco en bambou. Il est tenu par un français qui fait de la très bonne cuisine, à la fois d’inspiration Française mais aussi des mélanges de genre. Je goûte un tartare de thon mangue pastèque avec salade et frites maison. On y mange pour plus cher qu’ailleurs, mais c’est excellent et le cadre est vraiment très beau. On se baigne, piscine, mer. On bulle sur de gros matelas à l’ombre. Pur moment de détente. Au retour, beaucoup de circulation. C’est vendredi soir. On s’arrête dans un petit marché sur la route pour acheter de la salade et des tomates pour ce soir. Mon frère a fait des hamburgers (le pain) et il va les cuisiner pour le repas.
Notes de voyage Apprendre à parler le thaï est complexe car ils ont plusieurs intonations pour un même mot (jusqu’à 5 différentes) qui changent la signification du mot. Vous croyez faire une belle phrase et votre interlocuteur ne comprend absolument rien de ce que vous venez de dire ! Bonjour: sawadi kha, qu’on abrède en saaaadi kaaa ou même kaaaa. Kha pour les filles qui le disent, khap si c’est un garçon qui parle. Ça sert aussi pour dire au revoir si j’ai bien compris. C’est la formule de politesse de base. Merci: ka poun kha ou ka poun khap. Kap tan kha pour demander la note.
Ce matin il pleut. De toute façon après la marche d’hier, aujourd’hui ce sera tranquille. Je vais voir mon frère faire la pate des Paninis. Après le temps de pause, je coupe au poids et je les façonne avec mon frère. J’apprends la boulange ! En fin de matinée, les nuages sont passés et le soleil est revenu. A midi, les paninis reposent, on a le temps de descendre manger à Nathon. Rice sea food. Puis mon frère repart faire cuire et on va faire nos achats de souvenirs. On trouve de tout ici et moins cher qu’ailleurs car Nathon n’est pas une ville touristique. Objets en coco, vêtements, sacs, lunettes, magnets, bijoux, cosmétiques et j’en passe… Comme on n’aime pas les objets qui finissent au fond d’un placard, on achète quelques vêtements, de l’aloe vera et des savons fleurs. Après quoi, pour se raffraichir avant de repartir à pied, nous allons prendre une boisson dans un bar à vin tenu par un français. On remonte, toujours par la cocoteraie, et on croisecau dessus de nos têtes une énorme araignée, sa toile tendue entre 2 arbres de chaque côté de la route. Brrrr.. Avant d’arriver, on s’arrête pour admirer les bonsaï dans un jardin sur le bord de la route, puis pour visiter le musée de la coco. Tout est écrit en Thaï et en Anglais, donc c’est compliqué de tout comprendre. On se contente d’admirer les objets faits en coco et l’ingéniosité des personnes pour les fabriquer. Il y a même un tapis sensoriel pour se masser la plante des pieds en la passant sur des demi noix. Un petit film explique la fabrication de l’huile de coco, vendue à la boutique ! On repart chez mon frère et je finis l’après-midi à le regarder faire des baguettes. Pas possible de l’aider sur ce coup là car la pâte est plus complexe à travailler et je ne lui suis d’aucune aide. Le soir nous partons tous manger dans un restaurant qui fait des brochettes de bleuf à tomber. Jamais je n’ai mangé des morceaux de bœuf aussi tendres. C’est un ancien boucher belge qui tient ce restaurant.
Valentine’s day ! Ce matin le temps est aux averses, il faut attendre la fin de la matinée pour que le ciel se dégage. Nous avons prévu de faire une randonnée depuis les hauteurs de Nathon jusqu’à Maenamm en passant par l’intérieur de île. Du coup, départ vers 11h45; avec les capes de pluie de l’eau et un petit encas dans le sac. Le chemin est agréable à travers la forêt, il domine la mer. Au premier point de vue, 2 chiens nous rejoignent et nous accompagnent en gambadant autour de nous. J’adore. J’aimerais avoir des chiens comme ça en liberté pour se balader comme d’autrefois avec le chien de ma grand mère. Après un virage, le paradise hill. Ancien bar à l’abandon. Tout est encore là, terrasse en bois, tables, chaises, tout abandonné. Restaurant fantôme qui domine la mer avec une vue extraordinaire. On s’y arrête avec nos 2 chiens 😜 pour manger notre petit encas. Un beau moment dans un endroit improbable. Les chiens gambadent avec nous très longtemps, j’adore les regarder, imaginer que ce sont les notres. Ils nous précèdent, nous montrent le chemin jusqu’à l’arrivée vers une maison où ils savent que le territoire est gardé par d’autres. Alors ils s’en retournent et nous continuons notre marche. Arrivés au carrefour où aurait dû se trouver un autre bar.. juste une maison, un gros nuage noir s’annonce et se déverse sur nous. Nous nous abritons le long du toit de la maison et sommes rejoints bien vite par les passagers de 2 scooters. On fait connaissance, ils viennent de Vancouver pour les premiers et de Hong-Kong pour les 2 autres. Les canadiens ont fait récemment un grand voyage en France, Lyon , Toulon , Marseille, Nice, et en ont été enchantés, comme quoi on sait encore être aimable en France ! Le chemin commence à descendre. Et les descentes Thaï sont forcément à l’image des montées ! Hard. Dans un virage, un petit chemin part vers les cascades et le tree Coffee. On y accède par des ponts suspendus en cordes et bois. L’endroit est magique, une terrasse dans un arbre à au moins 30m du sol, un bar à côté avec des sofas, des matelas, des filets et des coussins. Entièrement décoré de guirlande de noix de coco et d’orchidée qu’ils font pousser dedans. Le tout avec une vue sur la mer et maenamm en bas. On s’y pose un moment pour se reposer et profiter de l’endroit. C’est difficile d’en repartir. Le ciel s’est dégagé, il fait très chaud, ça descend beaucoup, c’est un peu long jusqu’à l’arrivée au temple de Maenamm. Un immense bouddha dans une chapelle dorée, un escalier encadré par deux dragons serpents. On le traverse et on finit notre chemin en passant devant le temple chinois pour arriver au bord de la mer. On s’arrête pour se restaurer et se baigner dans un restaurant avec piscine. Et surtout se poser sur des sofas et prendre un bon bain de mer.
Notes de voyages:
Achats au marché. Si on a le look Thaï, le prix est Thaï, sinon ils font x 3 !
Vraiment la saleté, on peut en parler… Sur ces chemins, des tas d’ordures jetées, par sacs entiers plus ou moins cachés dans les fourrés. Par terre, des tas d’immondice au coin des rues, entre 2 portes. Certains brulent leurs ordures, plastiques compris, tout y passe. Pourtant il y a des containers pour les vider, mais il faut y apporter ses ordures. Plus facile de jeter sûrement. Et si trop près de la mer, la marée les emporte.
Le soleil est revenu aujourd’hui. Nous partons pour une « promenade » jusqu’au café de la ferme organique. Ça monte à la Thaïlandaise pendant 1km. C’est l’exercice du jour. Pas vu la ferme…. Le café oui. Splendide, avec une vue sur la mer et le port à tomber. Un endroit tranquille, avec des bouquins, une déco très nature et des filets dans le vide où les plus intrépides peuvent se reposer. Il est indiquer aux parents de faire attention à leurs enfants.. Ben tu m’étonnes ! Oups, le petit est passé par dessus bord ! 😜 On redescend et remonte à la maison pour un bain bien mérité. En début d’après-midi nous repartons en voiture cette fois ci pour livrer vers chaweng le pain que mon frère a fait cuire ce matin. Nous faisons à l’occasion un petit crochet vers l’université de Samui, un petit campus très familial. Puis de là nous grimpons, voire presque escaladons, en voiture une des plus hautes collines de Samui pour voir la vue depuis le Rooftop, un bar restaurant panoramique. Ici on monte et le rooftop est de plein pied, chez nous c’est l’inverse ! De là haut la vue est imprenable sur la baie et le lac de chaweng. On redescend pour aller voir coral beach une toute petite plage entre des rochers et sa grande sœur cristal beach, la plage la plus côtée de l’île. De grosses roches noires toutes en rondeur encadrent la plage et les collines qui l’entourent. C’est une petite plage, assez tranquille avec un bar restaurant au coin. Ici les tarifs sont plus élevés qu’ailleurs. Ce n’est pas la cohue de chaweng, elle est bien plus agréable. Aujourd’hui la mer est plus calme qu’hier mais encore assez agitée et elle charrie beaucoup de saletés et d’algues. Ce n’est pas le meilleur jour pour la voir. Si on continue la route, on arrive tout de suite après à Lamaï. Et pour rentrer chez nous on repasse par tout ce qu’on a vu, le temple rouge, la statue chinoise, les cascades… La nuit est tombée, les lumières partout, la circulation, les marchés, toute une autre atmosphère. Au passage, on s’arrête à Macro. C’est un immense magasin de grossiste (un peu notre Métro, mais tout le monde peut s’y servir). Et on termine par le marché nocturne de Nathon pour acheter de quoi manger ce soir.
Notes de voyage Le bois de coco est un bois hyper dur. Ils font tout avec, même les coffrages dans l’immobilier, toitures… Les touristes no1 ce sont les chinois. Mais ils sont sans gêne et pas très appréciés.
Bus pour central festival et chaweng beach Janice negocie pour nous. Au terminal des navettes bateaux. Le chauffeur attend le bateau suivant pour essayer de remplir son bus. Il part après. Au fur et à mesure de son avancée il dépose ses passagers. Il fait même les détours nécessaires pour les déposer où ils ont demandé. Nous allons jusqu’à central festival. C’est le plus grand centre commercial de Samui. Sur 2 étages, on y retrouve les boutiques internationales comme uniqlo ou H&M, des boutiques de luxes équivalentes à nos galeries lafayette, des distributeurs de peluches qui chantent pour capter l’enfant qui passe ! Dans les couloirs des stands plus modestes de vêtements et de souvenirs pour touristes. Ils sont 2 fois plus chers qu’à Nathon parce qu’ici on est tout près de chaweng qui est The place touristique de Samui. On a de la chance il est à peine 10h, les boutiques commencent à ouvrir, pas de clients encore, on se promène tranquillement. Les allées sont plantées de verdure, c’est très agréable. Le petit tour achevé, direction chaweng beach. La plage fait à minima 5 km. Pas plus belle que certaines qu’on a pu voir. Tout le long, les cabanes de massages et les hotels avec piscine donnant sur la plage qui ont trusté les accès à la mer. On peut longer la mer, c’est tout. Pour remonter sur la route il faut connaître les quelques pasages ou traverser un hotel en douce… Il fait déjà très chaud pour marcher sur la plage. Aujourd’hui la mer est démontée et le drapeau rouge, pas de baignade en mer possible. Après quelques centaines de mètres, on s’arrête dans un hôtel qui fait bar pour prendre un verre. Il n’offre pas l’accès à sa piscine, pourtant vide… Mais c’est l’occasion de le traverser pour reprendre la route. La route de chaweng, ce sont des bars et des salons de love massage ! Moins animé le jour que le soir s’entend. C’est la plus grande ville touristique de l’ ile, mais certainement pas la plus belle. Il faut aimer les bars, la musique forte et se poser dans les hôtels. Derrière et même sur la plage, c’est très sale. Jonché de détritus en tout genre. Le temps change maintenant, de gros nuages menaçants arrivent par dessus les collines. On remonte la route pour trouver un point de vue, mais la pluie nous rattrape, la main road 2 fois 2 voies n’a plus de trottoir, ça devient dangereux de marcher. On arrive à ce qui autrefois devait être un chouette bar sur la plage mais qui maintenant est entièrement à l’abandon. Tant pis, on repart par le bord de mer, pas question de reprendre la route dangereuse. Lorsqu’il n’est plus possible d’avancer, avancée de rochers, on retraverse par un hotel car il faut franchir la rivièree. En remontant on trouve un petit restau Thaï pour déjeuner et on repart par la route car l’accès mer est impossible à cause de la marée et de l’état de la mer. Plus loin on retente la traversée vers la plage. A la première tentive, on se fait rebouler dehors ! La deuxième tentative sera la bonne. La mer est démontée maintenant, elle fait un bruit assourdissant. On va jusqu’au bout de la plage et on s’arrête prendre un verre sur une terrasse avant de repartir. La rue principale de chaweng s’est animée. On traverse un souk immense où l’on trouve toute sortes de souvenirs. Des faux de toutes marques, et même des stands de tirs… On repique vers le centre commercial, lui aussi s’est animé. Les stands sur la place sont ouverts, les clients circulent dans les allées, musique bien forte. Devant l’entrée, les taxis attendent les clients. L’un d’eux nous interpelle et nous propose un prix tellement haut qu’on refuse tout net. Il nous montre la fiche tarif, qui indique 60% de ce qu’il avait dit ! Bref, devant notre refus il nous propose de prendre le bus, le même que ce matin, pour le prix qu’on lui a donné. Nous rentrons donc en bus à Nathon. Ici la mer est calme, nous sommes à l’abri du continent sur cette côte ouest. Que dire de cette journée ? Cet endroit est le plus touristique, un des fréquenté, plus artificiel avec tous ces hotels un des plus sales aussi. Moi je préfère les endroits plus tranquilles et plus authentiques.
Notes de voyage Très sale dans l’ensemble. Seules les plages face aux hotels ou restaurants sont propres. Très sale même entre 2 hôtels. Trash héros tentent de nettoyer un peu. Goutte d’eau dans un océan de saleté. L’océan lui même rejette sur les plages une partie des saletés qu’on lui a envoyées.
Dans la transcription en alphabet romain des noms, le h sert à durcir. Le ph ne se lit pas f mais p. Du coup on se demande pourquoi dans la transcription ils le mettent… Par exemple koh de l’ile, s’écrit souvent ko. Le h a été ajouté en français je crois, peut-être pour aspirer un peut le o ?
Ici tout se fait encore à la main. Coller, décoller les affiches, servir à la pompe à essence.
Au restaurant les plats sont servis quand ils sont prêts, pas forcément ensemble pour tous les convives. Chacun mange quand il est servi pour éviter que ça refroidisse. Dès que l’assiette est terminée, le serveur l’enlève car c’est incorrect de laisser quelqu’un avec une assiette vide ou sale au choix.
Ce matin nous descendons à Nathon en passant comme hier soir par la cocoteraie. C’est bien plus agréable que par la route, moins fréquenté aussi et comme il n’y a pas vraiment de trottoir ici, ce n’est pas négligeable. Arrivés en ville, petit tour dans le marché couvert. Il y a de tout pour manger, fruits, légumes, viande (à même le comptoir, 0 protection mouche…), poisson (dans l’eau, mais morts, pas de glace ici ça fondrait trop vite). Puis on remonte la rue principale pour aller voir l’Eglise catholique et son jardin dans lequel ils ont reconstitué une petite grotte de lourdes. Il est 10h, nous sommes dimanche, mais ici la messe était à 8h30. Tant pis ! 😜 En repartant, nous passons devant un distributeur d’eau potable. Il en existe un peut partout dans les villes mais c’est le premier que je vois. Ça ressemble à une pompe à essence ou à un distributeur de café blanc. On met 1bath, l’équivalent de 2 centimes, on met sa bonbonne sous le robinet et on récupère 1l d’eau. C’est pour éviter les bouteilles en plastique fléau de l’ile. C’est une eau peu minéralisée, utile essentiellement pour la cuisine, le lavage des dents. Il faut panacher quand même avec un peu d’eau minérale vendue plus chère. Pour autant, tout le monde ne joue pas le jeu de ce que j’ai pu voir… Le temps de revenir sur nos pas et d’arriver dans un bar, une grosse pluie s’abat sur l’ile. Ouf, abrités dans le bar nous buvons notre jus de mangue et eau de coco fraiche pour 110 baths, l’équivalent de 2.50e. La vie de l’ile continue comme si de rien n’était, les capes en plastique en plus. Mon frère nous récupère là, sous une pluie battante et nous partons faire sa livraison de pain vers Maenam. De grosses averses tropicales alternent avec une pluie plus calme, le ciel est gris blanc, uniforme. On attend que ça se calme un peu pour partir manger un kao soy au treehouse. Le treehouse est un restaurant bien caché. On y accède par un petit chemin qu’il faut connaître. A marée basse on peut y accéder par la plage. C’est un endroit tranquille, très joliment décoré avec des tables basses avec des coussins où l’on peut manger en tailleur, des tables en bambou sur le haut de la plage, des fleurs, des bassins et des murs d’eau garnis de plantes lacustres. Le kaosoy aux fruits de mer, c’est une recette avec des pâtes de riz, une sauce coco curry un peu épicée, crevettes calamar, patates douces et pates grillées par dessus. Extrêmement bon 😋. Avec la pluie, la mer est très très haute et passe par endroit sur la route. Ici la plage a totalement disparue, heureusement le restaurant est un peu en hauteur. En début d’après-midi, le temps se calme peu à peu, il ne pleut plus, petit à petit, le ciel se dégage, le soleil revient. C’était notre baptême de pluie !
La ttempérature a chuté de 5 ou 6 degrés et ce n’est pas pour nous déplaire car il a fait vraiment chaud ces derniers jours. La piscine aussi a perdu quelques degrés, c’est moins facile d’y entrer mais loin de m’en empêcher !
Pour aller jusqu’à la plage de Bangpor, on prend un touktouk, camionette ouverte avec banquettes à l’arrière, conduite par un Thaï. La conduite à suivre c’est de montrer au chauffeur l’endroit où on veut aller sur la carte maps car souvent ils ne comprennent pas l’anglais, et de négocier le prix. A peine 2mn de marche, qu’un touktouk s’arrête à notre niveau. Prix revu à la baisse, nous voilà partis. L’idée est de s’arrêter sur la main road et de descendre à pied vers un resort où l’on peut se baigner dans la piscine moyennant repas pris dans leur restaurant. Hélas, nous sommes en pleine saison touristique et les piscines sont réservées aux clients des hotels. Nous longeons un peu la mer pour profiter de l’endroit, puis nous remontons sur la main road à pied quand le bord de mer n’est plus accessible. Un peu plus loin sur la route, nous redescendons vers la plage et trouvons notre bonheur. Le restaurant d’un complexe qui nous accueille dans sa piscine en bord de mer. On y mange bien, c’est plus cher qu’ailleurs bien sûr, mais très agréable. On nous donne des serviettes et des beds (sofas avec coussin) à l’ombre. On profite de la piscine et de la mer. Des enfants russes, allemands, français jouent ensemble dans la piscine. Je suis certaine que les adultes aussi s’entendent, seuls nos gouvernants nous imposent leurs guerres. Je me prends à rêvasser d’un monde sans misère, sans guerre. Pour l’avoir, combien de personnes faudrait il éliminer ?… Si peu, non ? Après 3 heures de ce régime, on repart à pied le long de la plage en bord de mer. C’est très joli ici, les cocotiers se penchent vers la mer. Mais elle leur grignotte petit à petit le sable qui retient leur racine et certains finissent à l’eau. Le long de la plage, il n’y a que des hôtels dans lesquels on ne peut pas rentrer. Du coup, de la route qui est juste derrière on ne peut accéder à la plage, ni même voir la mer. Nous marchons 2 ou 3km jusqu’au bout de la plage où se trouvent quelques bars et un passage vers la route. On reprend un taxi cette fois ci pour revenir à Nathon. Aujourd’hui c’est le nouvel an chinois. L’entrée du temple chinois de Nathon est décoré de lanternes en papier rouge, l’intérieur plein d’offrandes. Mais personne dedans, et à part 5mn de feu d’artifice hier soir, on n’a rien entendu d’autre. On remonte chez mon frère en passant par le quartier Thaï et la cocoteraie. On y croise quelques buffles attachés à une corde. Triste image…Au pied des cocotiers toutes les noix creusées et séchées, certaines germées font leur première feuille. Bien caché dans ce quartier se trouve aussi un joli petit temple et nous faisons le détour pour aller l’admirer.
Ce matin ça pétarade dans la ville en bas, à plusieurs endroits. Habituellement ce sont des cérémonies de protection pour les nouvelles maisons. Plus il y a de pétards, plus on est protégé. Mais là en l’occurrence c’est plutôt le début des festivités du nouvel an chinois. Aujourd’hui nous partons en excursions en bateau vers les 3 petites îles au sud de Samui, koh rap, kho tan, koh mad sum (l’ile aux cochons). Départ du port de tom crut (pas cruz !) où sont amarrés les long boat. Ce sont des bateaux en bois avec un moteur énorme à l’arrière, nu, sans carénage, qui fait donc un énorme bruit ! Décoré devant avec des rubans de couleur et des colliers de fleurs en papier qui du reste doivent certainement etre en plastique ! Et des bonshommes michelin sur le dessus. Bizarre cet engouement pour Michelin parce que pas de pneus sur les bateaux …. Après 15mn de mer, nous arrivons sur Koh mad sum, l’île aux cochons. Plein de cochons noirs sur la plage. On leur donne de l’eau, des granulés vendus sur place. C’est l’attraction de l’endroit. La plage est belle, le sable très blanc donne à l’eau une couleur très pale. Il y a beaucoup de touristes, du coup, on y reste peu et on repart vers Kho rap. La traversée est mouvementée, ça tangue pas mal car les vagues sont assez hautes lorsqu’on n’est plus abrités par les iles. 20 minutes, moteur à fond ! Le conducteur connaît son affaire, on le voit barrer, la barre accrochée au moteur, une belle fumée noire s’en dégage ! Koh rap est une ile paradisiaque. En tout cas la plage sur laquelle nous sommes. Il y a de grandes tables en bois à l’ombre d’immenses tamaris. On y fait une longue pause en mangeant des fruits, bananes, fruits de la passion, pastèque et en buvant du punch. Sous les arbres des hamacs en corde, des balançoires, des cabanes. Le sable est blanc, fin comme de la farine. On se baigne dans l’eau turquoise, chaude. On discute avec les autres passagers du bateau. Des bribes d’histoire. On se balade aussi un peu pour découvrir l’arrière du décor, car derrière la jolie plage, beaucoup de saletés par terre, de plastiques.. Koh rap l’ile déserte, presque personnet à part nous. Le ciel qui s’était un peu couvert se découvre, les couleurs se ravivent. Après ce moment très agréable, nous repartons pour l’ile de kho tan pour déjeuner. La mer est moins agitée au départ, puis sur la fin de la traversée mer finalement assez haute. Le bateau soulève des gerbes d’eau, il se balance beaucoup. Le bruit du moteur est assourdissant. Le conducteur barre avec sa longue perche attachée au moteur pour diriger. Pour autant la mer est turquoise, trop belle. A l’arrivée on distingue au loin les 5 ilets mais on n’en voit que 3. Sacrée illusion d’optique… On prend le repas sur un ponton en bois abrité par un toit de feuilles de coco tressé. Morceaux de poulets panés, poisson, légumes, sauce coco épicée, riz cantonnais. Tout fait maison par la famille qui vit ici. C’est délicieux. Après le repas, promenade dans la mangrove. C’est marée basse, il n’y a pas d’eau, on chemine sur un ponton en béton au milieu des racines et des claquements des pinces de crabes. C’est presque inquiétant, ce clac clac ! Surtout quand on aperçoit les crabes, tout noirs de 2cm au plus ! Sur le chemin du retour, le conducteur arrête le bateau au milieu de la baie pour un dernier plongeon. Le retour, au début sur une mer presque à l’étal, nous fait quelques frayeurs dans les hautes vagues avant d’arriver en vue de la côte de Samui. Pour finir, on passe dans un chenal tracé entre des pierres que l’on ne voit pas à marée haute où n’apparaissent que quelques piquets. On laisse partir les autres et la guide en camion ouvert et on rentre en voiture.
Notes de voyages Le canabis est autorisé mais la cigarette électronique est interdite…. La plupart des routes en béton (très tape cul !). Peu en bitume, les récentes peut-être, comme heureusement la main road. L’eau n’est pas buvable, même pour les Thaï. Tout en bouteille en plastique.. Des tonnes et des tonnes.
Beaucoup de choses à voir au programme aujourd’hui. Les unes tout près des autres, de toute façon l’ile fait 25km de large et de long, la main road fait le tour en 51km. On commence par les namuang water fall (cascades) 1 et 2, ils ne s’embêtent pas avec le nom ! 1 on y va par une petite route qui part de la main road. On se gare sur un parking payant, l’équivalent de 1.50e. Dans des petits enclos, quelques éléphants harnachés pour promener les touristes attendent en récupérerant la nourriture que les gens achètent à côté et leur donne. Ils ne sont pas attachés, mais le soir si… C’est triste de les voir. Un peu plus loin, une place ombragée avec des arbres immenses qui s’élancent vers le ciel. Des boutiques bordent le début du chemin vers la cascade. Les odeurs de nourriture sont alléchantes. Cette fois-ci c’est une cascade d’une belle hauteur. Retour sur la main road sur quelques dizaines de mètres pour prendre la route d’après vers la cascade 2. L’endroit est plus escarpé, la route monte dans la jungle. On laisse la voiture et on monte par un petit chemin dans les arbres. Une belle cascade, très haute également. Tout autour des bassins d’eau dans les rochers où les gens se baignent. On s’arrête dans un café pour prendre un verre en regardant les baigneurs. Avant le déjeuner, nous partons voir le moine momifié. C’est un moine très important, qui méditait beaucoup, et qui avait prédit sa mort. Quand il est mort à 79ans en 1973, son corps ne s’est pas décomposé. Ses disciples ont alors décidé de le mettre dans une boite en verre et de l’exposer en position de méditation pour attirer les vocations. Ses yeux sont cachés par des lunettes de soleil, certainement pas beaux à voir… En tout cas, c’est très impressionnant et même dérangeant de voir le corps de cet homme exposé comme ça… Le déjeuner est pris dans un restaurant climatisé au bord de la main road. Une famille qui tient ça. On mange pour 12e à 4… Après quoi, visite de Wat Samret, le temple aux 100 bouddhas. C’est un lieu très paisible, avec plusieurs temples, un peu un monastère. Dans l’un d’entre eux, 71 bouddhas sont exposés, et beaucoup de petits bouddhas au fond de la pièce. Un grand bouddha assis au fond, un grand allongé à l’entrée, les autres assis avec diverses position des mains. Un petit temple abrite le bouddha protecteur de la famille où on peut faire une petite prière. L’ensemble est très calme, apaisant. En continuant la route on arrive à l’immense statue de Guan yu, un guerrier chinois, roi de la guerre et porteur de valeurs comme courage, honnêteté,… Puis le temple rouge. Comme son nom l’indique il est entièrement rouge, l’intérieur décoré de statues murales représentant des musiciens, des guerriers, diverses situations et un bouddha tout en haut. Entièrement en terre rouge ou une patine rouge. Ici pas de dorures, pas de couleurs. C’est très beau. Un arbre immense sur la place, magnifique. La mer en face. On peut s’y baigner en descendant quelques marches. Petite attraction coquine pour finir, les rochers grand père et grand mère. Des rochers en forme de sexe, un masculin, un féminin ! Comme leur forme n’est pas parfaite, un peu défraîchie, on dit que ce sont des sexes de grands parents…. Que dire, nous qui en sommes des grands parents ! Nous finissons la journée en prenant un verre dans un bar en bois, style jamaiquain, musique reggae, allongés dans des coussins sur une terrasse dominant la mer. Au dessus de nous, le comptoir où l’on prépare et sert la beuh ! On profite des effluves en sirotant un cocktail.
Notes de voyage: La canabis a été légalisé l’an dernier. On trouve maintenant énormément de boutiques. Marché de bansaket Partout des colliers d’offrandes fleur en papier oranges. 2 sortes de cocotiers: bas en général pour celles qu’on boit, hauts avec cueillette par les singes dressés pour le reste (plats, corde, scupltures).
A part secret boudha (paradise garden) On n’a jamais payé pour visiter quoi que ce soit. Tout au plus 1 ou 2e de parking.
Nouvelle aventure aujourd’hui avec la location d’un scooter. Mr Lilie n’a jamais fait de moto, ici on roule à gauche sur les routes les plus dangereuses du monde, il y a un trafic énorme, on est en short tee shirt. Voilà le cadre ! Inutile de dire comment je me sens là dessus, même à 40 à l’heure…. J’admire les gens insouciants qui peuvent profiter de l’expérience sans peur. Hélas je n’en fais pas partie… J’ai peur de glisser, même si certainement ça n’arrivera pas. C’est comme ça que je fonctionne. Tant pis pour moi ! Heureusement on va visiter des endroits paradisiaques pas très loin sur la côte ouest de l’ile, et sur des petites routes moins fréquentées. On s’arrête sur un pont au dessus de la rivière pour admirer les barques de pêcheurs amarrées là, puis on pousse vers le jardin de i talay (la mer en Thaï) …. Par un pont de bois on traverse un étang fleuri de fleurs de lotus, dans un décor hétéroclite de bric et de broc, par exemple une tonnelle de petites bouteilles en plastique peintes qui s’entrechoquent, des assiettes peintes, la statue d’un gros gorille et on arrive dans un bar en bois et bambou sur la plage. L’eau est opaline, le sable blanc, très fin, les cocotiers finissent le décor. Et cerise sur le gâteau, il n’y a presque personne malgré la haute saison. On y prend un verre sur une table à l’ombre des bambous. Une petite brise nous raffraichit. De là cap vers le am samui taling resort. En bord de plage, face aux 5 îlets (d’ici on n’en voit que 4). Piscine donnant sur la plage, gros oreillers dans le sable à l’ombre. Bungalow en verre au bord de la mer pour une nuit en amoureux avec coucher de soleil. On y mange, on s’y repose, on s’y baigne, bref on peut y passer l’après-midi, dans l’eau salée ou douce face à la mer. Là encore, très peu de monde. Ils sont sur les plages de l’est, tant mieux pour nous ! Au retour on rend le scooter, l’aventure s’arrête là ! On profite du coucher de soleil sur la plage de Nathon à marée basse, puis on rentre à pied chez mon frère. Objectif faire les derniers 400m de montée raide sans s’arrêter ! L’objectif atteint, et toute l’eau de mon corps en étant sorti, on peut se baigner pour se réhydrater.
Après le petit déjeuner et la baignade rituelle du matin, nous partons pour une randonnée vers Mountain falls, tout près de chez mon frère. Il nous dépose devant un restaurant qui sera notre point de rendez-vous d’ici 2 heures. La randonnée démarre sur la route, par une belle pente descendante, puis serpente en rétrécissant pour devenir une toute petite route. La route traverse des plantations où se mêlent bananiers et jacquiers. Un paysan bombarde ses arbres de produits, il porte un masque, pas nous ! Sur le chemin, des chiens aboient et s’approchent pour nous intimider. Ici il y en a beaucoup, ceux que l’on a pu croiser ne sont pas méchants, ils impressionnent, c’est tout. La fin du chemin se fait soit par la route et on arrive en haut, soit par un escalier très escarpé et on arrive en bas. On choisit de faire les 2 lnun après l’autre, et l’escalier il faut l’avouer vaut son pesant de cacahouète, pente à la Thaïlandaise, rampe en bambou, marches inégales très hautes en béton ! L’entrée et la sortie sont marquées par 2 coqs. La cascade, que dire, ce ne sont pas les chutes du carbet comme dirait mon frère qui a vécu en Guyane, ni la cascade des demoiselles à la Réunion ! Sursauts de rivière. L’eau est assez trouble et un peu mousseuse, elle ne donne pas envie. Nous revenons sur nos pas pour retrouver notre point de rendez-vous. Les chiens sont moins virulents au retour, ils nous ont déjà vus ! A l’arrivée nous prenons une boisson fraiche, eau de coco pour l’un et jus de mangue fraiches pour l’autre. Mon frère nous récupère et nous descendons à Nathon, face à la plage près du port pour déjeuner d’une tartine et d’une salade. Le port de Nathon est l’embarcadère, débarcadère de Samui. Les gros bateaux de croisière s’arrêtent au loin (il n’y a pas assez de fond) et des navettes débarquent les touristes pour la journée. Des minibus, taxis, pickups aménagés les récupérent pour leur faire visiter l’ile. Certains choix sont discutables car on en a croisé qui allaient à la cascade alors qu’il y a de bien plus belles choses à voir sur l’île ! Le mardi soir il y a le marché nocturne de Nathon. C’est comme ficherman mais en plus petit, sur une place. On y retrouve même le vendeur chez lequel on avait acheté une pomme de terre en spirale fritte. C’est un marché nocturne Thaï, il y a peu de touristes ici. Comme hier, il y a toutes sortes de stand de bouffe, c’est très animé et plein de couleurs. Comme hier il y a un très mauvais chanteur avec une très mauvaise sono qui fait l’ambiance musicale ! On fait le tour du marché pour regarder les différents plats préparés, brochettes, grillades, frittures, beignets, saucisses, sushis, insectes (berk), pâtes, riz, salades, gâteaux, bonbons, fruits. On achète par ci par là quelques plats qui nous plaisent et on remonte les manger chez nous. Certains les mangent assis sur les entourages des arbres en béton qui sont un peu surélevés, face à la mer.
Notes de voyages: Il y a de grandes photos du roi partout aux coins des routes. Tout le monde s’arrête de faire ce qu’il fait et reste immobile pendant l’hymne national. Même celui qui est en train de vous faire un jus de fruit sur un marché. Les maisons sont souvent construites sur pilotis. Même sur terrain plat, sûrement pour éviter les bêtes. On trouve partout des cocos fraiches dont on boit l’eau et gratte la pulpe. La Thaïlande est grande productrice de coco et Samui souvent appelée l’ile des cocotiers. Curieusement le drapeau Thaïlandais est bleu blanc rouge en horizontal et il y a des Coq partout.
Ce matin direction Big Bouddha. Il y a beaucoup de big bouddha en Thaïlande. On longe la côte sans vraiment la voir jusqu’à Bangrac, une ville très côtée, bordée par une superbe plage et fréquentée par beaucoup de tourise. Big bouddha se trouve sur le cap au nord est de l’ile, côté ouest du cap. Il porte bien son nom, il est immense, il impressionne et en même temps il semble tellement zen. Il est très coloré comme toujours ici. On y accède par un grand escalier en plein soleil et ça tape très fort ! A ces pieds il y a tout un ras de magasins de vêtements et de souvenirs. Le site est gratuit, il faut bien vivre. De là nous partons vers l’est et la plage de Choengmoun, une des plus belles (et touristique) de l’ile. L’eau est turquoise, pale par endroit, marine à d’autre. C’est splendide. Nous nous installons pour déjeuner dans un restaurant tout en bois au bout de la plage qui fait des plats typiquement thaï. Avec un bon jus de fruits frais ou une bière pour l’apéritif. Après le repas nous revenons un peu en arrière pour aller admirer le Temple de Plai Laem. Le site est splendide. Installés sur l’eau, de magnifiques boudha et des temples très colorés et décorés. J’admire ces personnages très différents de ce qu’on connait, en beotienne, la signification de leurs positions et des objets autour m’est étrangère, et pourtant je sais qu’ils représentent quelque chose d’important ici qui les a fait battir si grands et si beaux. Ils doivent passer du temps à entretenir les couleurs, chez nous tout est terne, pas besoin d’y revenir ! Il fait très très chaud pour visiter. A la sortie, on peut écrire son nom et celui de ceux qu’on aime sur une brique, y ajouter un vœu et la mettre sur un autel. Elle sera utilisée par la suite pour restaurer le temple. Après le temple, retour à Choengmoun, à l’autre bout de la plage pour se reposer. On s’allonge dans l’eau chaude, 30 ou 40cm de profondeur pour papoter au frais. En fin d’après-midi on remonte le long de la plage jusqu’à un bar pour prendre un pot. Le bar est très agréable, petite musique d’ambiance, piscine, face à la mer. Les water coco sont même pyrogravee au nom du bar. Comme chez nous il y une happy hour, ça nous fera encore moins cher car ici même dans ce coin touristique rien n’est cher. On peut manger sur la plage et certains réservent une table romantique que les serveurs installent à l’avance: tonnelle avec fleurs et voilage, petite lumière et pour les plus motivés, caméras, son et lumière ! L’endroit est très familial, et on attend l’arrivée de la nuit pour assister à un fire show sur la plage. C’est très impressionnant pour l’idée qu’on se fait des brûlures, les acteurs jouent avec leurs boules de feu avec les spectateurs du restaurant qui offre le show, mais à part le final qui envoie beaucoup de lumière, ce n’est pas trop impressionnant. Pour finir la journée, on va diner au marché nocturne de Fichermann. Qui va à Samui, doit voir ce marché. C’est the place of koh Samui ! Une place bondée avec un chanteur catastrophique pour nos oreilles, et de la musique trop forte ! On y prend une table et on va chercher à manger dans le marché. Il y de tout, jusqu’à des brochettes d’insectes, de scorpions, de larves ! On mangera plus simplement une sorte de mix kebab pan bagnat avec du porc de la salade des tomates et une sauce indéterminée, arrosé d’un mojito, virgin pour ma part. Après le repas on va marcher dans la rue commerçante de la ville depuis le coco bar le plus connu de ficherman, jusqu’à la barque de pêcheur symbole de la ville. Tout est ouvert, illuminé, beaucoup de restaurants de langoustes dans cette rue. Puis on revient sur nos pas pour finir par la partie marché aux souvenirs. Il y a énormément de monde sur ce très grand marché nocturne. On reprend la voiture et on repart en traversant les villes du nord, très animées malgré l’heure, beaucoup de circulation encore, puis on quitte le monde et les lumières des restaurants pour le côté calme et nature de l’ile ou se trouve Nathon.
Ce matin nous partons de la maison pour descendre (c’est le moins qu’on puisse dire vue la pente) vers le bord de mer. Les étals ouvrent. Il y a de quoi manger partout. C’est dimanche mais pratiquement tout est ouvert, ce ne doit pas être leur jour de relâche si tant est qu’il y en ait un… Sur les étals on trouve des moule et coquillages, sans glace, il fait 30 degrés dehors… Des brochettes, soupes, gateaux, boissons à tous les coins de rue. Pour aller vers la mer il faut passer la rivière, un seul pont le permet, filer jusqu’au grand rond point dont on voit le flash la nuit depuis la maison, prendre à droite et continuer tout droit jusqu’à la mer. A cet endroit la mer est opaline et il n’y a pas de fond. On se trempe dans 50cm de fond et c’est délicieux. La plage fait des criques ombragées où il fait moins chaud car le soleil tape très fort ici. Tout le long de la côte il y a des locations de maisons avec piscine ou de bugalows en bois très typiques, et quelques bars restaurant. Et toujours des balançoires sous les arbres. On s’arrête dans un très joli bar, avec des tables en bambou à l’ombre des feuilles de palmier, c’est très joli et le serveur très agréable. Si on longe la côte jusqu’au bout, on arrive à la plage de Lipa Noï. Juste derrière, à l’intérieur des terres, se trouve le quartier des thaï (certainement ceux qui travaillent dans les hotels ?) maisons de bric et de broc, tôle et bois, immense bazard. Et bouffe partout. Tenus par des familles entières grands parents compris, marmites, poêles, brochettes. Dès que l’on retrouve la route principale, les taxis (voiture ou scooter) s’arrêtent à notre niveau pour nous prendre. Ce n’est peut-être pas habituel de marcher ici… L’après-midi après un temps de repos et quelques baignades, nous partons pour Mae nam. C’est une ville touristique au nord de l’île. A son approche la circulation s’intensifie. Les rues qui donnent sur la plage sont pleines de restaurants. La plage elle aussi est bordée de bars restaurant avec sofas et parasols pour s’y reposer. La plage fait face à Koh Pha ngan. Il y a aussi tout près de la mer, un très joli temple chinois, rouge pétard et richement décoré. Le soir quand tout est illuminé, les bars de plage font une ligne de lumière et le temple est encore plus beau.
A quelques kilomètres de Nathon se trouve Magic garden ou Secret bouddha garden. Il est situé sur l’un des plus hauts sommets de Samui. La route est toujours aussi pentue. Tout en haut, la température est plus fraiche. Le site pourrait s’apparenter au palais du facteur cheval. C’est un homme de 77 ans qui a décidé dans les années 70 de façonner ce jardin, le long de la rivière. Quelques bassins canalisent le flot en cascades et des 2 côtés, sous les arbres immenses se dressent des maisonnettes et des dizaines de statues. Guerrières, musiciens, animaux, peut-être même lui et sa famille. C’est très joli, magique comme son nom. Plus loin en redescendant se trouve le parc des dinosaures. Là encore, des statues, peintes cette fois, d’animaux, de dinosaures. Et une vue panoramique sur la jungle et sur la mer. Un restaurant en terrasse, ombragée permet de profiter au calme de cette vue imprenable. Un peu plus loin, une placette avec d’énormes statues de fruits, ananas, durian, « big stones hands » . Ici on dit que le durian est le roi et le mangoustan la reine. Visiblement cette colline est dédiée aux sculptures ! Plus bas encore, wat khao pom, un temple à ciel ouvert qui se visite et permet de monter par un escalier bordé d’un immense serpent pour avoir une très belle vue sur la mer. Un gong et une cloche sytle bol tibétain sont à disposition pour s’imprégner tout entier de la vibration. La température est beaucoup remontée, l’heure est maintenant à une pause baignade et à une petite sieste. Et comme il fait très chaud, que dirait-on d’une séance d’aquagym en vidéo depuis la tv ? Un pur moment de plaisir ! En fin d’après-midi, lorsque le soleil commence à moins taper, nous partons visiter Nathon. Nathon est une petite ville, très animée. Le temple est un grand centre qui sert aussi d’école. Il est très coloré et décoré d’immenses statues de dieux ou déesses dont certaines sont des tombeaux, peut-être de moines ? Le cimetière jouxte le temple. Parallèle à la rue principale se trouve une petite rue avec des anciennes maisons en bois. La ville possède aussi un grand port après lequel se tient un petit marché où l’on vient pour manger sur le pouce ou acheter un sachet de plat cuisiné sur place. En prenant le bord de mer, on peut admirer le coucher de soleil sur la plage et les jolies barques de pêcheurs colorées puis finir par une boisson au sunset bar.
Quelques notes de voyage. Il n’y a pas ici de panneau entrée sortie de ville, il faut connaître ou utiliser un gps. Les lignes jaunes sont posées sur la route à titre indicatif il faut croire ! On trouve souvent des totems très colorés et dorés devant les maisons. Les thaï ne se baignent jamais car ils pourraient bronzer et c’est gage de pauvreté.
Séquence féminisme : ici une femme « peut » payer la note du restaurant mais elle doit le faire très très discrètement !
Ce matin nous partons à 2km de la maison pour faire une randonnée depuis le temple monastere d’hier, jusqu’à une cascade. Il est un peu moins de 9h, encore tôt. Le temple est endormi, les bars encore fermés. Seuls les stands de boissons sont déjà ouverts. Un moment de sérénité. Personne non plus pendant la randonnée. Elle longe la rivière, s’en éloigne pour monter, s’en rapproche en descente. La végétation luxuriante nous abrite du soleil d’un côté et de l’autre nous étouffe de lourdeur. Surtout ne pas oublier de prendre de l’eau. Pour randonner ici, il faut boire beaucoup car on transpire énormément. Sur le chemin, beaucoup de chenilles et quelques gros papillons qui volètent autour de nous. Il faut 40 mn pour atteindre les cascades. Par endroit on se croirait en corse, la fraîcheur de l’eau en moins ! L’endroit est très beau. On peut même s’y baigner. Je trempe mes jambes et je me raffraichit la nuque et les bras avant de repartir. Sur le retour, on croise les premiers randonneurs qui montent. Nous, on s’arrête boire un verre au bar qui est maintenant en train d’ouvrir. Les serveuses essuient les tables et balaient les feuilles mortes. Rien de tel qu’une noix de coco fraîche pour se rehydrater après la moiteur du chemin. Le retour vers la maison est très sportif car la route monte énormément par endroit. Ici les routes sont tracées au plus court. Cela donne des pentes comme jamais vues auparavant, à flinguer son embrayage ou son cœur ! Il faut faire des pauses régulieres d’autant que le soleil tape fort maintenant. Une bonne baignade à la piscine en rentrant nous détend et nous réhydrate. Mon frère doit livrer les paninis qu’il a fait hier pour un restaurant près de Lamaï. L’occasion de découvrir cette magnifique plage, très touristique. Elle a 2 vies, une vie très familiale le jour et une très chaude la nuit… On profite de la version jour ! Le soleil est à son apogée, il fait excessivement chaud. On longe la plage les pieds dans l’eau pour se raffraichir un peu. La plage est bordée de restaurants, les touristes bronzent et se baignent, certains sont allongés sur des matelas avec la musique du restaurant à fond dans les oreilles…. Nous marchons jusqu’à un coin plus tranquille pour déjeuner dans un restaurant thaï. Après le repas, le restaurant offre des matelas à l’ombre avec des serviettes pour se reposer au calme et aller se baigner. La marée monte doucement sur quelques mètres seulement, je crois qu’il y a 50cm de hauteur. Ça fait de belles vagues qui viennent s’écraser au bord de la plage. L’eau est très bonne, on peut y rester des heures à discuter sans avoir froid. Elle est très salée aussi, elle porte bien mais il faut bien se rincer après. Puis vers 16h, nous repartons. La ville est en train de s’éveiller pour la nuit, les bars ouvrent, le monde arrive, les boxeurs s’entrainent pour les combats. Ce soir la ville ne sera plus circulable. Laissons Lamaï, cap sur la rhumerie de Samui. C’est un français qui rêvait d’être producteur de rhum et qui a réalisé son rêve ici avec sa femme. Un jardin magnifique avec un étang, des palmiers, des plantes pour l’ombre, une piscine, une distillerie, un bar restaurant. Les cannes sont cultivées dans le nord de la Thaïlande et il distille ici. Il n’a pas le droit de faire vieillir son rhum ni de monter à plus de 40 degrés car c’est réservé à une seule grande société Thaï …. On passe le reste de l’après midi à se baigner et se reposer au bord de la piscine en sirotant… Un jus de fruit ! Le soir, dégustation des 2 rhums produits ici: l’agricole (spécialité des Antilles) et le rhum de mélasse (utilisé souvent dans les cocktails, et pas du tout à min goût…). On se régale d’accras et de pizza, pas très thaï, mais excellents !
Levée 7h. On a bien récupéré le décalage. Je suis épatée. Le soleil s’est levé, plus bleu qu’hier et toujours brumeux au fond. Un petit vent doux atténue la chaleur qui s’installe déjà. De la maison on entend les bruits de la ville en bas et la musique d’un bar plus bas. On l’entend même le soir pour dormir, il est atténué heureusement par la distance. Donc ce matin, après un bon petit déjeuner avec du pain maison, une baignade et une bonne douche, départ vers le temple de Hin Lat qui borde une rivière. C’est une sorte de monastère boudhiste qui accueille beaucoup de monde et fait de grandes manifestations. En ce moment c’est très calme, on ne croise que quelques femmes tout en blanc. Le site est très beau, dans la forêt, au bord de l’eau. La rivière s’écoule sur de très grosses pierres. Il y a des chiens qui promènent là; il y en a partout dans l’ile. Des échoppes vendent des boissons fraiches, on peut aussi mettre une pièce dans une caisse et récupérer des sachets de graines pour nourrir les poissons, qui vue leur taille en profitent régulièrement ! Il y a aussi 2 bars-restaurant au bord de la rivière où l’on peut boire un verre. De là, cap sur la plage de Lipa Noï au bout de la baie. Une plage magnifique, ombragée et tranquille. Le rêve. On y mange des plats tipiquement Thaï et on se baigne. Curieusement, 2 arrêts, 2 endroits où l’on trouve des balançoires en corde et planche dans les arbres. Ils doivent aimer ça ici.
En Thaïlande, ils conduisent à gauche, c’est impressionnant pour nous, surtout que ça circule beaucoup et avec toute sortes de choses: famille entière, bébé compris, sur un scooter, camionnette débordant de 3 mètres de hauteur de chargement, pick up avec des personnes sur la plate-forme et même remorque avec un bateau dessus et des personnes dans le bateau ! Il faut également faire une déclaration d’hébergement lorsqu’on héberge des étrangers. Il y a des stands de bouffe à tous les coins de rue, on se demande comment ils arrivent à consommer tout ce qu’ils cuisinent, sans parler des marchés et des magasins.
Cette journée est particulière pour moi, c’est mon 1er jour de retraite. Et il est de bonne augure pour la suite avec tous les bons moments qu’il m’a apporté, plein de beaux souvenirs pour me tenir chaud.
Départ de Paris. 12h de vol, finalement 11 seulement si j’ose dire ! Ça se passe…on arrive 23h pour nous, 5h du mat ici. 31 janvier donc, Correspondance pour Samui. Ici on dit Samui pas koh Samui. Il fait nuit, et d’un coup le jour se lève à 6h30. En 10mn à peine il fait jour. Et aussi gris qu’à Paris ! Plus chaud peut être, on ne sait pas encore, on est dans l’aéroport. On repasse douane, fouille, et on embarque pour Samui, 50mn de vol. Ils servent même un repas entre dej et petit dej on ne sait pas trop. Arrivée à Samui, se découvre la chaleur et l’humidité. En cette saison c’est supportable, autour des 30 degrés le matin, 32 34 l’après-midi. Mon frère est venu nous chercher avec son pick-up et son chien. L’aeroport est à l’est, mon frère habite au nord ouest. L’ile est petite, 25km de large il me semble. Nous commençons par traverser une ville (je suis impressionnée par les échevaux de fils électroniques, tel, et autres qui pendent partout dans les rues…), puis il faut prendre la « main street » qui fait tout le tour de l’ile en longeant la mer de près ou de moins près. Nous traversons alors plusieurs villes, il y a beaucoup de circulation, c’est très animé, beaucoup de personnes qui vendent à manger dehors. Enfin nous franchissons une colline et le paysage change, plus sauvage, plus tranquille. Nous arrivons à Nathon, son immense port, ses barques de pêcheurs et ses paquebots de croisière qui mouillent au large. Nous nous arrêtons en bord de rue acheter quelques fruits à une dame âgée qui tient une échoppe avec ses enfants à priori. Une petite route part à gauche, toute étroite , extrêmement pentue et virageuse, qui arrive à la maison de mon frère au détour de l’un des virages. La vue de chez lui est époustouflante. On se pose un moment pour profiter de la vue, de la piscine et se reposer un peu. Pour déjeuner il nous emmène en haut d’une colline juste derrière chez lui. On y mange des plats Thaï, là encore avec une vue splendide. Même endroit, vu de plus haut et d’un autre angle. On y découvre que les 5 rochers alignés dans la mer que l’on voit de chez lui, sont en fait dispersés et non en ligne. Au retour, la sieste s’impose avant d’aller faire quelques courses pour le soir. C’est un peu brumeux aujourd’hui aussi le coucher de soleil sera moins spectaculaire, pour nous il est déjà très beau ! Alors s’allument les lumières de la ville et le spectacle de la vue de nuit peut commencer. Et pour nous, il est temps d’aller se coucher… 36h sans vraiment dormir. J’espère que je vais vite rattraper ce décalage très compliqué puisqu’ici on se lève quand à Paris je ne suis même pas encore couchée…
Il faut bien commencer par quelque chose…. alors oui, les billets pour Koh Samui sont pris, les premières courses faites et la valise ouverte sur le canapé de la chambre n’attend que d’être remplie.
La semaine se termine. Un petit tour sur la plage ce matin pour un dernier coup d’oeil sur la mer. Comme le week-end dernier, beaucoup de jeunes (hommes) jouent au ballon sur le sable. La corniche est pleine des amas de sable apportés par le vent. Lundi, il sera renvoyé sur la plage dans un ballet de brouettes et le cycle recommencera !
La semaine a été très agréable car nous étions entre amis. Mais au bout d’une semaine, cette vie sans femme nous est devenu trop pénible. Depuis notre arrivée, aucune femme ne s’est adressée à nous sans contrôle masculin. Aucune dans l’équipe d’animation adulte. Les femmes de ménage, service, restaurant ne parlent pas au delà du nécessaire, bonjour, merci, à votre sevice. Je ne sais pas si c’est dû à la région, trop de femmes cachées sous leurs tenues et leurs foulards, jusqu’à marcher en chaussettes au bord de l’eau. Agadir est aussi une ville isolée, essentiellement tournée sur le tourisme de plage, sans possibilité de visites, de randonnées. C’est dit, ce n’est pas pour moi ici… Le voyage s’achève, rentrons à la maison.
A bientôt ma 🌹, referme le livre et fait de beaux rêves d’évasion.
Journée relache aujourd’hui. Chaque jour, il fait très bon le matin, jusque vers 14h, puis le vent se lève et souffle jusque vers 21h, 22h. On prend vite l’habitude de faire en fonction. C’est pour ça qu’aujourd’hui on promène le matin et on ira un peu dans le souk cet après-midi. Donc, le matin, 1h à pied par la corniche pour aller jusqu’à la marina, le port de plaisance, boire un bon jus d’oranges pressées. 1h à se faire hêler sans arrêt par des vendeurs en tout genre. C’est soulant.. Le retour, les pieds dans l’eau comme la derniere fois. C’est plus tranquille, il n’y a pas de vendeurs. Il y a toujours beaucoup de monde sur la plage, plus de femmes aujourd’hui, la plupart en foulard, une ou deux dans l’eau. C’est la pleine lune en ce moment et aussi les grandes marées. L’immense plage s’est réduite des 2/3. Après le déjeuner, je teste pour la première fois la piscine. Il faut dire que le vent frais n’incite pas à la baignade, et refroidit l’eau. Bain rapide, elle n’est pas bien chaude. Ce sera ma seule baignade de la semaine, mes autres contacts avec l’eau étant mes promenades pieds nus en bord de mer. En fin d’après-midi nous repartons dans le grand souk d’Agadir. L’ambiance est plus calme que dimanche et nous sommes moins agressés. Mais impossible de regarder quoi que ce soit sans que le vendeur nous saute dessus. Je suis totalement incapable de réfléchir et incapable d’acheter quoi que ce soit dans ces conditions de harcèlement. Ce n’est vraiment pas mon truc.
La semaine se termine, on m’avait qu’à Agadir il n’y a que des hôtels et c’est bien ce que j’ai ressenti. La ville n’a pas d’histoire, pas de monuments, et tous les autres sites sont loin. Essaouira 180km, Marrakech 250km.. Même les excursions que nous avons faites nous ont emmenés à 80 ou 100km avec toujours plus d’une heure de trajet. Nous nous sommes tous sentis comme des planches à billets, un guide imposé par ci, une visite de boutique par là, les vendeurs des rues, des souks. Impossible de promener tranquille, même pendant les excursions.
Et puis il y a la condition des femmes. Elles n’apparaissent jamais dans le paysage. Pourtant ils (les hommes) aiment nous dire qu’elles ont les mêmes droit que chez nous en France. Mais pourquoi sont elles si voilées ? Je n’ai pas ce souvenir à Marrakech. Est-ce plus arriéré dans le sud ? On dirait que la société n’est composée que d’hommes. Ça devient gênant pour moi de promener dans ces foules d’hommes. Sur un autre sujet, il y a énormément de chats ici. Jeunes souvent et très fins. On a l’impression qu’ils n’appartiennent à personne. Il y en a partout, dans le souk, les villages, les oasis. Du coup il n’y a pas de rats, enfin je n’en ai pas vu ! Il y aussi quelques chiens errants.
Aller, pour finir quelques informations sur le Maroc glanées ça et là dans la semaine: Le Maroc 37millions d’habitants. Politique familiale pour limiter à 3 enfants. Du style, on touche 200 pour le 1er enfant, 200 pour le 2ème, 100 pour le 3ème, rien après. Ça motive ! Une politique aussi pour envoyer les enfants à l’école, 200 si l’enfant y va. 25% des filles peuvent aller au collège. Création d’internat pour leur permettre d’y aller. (sinon impossible car la tradition ne leur permet pas de dormir ailleurs). Il y a 3 langues officielles du maroc arabe berbere français.
Allez, un petit whisky Marocain (Thé berbère à le menthe !) et au lit.
Destination du jour, Taroudant et l’oasis de Tiout. Aujourd’hui en excursion avec 9 personnes, un guide et un chauffeur. On voit que beaucoup d’effort sont faits sur la sécurité routière, contrôles, ceinture obligatoire. Il reste tout de même du travail, téléphone au volant, croisements dangereux, sans cassue ou à 4 sur une mobylette ! Le guide profite de route pour expliquer un peu la vie locale. La plaine de souss, qui dont la production agricole sert le monde entier se trouve entre le petit et le grand atlas. Agadir comporte 3 secteurs: Partie touristique, économique-administratif, rurale. Elle se tourne maintenant vers l’industrie, voiture, conservation des produits. Cela permet aux habitants d’avour un travail fixe (avec retraite etc) car la majorité des marocains ont un travail saisonnier sans protection (tourisme, agricole…). L’aide sociale se fait par la famille. Solidarité entre eux. Au sud d’Agadir, le marché aux échanges, rungis du coin. La ville s’ etale vers le sud, elle n’en finit pas. Voici enfin le début de la campagne avec ses champs d’arganiers. L’arganier, dit aussi l’arbre des chèvres. Car les nomades s’arrêtaient avec leurs chèvres et elles mangeaient les feuilles. Aujourd’hui les chèvres grimpent dans les arbres, mangent les fruits et rejettent les noyaux qui servent à faire l’huile. Aujourd’hui encore on peut voir les chèvres acrobates en train de manger au sommet des d’arganiers. Les arganiers sont des arbres protégés, maintenant les nomades ne peuvent plus s’y arrêter. C’est un arbre très adapté à son lieu de vie. Les feuilles captent l’humidité de l’air et résistent à la sécheresse. On ne sait comment les arbres se reproduisent. Par contre, si on laisse tomber les fruits c’est parce que si on secoue l’arbre, on disperse le pollen. Rien ne se perd après le pressage de l’huile. Les coquilles de l’amande servent de gravier dans les allées des jardins ou pour allumer le feu, les pates pressées sont données aux animaux. Le Maroc a également une politique très importante autour de l’eau. Ils cherchent des solutions innovantes car ce qui existe aujourd’hui peut se tarir demain. Autrefois, les barrages avaient été faits pour permettre l’irrigation des cultures. Maintenant ils utilisent des puits et du solaire pour ne plus utiliser l’eau des barrages. Ouarzazate en plus d’être le hollywood marocain possède maintenant un immense parc solaire, le 2ème d’afrique. Partout au bord de la route les canalisations en cours de construction pour amener l’eau de l’usine de desalinisation dans les villes et villages. Toute un politique de l’eau. Ce projet d’irrigation avec le solaire permet aux familles de revenir travailler leurs terres qu’ils avaient abandonné à cause de la sécheresse. Le bus arrive à Tiout après 1h30 de route. Tiout vie de l’ élevage, de quelques cultures et des dattes, aussi du tourisme je dirais ! Il y a 6 villages autour de l’oasis. Les hommes partent souvent travailler à l’extérieur pour rapporter de l’argent à leur famille. C’est un Oasis de verdure au milieu des arganiers et de la terre sèche, au pied du petit atlas. La casbah (la forteresse) domine l’oasis. Elle servait autrefois à protéger les tribus. Maintenant beaucoup sont en ruine, trop chères à restaurer, transformees en restaurant ou hotel comme ici pour une seconde vie. C’est dans cette oasis et cette Casbah qu’ ont été tournées des scenes d’ali baba avec fernandel en 1952. On arrive par une piste qui monte vers l’ancienne Casbah qui domine l’oasis. Des femmes très noires proposent la balade à dos d’anes. C’est leur subsistance. On redescend à pied dans la palmeraie avec un guide local plein d’humour. Cimetière aux orangers, palmiers au citron. Comprenne qui pourra ! La palmeraie comporte 3 niveaux : Les palmiers pour l’ombre et les dattes, les fruitiers (bananes oranges citron, poivre) , les cultures ble, luzerne, orge. Chaque année ils font une grande fête pour ecraser les céréales avec les anes et séparer à la fourche le grain de l’ivraie. L’oasis a été occupée par les portugais ce qui explique peut être ce système de levada pour irriguer l’ensemble de l’oasis. La retenue d’eau du village, sert de piscine (verte) où de jeunes garçons nagent au milieu des grenouilles. Il y a de très anciens palmiers aux troncs énormes. On les brule pour les protéger des maladies. Il y a des palmiers males qui font du pollen et des femelles qui font les dattes. L’oasis est très bien aménagé, des terrasses ombragées, un chemin en pierre qui serpente tout le long. Une cigogne y a même élu domicile depuis 4 ans. Elle pose pour la photo ! Il y a des portes pour rentrer dans la palmeraie pour éviter que l’on rentre n’importe ou et qu’on l’abime. Des espaces dédié aux touristes marocain pour passer la journée ont été mis en place, les constructions sont interdites pour protéger la palmeraie. Bon, on n’a pas croisé une femme, à part la très pauvre femme avec l’ane, seulement quelques hommes en terrasse… Nous remontons à pied jusqu’à la casbah pour le déjeuner. En entrée une tagine, en plat le coucous et en dessert de la pastèque. Tout est excellent.
Après le repas, cap sur Taroudant. Tout le long de la route des canalisations à construire sont disposees. Pour amener l’eau de dessalinisation. Car à force de pomper dans la nappe on se doute que ça va se tarir un jour. L’eau est à 30m sous terre, autrefois c’était 15m.
Taroudannt. La petite Marrakech. Ceinte de rampart. Mulsulman mais aussi beaucoup d’Europeen, de juifs, etc. qui se sont installés ici. La spécialité locale c’est la pastèque et c’est la saison. On croise des camions chargés de pastèques. Le patron en donne 1 chaque soir a ses ouvriers. Soit il la vend soit il la donne à la famille. C’est une grande ville en dehors de ses ramparts. Autrefois dans les ramparts des villes il y avait seulement 4 portes, sud nord est ouest. Maintenant partout pour raison de securite il y en a plus. Les ramparts de Taroudant sont très bien conservés. On monte faire des photos. Il n’y a pas de parapet.. A 10m de haut. Les notions de sécurité sont totalement différentes des notres, c’est sûr. Nous faisons un tour dans la vieille ville (medina). Je retrouve l’ ambiance de Marrakech ou fez. Le souk est très calme à cette heure de sieste. On finit la visite par la coop féminine de fabrique d’huile d’argan. Fille et femmes voilées nous explique encore 1 fois. Cette fois ci je m’essaie au broyage des amandes. Après la boutique, il est temps de rentrer à l’hotel.
Aujourd’hui direction la vallée du paradis. Ce sont les hippies qui lui ont donné ce nom dans les années 70, sinon elle s’appelle la vallée du miel. C’est une gorge au fond de laquelle coule un oued qui fait des cascades et des vasques naturelles où l’on peut prendre un verre les pieds dans l’eau. Ça c’est pour la carte postale. La réalité d’aujourd’hui c’est qu’il n’a pas plu depuis 5 ans et l’oued est quasi à sec dès le mois de mars… Donc partons à la découverte de cette vallée. 1er arrêt sur la route pour découvrir la fabrication de l’huile d’argan. Derrière la porte encore une fois un jardin magnifique bordé de haies de romarin. Une jeune femme présente les différents miels produits ici, miel d’oranger, de thym, d’euphorbe puis nous fait goûter l’huile d’argan alimentaire. Tout fait envie jusqu’à ce que l’on voit le tarif…. Le miel est bien plus cher qu’en France et sans mentir, il n’y a pas un oranger à la ronde, encore moins autour des ruches qui sont derrière la palissade. Et puis on ne voit pas de certificat d’authenticité sur les pots d’huile d’argan. Deux femmes montrent comment on casse les amendes d’argan à la main et pourquoi on ne peut le faire mécaniquement. L’idée est d’obtenir des amendes entières, sans impureté. Ce travail est réservé aux femmes par décret de la reine du maroc pour leur permettre de survivre si elles n’ont plus de mari… pour le reste, on ne saura pas vraiment où est fabriqué cette huile.
Bon…partons dans les gorges. La route serpente à flanc de collines sèches avec très peu de végétation. Arrivés en haut, on aperçoit l’oasis en bas dans le lit de l’oued avec sa verdure et ses palmiers. La route descend et s’enfonce dans la gorge. Chaque fois que l’oued fait une vasque d’eau, si petite soit elle, on trouve des échoppes avec des tables et chaises les pieds dans l’eau. Tout au bout, le chauffeur arrête la voiture sur un promontoire. Le reste se fait à pied. Un guide local prend le relai pour nous piloter dans l’unique chemin qui va descendre le long de l’oued. Visiblement il ne vit que de ça, donc on se sent un peu obligé… Les échoppes occupent tout le long du parcours de l’oued. C’est fait de bric et de broc mais c’est joli, coloré. Nous longeons ce qui reste du cours d’eau et même un peu après la source actuelle. L’endroit pourrait être charmant même sans eau s’il était bien aménagé… En plus le guide nous presse car le chauffeur veut rentrer…. Pour autant sur le retour nous faisons une petite pause pour déguster un jus de fruits pressés les pieds dans l’eau.
Que dire, à part qu’il ne reste rien du paradis des hippies car l’eau manque, rien de la vallée du miel car ce qui se vend ici vient d’ailleurs quand il n’est pas coupé. Le chauffeur nous ramène ensuite vitesse grand v à l’hôtel. Nous ne sommes pas contents de cette prestation qui ne correspond pas à ce que nous avions demandé. Le chauffeur, à peine francophone n’a fait que le taxi et n’a pas respecté l’horaire convenu. C’était l’arnaque du jour… Du coup, il reste l’après-midi à occuper car le vent se lève comme chaque jour vers 14h et il fait trop frais pour se baigner. Décision est prise de prendre un taxi pour aller visiter Taghazout la nouvelle ville touristique en plein essort à 20km au nord d’Agadir. En face de l’hôtel, les chauffeurs de taxi attendent les clients. L’un d’eux accepte la course au prix demandé. Il nous dépose et attend sur place pour nous ramener. Pendant ce temps nous visitons l’intérieur de la ville. C’est un dédale de petites ruelles bordées de loueurs de planche de surf. Ce doit être la spécialité du coin. Pourtant il me semble qu’il y a moins de vent ici qu’à Agadir. D’un côté de la rue principale, les ruelles sont entièrement défoncées car en cours de rénovation, de l’autre elles grimpent jusqu’au sommet de la ville. Comme un peu partout, il y a beaucoup de chats errants, d’un autre côté on ne voit pas de rats… En bas une promenade a été aménagée pour descendre sur l’immense plage le long de laquelle pousse les nouveaux hôtels. Un bar panoramique domine la plage. L’occasion de prendre un verre en terrasse avant de revenir à l’hôtel.
Agadir, au sud du Maroc. L’occasion d’aller dans le désert. Je suis partie sur cette idée de faire une virée en 4×4 dans le désert. Seulement en vrai, le désert est à au moins 600km d’ici…. Bah, pour la virée ce sera dans les dunes de sable ! Il fait très beau aujourd’hui et comme chaque matin, il n’y a pas de vent. Après avoir avalé un bon petit déjeuner avec 2 beignets tout chauds au miel, mon régal du moment, nous voilà embarqué avec un guide et un chauffeur pour aller visiter la région de souss massa. C’est une région berbère qui porte le nom des 2 oueds qui y passent, un peu comme la seine et marne ! C’est une des 12 régions independantes de Rabat, 3 millions d’habitants qui vivent, dans l’ordre, de l’agriculture, de la pêche et du tourisme. Capitale Agadir. En travaux depuis 1960 avec l’aide internationale, encore plus en ce moment avec le programme royal qui en est justement à rénover entièrement la ville d’Agadir. Le guide, un berbère en turban et djellaba, beaucoup d’humour raconte son pays, sa région. Le matin, vers 9h, les femmes en djellaba viennent faire leur sport ensemble dans les forêts d’eucalyptus qui longent la route. Plantés entre 1900 et 1950 par les français pour eviter l’érosion et arrêter la désertification. Car avant ici c’était le désert, ah, ben zut, j’arrive trop tard ! Les Eucalyptus poussent même dans les dunes. Nous traversons ensuite la réserve des gazelles, à part ma copine et moi, il n’y a pas d’autre gazelle en vue… D’ailleurs notre guide n’en n’a pas vue une seule en 30 ans ! Un peu plus loin pousse une foret d’arganier. L’argan, c’est le travail des femmes. C’est ce qui leur permet d’être independantes lorsqu’elles perdent leur mari… Donc on interdit aux hommes de le faire dans la mesure où ils trustent la plupart des autres métiers. Aucune échoppe nulle part tenue par une femme. Même les robes, sous vêtements sont vendus par des hommes. Bref.. 800000 hectares d’arganniers, la plus grande forêt du maroc. C’est un arbre endémique qui pousse tout seul, on ne le plante pas, il ne demande aucun entretien, même pas d’arrosage et il faut attendre que les fruits tombent tout seuls car ils sont meilleurs. Un arbre de fénéant ! Il faut 35 kg de fruits (dit il) pour faire 1 litre d’huile d’Argan. Son prix a décuplé depuis que le monde se l’ arrache pour ses vertus pour la peau et la santé. Dans les souks il est souvent coupé avec une huile neutre et vendu au litre ! A éviter. Il faut l’huile certifiée ou rien. Et on ne peut certainement pas s’en payer un litre. Notre route longe maintenant des serres à perte de vue. Ici sont produits les fruits et légumes que nous consommons. Soleil en permanence, chaleur, serre pour conserver l’humidité et accélérer la croissance font que l’on peut produire toute l’année des légumes hors saisons. Pas de transport en commun ni de voiture individuelle pour chacun, ici les patrons affretent des bus pour emmener et ramener leurs ouvriers des serres jusqu’à la ville. C’est dans une petite ville que nous traversons que se trouve l’usine d’emballage azura. La plus grande usine d’emballage de la région. 1000 femmes logées nourries y travaillent. La route que nous empruntons pour descendre plus au sud est l’axe entre l’europe et l’afrique. Le Maroc est au centre. La route longe un paysage très sec de steppe, terre jaune, pierraille, touffes d’herbes rabougries ça et là. Cap vers l’est pour aller admirer le Barrage sur l’oued massa construit en 1972. On voit clairement la démarcation, il contient 20 % d’eau en moins % 2014. Le paysage est splendide, la verdure autour de l’oued et du lac sur une langue au fond de la vallée contraste avec la terre caillouteuse tout autour la couleur vert opale de l’eau sur l’ocre de la terre. Depuis le barrage, une piste conduit au petit sahara. Quelques dunes ! Des chameliers proposent des promenades ou des photos, un homme montre des scorpions. Ici il ne faut pas mettre les mains dans les trous du sable. C’est toujours un terrier. Serpent ou scorpion au choix. On voit d’ailleurs des traces de serpents dans les dunes. Ils sortent la nuit….. On s’essaie à quelques photos cadrées pour s’imaginer en plein désert ! Non mais ! Après cet arrêt dans le désert…., la piste redevient route et nous voilà à Sidi bibi, point de départ des remorques de fruits et legumes vers l’Europe. Puis, cap sur la ville de Tiznit.90 000 habitants, elle est la porte vers la Mauritanie. C’est une petite ville sans tourisme qui vit du travail de l’argent. Les bijoux pour les mariages, naissances, sont faits ici. Ils (les hommes) travaillent du fil d’argent, ils appellent ça le travail du filigrane. La ville est dans son jus. On peut traverser le souk sans être harcelé, c’est très agréable et cela nous montre une image différente des marocains. La différence de comportement de ceux qui vivent du tourisme et ceux qui n’en vivent pas. C’est chacun pour sa peau ici, on vit de ce qu’on peut, du touriste ou pas. Pour le déjeuner, cap sur le village berbère de Massa (comme la region, comme l’oued !). Pour y aller il faut traverser des zones totalement désertique avec, disséminés ça et là, des murets jaunes ocres qui entourent des jardins isolées. Massa. Verte au milieu de la steppe car passe l’oued. Une ville presque sans hommes car souvent ils sont en France pour travailler et ne rentrent que l’été. Le guide nous arrête dans un quartier désertique, une rue vide, sablonneuse sans un brin d’herbe, devant un grand mur d’ocre rouge avec une belle porte en bois. La porte ouvre sur un magnifique jardin verdoyant dans lequel les tables sont dressées. Notre hôtesse est vêtue d’une sorte de pyjama marron et une casquette noire lui retient les cheveux. C’est étrange comme tenue. En tout cas, elle cuisine très bien. Jus de figue de barbarie pour l’apéritif, salade marocaine avec brochette de poulet en entrée, tajine de poulet au citron et légumes pour le plat. Le dessert est plus surprenant, c’est une semoule sucrée grossière (je me demande même si ce n’était pas plutôt du riz, mais à priori non…) avec de l’amalou à étaler dessus. (voir dimanche pour la recette de l’amalou !), et pour finir, Thé à la menthe et un petit gâteau. Tout était délicieux. Voilà, le menu détaillé c’est pour que Graine prenne plaisir à lire ! Il est 15h quand nous repartons de cette oasis bien agréable. Sur la route, nous croisons une caravane de minibus qui ramènent les travailleurs des champs et des serres vers la ville. Puis nous prenons une piste sablonneuse qui longe la côte pour aller voir les cabanes que les pêcheurs ont construites dans la falaise pour rester à demeure sur leur lieu de pêche. Un peu baraquements, un peu troglodytes. On imagine le confort… Générateur pour l’électricité, un ravitaillement journalier pour l’eau. Depuis 2022, il y a sur cette côte une usine de désalinisation. Le problème de l’eau doit être anticipé, déjà il ne pleut plus assez. La piste se termine à Tifnit. Un village hippie où les marocains viennent en villégiature l’été. Camping, barbecues sur la plage, restaurants en bord de mer. Le reste du temps, on y trouve tout ce qui est illégal …. Sur la plage, les petites barques bleues que l’on retrouve hélas sur les côtes européennes avec des migrants lorsqu’elles n’ont pas chaviré avant… Nous sommes en face des canaries.
Toutes les portes des grilles de l’hôtel sont gardées en permanence par des vigiles qui ouvrent et ferment aux clients depuis leur cahute. Les toilettes sont en permanence nettoyées et surveillées par une femme dont c’est à priori la seule tache. Vraiment, il n’y a pas à se plaindre de nos conditions de travail.. Quel ennui, enfer, ce doit être d’attendre en permanence dans une cahute ou devant des toilettes…. Un peintre repeint les potaux intérieurs de l’accueil, un laveur de carreaux en équilibre sur une échelle, elle même en equilibre sur une corniche au dessus de l’entrée nettoie les vitres à 7 ou 6 mètre du sol. L’hôtel est en permanence briqué, c’est impressionnant. Il y a moins de vent aujourd’hui, mais j’ai attrapé un gros rhume. On fera avec. Matin, balade le long de la corniche jusqu’à la ville. Chaque mètre on se fait arrêter par des vendeurs à la sauvette. Bijoux, cailloux, vetements, henné, aumône, musique tout y passe, à la fin, c’est pénible.. Pot en terrasse avant le retour par le bord de mer, les pieds dans l’eau, sans être dérangées.
Après midi, a pied jusqu’à la medina construite en 1980 au sud de la nouvelle ville. Une fois franchie la zone touristique et ses hôtels nous passons progressivement d’une zone pavillonnaire avec de très belles maisons, à un terrain vague jonché de détritus, à une zone commerciale moderne puis une allée de cocotiers splendide qui passe devant une zone militaire. Allée bordée d’un champs d’eucaliptus dans lequel on aperçoit des chameaux et des chevaux pour ceux qui aiment la balade à dos d’animal. Enfin le dernier tronçon du chemin est un dépotoir à ciel ouvert. Tout est sec, et sale jusqu’à l’arrivée à la Médina. Je me demande comment les salariés qui font le ménage dans l’hôtel sans discontinuer peuvent rentrer chez eux le soir dans cette saleté. Que doivent ils penser ? Revenons à la medina. Construite entre 1992 et 2000 pour redonner une medina à Agadir qui n’en avait plus depuis le séisme. Le mécène dont j’ai oublié le nom a installé sur place tous les corps de métier – bois, pierre, cuir, architecture, tissus, mosaïque etc… et la medina a été intégralement construite sur place. Le résultat est splendide, un peu artificiel bien sûr mais très beau. Elle se visite plutôt comme un musée. Il y a des riads, palais, places, restaurant, bar, jardins et les ateliers des artisans. Le mécène rêvait de la rendre vivante. Pour ce faire il avait installé les artisans à demeure. Hélas pour lui, la vie ne se décrète pas et sans vrais habitants, impossible de recréer l’ambiance d’une vieille ville et son passé perdu.
Après la visite, retour en taxi. 4 personnes en charge alors qu’il n’a le droit que pour 3, téléphone au volant, sens interdit… Un sketch… Au retour, le thé à la menthe nous attend. C’est le café national. Les serveurs en apportent matin, midi, après midi et soir ! Il est loin le temps où le thé à la menthe était très très sucré. Maintenant il est sans sucre, donc très amer… Bien sûr il y a le folklore du service, mais fini le sirop de menthe ! Puis ce sera l’heure des mouettes. D’ailleurs l’une d’elle s’est soulagée au dessus de nous et de nos cafés !
Au programme aujourd’hui, le tour de la ville, le téléphérique jusqu’à la kasbah pour sa vue panoramique et le souk. Le tremblement de terre, c’était le soir du 21 fevrier 1960, pendant le ramadan. 80% de la ville a été détruite. 15000 victimes. La ville a abandonné son ancien emplacement pour se redevelopper vers le sud. En été il fait moins chaud qu’ailleurs au maroc, il y a beaucoup de monde car les marocains viennent ici pour avoir moins chaud. La ville a beaucoup souffert du covid car elle vit essentielle du tourisme. Ça reprend doucement. Certains hôtels du bord de mer sont à l’abandon, c’est très triste. Pour monter jusqu’à la kasbah, un téléphérique a été mis en service depuis à peine 1 an. Avec le vent qu’il y a encore aujourd’hui, la montée est impressionnante, la cabine tangue, on parle entre nous pour penser à autre chose ! En dessous, l’ancienne ville détruite. Des corps sont ensevelis à cet endroit, donc ce n’est plus constructible. Un reboisement de la zone est en cours. La kasbah est une ancienne forteresse, partiellement détruite par le tremblement de terre et en cours de restauration. Le Maroc a une politique globale de restauration de son patrimoine. De là haut, la vue sur la ville et son immense plage est à tomber, si j’ose m’exprimer ainsi ! Dans la ville, une église protestante, et une catholique. L’avenue mohammed 5 qui va du nord au sud et sa parallèle qui traverse le centre ville, l’avenue Hassan2. Deux parallèles qui se rencontrent tout au sud de la ville !
Le roi Hassan 2 avait dit: le tremblement de terre est un destin, notre role est de reconstruire. Alors la ville moderne a été refaite selon les normes sismiques. Les noms des anciens quartiers ont été redonnés aux nouveaux. La mosquée est très belle, dessus des motifs géométriques, jamais de personnage ou animal car autrefois il était interdit de représenter des êtres vivants. Beaucoup de travaux en cours dans la vile. Certains cocasses comme ses immenses jardins en train d’etre refait à la binette, ou arrosés avec un petit tuyau. Les mulets attelés, les charriots côtoient les voitures et les scooters.
Le souk d’Agadir est le plus grand souk de l’Afrique. Il est entièrement ceint d’une muraille avec de superbes portes d’accès. Actuellement les abords sont en travaux. Il y a de tout à l’intérieur, c’est un dédale de tout. Des allées colorées, des senteurs d’épices, de fleurs. Tous les stands sont tenus par des hommes. Peu de femmes et toutes habillées de long, toujours un foulard. Difficile de regarder sans être alpagués par les vendeurs. Agadir c’est aussi l’huile d’argan. La cosmétique à base d’argan cuit et pressé, l’alimentaire à base d’argan cru et pressé. Amalou: melange de miel d’oranger, d’huile d’argan et amandes écrasées. Sent bin l’amande, se mange comme le beurre de cacahuète, sur une tartine. Humm, il faut que je revienne en acheter.
Le jour du départ est arrivé. L’avion pour Agadir décollera à 11h30. Le commandant de bord est très très grand, sa tête touche presque le plafond de l’avion. Il est plein d’humour. Il nous dit que l’avion se porte très près du corps cette année, que c’est un avion slim. Qu’il conduit quelquefois depuis le 1er rang mais qu’il a arrêté car ça faisait peur aux passagers ! Pour nous aussi ce sont des avions slim, blindés de passagers. Pour limiter l’emprunte carbonne par passager dit il… Pour augmenter la marge par passager pense-t-elle ! Sûrement un peu des 2 ! Après 3h de vol et quelques turbulences à l’arrivée, ouf, le soleil et un vent chaud nous accueille sur le tarmac. Agadir et notre hôtel se trouvent à 28km au nord. Un bus nous y conduit en longeant des champs d’argannier et en traversant deux petites villes. Le paysage est très sec, la région est en sécheresse depuis quelques années. La route est bordée d’ eucalyptus et de palmiers, dépaysement total. Au fond, brumeux, le haut atlas. Agadir est une ville moyenne de 250000 habitants. Elle a été détruite à 80% en 1960 par un tremblement de terre. Devant l’hôtel passe la corniche pietonne qui longe la pkge de 9km jusqu’à la ville. Après nous être installés dans les chambres, nous partons faire une balade le long de la plage. Il y a un vent terrible qui nous envoie le sable dans les yeux, la bouche, le nez, les oreilles et rafraîchit beaucoup l’atmosphère. Je marche les pieds dans l’eau mais j’avoue que je n’irai pas plus loin ! L’hôtel est magnifique, pour les repas dont dressés de sublimes buffets. Ce soir ce sera couscous: légumes, viandes, poissons, sauces, au choix. Tout est très bon. Un petit tour après le repas serait bienvenu, mais il fait très frais alors la balade est vite écourtée au profit d’un thé à la menthe. Bizarrement le soir, les mouettes qui volent au dessus se posent toutes sur la piscine. Juste au crépuscule, avant de partir se coucher. C’est très curieux… Le personnel est d’une gentillesse à toute épreuve, toujours souriant, c’est très agréable.
Ce matin, rien ne presse, le bateau est à 11h. C’est l’occasion de flaner dans la ville et de voir les rues s’animer. Le départ matinal des randonnées n’a pas permis de se mêler à la vie locale. Le marché s’installe tous les matins au Palais. Il y a beaucoup de monde dans les rues. La moyenne d’âge est élevée… Les gens se garent en haut, près de la citadelle et descendent faire le marché. Sur le bord du quai quelques stands de pêcheurs vendent les produits de la mer. Homards, langoustines, pétoncles, saint jacques, praires et boulots énormes. Pourtant aucun des restaurants que nous avons vu n’en proposait… Du poisson, des huîtres, des moules, rien d’autre. Le port du Palais est la place névralgique de l’île. D’immenses barges vertes et oranges apporte tous les matériaux dont l’île a besoin. Ensuite elle est autonome pour ses constructions, réparations. On trouve tous les corps de métier sur l’île. Tous, sauf peut-être la santé car les opérations, les analyses, les spécialistes et même les accouchements c’est sur le continent ! Hors saison, en plus de quelques randonneurs l’hôtel accueille des personnels de l’hôpital détachés du continent. Lequel hôpital ne fait que de la bobologie. Après la balade sur le marché, on se pose pour prendre un café au port en face de l’embarcadère. Déjà le bateau arrive. Il fait doux , pas de vent. Sur la terrasse, on regarde la vie. Les gens prennent un café, croissant, discutent, regardent, prennent des photos. L’hôtel Clara de l’autre côté de l’ile, ramène ses clients dans une navette. Mitterand y venait en son temps. L’hôtel va passer en luxe après quelques travaux. Pour l’instant de l’extérieur il fait assez vétuste. De l’extérieur seulement je pense.
Cette randonnée côtière, aussi belle qu’elle soit reste très isolée de la vie sur l’ile. Elle ne permet pas de voir les villages ni l’intérieur de l’île. Les navettes du matin et du soir en donne un tout petit aperçu. Sur le chemin, il n’y a que quelques rares randonneurs en cette saison. On reste isolé du monde et c’est ce qu’on cherche dans la randonnée, cet isolement, cette tranquillité, le zero sollicitation de la société. A l’occasion, revenir, louer des velos électriques, découvrir l’intérieur et descendre vers une plage quand l’envie s’en fait sentir.
C’est difficile de se souvenir de tout ce qu’on voit dans une journée. J’ai essayé de retracer du mieux que j’ai pu. Toutes les pensées qui passent dans ma tête pendant que je marche, où sont-elles parties ? Les sensations, les éblouissements, les petites douleurs de ci de là ? Le vent sur le visage, les cheveux indémélables, la brume qui enveloppe tout ? Les mouettes ou goélands qui peut le dire ? plongeant dans la mer, guettant nos miettes de loin. Les plages immaculées, miroirs de sable.
C’est sinistre, diabolique mais superbe et je ne crois pas retrouver pareille chose ailleurs. Claude Monet
C’est déjà la dernière étape. Plus courte que les autres car de la pluie était annoncée pour l’après-midi. Finalement il fait très beau et la météo ne parle plus de pluie ! Au petit matin la plage des grands sables est illuminée par le soleil levant qui arrive de l’arrière. Immense et vide, le sable immaculé. Les oiseaux ont réinvesti le territoire, personne (ou presque) pour les déranger à cette heure là. Ils restent au bord de l’eau, certainement pour attraper quelque nourriture que la marée a découvert. Le vent s’ est levé ce matin, assez fort. Pour la première fois oon entend plus le bruit du vent dans les feuillages que celui de la mer. La mer est très calme de ce côté ci, elle ne fait aucun bruit. Le chemin longe la côte, assez bas cette fois ci, il y aura moins à monter et à descendre ! Entre chaque cap, une plage. Le chemin est assez monotone, en terre sablonneuse, très humide car il a encore plu cette nuit, il chemine entre deux haies d’épineux, puis apparaîssent les pins, des arbres à feuilles qui vibrent au vent. Depuis le début de cette étape, on apercoit au loin le port du Palais et la citadelle vauban point final de la randonnée. Le port apparaît ou disparaît en fonction des cap ou des creux. Après 3h de marche, lente, d’arrêts dans les plages, de pauses sur les promontoires, voici la plage de la ramonette, la dernière plage avant le Palais. Un bel endroit pour un dernier pique nique. Seuls sur la plage avec un oiseau gourmand mais farouche ! La mer monte et s’approche de plus en plus du rocher sur lequel nous déjeunons. C’est amusant de la voir grignoter la plage mètre après mètre à chaque vague. Tout de suite après la plage apparait l’entrée du port. Le chemin passe sur l’enceinte vauban qui fait le tour de la ville, descend les escaliers, rejoint le port, longe les quais jusqu’à l’entrée de la citadelle. La boucle est bouclée. 80 km au compteur, 82,5 sur le magazine donné à l’hôtel ! Heureuse de l’avoir fait, triste que ce soit déjà fini ! Une semaine de pluie annoncée et pas une goutte ! Quelle chance.
17h, il pleut !
Pour répondre à tes questions Graine, lorsque j’ai préparé cette escapade, je me suis adressée au syndicat d’initiative de Belle île. En octobre, il y a moins de possibilité de logement qu’en saison. Aussi il m’a conseillée de faire une randonnée en étoile avec un logement à l’hôtel au Palais. L’hôtel s’occupe des pique nique et nous emmene-ramène chaque jour à nos points de départ. Effectivement sur le chemin, impossible de trouver à manger, on ne traverse aucun village. L’hôtel est très agréable. Une vielle maison, ou veil hôtel, entièrement refait récemment, très propre et au calme. Il n’a pas vue sur la mer, il est en pleine ville, au moins c’est très tranquille. La dame de l’hôtel est très sympathique, au bout de quelques matins elle connaît par cœur ce que nous souhaitons pour le petit déjeuner ! Un bon croissant tout frais, une tartine de pain au beurre doux, ici il est salé mais je n’aime pas, un thé ! Elle nous remet nos pique nique et nous emmène là où elle est venue nous chercher la veille. Un autre couple fait la randonnée et nous nous croisons matin et soir. Moment de partager les impressions de chacun. Ils font la randonnée sur 4 jours, du coup nos étapes sont un peu différentes.
Un autre couple qui loge à l’hôtel, n’a pas pris la formule tout compris. Du coup ils sont limités et doivent souvent écourter les étapes car l’offre de bus n’est pas suffisante en cette saison. C’est ce que j’avais remarqué quand j’avais préparé la semaine. On partage aussi les bons plans restaurants. De façon générale, ils sont assez chers. Même les creperies ! Les plats sont peu copieux et manquent de sauce. C’est un peu comme l’immobilier, on se croirait à Paris ! Quelques fois on prend un pot, 10E, une bière, un cidre. Faut bien vivre ma pauv’dame !
Pour le dernier soir, heureusement, la crêperie est la meilleure de la semaine. La cuisinière réalise des préparations très originales et très fines à base de fruits de mer cuits et de légumes. Un pur délice. Voilà qui termine la semaine en beauté.
Ce matin le soleil brille de tous ces feux. Le vent est beaucoup plus léger qu’hier. La luminosité est très belle. Il a plu cette nuit, il y a beaucoup de flaques. Le chemin s’élève directement depuis la plage pour monter sur le plateau. Tout en bas, la mer est plus calme. C’est le matin, elle se réveille doucement. Les avancées sur la mer sont très hautes, le chemin est en balcon à flanc de colline, très près de la paroi. Il monte beaucoup, descend beaucoup, le vent heureusement souffle vers la terre, le soleil eblouit. La végétation commence à changer, le plateau laisse la place à des avancées moins escarpées, plus rondes. Passée la pointe du skeul, le chemin change de cap pour attaquer la côte est de l’île. Tout change. La mer est plus calme, la végétation plus haute, le chemin se couvre de schiste et commence à ressembler à un paysage méditerranéen. Il passe par plusieurs « ports » qui sont des entrées de mer entre 2 portes mais sans aucun bateau. Le port blanc, tout petit, le port Maria à peine plus grand où l’on regarde la mer monter pendant notre pique nique. Plus loin, la plage de port Andro, magnifique et surtout le seul endroit de l’ile où on trouve un bar sur le chemin ! L’occasion est trop belle pour un café face à la plage. Derrière le port Andro, la pointe de Kerdonis signe un nouveau changement d’axe. C’est le début de la côte nord de l’ile, côte protègée du vent par sa proximité avec les côtes Françaises que l’on distingue en face. La végétation devient vraiment méditerranéenne, des figuiers de barbarie, des aloe vera, des plantes grasses, des pins et un sol très schisteux bien que très humide. La mer est très calme, silencieuse, ça change vraiment avec le bruit omniprésent de la côte sud qui fait face à l’atlantique. La balade se termine sur la plage des grands sable, la plus grande plage de l’ile, plus de 2km de longueur. Comme à Saint andro, des gens se baignent. Moi je trempe les pieds, mais trop froide à mon goût pour aller plus loin ! Il faut vraiment aimer l’eau pour y aller !
Ce matin le soleil brille déjà et illumine les aiguilles. Le tracé du chemin est à la fois dans l’axe du vent et du soleil. Difficile de faire des photos de qualité face au soleil ! Pour autant le paysage est grandiose, les falaises très hautes sur lesquelles la mer s’acharne en gerbes d’écume. Le vent empêche toute végétation de pousser, quelques arbustes rabougris résistent, à certains endroits il n’y a plus que quelques herbes en forme d’étoiles vertes. La plateau d’hier laisse place progressivement à des avancées rocheuses que le chemin contourne une à une. On recommence aussi à descendre vers des plages dans les renfoncements et à remonter sur le plateau. Le chemin alors passe dans des hautes herbes, puis des bosquets de tamaris. Certains passages ressemblent à des bords de rivières. Les falaises sont plus hautes que le premier jour, les vallons plus profonds. Les plages moins nombreuses, certaines inaccessibles sont à contempler de loin, d’autres se laissent approcher pour une pause bienvenue. La mer est très agitée de ce côté de l’île. Elle a découpé menu la côte. Les avancées deviennent de plus en plus déchiquetées, les vagues l’attaque en permanence, creusant des trous, des grottes, dans les rochers. Beaucoup de vent aujourd’hui, beaucoup d’écume aussi. Des paysages à couper le souffle. La plage d’Herlin se cache du chemin, de loin c’est sa voisine que l’on aperçoit. Et soudainement au détour d’un virage en haut du plateau, la voilà sur la gauche quand l’autre est en face. Elles communiquent toutes les deux, c’est immense et magnifique. Avant de descendre, on reste un grand moment à admirer ce paysage. Puis un grand moment sur chacune des plages. Il fait soleil, il n’y a personne. Que nos pas sur le sable doré. Le chemin continue dans une lande côtière, montant et desendant entre chaque avancée rocheuse. Les parois sont de plus en plus déchiquetées. Le vent est toujours là, le soleil a tourné bien sûr, c’est l’après midi. La promenade se termine sur la plage de pouldon, un nom qui me rappelle quelques chose ! Là, surprise, pas de réseau. Impossible d’appeler la navette pour le retour. Il faut rentrer dans les terres pour se rapprocher d’un village. Et quand on a déjà fait 16km, c’est dur pour le moral ! Donc, 1km de plus pour appeler la navette !
Ce matin un épais brouillard enveloppe l’île. Il fait toujours très doux mais on ne voit pas à 10m. La preuve, arrivée au point de départ, à la pointe des Poulains on ne distingue pas le phare ni l’îlot. Changement de décor par rapport à hier, le chemin passe au bord de hautes falaises et tortille en fonction des aspérités des rochers. Au début, la végétation est assez dense, fougères, épineux, quelques genêts. Le vent souffle de la terre vers la mer. Puis la végétation descend d’un cran, bruyère, quelques touffes de tamaris pas plus haut qu’un mètre, puis encore un cran, lichens, bruyères rases. Ce côté de l’île forme un plateau immense, découpé, déchiqueté sur les bords par la mer. En contrebas, quelques belles plages. Le chemin reste la plupart du temps au bord du plateau. A un endroit, au milieu de ce plateau, un immense trou. La mer au fond. Le morceau s’est effondré. Ce qui veut dire que sous nos pieds ce n’est pas forcément de la roche, peut-être une excavation de la mer…ça fait un peu froid dans le dos. On retrouvera plus loin un autre de ces trous. D’ailleurs le chemin est très balisé pour interdire d’approcher trop près du bord ou de certains endroits fragiles. Le chemin descend quelques fois vers une plage puis remonte sur le plateau. Entre le vent et la brume, on se croirait dans un paysage de fin du monde. C’est tout de même magnifique. Et je fais de belles photos des couleurs de la mer au fond et des falaises. Le soleil émerge de cette brume vers 13h. Enfin on peut découvrir au loin les grands espaces que l’on a traversé le matin. Au détour d’un virage, voici une plage immense de sable d’or. C’est magnifique. Elle est entourée d’une immense dune recouverte d’une végétation toute neuve et précieuse. Belle île fait tout ce qu’elle peut pour restaurer la flore originale de l’ile. Cette dune n’a rien à envier à celle du pila ! Le chemin côtier nous la fait escalader et contourner dans un rail balisé pour ne pas abimer la végétation. Derrière une deuxième très belle plage, le sable et la mer forment comme un miroir vue d’en haut. Je profite de ce magnifique endroit pour me tremper les pieds. La mer est si belle, je ne peux resister. Il reste maintenant 4km pour aller jusqu’aux aiguilles de port coton, but de la journée. Toujours sur le plateau, aux herbes rases. Curieusement parsemé de crottes de lapin (peut-être), de trous de terriers et bizarrement pour un endroit sans arbres ni végétation, parsemé de champignons. Certains ressemblant à des champignons de Paris, d’autres très gros et grignotés peut-être par les lapins !
Le site des aiguilles de Port Coton est grandiose. Du haut du plateau, la mer au fond entre les parois vertigineuses. Des pans entiers de roches se sont détachés et gisent au milieu. On dirait une cathédrale et des pyramides à l’intérieur.
L’endroit est touristique, il y a même un parking pour garer les voitures. Mais comme partout ici, pas de bar, pas de boutique ! On attendra de rentrer pour aller boire une bière ou un cidre.
Le soir, après le repas (moule fritte pour moi, hamburger pour M Lilie, c’est pour Graine qui adore que l’on mette le repas !), nous allons écouter un musicien qui fait de la « folk alternative ». Sûrement très alternative ! Derrière moi, une dame décrit très justement, une musique pour dépressifs ! Elle me fait rire. C’est vrai que ce jeune garçon gagnerait à ajouter à son répertoire des chansons entrainantes !
Lundi. Le palais pointe des poulains. 19km. Il fait doux ce matin, la pluie annoncée n’est pas là, les conditions sont excellentes pour marcher. Le départ du chemin se fait par la traversée de la citadelle. Après le pont de bois qui marque la sortie, part un vieil escalier de pierre sur la droite qui descend le long de la côte. On a un peu l’impression de partir dans les oubliettes du château, mais non, on ressort dans le chemin. Le chemin passe de plage en colline, descend (souvent et beaucoup), monte (aussi souvent et beaucoup !). Cette étape est notée difficile, on comprend pourquoi… On se croirait dans les 25 bosses de Fontainebleau. Les pentes sont très raides, heureusement assez courtes, mais avec la répétition c’est très fatigant. Heureusement le paysage est magnifique. La couleur de l’eau, opaline, translucide. On traverse des bosquets de châtaigniers d’abord, puis arrivent les pins, puis quelques violettes en fleurs, en octobre…, des genêts aussi avec quelques fleurs. Après quelques kilomètres, un champ de ruines apparait sur le côté. On dirait un ancien casernement, recouvert par la végétation et par les graffitis. Il s’agit en fait d’une partie du mur de l’atlantique. Le chemin passe de plage en plage, de montées en descentes jusqu’à apercevoir la ville de Sauzon. Elle est en face du chemin mais il faudra longer le bras de mer sur 2km avant de pouvoir traverser et repartir dans l’autre sens pour la rejoindre. C’est très frustrant ! Je fatigue, l’arrière d’un de mes genoux me fait très mal dans les descentes. Un comble, c’est moi qui a mal au genou ! L’endroit n’est pas superbe, mais je préfère m’arrêter pour reposer ma jambe. C’est extraordinaire, il y a eu des dizaines de plages plus belles les unes que les autres. Mais lorsque j’ai dit, à la prochaine plage on s’arrête déjeuner, il n’y a plus eu de plage. Rien que ce bras de mer à marée basse que l’on longe depuis presque 1h… Ça m’arrive très souvent cette situation. Comme si quelqu’un jouait à se moquer de moi. Alors on s’arrête là et on rejoindra la ville après. Sauzon, autour de son port, est un peu animée, à cette heure de la journée, quelques bars ouverts pour prendre un verre ou un café et se reposer un peu. Le chemin repart ensuite en longeant le port, puis reprend son rythme, monte, descend, de criques en colline. La côte est plus déchiquetée maintenant, des rochers se sont détachés du littoral et forment des arches, des grottes, des amas au bord de l’eau. Au loin, la pointe des Poulains de détache avec son phare. Encore quelques km à parcourir. Une pluie fine commence à tomber. Elle n’empêche pas d’avancer. Le phare de la pointe des Poulains se trouve sur un ilot accessible à marée basse. Justement c’ est marée basse. On passe par la plage pour y accéder, mais on n’en mène pas large, on fait le tour à vitesse grand V. D’autres se sont faits piéger et on dû rentrer à la nage ! Le site est splendide, la mer l’attaque de tous côtés, souffle, crache. Des grottes se sont formées au bord de la plage. Un peu plus loin, se découpe la maison de Sarah Bernard. Elle fait face à un rocher énorme et au côté déchaîné de la mer. Un musée est installé dans une des maisons qu’elle a fait construire pour ses invités, la maison de l’environnement est installé dans l’autre. Voilà la fin de cette première étape, 20 km en tout. Il est temps de rentrer à l’hôtel et de prendre un repos bien mérité. La navette vient nous récupérer. Le soleil pointe le bout de son nez, le coucher de soleil sera très beau ce soir encore. Nous finissons la journée comme hier, dans une crêperie !
Ce matin, après un bon café et une bonne douche, direction la Pointe de Conguel. Le temps est gris, la température est très douce, la pluie menace, puis tombe. Tant pis, il suffit de bien se couvrir. D’ailleurs au bout de quelques minutes, la pluie s’arrête. Nous sommes à l’extrémité de Quiberon. Après, ce sont les îles. Un groupe de personnes est arrêté là. Ils prennent des photos. Arrivés à leur niveau, nous comprenons cet attroupement. Une otarie, ou un phoque peut être, joue dans les vagues. Impossible de l’avoir en photo, il plonge, ressort 20m plus loin, replonge. Il joue avec nous, puis le jeu ayant assez duré, repart dans l’océan. Au loin on peut apercevoir les 2 iles qui suivent Quiberon. Nous terminons notre promenade autour du cap et reprenons la voiture jusqu’à un petit port où nous nous arrêtons prendre un café dans une très ancienne maison.
Il est 11h, il commence à pleuvoir. Vraiment. Nous repartons en voiture pour la côte sauvage. C’est magnifique. La mer fait des rouleaux immenses, qui se fracassent dans des gerbes d’écume. La côte est déchiquetée par ces attaques. J’adorerais me balader sur le bord mais la pluie est trop forte. C’est impossible de marcher avec toute cette pluie et ce vent dans la figure. Gardons ça pour les autres jours…. Ça fait un peu peur ! Avec un peu de chance, je pourrais m’y promener samedi prochain en revenant de Belles île.
De toute façon il est l’heure de déposer la voiture au parking et de rejoindre l’embarcadère avec la navette.
La pluie ne s’arrête pas de tomber. Avec les valises, difficile de promener. On s’installe dans un bar, en bord de mer. J’aime cette atmosphère que créent les éléments de la nature. La pluie, le vent, les nuages qui se confondent avec le gris de la mer. Tout se fond.
Dans le bar, il fait bon. Dehors c’est le déluge. Le store banne se remplit d’eau. Le gérant la fait couler en relevant la toile avec un plateau de service, puis il cale des piquets pour relever l’ensemble. Nonchalamment, il a l’habitude. Nous commandons le plat du jour, sauté de porc au cidre, petits légumes et écrasée de pommes de terre. Le goût revient peu à peu, le plat semble très bon !
Le temps passe vite, même à regarder dehors ! Il est l’heure d’aller prendre le bac pour Belle île. L’embarquement, comme le débarquement d’ailleurs, est très rapide. Voitures et passagers embarquent en moins de 15mn. Ensuite il y a 50mn de traversée. Contrairement à ce que l’on pouvait voir depuis le bar, la mer est assez calme et la traversée facile.
Je reste sur le pont extérieur, il pleut moins, presque plus, et je regarde l’île se rapprocher. Je suis venue ici lorsque j’avais 20 ans. En voilier. Un week-end de voile organisé par des collègues dans ma première entreprise. Je suis venue ici. Il y plus de 40 ans. J’ai vu ses côtes que je ne reconnais pas, cette entrée du port, que je ne reconnais pas. Je cherche à raccrocher mes souvenirs à ce que je vois. Le port, les portes en fer, remonter entre les murs. Le bateau est bien plus haut que ne l’était le voilier, la perspective est trompeuse… Non, mon cerveau a oublié. C’est difficile de se dire qu’on a vécu quelque chose et que ce quelquechose n’existe plus en nous. Une image, floue, rien d’autre. Voilà à quoi je pense, accoudée au bastingage, en arrivant.
La pluie s’est arrêtée, et tant mieux car il faut rejoindre l’hôtel à pied avec les valises.
Le soleil est maintenant revenu. On peut en profiter pour visiter Le Palais. En ce moment, la citadelle est fermée pour cause de travaux. On peut seulement faire le tour. Le Palais est une citadelle qui contient une citadelle. Il y a au moins 4 niveaux de murs d’enceinte. C’est impressionnant.
Nous apprenons que Belle île a autrefois été récupérée aux Anglais en échange de Minorque. Etonnant quand justement nous venons de visiter Minorque juste avant Belle-Île.
Après une bonne heure de marche, entraînement pour demain, nous nous arrêtons au port, sur un banc pour regarder le débarquement/embarquement du bac. C’est un balai de cordes, de portes, de marins, de voitures, de piétons. A la fin, le capitaine revient, fait l’état des lieux du chargement, sonne le départ. Les marins ré-enroulent les cordes, le bateau repart. Nous allons prendre un bon Chocolat chaud. C’est toujours compliqué d’arriver dans une ville le dimanche soir. Beaucoup de restaurants sont fermés, on cherche un peu au hasard. Le hasard fait généralement les choses bien. M Lilie veut manger une crêpe. Une crêperie est ouverte. En Bretagne, jouons corporate. Galette, cidre, crêpe.
Une belle première journée sur l’île. Demain c’est le départ sur le chemin, j’espère que le temps sera avec nous.
Les prévisions météo sont clairement défavorables à une semaine de marche. Pluie annoncée quasiment tous les jours. L’expérience montre que sur le terrain, les choses sont souvent très différentes… Donc pour la première journée, la route est sèche, quelquefois ensoleillée même et cela permet de profiter des magnifiques couleurs de l’automne. Lorsqu’elles sont rehaussées par un rayon de soleil, c’est magnifique. Chaque séjour demande une adaptation, on sort de son confort et de ses habitudes, il faut accepter les contretemps, les surprises en tout genre. Cette fois ci, la première aventure est celle d’assurer un plein d’essence permettant d’aller et revenir à bon port (si j’ose !) la semaine prochaine. Ainsi fait, on peut rester serein. D’ailleurs après les queues interminables de la region parisienne, les pompes sont accessibles sans problème passé Rennes. Arrivé à Quiberon, le temps est variable et nous offre un magnifique couché de soleil sur la « côte sauvage ». Je suis heureuse de voir la mer à nouveau, l’entendre respirer, écouter les mouettes. La deuxième aventure vient du fait que nous sortons, m lilie et moi, tout juste du covid. Et patatras, plus d’odorat, plus de gout. Alors ce merveilleux pot au feu de la mer nous semble bien fade….l’air marin, iodé, que je ne sens pas, va-t-il aider à nettoyer tout ça et faire revenir les sens ? Frustration.
Hier soir, j’ai créé un article, que j’ai laissé vide. Je n’avais rien à dire, parler de la mort de la reine d’Angleterre, de l’anniversaire du 11 septembre, des victoires ukrainiennes, du dernier livre d’Olivier Veran ou de celui de Virginie Despentes? D’autres en parlent beaucoup mieux que moi. J’ai renoncé et je suis allée me coucher après ma dose de jeu solitaire.
Ce matin, je supprime ce brouillon vide et j’écris mon dernier article du « Voyage immobile ». J’ai envie, j’ai besoin de tourner la page, de regarder les yeux grand ouverts ces années qui me restent à vivre. Combien, 1, 2, 10, 20, 30…Il ne m’est pas donné de le savoir et c’est tant mieux. Ce dont je suis de plus en plus sûre, c’est que la tête et le mental sont un élément essentiel. Le physique, certes, est fondamental, mais le mental peut saper ou bien doper le corps. Je vais donc faire le maximum pour me remettre en forme physiquement et moralement.
Ce week-end, j’ai fait le tour des associations du quartier XIIème, XXIème XXème. Il y en a beaucoup et pour tous les goûts. C’est sympa de voir cette mobilisation car les associations fonctionnent rarement sans l’aide de bénévoles dévoués. C’est bien là toute la richesse du monde associatif. Pourquoi aller faire le tour des forums alors que mon agenda est déjà blindé? je me le demande. Pour autant, je ne le regrette pas. Ce dynamisme, cette richesse de propositions m’ont fait du bien. J’ai profité des portes ouvertes pour faire une séance de sophrologie et participer à un Satsang – chant de mantras – au sein de mon association de yoga.
Hier, dimanche, je vais soutenir ma copine et son association d’écriture au forum des associations du Xème.
Aujourd’hui, je m’inscris à un cours de sophrologie le lundi soir et peut être à un cours de country le vendredi soir. J’ai besoin de me poser, de respirer. J’ai besoin de danser.
Ce matin, je suis retournée voir mon kiné habituel. Je suis repartie pour un tour. Pour lui, il n’est pas question de me lâcher tant que je n’aurais pas récupéré le même niveau d’activité physique qu’avant mon accident. Il a identifié pas mal d’axes d’amélioration. Ce n’est pas du tout le discours que me tenait le kiné à la campagne. Pour elle, je n’avais plus besoin de faire de la kiné. Ce nouveau discours me motive et me plaît bien. Je veux me remettre en mouvement. J’ai envie et j’ai besoin de tourner la page. Mon objectif, c’est de m’acheter un nouveau sac à dos, plus ergonomique, et de repartir sur le chemin, dès que j’en serais capable.
La voix de Lilie
On dit qu’un chapitre qui se ferme, c’est un autre qui s’ouvre. Ne restons pas trop longtemps immobiles, le voyage continue, pour un temps indéterminé, avec des étapes inconnues.
L’automne est bien là, avec son temps maussade propice à la déprime. Mon chat me manque terriblement, me manque tellement, la maison est sans vie sans elle. Pourtant il faut avancer. Trouver des objectifs, des envies, se créer des moments heureux.
Cette semaine de reprise est très chargée, le rythme soutenu contraste avec les semaines de tranquillité de ces 2 derniers mois. Surtout la tranquillité mentale, pas de paperasse, peu de courses ou de ménage, peu de repas à prévoir et préparer, du temps pour tout faire, des amis et de la famille autour de moi. Rebond de cette semaine avec des anniversaires, des activités, des répétitions, le travail, les petits, les repas, les papiers .. Chaque semaine je pense que ça ira mieux celle d’après, puis ma liste de tâches s’allonge. Cette course en avant m’affole, elle fait passer le temps encore plus vite et du temps je n’en ai plus beaucoup.
D’ailleurs ça devient un problème pour moi, le rapport au temps. Il passe si vite que je n’ai plus le temps d’enregistrer ce que je vois, ce que je ressens, ce que je vis. J’essaie de me poser pour me recentrer sur mon ressenti, mais certains jours je n’y pense même pas tellement la journée est occupée. Et hop, une journée de plus. Ou de moins.
Cette rrentrée, la, dernière pour moi, est difficile. Et en même temps, les choses se mettent en place pour me libérer peu à peu et devenir libre de mes mouvements.
Refermons ce voyage immobile si tu le veux Graine. Il est temps de repartir. Toi vers ton chemin, moi vers ma prochaine étape de vie.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Le voyage se termine, c’est le jour du retour à la maison.
Je profite au maximum des dernières heures sur l’ile et dans l’hôtel. Un tour à la plage pour un dernier bain de mer. Il est tôt ce matin, le soleil tape déjà fort pourtant le sable est encore frais sous mes pieds. Je me laisse flotter corps et esprit dans la mer. L’eau clapote dans mon cou, je ressens sa fraîcheur sur mes épaules et sa tiédeur sur le reste du corps. La mer scintille au soleil, les palmes des palmiers vibrent au vent léger. Je laisse mon corps se faire balloter par le mouvement de la mer, les oreilles dans l’eau, aucun bruit. Isolée dans ma bulle.
Ensuite, retour à l’hôtel pour un tour à la piscine avant de rendre définitivement la chambre et de prendre un dernier verre en attendant la navette vers l’aéroport. L’endroit est très animé en cette fin de matinée, entre la musique des cours d’aquagym, les discussions des clients du bar, les allées venues, le monde dehors.
Il est 13h lorsque nous quittons l’hôtel, l’avion est à 15h.
Derrière les vitres de l’aérogare, je regarde au loin la silhouette du mont Toro qui se découpe au loin, la ville de sant Climent qui émerge d’un bosquet, le ciel bleu.
Ce soir, je quitte la mer, le soleil, l’été, les vacances pour l’automne, la pluie, le travail. Aurai-je assez rechargé mes batteries pour éviter la déprime ?
Dernier jour de vacances déjà, je n’ai pas vu passer la, semaine. J’ai vu tant de belles choses, ou alors j’ai voulu tellement en voir que je n’ai pas pris suffisamment de temps pour flaner… Aussi, aujourd’hui, ce temps, je vais le prendre. Prendre le temps d’apprécier ce que je vois, ce que je ressens.
Venir à Minorque sans voir Mahon, toutes proportions gardées, ce serait venir voir la France sans voir Paris ! Pas besoin de voiture, il y a un arrêt de bus devant l’hôtel, et un bus toutes les heures pour Mahon. Pas besoin de se presser, programme allégé.
Il fait toujours très chaud, aussi je commence la journée par un bon moment dans la piscine. Ou plutôt, les piscines. Celle de l’hôtel d’abord, puis celle plus tranquille qui ouvre un peu plus tard. L’eau est douce, tiède, c’est agréable.
En fin de matinée, nous prenons le bus qui nous emmène à Mahon en 30 mn. Mahon est une grande ville avec un immense port qui rentre dans les terres sur plus de 7km. Au bout, la forteresse immense qui domine l’entrée du port. En face le Lazaret où on mettait les marins en quarantaine à leur arrivée. Chose qu’on avait oublié un peu vite !
Le centre historique est totalement piéton, avec bien sûr ses boutiques de souvenir et de sandales Minorquines. Ça et là quelques belles statues de bronze.
Mahon vit aujourd’hui au ralenti. C’est un lendemain de fête. Depuis 2 jours, c’était la fête de la ville avec des chevaux qui la traversent et une foule immense au vue des photos de ceux qui y sont allés. Aujourd’hui, c’est lavage des rues pour enlever le sable et grand calme.
Pour autant il reste quelques vestiges de la fête, des stands de boisson dont un qui fait des mojitos délicieux et pas chers par rapport à la France… Sur le stand à côté, les hommes épluchent pommes de terre pour les frittes, aubergines, courgettes pour les grillades. Même sur un stand avec des tables en bois, tout sera frais et fait maison.
La ville s’étend tout en hauteur au dessus de son port. Ça donne des perspectives magnifiques, les palmiers, les murs blancs aux volets verts, le ciel bleu et la mer, c’est vraiment beau. Les rues sont décorées de guirlandes colorées, la cathédrale immense est presque masquées par les étendards tendus à travers la place.
Le marché au poisson, de ce que j’en ai vu, vend plus de tapas que de poissons ! J’exagère, le côté poissons était fermé, peut-être en raison des 2 jours de fêtes qui ont empêché la pêche (c’est amusant comme phrase !). De l’autre côté, des stands où les gens achètent des tapas et les mangent sur place. C’est très joli à voir.
Un peu plus loin, un cloitre est transformé en marché couvert et même en supermarché au niveau inférieur. C’est très étonnant.
Pour descendre de la ville haute vers le port, plusieurs options: des ruelles en espalier, les grands escaliers près du marché au poisson ou un ascenseur panoramique tout à côté. Nous prenons l’ascenseur pour la vue qu’il offre.
Le long du port, à ce niveau, sont amarrés des bateaux de promenade, des bateaux de Pêches et plus loin des yatchts. Et côté terre, des restaurants, plus ou moins chics. Nous choisissons un petit endroit calme et simple pour déjeuner d’un menu fait maison par un couple. On y mange très bien. Même si comme partout ici la cuisine est très grasse. Au moins les pâtes et le riz ne collent pas !
Après une bonne balade sur le port, il est temps de remonter pour prendre le bus du retour. Non sans reprendre un mojito au passage !
Retour à l’hôtel pour passer la fin de l’après-midi au bord de la piscine, pour un rafraîchissement bienvenu.
Après le repas, pour la dernière soirée, nous allons à pied au bord de la mer. Je quitte mes chaussures pour marcher pied nus dans le sable. Le sable est frais maintenant que la nuit est tombée. Ce soir, c’est la pleine lune. Je sens le sable frais qui me masse les pieds, une guitariste chante un air très doux, il fait bon, la brise légère caresse ma peau, c’est un moment parfait.
La pluie est revenue. Avec mon short léger, je me sens décalée, presque nue. Heureusement, j’ai pris le parapluie et la veste de pluie, ce qui m’évite de prendre froid. La température en a pris un coup. J’ai bien peur que l’été ne soit définitivement fini. La pluie, c’est bien, la terre en a besoin, nous avons eu si chaud cet été! Mais le gris du ciel, c’est dur. On sait quand ça commence, on ne sait pas quand ça finit.
Ce matin, j’ai rendez-vous chez ma masseuse. C’est la première fois que je me fais masser depuis mon accident. J’ai grande confiance en ma masseuse. Je la connais depuis 20 ans. C’est une personne très bienveillante. Elle me fait beaucoup de bien et physiquement et moralement. En fin d’après-midi, j’ai rendez-vous chez le rhumatologue. Après les radios, je dois à présent aller faire un IRM. J’en ai pas terminé avec le médical. Entre mes deux rendez-vous, je fais la pause, indispensable après un massage, puis je passe une petite heure dans ma maison d’handicapés. Ils sont en train de peindre, enfin, deux d’entre eux.
Les métros sont bondés. Je passe la journée masquée.
Tous les matins, je regarde les photos de soleil et de mer avec de belles maisons blanches qu tu m’envoies, Lilie, je me promène à l’ombre des ruelles ou des murs pour me protéger du soleil, je me perds dans les plages, celles qui sont inaccessibles, celles qui sont bondées, celles qui sont paradisiaques. Les noms ne m’évoquent rien …Je prends plaisir à cette escapade matinale. Curieusement, la chaleur ne m’insupporte pas.
Repartir marcher, quand est-ce que je pourrais repartir marcher?
Chaque matin après le petit-déjeuner et avant de partir en balade, je m’offre un bain dans la piscine de l’hôtel. C’est un moment tranquille, les touristes commencent à peine leur installation de serviette, peu se baignent déjà. 3 allers-retour et me voilà détendue, raffraichie et prête pour la journée.
C’est le dernier jour avec la voiture, le contrat se termine ce soir. Il reste à découvrir quelques unes des plus belles plages du sud. Ces quelques jours m’ont appris qu’ici les plages se méritent. Certaines sans accès voiture, d’autres sans accès du tout ! La plage Trabaluger est de ces dernières, impossible de comprendre comment y aller. Dans ces cas là, la seule chose à faire est d’aller ailleurs. Ailleurs ce sera la plage de Binigaus, accessible à pied depuis la plage de saint thomas. Du sable blanc, une eau turquoise, peu profonde. Un très bel endroit pour un bon moment de baignade et de détente.
Saint Thomas est très touristique, pas question de déjeuner là. Nous préférons partir pour la ville d’Alaior, plus dans les terres. L’occasion de visiter une petite ville qui ne soit pas dédiée au tourisme. Attention toutefois aux horaires. Les Espagnols sont les champions toute catégorie de la pause méridienne. Entre 14h et 17h, le pays s’arrête. Plus une boutique, plus un chat dans les rues. La ville possède une très grande église et une zone piétonne autour de laquelle elle s’est étendue. Pas de tourisme ici, pas de restaurant non plus à part une pizzeria et une brasserie. Quelques bars encore ouverts, une mini superette. Suffisant pour se faire un sandwich et le manger tranquille sur un banc à l’ombre des arbres d’une jolie place.
La visite continue par une curiosité attrape touriste, mais le sachant, on y va. L’attrait de voir l’endroit est plus fort. Il s’agit d’un bar, installé dans une grotte creusée dans la falaise au dessus de la mer. La vue y est époustouflante. Le cadre est magnifique autant que le service est désagréable ! En dessous s’étend le village et sa plage de sable blanc. Il y a beaucoup de monde.
Pour finir cette dernière journée en voiture, cap sur une plage donnée dans le guide comme une plage de rêve. 900m de marche pour y arriver, ce qui limite le nombre de personnes. Beaucoup de Français bizarrement, ils doivent tous avoir le même guide ! Hélas, la plage de rêve ne fait pas rêver. L’endroit est très encaissé, et on se croirait en Ardèche. L’eau verte, le fond pierreux, des parois rocheuses dans lesquels nos ancêtres avaient creusé des cavité pour y vivre ou surtout pour y enterrer leurs morts. Je suis un peu déçue pour ma dernière plage qu’elle ne soit pas aussi belle que les précédentes. Bah, c’est la vie. Je saurai qu’il faut se méfier de l’avis des guides qui encensent des plages bondées et les plus touristiques quand j’aime me perdre dans des endroits inédits ….
Cap au nord aujourd’hui. En commençant par le far de la Cavalleria. Tout en haut d’un cap escarpé, il domine la plage de Fornells et offre une vision sur toute la côte nord et ses falaises. La mer est d’un bleu profond avec des reflets clairs en contrebas de la falaise. Ça et là des vestiges de blockhaus de la guerre civile et des vestiges romains. Les époques se mélangent en un même lieu. C’est très beau, et très aride. C’est la fin de la matinée et il fait déjà très très chaud.
Quelques kilomètres en arrière et voici Fornells. Petit village aux murs d’un blanc immaculé et aux portes et volet verts foncés. Les murs sont si blancs que je me demande s’ils les repeignent chaque année ? Rien que le temps de la visite et me voilà en nage. L’air est tellement humide ici que les serviettes n’arrivent même pas à secher la nuit… Bref. La ville est réputée pour les langoustes que l’on peut y manger. Ou pas. Il est 12h30, les restaurants sont vides mais complets, la plupart trop chics et les plats excessivement chers à mon goût. Bref, ça finit par une salade dans un petit restaurant plus populaire.
L’après-midi, cap sur les plages du nord. Une petite route comme toujours entre 2 murets conduit à Binimel-La. Le parking fait 2km de long, il est blindé. Heureusement à cette heure, 14h30, les espagnols partent déjeuner et ou faire leur grande sieste de l’après-midi ce qui permet de trouver des places tout près de l’entrée. Pourtant sur la plage, quelques familles, des parasols, mais sans commune mesure avec le nombre de voitures. Où sont ils ?
La plage est jolie mais sa voisine l’est encore plus. Pour l’atteindre il faut suivre le cami de cavalls (toujours lui) sur 1km. La terre est rouge, on se croirait vers saint Raphaël, le chemin enjambe la colline ce qui permet d’avoir une vue magnifique sur la plage de Cala Pregonda en y arrivant. D’ailleurs je pense que les propriétaires des voitures sont là ! Beaucoup de monde. La plage est belle, entre sable blanc, roches rouges, ciel bleu, elle forme une anse entre les rochers où des mouettes se posent et où les gens grimpent. Le temps d’une petite baignade pour se raffraichir et réfléchir à la suite. Sur le chemin, nous avons croisé une petite plage déserte entre les 2 plages. Pourquoi déserte ? Parce que les 2 autres sont de sable et celle ci montre des cailloux et des rochers. Elle cache son sable pour qui veut bien la découvrir. C’est là que nous nous posons, seuls au monde sur une plage magnifique, l’eau turquoise côté sable.
Il est un plaisir intense que je goutte rarement, c’est celui de me baigner entièrement nue dans la mer. Comme un retour au source. L’eau salée, tiède, mon corps qui flotte et se laisse bercer par les vagues, sans entrave. Voilà un endroit qui le permet et je savoure ce moment rare.
Le temps passe vite, surtout en vacances, et surtout à nos ages ! Il est temps de rentrer. Mais pas sans un arrêt ou deux ! Le premier arrêt sera pour aller admirer d’en haut l’arena d’en Castell. Une des plus belles plages de Minorque. Et elle ne vole pas sa réputation. Une anse circulaire, immense, entourée de collines sur lesquelles est batie la ville. Sable blanc, eaux turquoise, peu de fond. Du haut de la ville on la, domine complètement et une terrasse de café permet de la contempler en sirotant une boisson. C’est de loin la plus belle que l’on a vu.
Dernier des arrêts pour voir de plus près la forteresse de Mahon, immense construction qui occupe toute la colline à l’entrée du port de Mahon (7km de long le port quand même !). Elle se visite, pour ceux qui ont envie et le loisir de prendre ce temps. La il commence à se faire tard, il est temps de rentrer à l’hôtel, prendre une bonne douche et un repos bien mérité.
Je vois les côtes déchiquetées, le mer, l’horizon lointain, je goûte l’eau salée, je respire le vent du large, ma peau est moite, j’entends les vagues qui se brisent contre les rochers, je sens mes pieds s’enfoncer dans le sable brûlant, je sens la piqûre du soleil sur ma peau, la tête me tourne un peu, je suis ailleurs, en vacances, avec toi, Lilie.
Mon quotidien me rattrape. Ce matin, je n’ai pas le courage d’aller faire la gym au square. Je m’active, je range la maison. C’est la journée des enfants aujourd’hui, la journée avec la petite, la soirée avec le petit, ce petit qui s’endort en me disant « t’aime, Mamie », comment ne pas être émue.
A Paris la chaleur et le soleil s’alternent avec les orages. Dans le sud, les orages sont violents. Il a fait tellement chaud cet été, la terre est trop sèche, la pluie ruisselle sans pénétrer la terre.
J’ai repris ma vie d’avant. Je m’ennuie. Pourtant, je suis occupée à 100%, mais ce remplissage ne remplit pas le vide qui m’habite de plus en plus. Que faire? Pour l’instant, j’attends. Je tente d’en terminer avec le médical avant de passer à autre chose. Je m’occupe de notre futur. Je prends des rendez-vous pour les visites de maison. Je me remets au dessin. Je continue mes balades dans Paris. Je programme la reprise de mes séances de kiné. De toute manière, je dois me remettre en forme physiquement et moralement avant d’envisager un quelconque projet.
Le premier Es, Es Grau possède une réserve ornithologique S’albufera des Grau. De grands lacs d’eau douce abritent une flore de la lagune et une foultitude d’oiseaux et d’animaux en tout genre, lézards, serpents, rats… Tout y est protégé. On se promène sur un chemin balisé et des points de vue sont mis à disposition. Le gardien prête même des jumelles aux visiteurs.
Tout est gratuit. Je me suis déjà fait cette réflexion hier avec les parkings des plages, pourtant surveillés par un gardien. En y réfléchissant bien, j’ai payé une blinde la taxe de séjour pour la semaine. Alors j’imagine qu’ils préfèrent faire payer une taxe et redistribuer aux organismes que de mettre en place des billeteries…
Après cette visite, cap sur la plage d’Es Grau pour une baignade salutaire, le moindre effort vous met en nage, avant le retour à l’hôtel pour le déjeuner.
L’après-midi, après une bonne baignade dans la piscine de l’hôtel, l’idée est d’aller voir la plage de Macareletta. Une des plus emblématiques et des plus prisées de Minorque. Elle est à l’autre bout de l’île. Pour varier les plaisirs et sortir des visites clichés, nous faisons un détour près du village de Ferreries pour découvrir un canyon profond, étroit, et beaucoup plus frais. La balade est magnifique.
A quelques kilomètres de la plage, la route devient plus étroite, entre 2 murets comme un peu partout sur cette ile. Les kilomètres semblent interminables. 6km avant notre destination, des gardiens empêchent le passage. La plage est saturée de monde, il faut aller vers celle d’à côté et rallier l’autre à pied. Ça ne me tente pas de faire tous ces efforts pour arriver sur une plage bondée. Tant pis pour la plage emblématique ! Je repère dans le guide, une plage pas très loin et plus confidentielle, Es Talaier. Demi tour, et deuxième route interminable entre 2 murets. Cette fois ci, pas de problème pour se garer mais le parking dessert la plage de Son Saura et Es Talaier est aussi à 2km plus loin par le bord de mer. La promenade est très belle. On démarre le long de la plage et au bout, on débouche sur la crique en contrebas. Très peu de monde, de belles vagues pour jouer dans l’eau, un paysage et des couleurs magnifiques.
Beaucoup de route aujourd’hui, mais ça valait le coup.
Vous me direz, il manque un Es. Et vous aurez raison ! Es Castell est un petit village qui jouxte le grand port de Mahon. Le petit port de Es Castell est très animé le soir. Il y a des restaurants tout le long, quelques boutiques. Il fait doux s’y promener le soir lorsque la chaleur est tombée. A seulement 10km de l’hôtel, ce joli petit port à enchanté notre soirée.
Cette semaine les voix des Graines sont séparées. Une chez elle, l’autre en vacances. Ça fera 2 articles à lire chaque soir pour nos followers !!
Ce matin le ciel est gris. Un gros nuage noir menace le programme des touristes ! Il s’effondre tout à coup en pluie torrentielle. 5mn. Le temps d’arroser les fleurs de l’île. Déjà le soleil et la chaleur reviennent pour la journée. C’est une bonne technique d’arrosage. Sans intervention humaine. Une ondée chaque matin et le tour est joué. Voilà pourquoi malgré cette chaleur, les hibiscus profitent et les bougainvilliers flamboie.
Minorque est une petite île. Une cinquantaine de km dans sa partie la plus longue, 20 au plus large. Il vaut mieux avoir une voiture pour visiter à son rythme, car les bus ne sont pas très fréquents. Un par heure pour aller à la capitale Port Mahon.
A l’opposé, tout à l’ouest, sa rivale Ciutadella. C’est une grande ville, pas question de la visiter en entier. Comme dans la plupart des endroits, c’est la vieille ville qui se visite. Ciutadella s’étire autour de son vieux port. Le vieux quartier est piéton, de toutes petites rues rejoignent l’arête centrale avec ses arcades et ses boutiques. Quelques jolies places, une belle cathédrale, des palais anciens et un très beau marché au poisson en bois en font une ville bien agréable à découvrir. Il fait si chaud, qu’il faut chercher l’ombre pour profiter de la visite.
Après un déjeuner pris sur le pouce, cap sur le nord ouest de l’île et la punta nati. Le paysage est aride, des murets de pierre délimitent des parcelles, de quoi, on ne sait dire. Certaines possèdent une sorte de cabane ronde en pierre, l’ensemble est très particulier. Il ne pousse rien dessus, tout est sec. Les pierres sont coupantes. Il fait une chaleur humide, étouffante, je transpire comme jamais. L’eau commence à manquer. Je n’ai qu’une envie, trouver une plage et me baigner. Pour autant, cela ne va pas etre simple: à cet endroit de l’ile, la mer est tout en bas de falaises très hautes. Il faut revenir à la voiture, de nouveau 800m sous un soleil de plomb.
La cala Morell sur la cote nord ouest de l’île abrite une nécropole troglodyte. C’est une jolie plage encaissée au fond d’un vallon sur lequel s’est accroché un village. De la route, il faut descendre des escaliers pour la rejoindre. Des passerelles permettent de longer le bord de mer et de se baigner depuis des pontons. Pas de sable ici, des galets côté plage et des rochers bien coupants côté montagne. Je suis ravie d’avoir pensé à prendre mes chaussures de rivières. Je peux aller dans l’eau quelque soit le terrain. La mer est délicieuse, c’est tellement agréable.
La deuxième plage de cette journée est plus classique. Parking, 500m de marche dans les pins, une volée d’escalier, sable blanc, grosse fréquentation. Heureusement il est déjà tard et les gens partent. J’en profite pour un dernier bain avant de rentrer. Le soleil se cache déjà derrière la colline. Ce côté de l’ile offre de beaux couchés de soleil, mais nous ne sommes pas d’ici, il nous faut rentrer à l’opposé, plein est, avant la nuit.
Sur le chemin du retour, au centre de l’île, se dresse le mont Toro. C’est le point culminant et il offre une vue à 360 degrés. Il offre également un spot idéal pour les antennes en tout genre qui y ont fleuri et même il faut l’avouer, défiguré l’endroit, un « corcovado » se demande bien ce qu’il fait au milieu de tout ça, ou bien est il l’antenne de dieu ! !
Voilà, cette belle journée s’achève sur un transat, au bord de la piscine de l’hôtel. Il fait nuit, une brise légère caresse ma peau, une demi lune éclaire le ciel. La vie peut-être douce parfois.
Un lever de bonne heure pour une séance de respiration, des articles signées de Lilie en provenance de Minorque qui parlent du soleil et de la mer, une acceptation dans le groupe du square qui fait la gym tous les matins, un coup de fil à une copine avec une promesse de rendez-vous, la semaine commence sous les meilleurs auspices…
La séance de respiration, je l’ai faite toute seule, car les organisateurs n’ont pas été en mesure de démarrer zoom ce matin. mais je me suis levée, et je l’ai faite.
Hier nous avions les enfants et les petits enfants. Nous fêtions l’anniversaire des filles. En milieu d’après-midi, je me suis écroulée, épuisée. Je me suis m’allongée tandis que les enfants s’éparpillaient. Mon portable ne voulait plus se charger. Je me suis sentie tout d’un coup coupée du monde. Comment vivre sans portable? Profitant du calme revenu et de ma maison vide, avec l’aide un tuto, j’ai démonté mon portable, j’ai appuyé sur la batterie que je n’arrivais pas à enlever. Miracle, mon portable a accepté à nouveau de se charger, il devait y avoir un faux contact. La coque du portable était collée, je l’ai décollé, pas sûr que ce soit top pour le portable, tant pis. Pour autant, pas question de rejoindre les petits au square, sans doute au spectacle de cirque, je suis allée faire un tour de vélo. J’avais passé la journée enfermée, j’avais besoin de m’aérer un peu.
Aujourd’hui, marche au programme. Il existe un chemin, GR même, qui fait le tour de l’île par la côte. Le cami di cavalls. Lorsqu’on ne peut se garer à un endroit, il suffit de se garer un peu plus loin, puis de prendre le chemin pour rejoindre l’endroit convoité. Et lorsque l’on n’a pas de voiture, de se promener le long du littoral en alternance avec des bus.
Ce matin, l’objectif est le petit village de Binibeca à 6km de l’hôtel. Construit de toutes pièces dans les années 60 sur le modèle des vilkages Grecs. Des maisons blanchies à la chaux, des ruelles étroites où une seule personne peut passer à la fois et des bars et restaurants. On le dit attrape touriste, le sachant, il est juste très joli.
Le cami di cavalls longe une côte volcanique déchiquetée par la mer. Ça et là, un chemin de beton descend jusqu’à une échelle qui plonge dans la mer. On peut s’y baigner si on est bon nageur et si on n’a pas peur des rochers coupants. Je préfère attendre l’entrée des villages avec leurs petits ports dans lesquels la baignade est plus facile.
De l’autre côté du chemin, une enfilade de maisons toutes plus belles les unes que les autres, face à la mer, souvent avec piscine, un patio ombragé. Ce doit être bien agréable de vivre ici. Se lever et contempler la mer. Je me plait à rêver d’un pareil endroit. Plus près de chez moi peut être.
A l’entrée de l’un village, j’aperçois un chat. Noir et blanc à poils longs. Mélange parfait de mes 2 chattes. Il miaule à mon arrivée. Elles me font signe. Elles sont bien. Ensemble. Peut-être. Sûrement. Au paradis des chats.
Il fait une chaleur terrible pour marcher. Il est impératif d’emporter sa bouteille, sa casquette et de se baigner de temps en temps. Le terrain est aride avec partout de grandes fleurs sèches d’ail sauvage. Je n’en ai jamais vu autant. Un arrêt dans un bar ombragé pour prendre un grand verre d’eau est le bienvenu à l’arrivée au village. Le retour se fait via le petit train touristique qui fait la navette entre Binibeca et Punta prima où se trouve l’hôtel.
La chaleur est telle qu’il faut se baigner régulièrement pour se raffraichir. Les piscines et la mer sont douces, on y rentre sans aucune peine.
Dans l’autre sens, l’après-midi, le cami di cavalls serpente sur une côte plus accidentée, la mer attaque les falaises, forme des baignoires, des grottes. Lorsqu’on trouve un endroit où la mer est plus calme, on peut s’arrêter et se baigner. En Espagne, on peut se mettre nu sur les plages si on le souhaite. Les gens sont mélangés, nus, topless, maillots. C’est leur façon de vivre ici et ça nous plait bien. Pourquoi séparer après tout ?
Le chemin conduit vers le village d’Alcaufar en passant par la falaise, une ancienne tour de guet comme on peut en voir en Corse par exemple, une minuscule plage entre deux falaises où la mer devient laiteuse, presque blanche, puis turquoise, et enfin descend vers la plage d’Alcaufar avec tout autour ses anciennes maisons de pêcheurs, un étage pour le bateau, un étage pour la famille. Blanches aux portes et volets verts foncés. Toute la vie du village se déroule autour de cette plage. Les gens bronzent et se baignent, les bateaux sont garés, les bars dominent le tout.
Une journée bien remplie somme toute. Et une belle découverte. Je n’aurais sans doute jamais eu l’idée de venir ici sans ce voyage proposé par mon entreprise. Et ça aurait été bien dommage !
Ce voyage ne se fait pas dans les meilleures conditions. Moral à zéro, chagrin au top niveau. Fermer la maison sans personne dedans, sans laisser ton eau et tes croquettes, verifier la propreté de ta caisse, et te caresser avant de partir. Ce voyage, je l’espère, permettra peut-être une transition.
Première étape, le parking voiture. Tous les parkings de l’aéroport etant pleins nous avons réservé un peu plus loin dans un parking privé. Tenu par des manouches, navette brinquebalante, on prend son temps, il faut presque une heure pour arriver à l’aéroport, au terminal opposé à celui de notre avion. On n’était déjà pas en avance, on est maintenant très très juste ! Arrivés dans la queue pour déposer les bagages, une foule immense. Je remets le masque. Pas envie d’attraper leurs microbes même si de toute évidence le covid a disparu des radars… Une hôtesse finit par appeler notre destination pour passer plus vite, c’est dire notre retard. Passage à la fouille et nous voilà enfin en zone d’embarquement.
Parkings pleins, files d’attente démesurées, monde, il est bien loin le temps du covid, le monde d’après est pire que le monde d’avant. Pourtant on y croyait…
1h30 de vol sans histoire et nous voilà sur le sol minorquais. Le temps est légèrement couvert, la moiteur me tombe dessus, 30 degrés, ressentis 37 !
Le trajet vers l’hôtel passe par des zones industrielles et commerciales, laides à souhait, comme on peut en voir un peu partout. L’île nous fera découvrir ses merveilles un autre jour.
En attendant on s’installe dans l’hôtel. La chambre est très propre, les piscines agréables, à l’eau salée et à bonne température. Les couleurs extérieures de l’hôtel sont d’un gout douteux, plaques vestes, jaunes, bleues, on se croirait dans les années 70. On profite un peu de la piscine, puis on descend voir la mer.
C’est la première fois depuis janvier que je la vois. J’adore la mer. Écouter le bruit des vagues, sentir le vent iodé. Là j’avoue, l’odeur est bizarre. Peut-être les algues qui s’échouent sur le bord de la plage ? Ou pire ? Une mouette promène de serviette en serviette en quête de nourriture. Elle n’est pas farouche, on voit qu’elle a l’habitude du monde. La mer est aussi chaude que la piscine. Je nage jusqu’à une bouée, je me laisse portée par l’eau salée. La mer m’a toujours bercée.
Le soir après le repas, nous allons faire un tour et nous sommes attirés par de la musique venant d’un autre hôtel. Nous nous glissons délicatement dans la place pour écouter. Un groupe de 3 chanteurs jouent des airs très rythmés des années 60 à 80. Ils dansent en même temps, c’est très agréable à voir et à entendre. On finit tous debout à danser avec eux.
Retour à notre hôtel où l’animation du soir, de style mixman avec une trompette est beaucoup beaucoup moins bien ! Qu’à cela ne tienne, on s’est bien amusé ce soir, allons dormir.
La journée s’annonce grise. Il a plu cette nuit. Cependant il fait toujours lourd.
Je reprends peu à peu mes activités, sans beaucoup d’enthousiasme, mais comment faire autrement? Remonter sur le vélo, aller me balader avec ma copine, nettoyer mes vitres, aller voir le psy, faire les radios, les analyses, honorer les multiples rendez-vous médicaux, trouver des cadeaux d’anniversaire pour les filles, mettre à jour mon site jacquaire, prendre des rdv pour visiter des maisons, écrire avec ma copine, préparer le repas du soir…les tâches à faire ne manquent pas, ce sont les projets et les envies qui me font défaut.
Je n’arrive pas à couper le fil de ce blog, Lilie. Alors je partage avec toi déjà très occupée par les activités du quotidien et très affectée d’avoir perdu ton animal de compagnie. Je regrette de ne pas avoir un animal de compagnie, j’en aurais bien besoin. A défaut, je garde les animaux de compagnie de ma fille. Elles sont revenues de vacances avec un petit chat. Nous allons aller le voir ce soir.
Les textes que j’ai mis ci-dessous sont ceux que j’ai écrit avec ma copine mercredi soir.
Aujourd’hui, je reprends mon vélo. C’est une première depuis mon accident il y a presque 4 mois. Je roule prudemment, une petite demi-heure durant, dans les rues encore peu fréquentées de mon quartier en cette fin d’été. J’inaugure mon casque neuf, pliable. Je ne ressens pas de gêne, pas de douleur, je goûte le plaisir de la liberté retrouvée, accompagné d’un peu de crainte. Je sais que je ne dois pas tomber.
Septembre sonne à peine à la porte que déjà les jours raccourcissent à toute allure. Le soir, après le repas, nous allumons la lumière. La journée, par contre, le soleil est généreux, combien de temps encore?
Que faire quand on a le fémur cassé ? Un « Fais le mur » impératif crie dans ma tête. Une fois remise de ma surprise, « quelle injonction saugrenue, d’où vient-elle » ? Je me rends compte que, oui, « faire le mur »,sortir de ma prison, de mon enfermement, décider de ma route, humer le vent du large, c’est bien de ça dont j’ai envie.
Ce matin, petit fils a pris sa moto pour aller au square. En la couvant des yeux, il la gare à l’abri des regards. Pourtant un enfant la repère et l’enfourche. Bien mal lui en prend, petit-fils s’approche de lui, le pince et récupère son bien. Le petit garçon pleure. Je dois intervenir. J’explique, je réclame des excuses. J’obtiens un « J’ai pas envie » en guise de réponse. L’instinct de propriété, la sauvegarde légitime de son bien par tous les moyens, la guerre est en germe dans mon petit bout de chou…Sans discussion et sans ménagement, nous sortons du square avec la moto sous le bras. De la fermeté et de l’obstination, il m’en faut pour que le petit accepte de s’excuser de son mauvais geste. Il veut revenir jouer au square et surtout récupérer sa moto, c’est ce qui le motive pour accepter au final. Nous repartons au square. Le petit garçon pincé est parti.
En ce début d’après-midi de cette fin d’été, notre balade sur les quais terminée, nous traversons le pont sur la Seine pour rejoindre l’autre rive. Le trottoir est éventré, rétréci. Des travaux sont en cours ici comme dans de nombreuses rues dans la capitale. Réduit à la moitié de sa largeur, le trottoir laisse passer au compte goutte les piétons heureusement peu nombreux. Malgré cela, les vélos et les trottinettes se faufilent dans le passage étroit en slalomant entre les pétons qui râlent. Demain, c’est la rentrée. Cela promet une belle pagaille.
La voix de Lilie
Quelle période difficile. Comme un grand trou sans fond dans lequel on tombe après avoir cru un instant être libre. Mon chagrin est immense, certainement disproportionné. Mon amour est parti, mon mange chagrin n’est plus là. Mes doigts dans sa longue fourrure, ses ronrons sur mes cuisses, sa chaleur tout contre moi. Je la cherche partout, je me sens vide, la maison est vide, triste , sans bruit.
Ma tendance dépressive m’emporte vers le bas et elle n’est plus là pour me remonter.
Quelquefois je me ressaisis. Quelquefois. Je sais bla bla, belle vie, bla bla, longue vie, bla bla , fait de ton mieux pour elle, bla bla. Je sais. Sauf que je suis seule sans elle. 17 ans de complicité, faire le deuil.
Ma vie va continuer. Mon chemin vers la vieillesse qui l’a vaincue.
Inutile de plomber le moral des troupes, je vais quitter quelques jours ce blog pour une escapade à Minorque. Nous allons fermer la maison sans elle pour la première fois depuis tant d’année. J’espère que cette escapade me permettra de couper cet état d’esprit dans lequel je suis et que je pourrai alors entrevoir la sortie de ce grand trou dans lequel je suis tombée en rentrant chez moi.
Comment sortir du voyage immobile et reprendre la route? Je n’en sais rien!
Ce voyage immobile m’a permis de me reposer, mentalement, physiquement,de reprendre des forces. Il m’a permis de lâcher un temps les contraintes du quotidien. Se laisser aider, se laisser guider, se laisser accompagner, choyer, attendre tranquillement que les choses se fassent par les autres, sans culpabiliser, c’était nouveau pour moi.
Mais au delà de cette pause salutaire, que m’a appris ce voyage immobile? Rien que je ne savais déjà. Le temps passe, que nous soyons là ou pas, que nous soyons présents à la vie ou non. Le temps passe, il n’attend personne, ni moi, ni qui que ce soit. Nos traits se durcissent, notre corps perd sa souplesse, nos proches partent, bougent, vivent, s’activent, vieillissent, tombent malades, se rétablissent ou meurent. Mais que nous soyons prêts ou pas, le temps continue son voyage inexorablement. C’est à nous de grimper dans la voiture si nous ne voulons pas rester sur la quai. Encore faut-il en avoir l’envie, le désir, l’énergie!
J’en ai envie tout de même parfois, surtout pour les petits qui démarrent leur vie. Je voudrais rester cette mamie joyeuse et dynamique qui joue et invente avec eux, mais je peine et je doute. Pourtant, je les aime de tout mon coeur et ils me le rendent bien.
Hier soir, après cinq jours consacrés aux enfants et à la famille, la fatigue reprend le dessus. Un peu avant 20 h, je rentre de mon cours de yoga, je mange rapidement et m’écroule sur le canapé, incapable de me mettre en mouvement. Je suis contrariée par mon état léthargique. Je joue sur mon portable jusqu’à point d’heure, je regarde un film sans grand intérêt, et réveille mon mari en me mettant au lit. Quand les enfants étaient petits, je leur lisais un livre dont je ne souviens plus du titre. Au début du livre, le petit garçon marchait sur la queue du chat et à la fin du livre, tout le monde criait dans la maison. N’ai-je pas marché sur la queue du chat en réveillant mon mari?
C’est dimanche. De la fenêtre grande ouverte, j’écoute la rue, j’entends les clameurs des jeunes qui jouent au foot dans le stade en face, les passants sur le trottoir et ceux qui traversent au passage piéton avec les enfants et le trottinettes. De crescendo en descrendo, la rue vit, c’est encore l’été, l’insouciance des beaux jours avec un parfum de vacances qui persiste. Je profite de ce moment tout à la fois vide et plein, vide d’occupation et plein de vie.
Ce dimanche, nous avons seulement mon fils et sa famille. Ma fille est sur la route avec sa petite, le petit chat qu’elles ont pris à la SPA, et la vieille chienne, bien sûr. Mon petit est tout bronzé. On dirait un petit brugnon gorgé de soleil. Il a grandi, ses petites jambes ont forci. Il est plein de vie. Il piaille et s’agite comme un petit moineau en zozotant.
En fin de semaine, ce sera la rentrée. Les magasins vont se remplir, et les rues aussi. Je me dis que peut-être c’est ma dernière rentrée à Paris. Peut-être, comment savoir? Cela me plaît d’y penser, mais louper ce moment de rentrée des petits, est-ce que j’y suis prête?
La voix de Lilie
Ce week-end c’est vétérinaire. Essayer de remonter la santé du chat. J’ose y croire un peu. Mais elle ne s’alimente plus, boit à peine. 2 jours à l’emmener le matin et la récupérer le soir. La regarder se trainer et passer son temps couchée. J’y crois moins. Le temps est passé si vite depuis le jour où on l’a ramenée chez nous avec les enfants à peine adolescents. 17 ans. Je sais que j’ai eu de la chance de l’avoir à mes cotés si longtemps. Pourtant impossible de me résoudre à accepter qu’elle nous quitte. Encore un peu. Laissez la moi encore un peu.
Je n’ai même plus envie de partir à Minorque la semaine prochaine. Je serai obligée de la laisser à ma fille qui a bien d’autres soucis que ça avec ses 2 petits…l’abandonner encore une fois, dans ce moment crucial pour elle. Risquer de faire gérer ça à la fille. Quelle poisse. Finie l’insouciance de cet été. Boomerang émotionnel.
Les vacances se terminent pour certains, commencent pour d’autres. C’est le chassé croisé chez les enfants. Une qui revient, 2 qui partent. Bientôt la rentrée des classes pour petit fils. Dernière rentrée de travail pour moi.
Ensuite, que faire ? Quoi vivre ? Loin de qui ? Près de qui ?
Soleil, vue, calme, nature, piscine, ville, enfants, graines. Où ?
Reprendre ma vie d’avant, est-ce que j’en ai vraiment envie? D’autant que je n’ai pas complètement récupéré mes capacités physiques.
C’est clair, je n’en ai pas envie. Il y a beaucoup trop de choses qui me pèsent, ici. Mais comment faire? Me casser le fémur m’a octroyé une pause, une douloureuse pause, mais n’a rien résolu. La rentrée est difficile, il y a trop de corvées, trop de rendez-vous médicaux, pas assez de vert et de nature, où caser le plaisir et la joie de vivre dans ce quotidien étriqué?
Je vais garder le petit à partir de demain jusqu’à fin août. Sans aucun doute, cela va m’occuper et me changer les idées. Il est gai et plein de vie. Pour de la rééducation, ce sera de la rééducation. Mi septembre, les activités vont reprendre, et incessamment sous peu, je vais retrouver les graines. Et nous allons rire et papoter.
Hier, c’était l’anniversaire de ma petite, 7 ans, déjà! Avec sa Maman, elle est encore à la campagne. Elle nous appelé sur whatsapp au moment d’ouvrir les paquets que j’avais laissé sur la table du salon, juste un accompte en attendant que nous fêtions son anniversaire tous ensemble. Toutes les deux sont rentrées d’Espagne hier soir. Elles étaient dans les Asturies dans le nord de l’Espagne, sur les traces des ours. Elles ont croisé le Camino del Norte, ce chemin de Compostelle qui part d’Hendaye que j’ai fait en septembre et octobre 2018. La petite a dit qu’elle voulait faire le chemin avec sa Mamie, quand elle serait plus grande bien sûr. C’est un objectif!
Cet après-midi, j’ai rendez-vous chez le rhumatologue avenue de Wagram. Après mon rendez-vous, je remonte en marchant jusqu’au Parc Monceau en passant près de nos anciens locaux professionnels. Tout près flotte un drapeau russe. Au parc, je me pose. J’oublie les corvées et ma to do list. J’observe les arbres qui sont gigantesques. Ce temps de nature, même s’il est citadin, me fait du bien.
La voix de Lilie
Depuis plusieurs années la rentrée est de plus en plus difficile. S’enfermer après des semaines en extérieur devient insurmontable. Quitter le soleil, la nature pour la grisaille et le bureau. Cette année pourtant, après cette grande grande pause, avec le temps d’été qui est toujours là, avec le télétravail qui me permet de rester chez moi, je ressens moins cette impression de trou noir sans fond.
Pourtant à peine arrivés les contraintes restées à la maison réapparaîssent. L’administratif, le ménage, les courses, les enfants, les parents, le travail. Et surtout, le chat.
Le chat ne mange plus, ne boit plus, ne bouge plus. L’été, la chaleur, le manque de ses maîtres ont eu raison d’elle. Je m’en veux terriblement d’être partie si longtemps. Je sais qu’elle n’a pas été correctement soignée. Elle est âgée, jamais je n’aurais dû rester si longtemps loin d’elle.
J’éprouve une curieuse sensation à rentrer chez moi après un mois et demi d’absence. Je suis partie en marchant avec une béquille. Je rentre en marchant sans béquille. Cet été, je n’ai rien fait ou si peu, j’ai bu, mangé, dormi, glandé. Le résultat ne s’est pas fait attendre: Je me sens mieux, moins fatiguée, moins déprimée aussi mais j’ai grossi. A présent, je dois reprendre une activité plus conséquente afin de retrouver la ligne.
J’ai quitté mon chez moi pour revenir chez moi. Suis-je la même ici et là-bas, pas sûr? Dichotomie de ma personne, que dit-elle de moi?
Le voyage de retour a été long: travaux, bouchons, accident. Et une fois dans Paris, il n’y avait plus personne. Je retrouve un appartement propre. Les plantes ont soif. La télévision ne veut pas marcher. Ici comme là bas, la technologie est toujours le maillon faible. Il y a toujours un dysfonctionnement en cours ou à venir.
j’ai envie, besoin de retrouver les copines aussi et mes enfants, et les petits.
La voix de Lilie
C’est le retour pour moi aussi. Hier soir, vide frigo en famille jusque tard dans la nuit. La piscine se vide, mon moral avec. Ici c’est soleil, calme, facilité. Là bas, c’est bruit, télé, embouteillages, travail. Je n’ai pas envie.
Je range la cuisine d’été et rentre tout le mobilier extérieur. Puis pièce par pièce, je ferme la maison. Déjà elle me manque. Je ne sais pas ce que je ferai dans le futur ni surtout où je vivrai, la seule chose que je vois, c’est que je suis mieux ici. Et pourtant je ne voudrais pas y vivre à l’année. Trop peu de commodités, de sorties, une ville un peu trop déserte et sans vrai cachet. Chercher, Trouver, peut-être, l’endroit.
Pas d’embouteillage pour nous, retour facile en train. Que vais je trouver en arrivant ? Des plantes mortes, des fruits pourris au sol… On ne peut pas tout avoir !
Un mois et demi en vacances, c’est la première fois depuis des lustres que ça m’arrive. Et certainement pas la dernière car les vacances éternelles se profilent à l’horizon. Et puis j’ai fait beaucoup de choses, trié, vendu, donné, pris des contacts. Alors, garder le moral le plus longtemps possible et se donner de nouveaux projets.
Il flotte comme une odeur de fin de vacances, de fin d’été. Les graines sont parties, la température a baissé, le vent s’est levé. Ma todo-list se remplit de choses de l’après, je regarde la météo de ma ville pour me préparer en douceur.Heureusement elle annonce du beau temps. Prevois de charger le téléphone du bureau pour lire mes mails dans le train. Bientôt nous viderons la piscine et nous fermerons la maison pour un grand sommeil d’une année. L’an dernier, nous ne l’avons habité que 15 jours en octobre, et pas sûr que que nous le fassions cette année.
L’heure du bilan. L’objectif de vendre les voitures est à moitié atteint. Il en reste une. J’ai rencontré beaucoup de monde autour de ces voitures, et finalement vendu des pièces anciennes par ci par là. Pour les meubles et objets de brocante, aucun amateur. Pas plus pour les capsules de champagne ou les paris match. J’ai vendu des objets que je n’aurai jamais imaginer vendre et pas vendu ceux qui me semblaient plus évidents. Mystère.
Pendant ce mois, j’ai pu m’imprégner de tout ce qui se trouve dans la maison, je commence à y voir plus clair. Mais s’occuper vraiment de vendre demanderait une présence constante. Un mois c’est trop peu pour prendre des contacts et faire aboutir les projets.
Il a fait si chaud que les randonnées et le sport ont été abandonnés. La famille, puis les Graines ont égayé nos journées et nos soirées, même pas eu le temps ni l’envie de partir un jour ou deux au bord de la mer. Tant de choses prévues pour si peu de faites ! Et pourtant je n’ai pas arrêté. Je n’ai pas beaucoup dormi non plus, j’essaie de me rattraper ces dernières nuits.
Alors comme toi Graine, il me reste un grand week-end pour fermer la parenthèse de l’été, la parenthèse de liberté et ouvrir celle de la rentrée.
Ce sera ma dernière rentrée.
Mais avant de plonger totalement dans l’automne et le travail, il me reste une dernière petite semaine de voyage. Voyage à Minorque où je pourrais voir la mer que je n’ai pas eu le temps de voir cet été.
Je n’ai pas vu le temps passer.
Je suis heureuse de bientôt retrouver mon chat. Elle m’a manqué. Ma maison, non….
La voix de Graine
Dernière journée de vacances, c’est le moment de ranger et de faire les préparatifs de départ.
Ce matin, c’est encore la grasse matinée. Nous nous sommes couchés tard hier soir. Nous petit-déjeunons dehors en entendant les enfants de la maison mitoyenne jouer et discuter. Pour moi, c’est la qualités d’une maison de vacances: on a la place de se poser, de manger dehors, mais les voisins ne sont pas bien loin, on les entend vivre de l’autre côté du mur. Ma voisine de gauche passe une tête en nous proposant d’aller marcher. Mon mari veut en être aussi, et finalement, nous partons à 4. Derrière la maison, nous passons par dessus la rivière qui est à sec, longeant le champ de soja – nous avons vérifié ce que c’était la dernière fois avec le téléphone. Le pigeonnier dans le haut du champ a été retapé. Il a perdu son aspect d’origine, c’est dommage, mais certainement gagné en solidité. Nous rejoignons le chemin du train, et nous en écartons en prenant un chemin à droite où a été installé une corde. Avec ma copine, nous sommes des exploratrices, curieuses de voir les maisons et les coins que nous ne connaissons pas.
Nous nous aventurons derrière une maison en suivant une route qui se transforme en chemin. Nous découvrons en contrebas un jardin et son propriétaire. La discussion s’engage. Le monsieur est très sympathique. Mon voisin et lui se découvrent de la même famille et du même lieu d’origne. A partir de son nom de famille, nous passons de l’arbre généalogique aux guerres de religion. C’est un monsieur cultivé et intéressant. Il nous indique les chemins pour revenir à notre hameau ou continuer notre route. Et bien sûr, nous continuons notre esploration malgré les fils électriques et les clôtures. Les hommes râlent, nous tenons bon.
Après avoir traversé la route, nous traversons les champs pour retrouver notre fameuse voie verte. Mes jambes ont suffisamment marché.Il est temps de rentrer. Sur la pièce d’eau derrière chez nous, le niveau d’eau est très bas. Les hérons et les aigrettes viennent se désalterer. Nous aperevons un poisson mort. L’eau manque d’oxygène.
Au retour dans le hameau, nous bavardons avec les voisins tandis que mon mari va chercher le pain. Je suis fatiguée. J’ai besoin de me poser. Hier j’ai couru et fait du vélo, et aujourd’hui c’est la marche. J’ai besoin d’une sieste.
La météo annonçe une journée de pluie. Pourtant le matin, un timide soleil perce dans le ciel. Il faut profiter de ces moments là, des moments inespérés, pour monter voir la ville d’en haut, pour pendre l’air plus frais de cette matinée. Pour notre derniere soirée ensemble, nous ferons le plat emblématique de la provence l’été: la soupe au pistou. Cela occupera cette journée pluvieuse.
Pour le dessert, ce sera une mousse au chocolat. Sans batteur électrique, toutes les graines se relaient pour monter les blancs en neige. Partie de rires, construction d’un nouveau souvenir.
En début d’après-midi, l’orage gronde, puis des trombes d’eau descendent du ciel. La terrasse gondolée de toute part se remplit de flaques immenses, le vent se lève, la pluie cingle les vitres. Il fait sombre en plein après-midi. J’imagine la maison en automne, inhabitée et subissant les assauts du ciel. Sans défense. Solitaire. En ce moment j’ai tendance à personnifier les objets; la maison, les voitures… C’est mon côté nostalgique qui ressort.
Nous cuisinons à 2 pendant que les autres se reposent. Puis place à la danse. Répétition entre 2 averses. Et générale le soir. Chapeau, musique, rires.
Une graine prépare le coktail du soir, limoncello, prosecco, eau pétillante. Cette semaine a été quelques peu alcoolisée.. Déjà notre dernière soirée.
Elles étaient arrivées une par une, elles repartent toutes dans la même journée. Voilà, c’est fini, comme dit la chanson. Ces bons moments resteront gravées dans nos mémoires.
Avant leur départ, nous ressortons les vieilles voitures du garage. La trèfle part elle aussi aujourd’hui. Son nouveau propriétaire vient la chercher en début d’après-midi. Graine reporter prend des photos et assiste au départ avec moi. Un moment émouvant, tant de souvenirs autour de cette voiture. Mon père récupérant des pièces ça et là, la reconstruction de cette voiture petit à petit. Moi la conduisant sous ses directives et sa surveillance, attention, précieuse. Mon premier mariage dans cette voiture. Son bébé. La voir partir, ce fut un peu comme s’il partait une deuxième fois. Larmes.
Toutes les graines sont maintenant parties, nous rangeons la deuxième voiture dans le garage. La voilà bien seule à présent, sans sa compagne de toujours. Non véritablement, il faut que j’arrête de personnifier les voitures et la maison…… Ou est-ce moi qui me trouve bien seule dans cette maison qui abritait toute la famille et toute mon enfance ?
La voix de Graine
On dit que partir, c’est mourir un peu. Voir les autres partir, ou les objets qui ont appartenu à ceux qu’on aime et qui sont partis, c’est revivre leur départ. Comme pour toi, en prenant de l’âge, j’appréhende ces moments de départ. Je prends conscience de l’éphémère. Les personnes, les choses, sont, nous nous attachons, et soudain, elles ne sont plus et nous devons nous adapter à ce nouvel état du monde, même si nous n’en avons pas envie. Se réadapter, se réinventer, construire à nouveau des liens, se remettre en marche en s’appuyant sur ce passé qui nous nourrit, même s’il fait mal parfois. La vie nous réserve encore de bons moments si nous savons les trouver et les accueillir.
Ici aussi, la pluie est venue, ce matin seulement, pas sous la forme d’un gros orage, mais sous la forme d’une bruine fine. Ce n’est pas ce qui tombe qui va réalimenter la nappe phréatique. J’hésite à rentrer ma lessive d’hier qui a presque séché pendant la nuit. Finalement, je la laisse et étend à nouveau une nouvelle lessive. La pluie ne semble pas vouloir durer, mais le ciel persiste à rester gris. Je ne fais pas la cuisine, nous navigons d’invitation en invitation. Je me laisse porter. Hier, après avoir ramené mon frère dans son centre, nous déjeunons chez ma soeur, nous passons dans le vignoble pour acheter du vin, allons visiter le centre de céramique de Giroussens puis allons dîner chez ma copine.
Ce matin, Monsieur part faire les courses pendant que je traîne. Je dors beaucoup. Je me lève tard. L’heure du déjeuner arrive bien vite, je n’ai pas le temps d’avoir faim. Le repos de ces derniers jours m’a fait du bien. Je me sens moins fatiguée. J’aimerais essayer de courir avant de repartir. Je ne sais pas si je vais y arriver. Avant notre retour à Paris, il nous reste un grand week-end…
Une par une les graines sont arrivées. Nous voici au complet. Il ne manque que toi Graine, et tu es là par ce blog et par la pensée.
C’est curieux pour moi de voir se rejoindre mes deux mondes. Celui de l’enfance que j’ai vécu ici et celui de l’adulte que j’ai construit avec vous toutes.
C’est l’occasion de faire découvrir quelques uns de mes endroits préférés, un florilège des paysages, senteurs, plats que l’on trouve ici. L’occasion aussi pour moi de les revisiter car je n’y viens pas chaque année.
Le mont Ventoux pour sa fraîcheur en ces temps de canicule et sa vue à 360. Sainte Cécile, Cairannes, Rasteau, Séguret, Gigondas, Baumes de venise pour leurs vins et pour la beauté de ces villages.
Suze la rousse et son château, Vaison la romaine: sa ville médiévale et ses vestiges romains, Grignan: son château, la marquise de Sévigné, son marché.
Cornillon et son point de vue, Goudargues et ses canaux.
Aigueze et sa vue sur l’Ardèche.
4 départements, 3 régions dans un même périmètre.
Avec bien sûr, des temps de baignades, de rires, de repas préparés et commun et qui s’étirent en longueur. De la cuisine provençale pour rester dans le thème.
Je suis tellement heureuse quand nous sommes ensemble. Chacune son rythme, chacune son style, toujours proches.
Tes photos de Sète et ses environs sont très belles, Graine. Pleines de couleurs. Comme toi, je ne suis pas prête pour changer de région. Pourtant moi aussi je cerne ce que je voudrais. Une maison contemporaine, avec piscine, vue dégagée, aux abords d’une petite ville dynamique et ensoleillée la plupart du temps. Loin de toi ? De vous ? Rien que l’idée me chagrine… Loin de ma fille ? Pas possible…
Impasse….
La voix de Graine
Entendre ta voix, Lilie, et celle des graines par le fil de ce blog est important pour moi. De ma campagne, je vous entends papoter en faisant la cuisine, en arpentant les villages, en vous prélassant au bord de la piscine.
La canicule est terminée. Il fait moins chaud. Hier nous avons eu un orage et un peu de pluie, 1 ou 2 mm dans le pluviomètre. Les plantes et la végétation n’ont guère pu en profiter. Dans l’après-midi, pendant que j’étais dehors pour mettre à l’abri du bois, une violente rafale de vent s’est engouffrée par une fenêtre entr’ouverte et a renversé un vase. Le vase s’est cassé.
Ces derniers jours, je me pose car l’escapade du côté de Sète et la canicule m’ont épuisée. Je reprends mes séances de vélo d’appartement avec un peu de gym au préable et ça suffit à occuper mes journées. J’envoie Monsieur courir ou chercher des cailloux et je reste à la maison à attendre que le temps passe. Je n’ai pas guère d’énergie pour me mettre à quoi que ce soit, si n’est l’arrachage de quelques mauvaises herbes, le balayage des feuilles sèches, la taille des feuilles et des arbustes. J’aime m’occuper dehors.
Nous avons enfin sorti notre table du jardin et nous petit déjeunons dehors. Les soirées sont festives. Au restaurant du village ou à la maison, nous voyons des amis, nous papotons, en grignotant, en mangeant, en buvant et au final, nous nous couchons tard.
Ce matin, je suis allée chercher mon frère. Je vais le garder ce soir et je le ramènerais demain. Je suis contente de le prendre. Je ne sais pas quand est-ce que je vais revenir et je profite que nous soyons tous les deux avec mon mari sans programme bien défini. Mon frère est content d’être là, avec moi, dans la maison qu’il connaît bien à présent.
Profite bien des copines, Lilie. Je suis contente que vous soyez ensemble. Laissons faire les choses. Profitons du présent, c’est déjà beaucoup. Pour demain, nous verrons plus tard.
Longtemps j’ai cru que cette phrase voulait dire, ensemble et rien d’autre. C’est tout, dans le sens j’ai mangé de la soupe, c’est tout. Aujourd’hui je comprends qu’ensemble c’est tout, dans le sens c’est la totalité, la seule chose qui compte. Être ensemble, partager. Voilà ce dont on a besoin pour vivre.
Les graines commencent à arriver, une par une, elles vont remplir mon panier de bonheur. Pendant la semaine qui vient, je vais leur faire connaître quelques uns des jolis endroits de ma région.
La canicule envoie son dernier assaut le jour, la lune pleine s’occupe d’éclairer les nuits. Et occasionnellement aussi de m’empêcher de dormir ! Je la regarde passer devant ma fenêtre, le ciel est blanc, on y voit comme en plein jour, ou presque. J’attends des heures que le sommeil vienne. Cette nuit encore, je dormirai 4 heures. Qu’à cela ne tienne, je ferai mieux la nuit prochaine.
Pour contrer la chaleur, rien de tel que l’altitude. Ici, le point culminant c’est le mont Ventoux et ses 1900 mètres, ou presque. 10 degrés de moins et nous sommes toujours en tee-shirt. Monter le Ventoux est un graal pour les cyclistes. Ils sont nombreux, malgré la chaleur, à pédaler dans la pente pour atteindre le sommet. Certains en famille, madame et les enfants en voiture les attendant dans un virage, soutenant leur champion. Du coup, pour les voitures, c’est gym cana entre les vélos.
D’en haut la vue est saisissante. 360 degrés. Le sol fait de cailloux très blancs, lui donne d’en bas un air de neiges eternelles et d’en haut un air de paysage lunaire. Il fait très bon, on respire un peu.
La redescente nous rappelle vite que miss canicule étend toujours sa chape de plomb. Vite vite rentrer se baigner et passer au farniente des après-midi d’été, on ressortira le soir.
D’ailleurs le soir, pour la première fois (et certainement la dernière fois) la chaleur ne tombe pas. Il fait une chaleur terrible, on transpire à grosses gouttes et on avale verre d’eau sur verre d’eau.
Ce matin, plus de verres d’eau. On fait la route des vins ! L’occasion de visiter de jolis villages, d’apercevoir les dentelles de Montmirail et de déjeuner sur une terrasse à l’ombre d’un grand platane.
En fin d’après-midi, une pluie tropicale s’abat sur nous. S’en est fini de la chaleur. Dès demain les températures vont baisser. Ce sera mieux pour tout le monde, mais le temps sera maussade juste le temps du passage des Graines… C’était couru. Chaque année au 15 août le temps se dégrade pour mieux repartir ensuite. Bah, on trouvera des choses à faire, ce n’est pas une petite ou grosse pluie qui va arrêter les Graines ! Ensemble c’est tout, mon bonheur.
La voix de Graine
Ensemble, c’est tout, profite de ce moment plein, Lilie, qui permet de recharger les batteries et le moral. Je ne suis pas avec vous physiquement, mais je suis heureuse de vous savoir ensemble comme si je ressentais d’ici la lumière et la chaleur d’être ensemble qui émane de vous.
Question chaleur, nous sommes servis aussi. Quand nous sommes rentrés hier soir vers 19 h, il faisait encore 35 ° avec un ciel de plomb tout gris. Nous avons bien fait de partir à la mer. Même s’il faisait chaud, il faisait moins chaud et il y avait de l’air. En 2 jours, nous avons tenté de nous faire une idée sur l’immobilier dans l’hérault. Très cher ou pas sexy à proximité de la mer, plus zen en prenant de la distance, mais toujours cher, il y a beaucoup plus de demandes que d’offres. Nous flashons sur une maison vendredi. Elle est dans l’arrière pays, du côté de Pèzenas. Elle est un peu chère, mais …Nous repassons hier dans l’après-midi en remontant chez nous pour voir l’environnement que nous nous n’avons pas eu le temps de voir la veille. La villa est certes magnifique, piscine, pas de vis à vis, conception contemporaine, bien entretenue, rien à faire, proche des vignes mais…le village à côté est laid et désert, traversé par la N9, et on ne peut même pas y acheter son pain. Pour moi, pour nous, c’est rédibitoire. Nous avons besoin d’avoir un lieu de vie agréable à côté. Les provinciaux ne vivent pas tout à fait comme nous, ça ne les gêne pas de prendre leur voiture, la marche à pied ou le vélo, ils ne pratiquent guère. Nous sommes déçus. Je suis rassurée aussi. Je ne me sentais pas encore capable de prendre une décision. J’ai besoin que ça mûrisse encore. Cependant petit à petit, nous cernons mieux ce dont nous avons envie.
Malgré le temps conséquent passé à circuler et à visiter, nous profitons de notre escapade pour découvrir des endroits que nous ne connaissions pas, nous nous baignions au Grau d’agde, à Agde, à Mèze sur l’étang de Thau , nous goûtons les spécialités du coin: la tielle à Sète, la seiche à la plancha, les huîtres de Bouzigues, crues et gratinées. Bref, ce sont des vacances au milieu des vacances. J’en fais plus que d’habitude et ma jambe me le rappelle, mais comment faire autrement?
Au retour chez nous, nous fonçons à la douche. Nous avons rendez-vous pour dîner avec des amis d’enfance de mon mari. Cela fait 50 ans qu’il ne les a pas vus. Ils habitent à 20 km de chez nous. Mon mari jouait aux boules avec eux à Pointe Noire en Afrique quand il avait 13 ans. Je suis étrangère à leur passé. Je les écoute partager leurs souvenirs. Les cheveux sont blancs. Le temps a passé. En bruit de fond, j’entends le karaoké et les chanteurs qui s’y essaient avec plus ou moins de succès.
C’est difficile de lâcher ce blog comme si ce fil d’écriture me maintenait en lien avec la vie, avec les graines, avec demain.
Réapprendre à bouger n’est pas si facile. 1/2 h de vélo d’appartement lundi soir et à nouveau la jambe me signifie sa réticence. J’ai repris rendez-vous chez le kiné cet après-midi. Je fais du tapis de marche ou de course. Je pousse la vitesse jusqu’à 6 km à l’heure. Ce n’est pas fluide, ça passe, mais il ne faudrait pas insister plus. Je ne peux pas encore dire que je suis en mesure de reprendre une activité normale.
Ce mardi, c’est la pause: lessive, ciment sur ma mosaïque, kiné, ménage. C’est la dernière fois que « l’homme de ménage » vient. Pour que la prestation de ménage perdure, il faudrait que je vois le médecin. Je suis en vacances, je n’ai aucune envie de voir le médecin. Alors, tant pis, soit la maison restera sale, soit je ferais le ménage avec Monsieur. Il fait très chaud. En début de soirée, j’accepte de bouger pour aller prendre une bière au village. Ce n’est pas possible, nous rentrons à la maison pour boire notre bière. Les bistrots sont soit blindés, soit fermés. Clairement, ça ne me gêne pas, j’ai besoin de calme, j’ai besoin de me poser et de me coucher tôt. La voisine nous a fait coucher tard la veille. Elle avait besoin de parler. Elle s’inquiète pour son mari.
Ce mercredi, nous partons à la mer en passant par Pézenas. Nous passons par des routes que nous ne connaissons pas, nous traversons des vignobles, dont celui de Faugère. Pique-nique, visite de la ville, visite d’une maison, le temps passe vite. A Pézenas, il y a le musée des portes, que nous ne visitons pas, mais je photographie des portes. Curieusement, il fait moins chaud ici que dans le Tarn et il y a de l’air, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous arrivons à Sète avec une 1/2 h de retard. Comme d’habitude, nous avons voulu trop en faire.
Je suis passée plusieurs fois à Sète, sans jamais m’y arrêter vraiment, toujours de passage. Et de ce fait, je ne connais pas Sète. Nous avons réservé un appartement pas loin du centre. Aurons-nous le temps de visiter? Ce n’est pas si sûr car notre programme est chargé. Ce soir, nous avons rendez-vous dans un restaurant à Palavas avec une amie d’enfance de Jean-Marc, nous avons juste le temps de prendre une douche avant de repartir. Sa copine a perdu 70 kg depuis 5 ans. Elle a perdu plus de kilos que son poids d’aujourd’hui. Depuis 2 ans, son poids s’est stabilisé, elle enchaîne opération sur opération pour retendre la peau. Perdre 70 kg n’est pas anodin. Opération des bras, des jambes, du dos, du ventre, des seins…Elle est courageuse et volontaire. Elle a été obèse de l’âge de 9 ans jusquà 55 ans. Fille unique, ses parents ne l’ont guère aidée. Elle a dû attendre que sa mère décède pour s’occuper d’elle, enfin. Quand je dis que son poids est stabilisé, cela veut dire qu’elle surveille, à vie, son alimentation. Elle utilise la méthode Weight watchers. Je suis admirative. Je ne suis pas sûre que j’aurais eu son courage.
Sète est quasiment une île. Le Sétois n’aime guère les étrangers, ni les parisiens, comme les Corses. Je suis pas sûre d’avoir envie de m’installer ici même si c’est un endroit bien agréable. Nous sommes venus pour visiter, nous allons visiter. De là à acheter, il ne faut pas s’emballer.
Profite bien des graines, Lilie.
La voix de Lilie
Cet été est difficile pour toi Graine. Le physique ne suit pas, le moral descend. Pourtant nous devrons tôt ou tard accepter de nouvelles limites…. Ton amie est volontaire, obstinée, courageuse. Elle arrive à son objectif, elle peut en être très fière. Toi aussi tu as ces qualités, elles t’aident à toujours aller de l’avant. Ecoute ton corps et accepte cette limite, lache prise comme ils disent, alors peut-être doucement ta jambe retrouvera sa mobilité. Laisse faire le temps. M Lilie a mis un an quand d’autres mettaient 3 mois, c’est mauvais pour le moral mais chacun sa constitution et ses objectifs. Il y a tant de personnes qui ont des maladies bien plus graves, bien plus douloureuses.
Nous lacherons ce blog lorsque ce voyage immobile touchera à sa fin, et qu’un autre se dessinera. Cela prendra le temps qu’il faudra.
Moi j’aime beaucoup Sète, une graine aussi adore s’y promener. Je n’ai pas ressenti ce rejet des étrangers. Certainement parce que je n’y suis jamais allée en période estivale, quand leur ville est envahie de touristes. Nous aussi nous regardons les maisons par ici et il y en a de très belles. Mais serais je prête à vivre dans cette région tout le temps ? Paris me manquera sûrement un peu, et toutes les graines beaucoup trop. Je n’ai pas comme vous d’autres amitiés, ou copinage, sans vous il me semble que je serai si seule….
L’objectif principal de ce mois dans le midi est de vendre les 2 voitures anciennes de mon père. Annonces sur des sites spécialisés, bouche à oreilles, se rendre dans un club d’anciennes, nous avons tout essayé. Enfin, nous avons des visites prévues. Il nous faut maintenant débacher les vieilles voitures et les sortir de leur garage. Un dans la voiture, 2 qui poussent, avec d’infimes précautions, une par une nous arrivons à les emmener à l’extérieur. L’occasion de faire de nouvelles photos pour d’autres annonces.
Après un petit coup de nettoyage, les voilà toutes clinquantes pour les visites. Tant de souvenirs remontent. Mon père était si fier d’avoir pu les remonter, les faire rouler jusqu’encore ces dernieres années. Elles ont presque 100 ans ces vieilles dames.
Une personne est venue de l’autre bout de la France pour en voir une et finalement décide de la prendre. Nous poussons un ouf de soulagement. Il reviendra la chercher la semaine prochaine.
Une autre personne est intéressée par la deuxième, mais nous ne sommes pas d’accord sur le prix. Il rappellera (peut-être) à moins que ce soit nous d’ici quelques jours car il faut absolument la vendre avant qu’elle s’abime et pour pouvoir avoir le champ libre pour vendre la maison.
Une graine est arrivée aujourd’hui. Les vacances vont pouvoir recommencer. Une semaine ensemble, à 2 puis 3 puis 4 graines, quel bonheur. Bien sûr tu vas nous manquer Graine, mais on va vite remettre un autre projet sur pied.
Après 2 jours de randonnée, je reprends confiance. Le 1er soir et la 1ère nuit, j’avais mal partout. Hier soir, pas de douleur et j’ai passé une bonne nuit, malgré la chaleur. Je parle de randonnée. Il s’agit plutôt de balades qui ne dépassent pas 7 ou 8 km dans la journée.
Hier, au programme, c’était à nouveau le Pic de Nore, le sommet de la montagne noire et ensuite baignade au lac des Pradelles en dessous du Pic de Nore. Pique-nique, tour du lac, baignade, sentier des glacières, la journée a été active et s’est passée au frais. Dans les montagnes, pas de canicule, il fait au moins 7° de moins que chez moi dans la plaine. Sur le chemin de retour, nous faisons un détour pour aller voir une cascade, la cascade de Cubservies qui se trouve dans le village homonyme. Pour y accéder, nous serpentons sur une petite route et découvrons un village accroché à flanc de rocher. Un minuscule village avec des rues qui ne font pas plus d’1 m 50 de large, des escaliers, une école, une petite église. Le village est habité, en partie à l’année semble-t’il. Les maisons volets fermées ont été réhabilitées. C’est très sympa, mais loin de tout. Et l’hiver, cela doit être triste, froid, glacial et inaccessible
Aujourd’hui, c’est stage de mosaïque au village: 6 heures passées à tailler et à coller des tesselles – petits morceaux de carreaux de faïence. Demain, je mettrais le ciment colle. Ce matin, je travaille avec à mes côtés une famille, la maman, la mamie et les 2 enfants fille et garçon. L’après midi, je travaille à côté d’une vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer. L’animatrice du stage la traite comme les enfants. Elle l’aide dans sa composition, taille les tesselles.La vieille dame vit seule. Elle n’a pas d’enfants. Deux dames se succèdent pour l’assister à son domicile. Durant l’après-midi, elle fait 2 ou 3 aller-retours à son domicile oubliant en chemin ce pour quoi elle s’est déplacée. Elle reconnaît un monsieur qui passe mais ne sait plus qui il est. C’est une dame mince et qui a de l’allure. Tout le monde la connaît dans le village. Elle participe toutes les semaines au stage de mosaïque, quand il a lieu. Et elle apprécie.
En fin d’après-midi, j’ai une séance de kiné. La kiné me dit que je n ai plus besoin de séance de rééducation. Je n’en suis pas aussi sûre. Je suis loin d’être capable de faire tout ce que je faisais avant. Mon kiné parisien m’a bien recommandé de ne pas arrêter trop tôt. Je ne sais que penser. Je négocie une séance pour essayer le tapis de course.
Ce soir, je reprends mes séances de vélo d’appartement que j’ai arrêté depuis quelques jours. C’est important pour moi de reprendre une acivité physique normale.
La voix de Lilie
Ça y est, tu tiens le bon bout. Un cap est en train de se franchir. Souvent on retrouve ses phases où on a l’impression de stagner, voire de régresser et d’un coup un grand pas en avant se déclenche. Comme les petits en pic de croissance. Tu pourras refaire comme avant, peut-être avec une petite concession pour la forme !
Ici, ou plutôt dans le village d’à côté, c’est la fête du rosé. Le concept est sympa, la rue principale est réquisitionnée. A l’entrée, on achète son verre pour une somme modique, puis on peut déguster tous les vins que l’on veut gratuitement. Rouge, blanc et surtout rosé, roi de la soirée. Entre les stands de dégustation de vin, des stands permettent d’acheter des assiettes de charcuterie locale ou de fromages, des boissons ou des glaces pour les enfants, des frittes ou des croque monsieur. Quelques manèges pour amuser les plus petits. Sur la place du village, une estrade est installée pour bénir le rosé de l’année, élire une miss rosé (que dire…) et finir la soirée en musique. Voilà pour le concept. Dans la réalité il y a tellement de monde qu’il est quasi impossible de s’acheter de quoi manger, impossible aussi de s’assoir quelque part, à peine possible de circuler dans la rue. Après une heure sur place, et quelques dégustations tout de même, nous préférons rentrer et aller manger ailleurs. Le monde me fait peur, le bruit, l’agitation m’indisposent. À partir du moment où l’on ne peut être confortable, je fuis.
Pour la randonnée du matin, nous allons découvrir un site tout proche que je n’ai pourtant jamais vu et dont je n’avais jamais entendu parler. Il se nomme l’ile vieille. C’est un ensemble de 2 lacs qui se sont formés dans un coude du Rhône lorsque le canal de Donzère-Mondragon rejoint le Rhône. Un sentier permet de faire le tour et même de passer entre les 2 lacs. Le matin, la chaleur est supportable pour marcher et une grande partie du parcours est ombragée. A certain moment l’endroit ressemble même aux bords de marne, chemin ombragé, eaux vert foncées.
En fin de journée nous partons pour Nyons, célèbre pour ses olives….
Comme l’an dernier, je regarde la lune, presque pleine ce soir, passer devant ma fenêtre et éclairer le ciel de son halo.
Acte 4. Un vétérinaire de Nyons plus humain que l’autre a reçu la brebis malade. Il est écœuré du comportement des autres vétérinaires qui n’ont même pas proposé une ordonnance d’antibiotique ou d’antiseptique. Hélas, la plaie est trop importante, possible qu’elle ne puisse plus s’alimenter. Il ne peut rien faire d’autre que d’abréger ses souffrances en la piquant. Il ne veut même pas être payé car il n’a pas pu soigner.
Fin de l’histoire.
Épilogue. Je n’arrive pas à m’en remettre. Je ne sais pas pourquoi. Cet être qui vivait au calme, sans stress, qui exceptionnellement n’était pas voué à la boucherie, qui avait la vie devant elle, paf le destin la frappe. Bref, je dois vraiment avoir un problème..je me créé mon désespoir de toute pièce .. C’est crétin de penser à ça. Vraiment quelle débile. Estime toi heureuse de ton sort et passe à autre chose.
Autre chose c’est ce soir, le corso de lavande à Valréas. Un monde fou. Attablés tout le long du parcours à manger des tacos, pizza ou hamburger, frittes. Heureusement nous avions trouvé un bar à vin à l’écart pour diner ! Dans l’enfilade, le long de la rue, une fête forraine. Churros, gauffres, barbapapa, et toujours frittes. Nous remontons le tout dans un sens puis dans l’autre pour trouver un endroit sympathique pour regarder le défilé des chars.
Au départ, un tracteur pulvérise en musique une brume de lavande. Outre que ça raffraichit, il fait encore plus de 30 degrés, ça embaume l’atmosphère. Ensuite, chaque char étant tiré par un tracteur, l’odeur de l’essence remplacera rapidement celle de la lavande ! Le corso déroule une dizaine de chars sur le thème des comedies musicales, entrecoupé de fanfares, de danseurs, de majorettes. Cats, le roi lion, le petit prince, la belle et la bête, Mary poppins, Saturday night fever, dracula, tous magnifiquement décorés de fleurs en papier de toutes les couleurs. Le défilé se termine par la reine du corso 2022, Miss corso autrement dit ! Une belle ambiance de carnaval.
Voilà comme tu dis Graine, de quoi occuper son esprit et son temps. Ne pas penser.
Parmi les bénévoles qui s’affairent à cadencer les départs des chars, une dame dynamique de 81 ans. Elle ne les fait pas, loin de là. Habillée d’un tee shirt de l’équipe organisatrice et d’un leggings, plaisantant avec les autres, elle n’y pense pas (sauf qu’elle en parle un peu quand même !). Voilà la seule porte de sortie: continuer à faire partie de la vie, tant qu’on le peut physiquement.
Ce mauvais temps va passer, comme les autres. Il est plus long, mais il passera. Et sinon, il faudra s’adapter. Comme chaque fois… Moins ça, moins ça, moins ça…On avance, comme disait mon père, sur une pente savonneuse !
La voix de Graine
Ton corso de lavande est magnifique, Lilie, ç’est une idée à retenir pour des prochains étés, de prochaines vacances dans le sud….
Pour ta petite brebis, en relisant ton blog il y a deux jours, son arrêt de mort était déjà signé, vous avez tout essayé mais la laisser souffrir parce que ne pouvant pas s’alimenter n’était pas la bonne solution. La petite brebis est au paradis des brebis. A l’exception de cet épisode malheureux et douloureux, ta petite brebis a eu une courte mais belle vie de brebis choyée et gâtée. D’autres connaissent la même fin, en pire sans doute si on en croit les reportages sur les abattoirs avec une vie bien plus rude. Je comprends que tu en sois toute retournée. Je pense qu’il en est de même pour ta cousine. Ta brebis a bien vécu de son vivant et maintenant, elle n’est plus là, ni pour vivre, ni pour souffrir. Point final. Pour être heureuses, vivons au présent, Lilie! Suivre le mouvement, en espérant se laisser entraîner par la vie, et par les projets des autres, en attendant que nos propres projets émergent. Pour l’instant, comme moi, tu as un coup de mou.
Je pense qu’il faut savoir accepter nos coups de mous. De toute manière, nous n’avons pas le choix. Très bientôt, les graines vont te remettre en selle!
L’été chaud continue sa route. Ici, depuis vendredi, c’est la fête de l’ail. Nous y allons bien sûr. Le midi, il y a moins de monde que d’habitude, sans doute à cause de la chaleur. Nous mangeons notre soupe à l’ail offerte par le Comité des fêtes. Le kir est offert aussi. Nous allons glaner ça et là dans les stands de quoi compléter notre repas. Mon mari opte pour les escargots et moi pour la truffade avec salade. Comme chez toi, Lilie, beaucoup de frites et/ou de pommes de terre sous toutes les formes. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une nourriture équilibrée. Sans que nous l’attendions vraiment, ma copine nous rejoint et passons la journée ensemble, à l’ombre bien sûr, en recherchant sur les sites des maisons dans le sud…
J’ai envie de bouger tout de même. Cela fait deux jours que je ne fais plus ren, ni vélo d’appartement, ni marche, pour reposer mes jambes. J’en ai ras le bol. Le samedi, nous allons marcher dans la montagne noire le long de la rigole de la montagne qui alimente le canal du midi. C’est fascinant cette histoire du canal du midi avec ses lacs et ses rigoles pour l’alimenter. C’est Riquet qui en a eu l’iniative. Il fait frais et les chemins sont très faciles. Après le pique-nique, je fais mes 8 km le long de la rigole. Je suis satisfaite. Le soir, les jambes font mal et j’ai du mal à marcher, mais au moins, je sais pourquoi. La soirée se termine avec des amis à manger de la charcuterie, des frites et du fromage, en musique bien sûr. C’est la clôture de la fête de l’ail 2022.
Il y a quelque chose de perturbant à s’apercevoir que le destin tisse sa toile devant vous, envoie des signaux et soudain frappe. Qui sera touché ? Pourquoi lui et pas un autre ? Qui décide ?
Acte 1. Mercredi dernier lorsque je suis arrivée chez ma cousine elle gardait le chien de son fils. Un chien loup d’un an. Splendide et indomptable. Il ne répond qu’à son maître. Malencontreusement j’ai ouvert la porte et il s’est précipité après les brebis qui broutent tranquillement dans le terrain. Il les attrape à la gorge, aux pattes, impossible de l’arrêter. Je cours après, ma cousine ne peut pas, mais en vain. Finalement j’attrape un baton et le chien prend peur, alors seulement sous la menace j’arrive à le ramener dans la maison. Ma cousine me dit qu’il ne met pas les crocs, il pince seulement.
Acte 2. Ce matin ma cousine part faire les courses en laissant le chien et son jeune maitre, 13 ans pour le garder. Le chien l’écoute. 13 ans c’est l’âge des jeux vidéo, casque sur la tête. Le garçon dit qu’il a été aux toilettes un moment. Le chien en a profité pour s’échapper et blesser gravement une des brebis au visage. Pauvre petite bête qui n’avait rien demandé, qui vivait sa vie tranquille dans sa prairie en animal de compagnie. Ma cousine est toute retournée. Elle en est malade car ses 3 brebis sont ses compagnes depuis un an.
Acte 3. Elle appelle tous les vétérinaires du vaucluse. Las, ils ne font que les chiens et les chats. N’aiment ils plus les animaux ? Ils refusent de soigner une brebis. Dans le vaucluse, il n’y a plus de ferme avec des animaux… Elle appelle dans la Drôme où un vétérinaire accepte, mais il faut emmener l’animal et il est déjà trop tard. Le vétérinaire ne pourra pas recoudre la joue en lambeaux. Mon cousin, son fils, propriétaire du chien et des brebis arrive. Il dit qu’il n’y a rien à faire, il faut abattre la brebis.
Pour le coup nous sommes tous retournés sauf lui et ses enfants. Cette bête peut vivre avec une gueule cassée si elle cicatrise sans s’infecter, non ?
Qui a décidé ce matin que cette petite bête tranquille, jeune et en pleine santé allait devoir subir cette souffrance et certainement une fin précoce ?
Vous me direz, ce n’est qu’un animal. Animal ou humain, quelle différence face à la douleur ? Aujourd’hui combien d’enfants touchés ?
Cette notion de souffrance d’êtres innocents, enfants, animaux, adultes, je ne l’accepte pas, je ne comprends pas. Chaque être qui souffre me fait souffrir aussi. Quel « créateur » a pu imaginer pareille torture ?
La voix de Graine
Quelle triste histoire, Lilie. J’ai une pensée pour ta cousine, pour le petit qui a laissé s’échapper le chien…La brebis a souffert sur le coup, mais les animaux vivent au présent. Elle n’a guère anticipé ce qui allait lui arriver, et la douleur passée, elle oubliera qu’elle a souffert. Peut-être que son corps se souviendra et qu’elle se méfiera des chiens dorénavant? A ma connaissance, la dimension temps n’existe pas pour les animaux. Seul le présent a une réalité. J’espère que la brebis de ta cousine va continuer à vivre, malgré son visage déformé dont elle n’a pas conscience, sauf si ça la gêne pour manger.
Le destin nous échappe, notre destin nous échappe, à nous aussi humains. Et nous, comme si ça ne suffisait pas d’avoir mal, nous rajoutons l’avant et l’après, la peur d’avoir mal, et ensuite le souvenir et le regret de ce que nous avons perdu. Nous sommes des pantins à la merci du destin.
Depuis mon accident, je n’arrive plus à me projeter, à vouloir quoi que ce soit, comme si je m’étais résignée à ce que le destin décide à ma place. Je n’ai plus envie de lutter pour obtenir quelque chose que je n’obtiendrais sans doute jamais, dont je ne suis même pas sûre d’avoir envie. Je me contente d’avancer au jour le jour sans grand enthousiasme.
Apéros dans les vignes, fête de l’ail, piscine, des distractions qui m’occupent le corps et me distraient l’esprit. Hier, j’ai essayé de dessiner une barque, je n’y suis pas arrivée. Comme mes jambes sont lourdes en raison de la chaleur, je me suis mise au repos. J’ai arrêté momentanément le vélo d’appartement et la marche. J’attends, quoi, je ne sais pas vraiment. Le chien est à mes pieds. Lui attend son maître, c’est sûr, et sa gamelle.
Aujourd’hui, le ciel est à moitié gris. L’orage s’annonce, pour quand, nul ne sait. Pas sûr qu’il y ait de la pluie.
La chaleur doucement se réinstalle après ces quelques jours de vent qui ont un peu rafraichi le fond de l’air. Je pars chaque matin à pied jusque chez ma mère pour aller télétravailler. C’est mon sport du jour. Il fait encore assez bon, la fraîcheur de la nuit s’estompe peu à peu. J’aime marcher le matin quand les rues s’animent un peu de ceux qui vont comme moi à leur travail, pour la plupart en voiture. La ville est toujours vide et pourtant pleine de voitures garées, les parkings pleins. C’est un grand mystère de savoir d’où ils viennent et qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire ici. Une autre grande question est de savoir pourquoi ils viennent en voiture. La ville est petite, 20mn suffisent à la traverser à pied, il faudrait bien moins en vélo. Pourtant ici, tout le monde se déplace en voiture….
Le soir, je rentre aussi à pied. Là, la chaleur est étouffante. On dirait qu’on vous jette une couverture brûlante sur les épaules. Heureusement il y a de l’ombre sur la quasi totalité du parcours. On dit beaucoup autour de ces canicules et du réchauffement climatique, pourtant je me souviens que petite, je regardais le sol vibrer de chaleur, l’air dessinait comme des ondes d’eau par terre, l’air tremblait. Le bitume fondait, nous le récoltions au bout d’un baton pour faire des perles noires fondantes. Les anciens savaient se protéger de la chaleur en fermant les volets et en construisant des murs épais. L’herbe a toujours été jaune l’été. Est-ce pire aujourd’hui ? Je ne saurais le dire.
Ce soir il y a une séance de cinéma en plein air qui se déroule dans la cour de mon école primaire. C’est la première fois que je reviens dans cette cour depuis la fin du CM2. Le batiment a très peu changé. Je regarde les fenêtres qui correspondent aux classes que j’ai faites. Je revois la petite fille que j’étais avec mes copines dans cette même cour, sauter à la corde, jouer à l’élastique, sauter à deux en se tenant les bras croisés derrière le dos. Tout en haut du bâtiment sur la gauche, habitait la directrice de l’école. Elle était aussi la mère d’une de mes amies de classe. Elle m’invitait parfois chez elle pour jouer et manger des crêpes. On regardait « chapeau melon et bottes de cuir », il n’y avait pas la télévision chez moi, alors c’était extraordinaire d’être chez la directrice et de regarder la télévision !
Après le film, on rentre à pied dans la tiédeur du soir. Sous le ciel étoilé des lieux ensoleillés. La canicule revient pour une semaine. Le plaisir du ciel bleu, tant pis si trop chaud.
Je te lis Graine, je vois que tu sors beaucoup, tu randonnes, et en même temps tu dis que ta jambe ne va pas assez bien. J’espère que ça va aller de mieux en mieux, et déjà si elle te permet de faire tout ce que tu as envie de faire (sauf peut être un chemin, on verra olus tard) je trouve que c’est déjà bien. Quant à ceux qui repartent sans besoin de rééducation, tant mieux pour eux, ils sont certainement plus jeunes, ou moins cassés !
La voix de Graine
Oui, la canicule revient après quelques jours d’accalmie, mais pas ou si peu de pluie. Tout est sec. A 13 h 30, le thermomètre affiche 36°, ça continue à grimper jusqu’à 17 h, puis ça redescend lentement! Plus de 30° à 21 h. Les nuits sont relativement fraîches, c’est agréable. Je dis bien, relativement!
Effectivement, de mon enfance, j’ai des souvenirs d’étés étouffants. Les maisons, de construction ancienne, gardaient la fraîcheur. Chez moi, la piscine n’était pas au pogramme. La piscine municipale était trop loin, il n’y avait personne pour nous y amener et aucun de nos voisins n’avait de piscine. L’été, j’avais droit à la colo, de 21 à 45 jours suivant qu’elle était normale ou sanitaire. Ma petite soeur aussi bien entendu. Je détestais les colonies sanitaires. C’était long et ennuyeux, avec peu d’activités à l’exception de la sieste, activité guère passionnante s’il en est. Le seul objectif de ces colos semblait être que nous prenions du poids et des centimètres!
Oui, ma lenteur et mon incapacité à faire dûes à ma jambe m’exaspèrent. Je suis gauche de nature, mais là ma gaucherie est à son max. Madame gaucherie se conjugue avec maladresse et étouderie pour me pourrir la vie. Heureusement que j’ai un ange gardien qui me protège! Il y a une dizaine de jours, quand je suis revenue d’un apéro concert dans les vignes, je ne retrouvais plus mes lunettes, les neuves, celles que je venais de faire faire. J’ai fouillé la maison, fouillé la voiture de mon voisin qui m’avait amené, appelé le vigneron, rien…Jeudi dernier, nous repartons dans les vignes dans notre voiture. Ma petite fille se détache, sort de la voiture et me tend des lunettes « Ce n’est pas à toi, Mamie ». Mes lunettes ont passé la semaine dans le champ qui servait de parking et nous ont attendus.
Malgré la chaleur, mes journées sont occupées. Dimanche nous passons la journée au jardin des Martels et nous prenons le petit train de St Lieux les Lavaur. Fleurs de lotus, Hibiscus géants, temple balinais, animaux de la ferme, tout à la fois, frais, exotique, et beau, ce jardin est une petite merveille. Il abrite cet été une expposition de sculptures. Lundi, nous allons fabriquer une fusée à eau et faire une séance de planétarium à quelques kilomètres de chez nous. Je ramène une photo du soleil de toute beauté. Hier soir,nous allons au marché gourmand à Albi, au pied de la cathédrale, puis nous allons écouter le concert en dansant dans l’eau de la fontaine. L’eau sur les pieds, ça fait tellement de bien.
Ce matin, nous sommes allés nous faire tester. Mon voisin a attrapé le COVID. Négatif, pour l’instant!
Bon courage pour ta dernière journée de travail, Lilie.
La semaine se termine. J’ai travaillé 3 jours. Bon rythme. La semaine prochaine je ferai la même chose, 3 jours, voilà un rythme qui m’irait bien au long cours ! Ensuite, encore mieux, 3 semaines de vacances.
Ce week-end je vois ma famille, les uns, les autres, les tous ensemble. On dîne, on va aux spectacles, c’est agréable. Ce monde autour de moi me manque à Paris. Je n’ai pas assez de relations pour remplir mes soirées….
Le mari de ma cousine nous a fait visiter son entrepôt de stockage d’abricots. Ceux qui ne sont pas partis ce soir sont stockés dans une immense chambre froide à 2 degrés. Pour trier et calibrer les fruits, il a fait l’acquisition d’une nouvelle machine toute électronique. Elle prend des photos de chaque abricot qui passe (120 photos pour chacun, 26 abricots à la seconde) , analyse le calibre, les défauts, la maturité et dispatche les abricots en fonction de tous les critères rentrés. Au départ, on programme les critères, puis on affine dans une phase d’apprentissage de la machine. On regarde le résultat, on lui apprend à considérer comme bon ou pas telle taille de tâche, telle couleur etc… La machine peut remplacer 5 ou 6 personnes. Quand on sait comment il est difficile de recruter des personnes pour travailler beaucoup d’heures en été, c’est bienvenu. En tout cas on est bien loin du petit récoltant d’autrefois. A l’occasion il nous a fait déguster des abricots tout juste cueillis et trop mûrs pour la vente. Un pur délice. Ils partiront pour les jus de fruits, enfin ceux qui restent après notre passage !
Ce soir le ciel brille de milliers d’étoiles. Il me semble qu’il y en a bien plus que d’habitude. Le ciel est très sombre, nous sommes loin de toute ville ou village, dans une vallée derrière le mont ventoux. Ce noir profond fait peut-être ressortir des étoiles que l’on ne distingue pas habituellement. En tout cas, le ciel brille de mille feux, c’est fascinant. Bientôt ce sera la nuit des étoiles filantes, là je n’en ai pas encore aperçues.
La voix de Graine
A quelques centaines de kilomètres de là, nous aussi, nous regardons le ciel. Peut-être un peu plus tôt car le ciel n’est pas encore tout à fait noir. En rentrant, nous avons vu la lune, un minuscule croissant brillant. Ici aussi, nous avons des magnifiques ciels qui ne sont pollués ni par les industries environnantes, ni par les lumières de la ville. C’est la campagne!
Nous sommes allés manger une pizza dans une ambiance country aux terrasses au dessus du village avec vue sur le moulin, sa croix cathare et ses clochers. Une belle soirée d’été pas étouffante. Qu’est ce qu’on est bien dehors!
Pour moi, le travail s’appelle rééducation. Je m’y colle tous les jours, dimanche et jours fériés compris: vélo d’appartement, assouplissements, abdos, marche et piscine. Pour m’encourager, ma jeune kiné m’a dit que certains après une opération analogue à la mienne reprennent une activité normale au bout de 15 jours. Ils n’ont même pas besoin de kiné. Pour d’autres, ça prend plus de temps. Visiblement, je fais partie des autres!
Avec l’arrivée de mon mari et de ma petite fille, le rythme s’est un peu accéléré. Vendredi, nous allons visiter le chateau musée du Pastel. Nous emmenons la petite voisine. De grandes balades à travers la campagne et à travers le temps. Apprendre et découvrir des choses. Les petites écoutent tout en glânant des matériaux pour la fabrication de leur nid d’oiseau: feuilles, fleurs, glands, épines de pins, cailloux. Nous traversons une ancienne voie romaine dont il ne reste que le nom, le tracé et quelques constructions qui la jalonnent. Une randonnée nous attend le long de cette voie, mais la randonnée attendra. Nous nous égarons en essayant des chemins alternatifs. En attendant les voisins, les petites s’installent dans la cour dans une maison de toile qui était à ma fille. La petite voisine les a rejointe. 3 ans, 5 ans 7 ans, me voilà à la tête d’une belle brochette de petites filles qui jouent. Le soir, c’est soirée pyjama à la maison d’à côté.
Samedi, c’est journée médiévale…Nous partons avec les voisins et le pique-nique pour les petites. Les petites dessinent avec un calame ou une plume et du brou de noix tandis que je fais ma page d’écriture médiévale. Les dragons habitent les lieux et les dessins. Les petites fabriquent une bourse, s’enquièrent des onguents et poudres fabriquées par les sorcières et les manantes. Nous sommes tout à côté de l’endroit où j’ai passé de si bons moments avec ma copine d’enfance homonyme. Il ne fait pas trop chaud et il n’y a pas trop de monde. C’est une chance, ça nous permet d’en profiter dans de bonnes conditions.
Imaginez vous travailler au milieu de vos vacances. C’est ce que je fais en cette fin de semaine et au début de la prochaine. Inutile de dire le niveau de motivation qui m’anime… Bien entendu il ne faut pas ébruiter ce genre de chose, on pourrait l’interdire dorénavant, nos dirigeants sont à l’affut de la moindre défaillance. Télétravailler chez ma cousine est un sport. Entre le chien qu’il faut rattraper avant qu’il n’attaque les brebis, les cris de ma cousine lorsqu’il a mangé le thon de la salade prévue pour midi, la petite fille qui veut qu’ on lui explique le sudoku, la piscine qui vous appelle, le fils qui passe, le chien qui pleure à son départ ! Bah, je ferai mieux demain !
Lorsque j’ai commencé à travaillé, il y a fort fort longtemps (!), je n’ aurais jamais imaginé pouvoir travailler un jour depuis ma maison d’enfance. Pour pouvoir faire ce métier, j’ai choisi de m’éloigner de ma provence et du soleil. Aujourd’hui les filles pourront bientôt avoir la possibilité d’occuper de bons postes sans partir au loin. Peut-être que petit à petit on va enfin repeupler les campagnes grâce au télétravail. Et ce n’est même pas notre travail de toutes ces années qui a permi ça….
Grâce au mistral de ces 2 derniers jours, il fait un peu moins chaud aujourd’hui que ces jours derniers. Il est tombé 3 gouttes vers 17h, même pas de quoi rentrer son linge… Il paraît qu’il pleuvra demain matin, j’attends de voir. Le vent est tombé aujourd’hui ce qui veut dire que les températures vont remonter et avec elles, l’eau de la piscine qui a perdu quelques degrés et que l’on trouve un peu fraîche.
Ce soir nous dinons entre cousins cousines et nous partons ensemble écouter un spectacle de choeur d’hommes. Le thème est les marins de la conquête des amériques. Chansons de corsaires, pirates, flibustiers joliment mises en scène. Ce sont des amateurs, moyenne d’âge très retraités.
Voilà 3 semaines déjà que je suis arrivée dans le midi. Il me semble aussi que c’est hier. Le temps passe à une vitesse folle. Je ne languis pas de rentrer chez moi. Il n’y a que mon chat qui me manque quand je pars. Et pourtant je ne sais pas où j’aimerais vivre…..
La voix de Graine
Profites-en bien, Lilie. Je n’ai pas connu ce type de télétravail, je ne pense pas que j’en aurais été capable, mais l’idée est assez plaisante néanmoins et tout dépend des attendus, s’il s’agit juste de pointer une pseudo présence..De fait, je n’ai pas connu le télétravail du tout. Ça m’aurait plu, c’est sûr. Le Covid a eu cette conséquence positive inattendue d’accélerer le mouvement vers le télétravail. Cela a provoqué l’ouverture d’une rélexion bienvenue sur l’équilibre vie privée, vie au travail.
Pour ma part, je n’accélère pas beaucoup. J’ai vraiment l’impression de rester bloquée dans les starting blocks. La maison s’est remplie: ma petite fille , ses jouets et son bazar, mon mari. Hier soir, nous sommes à nouveau aller danser dans les vignes. Nous étions une tablée de 9, 7 adultes et les deux pettes, ma petite fille et la petite fille des voisins d’en face. Les petites ont dansé puis elles sont allées ramasser des épines de pin dans l’idée de fabriquer des nids une fois rentrées à la maison. Nous sommes rentrés tard, par des petites routes de campagne. Ici aussi, il y a des travaux partout. Ce matin, j’avais rendez-vous chez le kiné. Je tirais la patte.
Il a plu cette nuit, certainement sur le matin. La fraîcheur fait du bien. Mais la chaleur est rentrée dans les maisons et il fait lourd parce que c’est un temps d’orage. Hier, il faisait beau, nous sommes allés au centre aquatique. Nous avons bien fait d’en profiter. Cet après-midi, nous allons privilégier les visites.
Le festival d’Avignon bat son plein. Il se termine à la fin de la semaine. Le tram permet d’aller jusqu’à la porte de la ville sans s’encombrer de la voiture. Après il suffit de flaner dans les rues bordées d’affiches colorées. Ça et là, un spectacle. Acrobates sur la place du palais des papes, chansons en haut de la rue de la république, artistes qui déambulent et distribuent des flyers de leurs spectacles. Une belle ambiance. Beaucoup de monde, et surtout, il fait excessivement chaud, 37 à l’ombre. Les petites rues sont des étuves. Quelques fois un brin d’air passe et nous raffraichit légèrement, comme par exemple en haut du rocher des doms qui domine Avignon. La prison a été réhabilitée en hôtel de luxe…. Il n’y a plus de barreaux aux fenêtres !
Un petit restaurant pour rester dans l’ambiance, en regardant les artistes qui jouent en passant devant nous, s’arrêtent, fendent la foule des passants. La ville est en effervescence, toutes les affiches partout, sur les murs, les horloges, les poteaux lui donnent un air bohème. La sortie s’achève par une boule de glace que l’on mange en écoutant des chansons de rue sur le chemin de retour vers le tram.
La soirée se termine par un bain raffraichissant chez ma nièce avant de repartir. Il a fait très très chaud encore aujourd’hui.
Et puis cette nuit, le vent s’est levé. Le mistral est là qui refroidit tout sur son passage. Pour une fois c’est une bonne chose. La température descend à 32, 33. Mais la piscine aussi se refroidit, et lorsqu’on en sort, le vent nous glace. On va dire, jamais contents ces gens là ! Le mistral, ça veut dire le maître (maître des vents), c’est tout un monde dans la vallée du Rhône. Il énerve, fatigue, glace, décoiffe, arrache les portes, bouscule. Même en etant né ici, on ne s’y fait pas.
Ce soir nous allons à Grignan manger sur le pouce dans les jardins du château et assister au spectacle dans la cour d’honneur. Il se joue « les facheux », une pièce ballet de Molière. Je ne la connaissais pas. Le thème est sur tous ces gens ennuyeux qui nous font perdre du temps. Les acteurs sont extraordinaires, avec des textes immenses, des tournures de phrases que l’on n’utilisent plus. Une pièce tout en vers. Un jeu dynamique, drôle, des costumes très beaux, la musique et les danses d’époque. Et le tout dans un cadre magnifique. J’adore cette pièce. Une très très belle soirée.
Cette nuit on dormira mieux, il fait beaucoup moins chaud grace au mistral. Comme chaque fois, le vent est tombé avec la nuit, on verra demain matin s’il reprend… Quelle idée de souffler le jour et tomber la nuit, pourquoi pas l’inverse ? Ce serait mieux, non ?
La voix de Graine
Merci pour ce beau voyage, Lilie. La vie est bien plus tranquille dans ma campagne.
Cela fait 15 jours que je suis dans le sud. Parfois j’ai l’impression que je suis arrivée hier tellement le temps passe vite, parfois, j’ai l’impression que je vis ici depuis toujours tellement ici, je me sens appartenir.
Depuis hier, la canicule est terminée. Nous avons même eu quelques gouttes de pluie hier après-midi, juste au moment où je venais faire ma 1/2 h de piscine. La pluie ne m’a pas gênée. Il ne faisait pas froid.
Avec la fin de la canicule et le retour de ma fille, je reprends peu à peu une vie sociale. Hier soir, avec ma fille,nous étions invitées chez ma copine qui passe les vacances avec son petit fils de 2 ans 1/2 qu’elle ne connaissait que par whatsapp il y a peu. Entre le covid et l’éloignement, le temps des retrouvailles s’est fait long. La belle-fille est pakistanaise ismaélite, anglophone bien sûr. Nous parlons moitié anglais moitié français. Ce soir, nous sommes invitées chez ma soeur. Même si la température est bien descendue, je profite de sa piscine. Je m’aperçois que je prends goût à la piscine.
Mon mari sera là demain soir, avec ma petite-fille. Une nouvelle tranche de vacances va commencer.
Les graines sont dispersées: Une au sud est, une au sud ouest, une au centre, deux à Paris ou peut-être trois…Elles me manquent, les graines.
Un été caniculaire, c’est un été où la piscine devient le lieu où il faut être pour survivre. Avoir une piscine privée est un luxe. Profites-en bien, Lilie.
Mes voisins ont une piscine, hors sol, 10 m de diamètre, mais piscine tout de même. Quand ils s’en vont, ils me laissent la clé du portail pour que je puisse en profiter pendant leur absence. Et j’en profite, pas une journée sans ma 1/2 h de baignade.
Je n’ai pas le courage d’aller au centre aquatique qui est à côté. J’ai peur du monde, du soleil et j’ai la flemme. C’est vrai qu’une piscine chez soi, c’est un vrai luxe. Mais il y a de l’entretien. Et c’est dangereux avec les petits.
Ma fille est rentrée hier de son séjour à Barcelone. Elle est nase. Une semaine d’attention non stop. Elle a faim constamment. Entre les mondanités à gérer pendant les repas et les repas qui ne lui convenaient pas, elle n’a pas mangé à sa faim pendant une semaine. Donc ce week-end, c’est repos – miam-miam /dodo, miam-miam/dodo. Elle a repéré qu’il y avait une fête et un repas « aligot » ce dimanche au village où je suis allée la chercher à la gare.
Donc, en fin d’après-midi, nous tentons l’aligot. Mais nous sommes bien naïves, naïves comme des parisiennes à la campagne. Il fallait réserver et les réservations sont closes depuis près d’une semaine. On ne rigole pas avec la nourriture ici, c’est important. Le plan B est tout trouvé – il y a une pizzeria à côté, sauf que…l’attente est de plus de 2H. Pas possible d’attendre autant quand on a les crocs comme ma fille. Nous reprenons la voiture, et visons un plan C. Nous allons vers une petite ville touristique au pied de la montagne noire: Sorèze. A 19 h 30, il fait encore 37°. La petite ville est déserte, les magasins sont fermés, les touristes sont partis. Heureusement, au détour d’une rue, nous découvrons une petite place qui nous attend avec ses deux restaurants et demi (2 restaurants plus une épicerie fine). Je respire, mon plan C a fonctionné. Le petit restaurant est bien sympathique. Ils ont installé un brumisateur qui rafraîchit la terrasse. Nous prenons le frais, enfin. Et en nous promenant après le repas, je découvre – j’aurais dû le savoir – que Sorèze est sur le chemin de Compostelle qui part d’Arles. Une statue d’un pèlerin est érigée. Est-elle nouvelle? Je ne me souviens pas l’avoir déjà vue.
La voix de Lilie
Inversement ici on aurait plutôt trop mangé ce samedi alors on fait léger aujourd’hui. Par ces grosses chaleurs les repas sont froids, salades composées, fromages, fruits. Tout doit être mis au frigo non seulement pour la conservation, mais aussi parce sinon ils sont trop chauds à manger ou à boire. Quelques abricots restés sur la table quelques heures ressemblent à de la marmelade chaude !
Ici c’est bain, chaise longue, bain.
Hier les enfants de la compagne de mon père sont venus récupérer ses meubles et ses affaires. Après leur départ, ma sœur et moi reagençons les meubles restants dans chaque pièce, reequilibrons les tableaux aux murs, enlevons les bibelots ignobles. Alors la maison redevient enfin telle que nous la connaissions. Avec nos meubles. Épurée. Nous respirons et en même temps, maintenant il va falloir s’occuper de tout ce qyi reste, maison comprise.
Je pense que c’est mon dernier été ici. J’en profite.
Ce soir nous allons écouter de la musique. Jazz à 19h, une centaine de spectateurs, variétés à 21h, un millier de personnes !
Malgré la musique, je pense avec regrets à nos années d’insouciances à jamais terminées. La dizaine qui arrive n’apporte que des mauvaises nouvelles, les uns partent, d’autres sont malades. On fait de la résistance, on cherche à prendre du bon temps, à voir que nos enfants vont bien et estimer égoïstement que c’est le principal. Pourtant les bad news nous rattrappent au tournant, sans crier gare, hop, une de plus à encaisser.
Depuis deux ou trois jours, la canicule fait la pause dans le sud-ouest, et ça fait du bien. Je ne suis pas sûre qu’il y ait eu une pause dans le sud-est. Ce week-end, on nous annonce une nouvelle vague. Comme le Covid, la canicule nous arrive par vagues. Moi je croyais que les vagues, c’était le va et vient de l’océan!
Aujourd’hui, c’est la dernière journée où la maison est à moi seule. Ma fille rentre demain, je ne sais pas à quelle heure. J’en profite. A vrai dire, je ne fais rien d’extraordinaire. Ce matin, c’est kiné. J’en profite pour faire quelques courses au village. Je passe également à la pharmacie pour acheter un médicament pour le chien. Elle est malade. La pharmacienne me donne du smecta et me conseille de la mettre au régime: du riz mélangé avec du fromage frais.
Après ma sieste cet après-midi, je révise mon espagnol en vue de l’évaluation que je vais faire la semaine prochaine. J’ai eu 20 h de cours. Entre hier et aujourd’hui, j’en ai révisé 9. Il m’en reste 11, ce sont peut-être les plus difficiles mais aussi les plus récentes. Une graine m’appelle, ça me fait plaisir.
Après ma séance de vélo, je vais plonger la tête dans la piscine chez les voisins. Ils ne sont pas loin de passer à table. Nous nous baignons, puis je les laisse manger leur côte de boeuf. Je n’ai pas prévu de rester, je veux profiter de ma dernière soirée.
Hier soir, sur ma proposition, je suis allée avec mes voisins à l’apéro concert dans les vignes où nous avons retrouvé ma soeur et mon beau-frère. C’était une soirée latino. Je me suis même levée pour faire la danse de la soirée – la danse du vignoble. Pour rentrer, grâce aux travaux, nous avons fait un grand détour par les petites routes.
La voix de Lilie
Pas de pause canicule dans le sud est. Aujourd’hui est même la journée la plus chaude avec 42 à l’ombre à 16h. Il faut boire beaucoup car le moindre effort nous met en nage. Et nager beaucoup aussi pour se raffraichir ! Je plains vraiment ceux qui vivent en appartement. Le matin, la fraîcheur de la nuit persiste un peu, on peut faire quelques activités de ménage ou de rangement. pas de sport, trop chaud déjà. Hier nous avons nettoyé le tour de la maison au karcher, ce matin c’était vitres. La maison retrouve peu à peu sa superbe, sort de cet état de délabrement dans lequel nous l’avons trouvé en arrivant. Un an d’abandon, 5 ans de ménage et de rangements minimalistes pour cause de grande vieillesse ont eu raison de son état. C’est l’été, nous nous occupons de l’extérieur.
L’après-midi de canicule, c’est ville morte. Tous les volets fermés, les gens vivent à l’intérieur sans lumière. Ils ont le soleil ici et ne peuvent pas en profiter. Monde cruel.
M Lilie a un abcès dentaire. Il appelle au bas mot une cinquantaine de dentistes aux alentours en expliquant son cas. Il n’est pas client, pas d’ici. Il souffre mais aucun ne veut le soigner. Ils sont complets. Complets de rendez-vous pris 3 mois à l’avance, donc pas urgents, complets de visites de routine et de détartrages, et ils ne prendront pas une personne qui souffre. Idem pour les généralistes. Dans quel monde vit-on ? Pas d’urgences dentaires à l’hôpital le plus proche (20km), pas de dentiste de garde nous sommes en semaine, il y en aura un dimanche. C’est connu qu’un abcès dentaire peu dégénérer en pathologie plus importante s’il n’est pas soigné, et pourtant tout est organisé pour ne pas pouvoir être traité rapidement. Je suis dégoutée de voir ce que notre système de santé est devenu. De voir que le soignant n’a plus la conscience professionnelle à défaut d’empathie, de vouloir soulager les personnes en souffrance. L’histoire se termine par une ordonnance envoyée par mail par ma nièce médecin. Privilège encore de la médecine à 2 vitesses…..
Il est 1h du matin, une cigale chante encore. Je n’ai pas souvenir d’en avoir entendu chanter aussi tard de toute ma vie. La température est encore très élevée et pas de vent ce soir pour faire courant d’air. Depuis quelques nuits, le ventilateur tourne toute la nuit pour apporter un semblant de fraîcheur.
Le silence envahit l’espace. La maison est vide. Un silence habité du chant du coq, du roucoulement des tourterelles, du bourdonnement des mouches, du ronflement du chien qui dort, du bruit du vent qui gonfle les rideaux et agite les feuilles des arbres…J’aime ces minutes volées au temps. Ces minutes sont à moi, à moi seule, je les savoure.
Après une journée en grande partie passée à faire des collages et à écouter passer le temps, je vais me baigner chez les voisins. Je rentre me changer, faire 1/2 h de vélo d’appartement, préparer une salade et je repars manger avec eux. Je suis en vacances…
Il fait moins chaud aujourd’hui, ça fait du bien.
La voix de Lilie
Ton collage est magnifique Graine, j’attends avec impatience le 2ème tome des chemins d’Heloïse…
Ici la température est toujours aussi chaude, de plus en plus même. Dormir est presque impossible avant 3h du matin. Cette chaleur va continuer encore au moins 8 jours. 39, 42, 38,….. Il faut attendre 2h du matin pour descendre en dessous de 30 degrés. L’après-midi c’est baignade, ombre, ombre, baignade.
Reste le matin pour s’activer un peu. A la fraîche. Ce matin c’était tonte de la cour. 2h de travail. J’imagine mon père dans tout ce que je fais. Je suis dans ses pas, dans ses activités, dans ses affaires. Ça me trouble. Ça me dérange. Je me sens usurpatrice.
Je dors dans ma chambre d’enfant, mais l’enfance est trop loin. Je suis trop loin de cette petite fille qui jouait sur le parquet, qui faisait ses devoirs sur une armoire bureau qui n’est plus, qui se couchait avec une armée de poupées, sous un gros édredon. Ça ne se fait plus les édredons, maintenant on a des couettes. Plus de plumes, du synthétique, c’est moins allergène. Ah, enfouir ses bras dans l’édredon qui se dégonfle, quel plaisir c’était. Un jour que j’étais malade, sous mon édredon, la chatte que nous avions a fait 2 petits chatons sur l’édredon… J’ai les souvenirs de cette petite fille, mais où est elle en moi ?
Ce matin, la maison m’appartient. Je me lève tard. La voisine est passée hier soir pour me ramener mes lunettes et nous avons discuté tard dans la nuit. Ce matin, je dormais.
Je dois appeler l’assurance, poster un courrier, acheter le pain. Une fois rentrée, je fais ma 1/2 h de vélo, douche obligatoire à suivre, je suis en nage. Ce midi, des amis passent me voir. Une fois le temps de l’apéro passé, ils n’ont plus faim. Je n’insiste pas. J’ai sans doute tort, mais c’est vrai que la chaleur nous coupe l’appétit.
Nous écoutons un podcast sur Compostelle d’Hervé Pochon. Nous bavardons dans la maison aux volets clos et rideaux tirés. Nous sommes obligés de nous terrer à l’intérieur.
Quand mes amis repartent, je traite deux ou trois courriers puis je vais me rafraîchir dans la piscine des voisins et ça fait du bien. Outre la chaleur, il y a un vent chaud, un vent étranger dans la région, d’où vient-il? Une poule et un coq sont passés dans le terrain des voisins à partir du poulailler de la maison d’à côté. Par où sont-ils passés? Pas moyen de le savoir. La poule mange les graines et les fleurs, le chien court après la poule…C’est passionnant la vie à la campagne.
Il fait chaud, 38 ° cet après-midi ici. J’ai ma soeur au téléphone. Elle habite Rochefort. Chez elle, il fait 42 ° cet après-midi, une température qu’on avait jamais vu dans cette région. Et en plus, dans leur région, ils sont en alerte sécheresse. Notre planète se meurt, et nous continuons à vivre comme d’habitude. Que peut-on faire?
Ma copine qui s’est fait opérer des 2 genoux est toujours à l’hôpital. Elle doit intégrer son centre de rééducation demain. Elle aura fait deux semaines et demi d’hôpital. Elle n’a vraiment pas eu de chance. Après avoir attrapé le Covid, elle a bénéficié du long week-end du 14 juillet où il ne se passe rien. L’hôpital n’est pas climatisé. Sa chambre est au sud-ouest. Elle est obligée de passer la journée avec les volets fermés.
Ce soir, je n’ai pas bien faim non plus, il fait vraiment trop chaud. Profite bien de tes congés, Lilie.
La voix de Lilie
Voilà certainement la journée la plus chaude. 40 degrés à l’ombre et ça ne fait que commencer. Ma mère se terre à l’intérieur, les jeunes passent de l’intérieur à la piscine et inversement, moi je reste à l’ombre à l’extérieur parce que j’ai besoin de lumière et je me trempe de temps à autre. Je pense à toutes ces personnes qui vivent dans des appartements mal isolés, sans extérieur. Que ce doit être difficile à vivre. Quelle chance nous avons. A notre niveau, que faire pour infléchir la tendance ? Est-ce seulement encore possible ?
L’après-midi s’étire comme dans de la ouate. Sans rien faire, les heures défilent. Plus j’avance en âge, plus elles passent vite. Un jour, deux jours, voilà 5 jours que je suis arrivée chez ma sœur, 8 jours que je suis partie de chez moi et j’ai l’impression qu’il ne s’est passé que quelques heures. Le temps d’un printemps, c’est déjà l’été. Les notions de temps et de durée sont bien mystérieuses.
Ce soir nous allons au restaurant, c’est l’anniversaire de notre mère. Il fait encore 39 degrés. Nous ne savons pas si elle va pouvoir supporter cette chaleur. Ce n’est pas la première fois que son anniversaire tombe en pleine canicule. C’est le risque à naître en juillet. Nous avons fait quelques expériences de chaleurs extrêmes mais elle avance en âge et tout devient plus compliqué. Finalement avec nos éventails et un brin d’air qui se lève dans la soirée, tout se passe bien. Même si nous n’avons pas très faim, on apprécie l’excellent repas et le rosé bien frais.
Au retour, ma sœur et moi nous offrons un bain de minuit pour nous raffraichir avant d’aller nous coucher. L’eau est à 30 degrés, dehors il fait encore 33, la température de l’eau est parfaite, c’est vraiment agréable.
Ce matin, je dépose ma fille à la gare. Elle se dépose toute seule d’ailleurs. Je ramène la voiture sans attendre son départ. Le tour de France passe près de chez nous, je n’ai pas intérêt à rester sur la route si je ne veux pas rester coincée. Pendant une petite semaine, la maison est à moi, je suis seule. Enfin, pas tout à fait. Je garde le chien, la vieille chienne de ma fille. La chienne a plus de mal que moi à descendre et à monter les escaliers. Il faut l’encourager, la surveiller. Elle fait de l’arthrose. Elle boîte. C’est une mamie un peu mal en point. Pendant que ma fille est absente, je suis sa maîtresse.
Ma fille part à Barcelone pour une petite semaine de travail. Une conférence avec des personnes qui font de la chimie comme elle. Le responsable de la conférence lui a demandé hier de faire une présentation de sa société. Ce n’était pas prévu. Elle avait juste imprimé un poster. Ma fille n’aime pas se mettre en avant. En plus, il ne s’agit pas là de présenter ses propres travaux, mais de présenter les travaux de sa société, en s’appuyant sur une présentation « validée » qu’elle n’a pas faite. Son chef lui a donné le feu vert, elle ne peut guère se dérober.
Quand nous sommes parties pour la gare, il y avait déjà des fans sur le bord de la route pour attendre le tour de France qui va passer dans le village vers 15 h. Quand j’étais petite, il n’y avait pas grand chose à faire pendant les vacances. Nous ne manquions aucune étape du Tour de France. A la radio la plupart du temps, et quand il passait dans la région, bien sûr, on prenait le pique nique et on partait se mettre sur un talus à l’ombre pour le voir passer. Les coureurs ne vont pas avoir froid aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est très sécure de faire du vélo par cette chaleur. Comment s’étonner après qu’il y ait du dopage chez les cyclistes.
Ce midi, je vais manger chez les voisins. Ils ont acheté un barbecue en céramique. Un truc énorme. Ils ont mis le poulet à cuire à la broche à l’intérieur. Au mois de juillet, ils se sont faits un cadeau de Noël. Mon voisin a les yeux qui brillent devant son nouveau jouet.
Nous regardons le Tour de France à la télévision. Il passe à moins de 3 km d’ici. Je visite ma région vue du ciel.
Et ensuite, nous allons nager dans la piscine et ça fait du bien.
Hier soir, nous sommes allés manger au village avec les voisins. Il y avait un concert comme tous les soirs sauf le lundi soir. Le concert ne les a pas vraiment emballés, mais se faire servir quand il fait chaud comme ça, c’est agéable. Les concerts se font dans une anciennne cour d’école. Il fait beau, on prend l’air, on bavarde et les moustiques n’étaient pas de sortie cette fois-ci. Nous aussi, nous avons des moustiques tigres, ils sont féroces et énormes. Effectivement, les moustiques d’avant ont disparu!
La voix de Lilie
Il fait encore plus chaud aujourd’hui qu’hier. Notre niveau d’énergie est inversement proportionnel à la température ambiante ! Les nuits sont hachées: trop chaud, trop soif, trop pipi, trop jour. Certains se rattrapent sur le matin, d’autres à la sieste.
Les moustiques eux ne semblent manquer ni d’énergie ni d’appétit ! On se bombarde du matin au soir, après chaque baignade, crème anti grattage, tout y passe.
Aujourd’hui ma sœur veut que je lui apprenne à faire les fuseaux de lavande pour mettre dans ses armoires de vêtements. Quand j’étais petite, ma grand-mère m’avait appris à les faire et nous en fabriquions ensemble chaque été. C’est un passe temps agréable pour occuper les après midi d’été en se mettant sur une table, à l’ombre. Une fois terminé, on les pend dans les armoires pour parfumer le linge et éloigner les mites. J’ai acheté des rubans de toutes les couleurs, et nous allons choisir les plus beaux brins dans la lavande du jardin. L’avantage de travailler la lavande est qu’elle éloigne les moustiques. Peut-être pas tous à en croire nos démangeaisons….
L’élève est consciencieuse et appliquée, pour autant, rien ne remplace l’expérience ! Ce que l’on croit facile parce qu’on sait le faire, s’avère bien complexe pour le novice. Quelquesoit le sujet, manuel, intellectuel, c’est la même chose. Certains l’oublient en faisant faire à des jeunes recrues le même travail qu’aux personnes confirmées et dans le même temps. Bref, je m’éloigne de mon sujet ! Toute la complexité est dans le démarrage du fuseau, ensuite, on tisse. 1 heure plus tard, nous sommes fières du résultat. Il faudra refaire ensemble une fois ou deux pour que ce soit plus fluide, mais le résultat est déjà sympa. Ma nièce et sa copine sont aussi intéressées par l’atelier.
C’est vrai que tour de France rythme depuis « toujours » le début des vavances. Je ne l’ai jamais regardé à la télévision. Il est le fond sonore des après midi de juillet. Petite, mon grand-père le regardait pendant que ma grand-mère faisait la sieste et que je jouais sur la terrasse. Je me faisais un bar avec les bouteilles de bière vides de mon grand père ! Maintenant ma mère, mon mari le regardent et je continue à rester à l’ombre d’une terrasse. Les livres ont remplacé le bar ! Le tour est passé plusieurs fois très près de chez nous, au mont ventoux, à Bollène, à Valence, à Emerainville, à Paris et je suis allée voir passer la caravane avec ses gadgets publicitaires et les coureurs. 2h d’attente, 1mn de passage en peloton ! L’attraction du moment.
De mon côté, ma semaine de célibat s’achève. Demain matin je vais chercher M Lilie à la gare.
L’été brûle et les forêts avec. Les pompiers sont en alerte. Comment faire pour que tout cela ne tourne pas au pire?
Ce matin, je vois la kiné – une remplaçante – qui se désole. Pas de clim dans les maisons de retraite, pas de clim dans le cabinet de kiné. Toujours le même discours, la santé et le social sont malmenés. C’est un constat. Et au delà du constat, on fait quoi?
Aujourd’hui, nous partons vers le Pic de Nore, sommet de la montagne noire, 1211 m. Cela fait des années que je n’y suis pas montée et j’en ai envie. Du Pic de Nore, on a une vue à 360° sur les alentours. C’est le principe des pics et des sommets! Ce n’est pas dans le département, c’est dans celui d’à côté. Il faut qu’il fasse beau et chaud pour y monter. Aujourd’hui, c’est le bon jour. C’est moi qui conduit à l’aller. Les 7 derniers kilomètres se font sur une route minuscule et défoncée qui monte, tourne et vire au milieu des forêts de pins et de chataîgniers. La route n’est même pas à sens unique. Je n’en mène pas large.
Nous arrivons au Pic de Nore. Il y a de l’air, il y a du vent. Et pas un arbre, de l’herbe rase et des rochers. Sur le pic est installé un relais de transmission pour la radio et la télévision et une station météo. Avant l’invention des réfrigérateurs, il y avait également au sommet des glacières. Elles consistaient en de petits silos souterrains étanches qui permettaient de conserver pendant plusieurs mois la neige. La glace était commercialisée aux beaux jours et livrée dans la plaine ou sur le littoral. A ce qu’il me semble, cette industrie a perduré jusque dans les années 1950. Mais je révérifierais, ça me paraît bien récent.
Pas de pique nique aujourd’hui, nous déjeunons dans le petit resto du village qui est au pied du Pic de Nore. C’est simple, mais sympathique, et comme le remarque ma fille, ils font l’effort de s’adapter à une demande de repas végétarien même si l’option n’est pas proposée sur la carte.
Nous partons à pied faire le tour du lac qui jouxte le village. Aujourd’hui, je n’ai pas pris ma béquille, j’ai juste pris un bâton de marche. J’ai du mal à marcher. Ma jambe se fait prier. J’ai une ampoule au milieu de la main. Demain, je prendrais les deux bâtons et labéquille dans la voiture! Après le tour du lac, nous faisons le tour du village, puis nous prenons un rafraîchissement au bar avant de reprendre la voiture. Je suis vannée.
Je négocie une halte au centre commercial pour m’acheter des sandales et trois bricoles au magasin de sport. Depuis mon accident, je ne marche qu’en baskets. Là, il fait vraiment chaud. Dans la plaine, le thermomètre a bondi d’environ 6 ou 7 degrés. Et les prochains jours, ça va continuer à grimper.
Ce soir, à 22 h, il fait encore 30 °.
La voix de Lilie
Les nuits sont difficiles car il fait très chaud à l’intérieur. Il faudrait presque dormir dehors. Un léger brin d’air passe entre la fenêtre et la porte, c’est mieux qu’hier.
Ici les moustiques font des festins de notre peau. Matin, midi, soir, on prend cher. Sous les pieds, sur le front, les bras, les jambes, le dos, le ventre, tout y passe. On se gratte. Le moustique tigre est installé ici et j’ai l’impression que nos moustiques ont disparu.
Aujourd’hui l’expert de l’assurance est passé chez ma sœur pour voir les dégâts occasionnés par l’explosion de son compteur linky il y a 10 jours. Son compteur, heureusement posé à l’extérieur de son terrain a explosé au milieu de la nuit. Des gerbes de feu et des explosions en cascade les ont réveillés. Un voisin a utilisé son extincteur pour éteindre le gros des flammes avant qu’arrivent les pompiers. Enedis est arriver également sur place pour raccorder leur maison au réseau sans compteur et les mettre en sécurité. Une très grosse peur et des dégâts d’incendie sur sa haie et sur celle du voisin. Pourtant ce compteur avait été posé il y a 3 ans. Inquietant lorsque l’on sait qu’on a le même dans son propre garage, à l’intérieur de la maison….
La chaleur est importante, l’activité en baisse ! Lecture, baignade, baignade, lecture. Pas de télé, pas de radio, pas d’informations. Vacances de l’esprit. Grandes vacances même, puisque mémoire et vocabulaire sont également en congés !
Ce petit brin d’air qui passe est une bénédiction.
Aujourd’hui, c’est jour férié, jour de la fête nationale.
Après avoir essayé mon nouveau vélo d’appartement, nous partons nous balader à la campagne. Pour viser un peu d’air et de fraîcheur sans aller trop loin, je propose le Sidobre. L’altitude nous permet de perdre quelques degrés.
Pour y aller, nous passons par le château de Montfa, ancienne propriété de Toulouse-Lautrec acquis par une association de bénévoles qui a entrepris d’en prendre soin. Le restaurer serait trop dire, il y aurait du boulot. Un chantier est ouvert. Le château est utilisé à des fins pédagogiques.
Ensuite, nous nous dirigeons vers les fouilles de Sainte Julianne, un site archéologique avec des restes d’une chapelle et des sarcophages notamment. Un lieu historique où se sont succédés les hérétiques albigeois, les protestants, les catholiques après d’autres sans doute. Le site est desert et signalé modestement. Pas de tourisme de masse ici.
Nous rejoignons le site de pique-nique que j’avais repéré. Là, il y a plus de monde, mais c’est bon enfant, pas de musique à fond, des arbres, de l’ombre juste le temps de déjeuner. Nous poursuivons notre visite du Sidobre en voiture: La Peyro Clabado, la Rivière de Rochers, le Lac du Merle. J’ai déjà marché suffisamment. Je dois ménager mes jambes.
Nous rentrons nous poser vers 14 h 30. Le thermomètre flirte avec les 40 °. Heureusement, la maison est restée fraîche.
La voix de Lilie
Quelle jolie visite guidée Graine. Il y en a des belles choses à voir autour de chez toi. Et si en plus vous trouvez un peu de fraîcheur, c’est encore mieux.
Aujourd’hui j’emmène ma mère chez ma soeur qui habite 100km plus au nord. Pas question de trouver quelque fraîcheur, là bas il fait aussi chaud qu’ici. Nous partons par des routes secondaires pour éviter les grands axes et le monde sur la route. De nombreux chemins mènent au village de ma sœur, certains traversent la Drôme provençale et ses petits villages. Je ne m’y aventure pas car cela rallonge beaucoup le temps de trajet et parce que mon copilote ne maitrise pas maps. Nous restons sur des routes plus larges, plus directes et moins jolies. La première partie longe la N7 puis la rattrape jusqu’à Montelimar. De là nous mettons le cap sur Crest. Pour la visite guidée, Crest possède le plut haut donjon de France. 52m. Aujourd’hui, en ce jour de fête nationale, un étendard tricolore pend du haut en bas de la tour. Après Crest la route redevient plus droite, plus large et nous emmène jusqu’à l’entrée de Romans où nous terminons par la voie rapide et la grande ligne droite aux 3 ronds points jusqu’à notre destination finale.
Il fait excessivement chaud. Au soleil la voiture affiche 47 degrés, en roulant 39. Heureusement que nous pouvons nous raffraichir avec la piscine.
Ce soir, la chaleur tombe un peu. Nous restons dehors à regarder les étoiles et plus près de nous les chauve-souris qui volent au dessus de nos têtes à une vitesse folle, les lucioles qui luisent en volant ou bien dans l’herbe, petits points de lumière verte.
La nuit sera difficile car il fait très chaud dans les chambres. L’occasion de compter les boutons de moustiques de la journée !
Cela fait un bail que je n’ai pas assisté à un feu d’artifice. Nous allons voir celui du village. Il est tiré du moulin. Un feu d’artifice de village. Tous les habitants et tous les touristes sont là. Une fois le feu d’artifice tiré, la musique redémarre. C’est le bal, le bal du 14 juillet, le bal des pompiers. J’ai une pensée pour toi, Lilie. Est-ce que tu vas aller danser au bal du 14 juillet?
Nous ne restons pas au bal, pas avec ma patte folle. Surtout que demain, nous allons manger dans les vignes, et danser peut-être.
Cette sortie pour aller au feu d’artifice est la 4ième de la journée. Ce matin, il y a eu la sortie kiné.
A l’heure du déjeuner, nous faisons une virée à Castres pour aller chercher un poster A0 que ma fille a fait imprimer pour sa conférence de la semaine prochaine à Barcelone. Nous en profitons pour déjeuner au resto et pour passer à l’office de tourisme prendre le programme des vacances dans la région. Ici les commerces en dehors des restaurants, les boutiques, les magasins, les administrations sont fermés entre midi et 14 h. Les employés rentrent généralement déjeuner chez eux. Et ils ont bien raison de conserver leur manière de vivre. Au début, quand nous sommes arrivés dans la région, nous nous sommes cassés le nez à plusieurs reprises. Maintenant, nous respectons les horaires. Ce midi, cela nous a permis de déjeuner dehors.
Notre troisième sortie, c’est pour aller chercher mon vélo d’appartement que j’ai acheté sur le bon coin. Une dame qui vient de l’acheter s’en sépare parce son ménisque s’est fissuré. Nous papotons avec ce couple récent de sexagénaires qui s’est rencontré sur un site de rencontre. Le vélo, voici une activité supplémentaire à inscrire à mon quotidien.
Quand nous rentrons de notre feu d’artice, nous regardons la lune devant nous, ronde, pleine, énorme, et jaune.
Ma journée aussi a été pleine.
La voix de Lilie
Pas de feu d’artifice ici ce soir, il est prévu demain mais je ne serai plus là. Avec un peu de chance il y en aura un vers chez ma soeur et nous pourrons aller le voir. J’ai toujours adoré les feux d’artifices et j’en ai vu de magnifiques dans des petites comme dans des grandes villes.
A 17h, je ferme mon ordinateur pour 2 semaines de congés. Quel plaisir, enfin d’avoir l’esprit dégagé. Oublier les projets, les études, les chiffrages, les conseils, les analyses. Ces 2 semaines seront suivies très rapidement de 3 autres. J’ai l’impression de partir en grandes vacances, comme au temps de l’école. Ce sont mes dernières grandes vacances avant les vacances définitives. Finalement dans cette société humaine, il faut attendre la vieillesse pour être libre. Quelques uns sont libres plus tôt parce qu’ils ont une passion qui les fait vivre. Quelques-uns ne ressentent pas cette privation de liberté engendrée par le travail. Moi même, je n’ai commencé à ressentir l’enfermement qu’il y a une quinzaine d’années. C’est déjà trop. La période scolaire, c’est différent. On apprend. J’aime apprendre. Chaque jour une nouvelle chose. Il fallait se lever tôt, là, je n’ai jamais aimé moi qui suis une lève tard. Encore que depuis le covid et le télétravail, je suis plus dans mon rythme biologique et je me lève un peu plus tôt.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire pendant ces vacances, comme pendant le futures vacances définitives d’ailleurs. L’espace de liberté est si vaste devant moi. Saurai je le remplir ?
Alerte orange canicule sur nos deux départements à compter de demain midi…Il fait chaud, c’est le moins qu’on puisse dire. Tu n’auras pas nettoyé ta piscine pour rien, Lilie. Tu vas pouvoir en profiter.
Aujourd’hui, je me bouge enfin. Je me lève tôt, je prends la voiture et je vais au village acheter les trois ingrédients qui me manquent, dont le café. Je repère le cabinet du kiné. je découvre un atelier de mosaïque qui propose des stages à un tarif tout à fait raisonnable et qui me donne envie d’essayer. J’achète le pain, je retire des sous. Des activités qui n’ont rien d’extraordinaire mais qui me remettent en confiance. Et la confiance, Dieu sait que c’est important.
Au retour, je prépare le café, en propose à ma fille qui est déjà au travail.
J’ai un rendez-vous téléphonique avec ma psy. Un peu stupide en vacances, mais tout de même ces vacances ont pour moi un goût particulier. J’ai du mal à prendre mes marques.
La journée qui a bien commencé se continue plutôt bien. Aujourd’hui, je lâche les béquilles. Je m’aventure sans. Et ça ne se passe pas si mal.
Je fais la cuisine pour ce midi et pour ce soir aussi. Après le repas, je m’autorise une sieste lecture parce que j’ai bien bossé, parce que j’ai bien marché et que ma jambe fatigue.
J’essaie de me mettre au collage. Là, c’est plus dur. La seule chose que je suis capable de faire, c’est de découper des morceaux de papier de différentes couleurs. Je n’ai pas besoin de réfléchir, ça me permet de me poser.
En fin d’après-midi, nous partons faire les courses au super marché avec ma fille. En soirée, c’est l’arrosage, obligatoire, tant qu’il n’est pas interdit. Ma fille se sauve, elle a peur des moustiques.
La voix de Lilie
Il fait très chaud. Les cigales s’en donnent à cœur joie. La chaleur dépose comme une douce couverture sur la peau. A l’ombre c’est très agréable, au soleil la couverture tombe vraiment sur les épaules. Un léger mistral s’est levé qui fait comme un éventail. J’aime marcher tranquillement en cette fin d’après-midi pour aller jusqu’à la maison.
Je traverse la ville par la rue autrefois principale. Quand j’étais petite, elle on y trouvait tous les magasins. La droguerie (j’adorais ce nom de droguerie et l’odeur qu’il dégageait) où l’on achetait même cartables et ceintures, la boucherie, le primeur, la charcuterie, le cordonnier. Le cordonnier avait un pied bot (c’est ballot !) et surtout je ne savais pas ce que ça pouvait bien être. Seulement que c’était anormal et que ce magasin et son artisan étaient les plus pauvres de la rue. Là encore, j’ai l’odeur dans le nez ou plutôt en mémoire, une odeur forte, de vieux cuir peut-être. Le magasin de chaussures, celui de vêtements, sur 2 étages, avec une devanture immense où l’on ne venait que deux fois par an, à la rentrée et au printemps. On achetait des vêtements de demi saison. Le concept n’existe plus, réchauffement climatique oblige ? Enfin, la pâtisserie, la Marquisette, seul magasin qui existe encore dans cette rue autrefois si vivante, morte maintenant. J’y passe seule, je ne croise personne. Les devantures ont disparues pour la plupart, les dernieres sont fermées.
Il y a des travaux dans l’église et on installe des scènes et des gradins sur la place. Bientôt le 14 juillet et le début des polymusicales qui rythment l’été avec ses spectacles. Personne dans la ville.
Le temps de divaguer, me voici arrivée. La piscine ne se remplit pas vite… Il va falloir une semaine à cette vitesse. Il faut dire que le tuyau n’a aucune pression. Bref.
Je me lance dans le ménage des tables et chaises de jardin. Activité qui se fait avec de l’eau, donc qui raffraichit. J’imagine des parents qui préparent la maison à accueillir enfants et petits enfants comme dans les romans de l’été. Joie de se retrouver, de passer du temps ensemble, cris des enfant qui jouent, barbecues interminables, fabrication des confitures. C’est un beau roman, c’est une belle histoire…. Ce ne sera pas notre cas. Nous verrons certainement notre fille une fois ou deux, mais personne n’habitera là cet été en dehors de nous. Ou pas. Ma sœur peut être aussi une fois ou deux.
Qu’est ce qu’on fait à la campagne quand on a besoin d’une béquille pour marcher? A vrai dire, je ne sais pas. Aujourd’hui, je tourne en rond. Je n’arrive pas à savoir quoi faire. Ma fille télétravaille. J’ai oublié d’acheter du café. Mais c’est lundi, l’épicerie du village est fermée. Il me faut attendre demain.
Ce matin, je vais marcher. A 10 h, il fait déjà très chaud. Je peine à faire mes 4,5 km. J’admire les tournesols, je traîne. Une fois ma balade faite, je reste à l’intérieur. Dehors, il fait de plus en plus chaud et à 13 h, c’est la fournaise.
Deux ou trois coups de fil à donner, préparer le repas de midi, faire la sieste, jouer au solitaire, lire….La journée s’étire et se termine. Nous partageons une bière avec les voisins d’en face qui nous montrent leur magnifique barbecue en céramique qu’ils viennent d’acquérir. Les moustiques tigres attaquent. Pas question de manger dehors ce soir non plus.
Avec ma voisine, j’envisage la piscine. Je projette aussi d’acheter un vélo d’appartement. Je dois m’organiser a minima pour me mettre en mouvement.
Toi non plus, Lilie, tu ne dois pas avoir froid.
La voix de Lilie
Effectivement, il fait très chaud ici aussi.
Je me suis levée aux aurores. Ce matin j’ai rendez-vous à 7h30 avec le pisciniste qui va nettoyer et mettre en eau la piscine chez mon père. Je n’arrive pas à dire chez nous ses enfants. Bref… Je pars en footing. Il y a 1km et demi de chez ma mère à la maison et il fait encore frais. Nous arrivons ensemble le pisciniste et moi, synchro.
Les herbes sont très hautes autour de la piscine, dans la cour aussi mais elles sont beaucoup plus éparses et sèches. C’est l’été depuis longtemps ici. Ça fait un drôle d’effet de voir cette endroit dans cet état de délabrement. Chaque été quand nous arrivions, mon père avait entretenu. Cette année, personne n’est venu avant moi. Je fais comme toi Graine, le grand ménage d’arrivée, dehors, dedans….
Pendant que le pisciniste s’affaire à débacher, pomper l’eau, passer le karcher, nettoyer les filtres, moi je désherbe. J’adore faire ça à la main sur les margelles du tour de la piscine. Ça permet de s’évader, de laisser courir ses pensées. Entre deux on prend un café et on discute de tout et de rien, de la vie, de mon père, il l’a connu l’an dernier, l’a vu nageant dans sa piscine peu de temps avant son décès. Il a été surpris d’apprendre son décès si soudain. C’était la première fois que l’on faisait venir quelqu’un pour entretenir sa piscine, il n’y arrivait plus.
Je repasse le soir après avoir télétravaillé pour voir où en est le remplissage. Je peux laisser couler cette nuit, en une journée la fosse au fond n’ est remplie qu’à moitié. On a jusqu’à mercredi pour remplir, ça devrait le faire. Je ne sais pas si c’est très éthique en ces périodes de manque d’eau, mais pour se raffraichir l’été il n’y a rien de mieux. Je refais un coup de désherbage, j’ai fini tout le tour. Je suis fière de moi. Habituellement on faisait par ci par là lorsque les plantes sortaient à peine de terre, là c’était des plantes de 40cm de haut ! Il faut que je m’habitue à cette nouvelle réalité.
Je rentre tranquillement à pied. Il est 21h30, il fait moins chaud qu’en fin d’après midi où j’étais partie à pied faire une course. J’adore promener le soir après manger. L’air a une douceur reposante.
Premier dimanche d’été à la campagne pour moi. Pour la première fois depuis longtemps, je sens le haut de ma cuisse, là où je suis tombée. Alors, je vais piano. Ce matin , grasse matinée, petit déjeuner tardif, puis petit tour au village pour faire quelques courses avant la fermeture à 12 h 30. C’est dimanche aujourd’hui. C’est moi qui conduit. Je cafouille un peu, mais ça va, je vais pouvoir prendre la voiture. La jambe ne me gêne pas pour la conduite.
Je dis bonjour et je remercie mes voisins d’en face. J’échange avec les voisins d’à côté. Les petits ont changé, ils ont grandi. La petite réclame ma petite-fille. Elle est contente de nous voir, mais ce n’est pas nous qu’elle attendait. Vers 13 h, nous prenons un déjeuner léger, du melon avec une grande salade, et pour moi, une demie tranche de gigot d’agneau. Il fait chaud, et nous nous sommes levées tard, aussi nous n’avons pas très faim.
Après le repas, nous appelons Paris. Mon mari a déjeuné avec fils et petit-fils. Déjeuner de garçons. Le petit me montre comment il fait de la « crotte basse ». Et pour ce faire, il utilise sa guitare en la mettant comme une contrebasse. Il invente au passage chansons et paroles. La technologie, c’est tout de même super, ça permet vraiment de réduire la distance.
Je suis vraiment contente d’avoir demandé de l’aide pour le ménage et le nettoyage de la cour. Cela me permet de prendre le temps. et il y a toujours tellement de choses à faire à la campagne. Ma fille s’occupe du dehors. Elle plante ce qu’elle a ramené de Paris: Petits pois, basilic, avocat. Moi je dois plier le linge que j’avais laissé à sécher. Je balaye devant les portes pour que les feuilles ne rentrent pas dans la maison, je range mes affaires… Et surtout, nous faisons la pause. La slow life. Comme la maison était fermée, la chaleur n’est pas encore trop rentrée à l’intérieur. Mais dehors, c’est la fournaise. Mon téléphone indique 34 ° et ça va monter la semaine prochaine, comme partout ailleurs.
Par acquis de conscience, je fais un auto-test Covid. Négatif, ouf, un truc de moins à gérer.
Ce soir, nous allons au village pour participer à l’apéro concert. Et bien sûr, nous mangerons dehors. Le temps des vacances est arrivé, enfin. C’est sûr, mes capacités sont limitées, mais qu’importe, je suis bien ici. Pour l’instant, je n’ai pas de programme, à l’exception des séances kiné. Je vais laisser venir l’envie.
Quand tu ouvriras le blog, tu seras déjà arrivée dans le sud. Profites-en bien Lilie. Prend le temps de te poser.
La voix de Lilie
Etrange à dire mais le plus diificile c’est de laisser mon chat, si vieille, pour une longue période. A son âge les mois comptent comme 4 et je sais qu’elle s’ennuie sans moi. Je sais aussi que ce serait pire de l’emmener car elle serait totalement perdue ici, elle n’a jamais quitté la maison de toute sa vie. Alors j’ai tout préparé, acheté suffisamment de paté, mis son produit contre les puces, et laissé les consignes de caresse à mon fils.
Valise bouclée, me voilà partie. Un dimanche soir, gare de Lyon. Plusieurs trains sont en retard, dont le mien, aussi les gens errent dans la gare, beaucoup sont assis par terre dans les couloirs. Moi je préfère marcher, flaner dans la gare car je vais être assise plusieurs heures dans le train. Ces retards entraînent un surplus de voyageurs, la gare est blindée. Certains font la queue pour acheter des gateaux, des sandwichs, une boisson. Dans la gare, une longue galerie a été créée dans le couloir qui relie les deux parties. Des boutiques de marque ou très en vogue y sont installées, la durée avec ses macarons et ses glaces, une fabrique de brioches au chocolat et de rochers en meringues dont je ne me souviens plus le nom, des parfums, des gadgets, des livres, de la maroquinerie. Vitrine de la France, ou dernière chance de rapporter quelques chose de son voyage.
Après 20mn de retard, nous embarquons. Las, un passager a oublié son bagage lors de sa descente. Visiblement sans coordonnées. 3 wagons sont évacués, on fait appel aux chiens renifleurs. 30 mn supplémentaires. Bon là c’est sûr, je n’aurai pas ma correspondance.
Après le départ, j’appelle mon neveu pour qu’il me récupère à l’arrivée du tgv. Ma mère ne peut pas conduire si loin, encore moins le soir. Après notre arrêt à Lyon, une annonce nous informe qu’un taxi assurera nos correspondances. Je rappelle mon neveu, il travaille tôt demain, inutile qu’il se déplace.
Effectivement à l’arrivée, je trouve le taxi. Nous devions être deux personnes mais la deuxième a dû se débrouiller autrement. Il faut dire que l’annonce a été faite très tardivement. Pourtant les taxis étaient commandés bien avant me dit le chauffeur. En tout cas ça m’arrange car il me dépose devant la porte de ma mère. Je trouve que la sncf fait bien mieux qu’autrefois.
Je suis partie de chez moi à 16h30, arrivée 22h. Je n’ai pas gagné de temps sur un trajet en voiture, j’ai beaucoup attendu en gare, mais zéro fatigue, ça c’est du plaisir.
Maintenant les vacances peuvent commencer. Par 3 jours de télétravail ! 😜
Te voilà partie, et j’espère bien arrivée dans ta maison. De mon côté, je remplis ma valise. Tout déborde. J’ai réussi à partir avec 8kg sur Stevenson et là, j’entasse. Pour la fraîcheur du soir, pour la pluie, pour travailler, pour se baigner, pour se laver. Ridicule. Demain je vais éliminer. Ou changer de valise, j’hésite ! 😜 🤣
Partir c’est mourir un peu. Je me demande qui a dit cette ineptie ? Partir c’est vivre un peu, et vivre c’est mourir un peu chaque jour. Mathématiquement parlant on peut faire le raccourci !
En attendant, car je ne pars que demain, je suis allée en forêt courir encore 30mn puis je suis rentrée en marchant. Courir comme marcher est propice à l’introspection et à la rêverie. Au fin fond de la forêt se cache un mur de tags sur lequel était peint un magnifique visage de femme de type indienne. Je crois que j’en ai parlé déjà dans un article. J’adorais aller lui parler, elle était mon âme sœur. J’adorais la prendre en photo aussi. D’année en année elle s’abimait, d’abord quelques éclats, puis des cloques et des morceaux qui se soulèvent et tombent. Comme moi, elle vieillissait. Encore plus vite que moi. L’an dernier, sacrilège un taggeur avait empiété sur le bord de son visage délabré. Cette année, elle n’ est plus là. Recouverte d’un nouveau tag à la peinture rutilante. La forêt a perdu son âme, moi ma petite âme sœur. J’aurais bien aimé connaître le peintre qui l’avait créée. Pour le remercier. Et peut-être lui commander une autre âme sœur, rien que pour moi. J’ai admiré au passage tous les nouveaux tags du mur. De belles couleurs, pas de figuratif cette année. Au revoir ma belle.
La voix de Graine
Je suis toujours émue quand je reviens dans ma maison. Quelque chose qui me prend aux tripes. Et je dis « ma maison » parce que c’est « ma maison », mon hâvre de paix, le lieu où je me ressource.
Ce matin, nous avons fait un détour pour visiter une maison au dessus de Fontainebleau. Puis nous avons pris le temps de déjeuner d’un sandwich avant de prendre le chemin des vacances vers 13 h et de mettre mon mari sur la route du retour vers Paris. Son petit-fils l’attend.
Au départ et selon son voeu, ma fille navigue au feeling et son feeling s’avère foireux. Mais nous ajustons. Nous choisissons de passer par Clermont Ferrand, l’Aubrac, le Gevaudan pour éviter la A20. Tiens donc, au passage, ça me rappelle des souvenirs, chemin de Compostelle, chemin de Stevenson… des noms de lieux qui me parlent…Et il faut bien s’arrêter tout de même. Bref, nous arrivons à destination à 23 h. C’est ma fille qui a conduit tout le temps. Elle m’a dit « tu verras demain » et comme Je n’ai pas l’habitude de sa voiture, même si je l’ai déjà conduite, je ne sais pas comment va réagir ma jambe, et au final, avec la nuit qui tombe et mes yeux qui peinent, je ne me sens pas en confiance, je me suis laissée conduire.
Ma fille est partie se coucher. Elle est crevée. Moi, je fais le tour de ma maison. Un grand nettoyage a été fait. Quelques araignées m’attendent, elles sont revenues, les coquines, pas toutes, juste quelques unes. Je passe mon doigt et je trouve de la poussière, mais…je suis contente d’avoir fait faire ce grand nettoyage. Je me sens beaucoup plus sereine. Je n’aurais pas été capable de le faire. C’est agréable de rentrer dans une maison propre.
Vers 20 h, nous avons fait notre deuxième et dernière pause à Séverac le Château. Nous sommes montés au village pour manger. Et là, c’est déjà les vacances. Il fait doux. Les accents chantent. Je prends une salade aveyronnaise avec du jambon cru et du roquefort et ma fille prend un burger végétarien avec un farçou aux légumes et une salade. Je me sens chez moi. Les gens ne sont pas pressés. Le temps coule, doucement. Sous la table, le chien chasse les mouches.
J-2 pour toi, Lilie, sauf que toi, tu ne seras pas complètement en vacances, à ce que j’ai compris, tu vas télétravailler quelques jours avant tes congés. Mais le changement d’air, le changement de maison, le changement d’environnement, le changement de climat, le changement d’habitudes, ça permet de casser la routine et ça fait un bien fou.
Passer autant de temps en tête à tête avec ma fille, c’est une première pour moi. J’espère que ça va bien se passer! Mon mari est inquiet de me voir partir, il est surtout inquiet de se retrouver tout seul.
Aujourd’hui, après mes exercices au square, je me mets au travail. Au programme, la lessive, le ménage dans les salles de bain et la cuisine. Mais avant toute chose, je fais mon sac pour partir. Eh oui, l’aide ménagère à Paris, c’est fini, je ne voulais pas que mon mari ait tout à faire ce week-end, alors je me suis retroussée les manches. Fatigant, mais pas déplaisant, j’aime bien nettoyer les pièces d’eau.
Après une matinée bien chargée, je m’accorde une pause pour manger, coller, bader. Vers 15 h 30, je me décide à aller voir mes handicapés. Je leur amène des petits macarons et du cidre, et une photo. Et j’ai un ticket de caisse à ramener. C’est une surpise. Je ne les ai pas prévenus parce que je n’étais pas sûre d’y aller. Ils sont contents. J’ouvre le cidre qui jaillit et inonde tout. Je ne suis vraiment pas douée. Le cidre a été secoué dans mon sac à dos!
Je ne reste pas longtemps. Je crains le monde dans le métro. Aujourd’hui, je n’y suis pas allée à pied, ni à l’aller, ni au retour.
Ce soir, nous partons à pied avec mon mari pour aller manger à la pizzeria. C’est pour cette balade qui fait plaisir à mon mari que j’ai économisé mes forces.
Une journée active avec un soleil généreux, je n’ai pas eu vraiment le temps de m’ennuyer.
La voix de Lilie
La semaine de travail s’achève. La dernière complète, il ne reste que 3 jours à faire, comme tu le dis dans un autre environnement. Je suis fatiguée, cette année a été éprouvante sur tous les plans. Le travail est stressant et même si je me protège, l’allège au maximum, je ne suis pas totalement à l’abri pour autant. L’an dernier a été bien plus difficile moralement, cette année je ne retrouve plus de sérénité ni de joie de vivre. J’ai beaucoup fait pendant les six premiers mois et soudain le vide.
Alors je prépare mon départ. Je me suis occupée du linge, de détartrer la machine à café qui pleure depuis quelques jours pour éviter qu’elle ne s’abime pendant mon absence, j’ai mis les comptes à jour, lu tous les mails pour ne rien laisser en plan.
J’ai dit au revoir à mes petits enfants que je ne verrai maintenant que dans un mois. Chaque fois que je pars, j’ai l’impression de partir pour toujours. Peut-être. Même si ce n’est que quelques jours, alors que cette fois je pars plusieurs semaines. Il y a des années que je ne suis pas partie aussi longtemps. Ça me fait une drôle d’impression. Alors oui, je vais changer d’air, voir l’été, la chaleur, le soleil et ma famille.
Je suis tout à la fois pressée de partir et un peu inquiète: La longueur du voyage, vais-je pouvoir conduire un peu, comment va se passer le quotidien avec ma fille, qu’est-ce que je vais faire de mes journées à la campagne? Pourtant, c’est sûr, j’ai besoin de changer d’air et d’élargir mon horizon. Mon mari râle sans discontinuer et en plus revendique le droit de râler, ben voyons!
Journée tranquille aujourd’hui. Mon gendre (ex) part avant 9 h avec ses bagages. Moi, ce matin, j’essaie d’en finir avec les tâches qui me pèsent. Globalement, je fais le taf. Et cet après-midi, je colle. En fait, je remplis mon « Carnet de deuil ». Je t’explique Lilie. Il y a quelques mois, ma masseuse m’avait parlé de Nathalie Hanot et de son « Carnet de Deuil ». Je n’avais pas vraiment compris pourquoi elle me parlait de ça, et à vrai dire je ne me sentais pas concernée. C’est vrai que les deuils ont été nombreux dans ma famille, et si on rajoute les ruptures et les pertes d’une autre nature, j’en ai lourd dans ma besace, mais, tout de même, je ne me sentais pas concernée. Ma masseuse qui venait de faire le stage était enthousiaste.
Quand j’ai eu mon accident, l’épisode m’est revenu. J’ai acheté le livre. Faire le stage, dans mon état, n’était pas envisageable. Mais de quel deuil allais-je traiter dans mon carnet? Dans le doute, j’ai pris le paquet, et inclus dans mon carnet de deuil toutes les personnes qui sont parties et qui me manquent, mais aussi tous ces renoncements qui me sont imposés et que je digère mal, le dernier en date étant l’activité physique ….
Si je t’en parle, Lilie, c’est qu’il s’agit d’un carnet créatif et ludique où l’écriture, les arts plastiques et la peinture se mêlent pour évoquer ce qui fait mal et empêche d’avancer.
Les débuts ont été difficiles. L’accident m’avait laissé dans un état de sidération. J’étais muette. Le carnet m’a libéré peu à peu et permis d’exprimer ce que je ressentais. Aucun miracle à attendre, mais ce travail que je continue à ma manière me fait plutôt du bien.
A 17 h, c’est ma dernière séance de kiné à Paris. Le kiné me recommande de faire attention à ne pas boîter. Je promets d’y prêter attention.
Ma voisine à qui j’ai rendu visite hier à l’hôpital a attrapé le Covid. Son départ en centre de rééducation est retardé. Ce n’est pas de chance pour elle. Et moi, je vais devoir faire un test dans quelques jours.
La voix de Lilie
Ce matin je décide enfin de partir courir. C’est la première fois de l’année. Moi qui courait chaque semaine une ou deux fois depuis 17 ans, je me suis arrêtée progressivement en fin d’année dernière. Peur des 60 ans ? Ras le bol ? Nouvelle vie ? Douleurs aussi, au dos, aux articulations. J’ai décidé de courir moins longtemps, plus souvent. Je suis contente de l’avoir fait. Je pars en vacances dans 3 jours et il fera certainement trop chaud pour que je persévère. L’élan est donné, je verrai ce que j’en fait. En tout cas ma journée commence par une belle sensation.
Ton carnet est intéressant dans l’idée. Il faudrait que je vois si je peux le trouver. Des deuils nous en avons maintenant beaucoup dans notre besace. Des proches, des lointains, et tous ses renoncements. Les rires envolés, les sourires partis, les petites attentions oubliées, l’écoute perdue et tous ces mots que l’on ne peut pas dire, l’incapacité à exprimer son ressenti, les mots qu’on nous empêche de dire, ce qu’on nous empêche de vivre. Je connais bien cet état de sideration, celui où plus rien ne sort. Alors peut-être un carnet.
Pendant quelques temps je notais mes rêves. En les relisant les uns après les autres, j’y trouvais le fil conducteur. Maintenant je rêve moins, ou alors de mon père. Bientôt un an qu’il est parti. Il est toujours là pourtant. Je sens sa présence, plus que lorsqu’il était vivant.
Ma journée se termine maintenant, elle n’a pas été très intéressante, du télétravail, un peu de streching, puis rien.
Demain je commence à préparer mes affaires pour les vacances. M’échapper d’ici me fera le plus grand bien.
L’année scolaire tire à sa fin. Dernier mercredi de l’année scolaire, dernier jour d’école pour la petite. Elle a ramené tous ses dessins et ses travaux d’école. Son cartable pèse. Elle est surexcitée. Surtout que son Papa est rentré du Japon cette nuit. Elle saute dans ses bras, en oubliant sa Mamie. Demain, elle va s’envoler pour le Maroc avec son Papa. Elle va y rester 3 semaines. Ma fille se tait. C’est difficile pour elle de voir partir sa fille avec qui elle vit au quotidien.
Moi, j’ai préparé le repas. Le frigo est plein, mais je dois cuisiner à nouveau. Pour plaire à tout le monde, je fais une quiche moitié asperges, moitié thon à la tomate. Je reste encore très frileuse sur la fréquentation des magasins. Je cuisine avec ce que j’ai dans les placards et le frigo. Et tout compte fait, je m’économise et ça ne se passe pas plus mal.
Cet après-midi, je laisse la petite avec son Papa et je vais voir ma copine à l’hôpital. J’y vais à pied. Je connais bien l’hôpital, c’est celui où je me suis faite opérer. Je ne reconnais ni les aides soignantes, ni les infirmières. Le temps passe vite. Ma copine n’est pas seule dans sa chambre, elle est avec une vieille dame qui a mis la chaîne parlementaire, fort bien sûr, trop fort. Sympa la politique en bruit de fond! Ma copine va bien. Elle ne se plaint pas. Elle commence à remonter la pente, et pour elle, c’est ça qui est important. Demain elle part pour son centre de rééducation au Pré St Gervais. J’ai pris le créneau de visite de 15 à 16 h. Je traîne un peu car sa sœur ne viendra pas pour raison de Covid et son mari est retenu par son activité professionnelle. Quand l’aide soignante qu’elle a appelée vient lui changer les poches de glace posées sur ses genoux, je quitte la chambre pour la laisser se reposer. Son visage est tiré par la fatigue, elle a froid, mal aux bras. Il est temps que je m’en aille.
Je rentre à pied de ma sortie. Petite fille est encore là, mais plus pour longtemps. Une fois la maison vide, je me couche sur le canapé et je fais la pause. Il en faut encore peu pour m’épuiser.
La soirée est tranquille. J’en ai besoin.
La voix de Lilie
Dernier mercredi avec petite fille pour moi aussi, mais là, c’est moi qui part. Je la reverrai dans un mois, dans le midi. Elle parle de mieux en mieux, utilise des expressions comme « on y va » pour dire qu’elle veut rentrer à la maison. Elle a tout un répertoire de chansons qu’elle fredonne en phonétique, elle chante juste. J’adore la voir promener en chantonnant. C’est difficile toute une journée avec elle à l’âge qu’elle a, pourtant elle va me manquer. Sa petite main dans la mienne, sa petite volonté qui s’exprime, son regard clair, ses boucles blondes, ses trottinements, ses manies. La journée se termine, elle est partie avec sa maman.
Ma tête est vide. Je trompe l’ennui en faisant les comptes du mois et quelques petites choses que je veux boucler avant de partir. J’ai déjà réussi à voir tous mes enfants et tous mes petits enfants cette semaine, c’est un miracle ! Restent quelques machines à faire et la valise à remplir.
Et supporter la transition entre deux mondes. Le quotidien et le travail chez moi, les vacances dans ma famille dans cet autre chez moi. Sans programme établi. Juste quelques idées de ce qu’il y a à faire. Il y aura des moments peut-être difficiles, d’autres plus joyeux, espérons le.
Je n’ai pas l’impression que c’est les vacances et pourtant ce sont mes dernières avant mon congé définitif. Quand j’y pense, ça me fait quand même un drôle d’effet. Plus de travail. Que de temps libre, que d’esprit libre, que de tranquillité pour faire les choses à mon rythme. Voici les meilleurs mois. Juste avant. C’est ce que je préfère, le rêve à la réalité. Imaginer ce que ça va être sans que la réalité ne l’abime.
Une nouvelle semaine qui démarre sur les chapeaux de roue, avec une sortie copines…ma première sortie resto en soirée. J’apprécie. Vous êtes toutes là, les graines, au rendez-vous. Et je n’ai pas de transport à faire! Je vais au rendez-vous à pied, avec ma béquille.
C’est une belle soirée, douce, agréable, festive, ensoleillée. J’ai proposé à une copine de nous rejoindre. Elle nous paye un verre avant le resto. Une nouvelle retraitée. Une nouvelle mamie. Les salariées se font de plus en plus rares autour de la table. Rassure-toi, Lilie, ce sera bientôt ton tour!
Après le resto, nous raccompagnons la copine au parking, puis nous traînons en papotant. Nous avons du mal à nous séparer, et pourtant, la fraîcheur est tombée. Il ne fait pas chaud. Cette fois-ci, je ne prends pas le RER avec vous pour rentrer.
Le resto du soir a éclipsé la journée, sans doute sans intérêt. Quoique. Je suis allée au magasin d’Arts plastiques d’à côté faire une recharge de peinture, de pinceaux et de supports. Pour m’occuper à la campagne. Entre les exercices au square, le coup de téléphone à l’assurance, l’achat des fournitures, la matinée s’est envolée. Et l’après-midi est passée aussi vite que la matinée.
Dans quelques jours, c’est la fin de l’école. Paris va se vider. Je ne verrais pas Paris vide car je serais partie aussi. Vous allez aussi partir les unes et les autres. Nous reverrons-nous avant septembre? Pas sûr du tout.
Après ce lundi festif, mardi démarre avec les corvées, les fameuses tâches administratives. Je m’en tire assez bien. Je suis soulagée. Je n’avais rien de compliqué à faire, mais parfois je prends peur, limite panique car je suis persuadée que je ne vais pas y arriver.
Et cet après-midi, j’enchaîne la psy, le kiné, puis l’ostéopathe. Beau programme. Contrairement à la semaine dernière, je vais chez ma psy à pied, aller/ retour. Une petite satisfaction. Rentrée à la maison, je prépare ma ratatouille pour demain. Pour ce soir, j’ai un taboulé que j’ai préparé hier. J’aime bien avoir un temps d’avance.
Ma copine qui est à l’hôpital peut enfin recevoir des visites depuis aujourd’hui. J’essaierais d’aller la voir demain. Jeudi, elle sort de l’hôpital pour aller dans un centre de rééducation.
La voix de Lilie
Il n’y a rien de mieux que démarrer la semaine par une sortie avec les copines. Même la serveuse nous comprend d’être si heureuses entre nous. Libres de dire ce que l’on veut comme on veut. Je vous retrouve après mon travail, vous arrivez toutes de votre journée. Mille choses à raconter. Les vacances qui arrivent, la fin d’année scolaire, les petits enfants, les enfants, les activités qui s’arrêtent, le départ qui approche vers nos campagnes respectives. Tu nous as trouvé un bon restaurant thaïlandais autour de chez toi. Ta première sortie avec nous depuis ton accident. Une belle soirée qui nous met du baume au cœur.
Pour le reste, je viens de faire deux jours de travail sur site avant des grandes vacances et du télétravail. Je ne reviendrai sur site que le 25 août. Pour entamer la dernière ligne droite, automne, hiver.
Cette été, je pars un mois et demi dans le midi. Avant gout de la retraite et de ses escapades à rallonge. Comme chaque fois depuis 1 an ou 2, je m’inquiète pour mon chat. Si vieux. J’espère qu’elle m’attendra tranquillement, qu’elle ne sera pas trop triste sans moi. Elle reste dans sa maison mais la maison sera vide une grande partie de la journée et les calins rares…. D’un autre côté, à son âge, l’emmener avec moi et la déraciner serait certainement pire pour elle.
Avant, le dimanche matin, j’allais courir. Est-ce que je pourrais retourner courir un jour? J’espère, mais comment savoir.
La coiffeuse est venue ce matin. C’était une surprise. Elle travaillait dans son salon à La Varenne, un dimanche. Entre deux clientes, elle a pris le temps de venir me couper les cheveux et de me faire la couleur. Cadeau, je suis gâtée. C’est bien aussi de s’occuper de soi.
Les petits enfants sont venus déjeuner, et les parents aussi. Quand ils repartent tous, nous nous écroulons sur le canapé pour regarder un film avec Clint Eastwood que nous avons déjà vu. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait grand chose. Mais le bruit, les petits, les exercices, un peu de rangement, un verre de vin, un bon repas ont suffi, je suis fatiguée, j’ai besoin de faire la pause.
Il n’y aura pas de longue promenade aujourd’hui. Et en plus, je veux me réserver pour être en forme demain soir.
La voix de Lilie
Vivement demain oui. J’ai passé un week-end abominable. Je n’ai vu personne. Je me suis occupée comme j’ai pu. Impossible de me lancer dans quoi que ce soit puisque je pars dimanche prochain. Je suis heureuse de vous voir toutes demain soir ça me fera un grand bol d’air.
A la rentrée j’irai voir une psychologue, chiatre, je ne ne sais. Pour comprendre ce que je ressens, pourquoi je suis si mal. Est-ce que j’ouvre les yeux ou est-ce que je me trompe ? Est-ce anormal d’avoir envie de voir son conjoint s’occuper de la maison, ou de soi, ou des vacances, ou des sorties, enfin, un truc quoi. Un truc que je n’aurais pas à penser moi même. Un truc que je verrais en rentrant chez moi le soir et qui me donnerait envie d’être là. Un truc qui me déchargerait de la charge mentale. Est-ce qu’à soixante ans on doit accepter de s’enterrer ? De ne plus vivre mais survivre ? Au moment où tout devient possible pour un temps si court ?
Avant le matin j’allais courir. J’ai arrêté de courir moi aussi cette année. Trop de douleurs au dos et au genou. Est-ce que je pourrais recourir un jour ? J’y songe. Peut-être moins longtemps, plus souvent. Ce matin j’ai profité d’une longue marche pour courir quelques minutes, 10 peut être. Pas de douleurs. Je verrai à la rentrée maintenant, parce que dans le sud il fera bien trop chaud.
J’ai entendu ce soir à la météo, quelques minutes de moins de soleil demain. Déjà on redescend….
Je suis contente, Lilie que tu aies pu sortir et rire et te détendre hier soir. Le rire est essentiel. A moi aussi, il me manque. Les occasions de rire ne se présentent guère à moi. Il faudrait en créer, mais je n’ai beaucoup de talent dans ce domaine. Il me semble urgent d’apprendre. Est-ce qu’il existe des formations pour apprendre à rire?
Aujourd’hui, c’est l’été. Le soleil et la lumière incitent à sortir. Ce matin, j’accompagne mon mari au marché, puis je l’abandonne pour aller faire mes exercices au square. Une pause et deux ou trois tâches de rangement et c’est déjà l’heure du déjeuner. Le temps est passé vite.
Cet après-midi, j’ai rendez-vous au Port de l’Arsenal avec une copine tandis que mon mari va faire quelques achats. Les soldes avec le monde qu’il y a, ce n’est pas pour moi. A partir du Port de l’Arsenal, nous faisons notre balade habituelle, sauf que ça nous prend beaucoup de temps. Ma copine a du mal à me suivre, tellement je ne vais pas vite. Il y a du monde, il y a du bruit, il y a du soleil. C’est l’été. C’est un temps qui fait penser aux vacances. Et nous ne sommes pas les seules à être de cet avis. Les promeneurs sont nombreux, les vélos aussi. De temps à autre, une brise légère nous amène un peu de fraîcheur. C’est vraiment très agréable.
Comme il y a beaucoup de monde, c’est bruyant. Péniches, hors bord, bateaux-mouches sur l’eau, crissement des pneus de vélo, rires, éclats de voix, pas et discussions des promeneurs sur le quai, la musique et les chants qui montent des aires de danse, les enfants qui jouent, les trottinettes… Débardeurs, robes légères, dos nus chapeaux de paille, shorts, lunettes de soleil sont de sortie. Je bois ces images qui sentent le plaisir et la détente.
Face à la Seine, nous nous arrêtons pour écrire. Je me laisse happer, bercer, enivrer par la vie autour et j’en oublie d’écrire. Je cherche l’arrêt et l’itinéraire du bus pour rentrer, bus que je ne prendrais pas parce que le temps d’attente prévu est de 35 mn. Je prends un autre bus, puis un autre. En temps normal, je serais rentrée à pied, mais là, je ne peux pas, j’attends. Le retour va me prendre près d’une heure. Pour clore cette journée déjà bien remplie, nous mangeons dehors, au restaurant thaï.
Je suis contente de rentrer. Il est largement temps que je me pose vraiment.
Je ne pourrais pas aller voir ma voisine qui vient de se faire poser deux prothèses aux genoux. Il y a un cluster Covid dans son service, les visites sont suspendues. Décidément, cette pandémie, elle s’accroche et nous gâche la vie.
La voix de Lilie
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Je m’ennuie ferme aujourd’hui. Pourtant j’ai occupé ma matinée avec le coiffeur et mon après-midi à tenter quelques soldes. Mais en ce moment le moral est trop bas. Heureusement que les graines préparent une sortie ça va me faire beaucoup de bien. J’ai hésité à t’appeler pour venir marcher avec toi, mais c’est le we et je me suis dit que tu serais avec M Graine ou les enfants.
Hier soir en allant vers le théâtre je me suis fait la remarque. Le bruit, le monde, les voitures, les vélos dans Paris, j’ai perdu l’habitude de tout ce mouvement, c’est assourdissant, ça me tourne la tête, c’est terrible. Est-ce l’âge qui fait qu’on ressent plus fort les choses ? Ou bien le fait d’habiter plus au calme ? Je me souviens ma mère le disait quand elle venait me voir à Paris et elle était pourtant plus jeune que moi maintenant.
En parlant d’elle, j’ai retrouvé une photo d’un anniversaire que l’on avait fêté ensemble en été, elle avait 46 ans, j’allais en avoir 23, elle avait fait mettre sur le gâteau « du simple au double »! J’avais complètement oublié cette anecdote (d’ailleurs je n’ai pas fait ça avec mes enfants). C’est important les vieilles photos. Ça nous remémore les bons moments, sachant qu’on prend toujours les photos dans les bons moments. On sourit, on rit, on est jeune, enfant.
Apprendre à rire. Ou réapprendre ? Tu as raison on devrait se trouver un stage de rire à suivre toutes ensembles. Remarque qu’on rigole bien quand on est ensemble. Ma sœur fait le même constat que moi. On se sent tellement bien entre filles. Pas de jugement, des sujets de conversation qui nous intéressent. Serait on en train de nous détourner de la planète Mars ? Tient ça me rappelle ton histoire de martiens !
Je termine ma journée par une séance de streching relaxation, dehors sur la terrasse. Après la chaleur de l’après-midi, il fait bon ce soir. Une petite brise caresse mon visage et mes bras. Sensation douce.
Ouf, ce matin, le soleil brille. Il ne fait pas chaud, mais le ciel est bleu. Je peux aller au square pour faire mes exercices et ça me fait du bien.
Et ce midi, nous mangeons en terrasse face à la place de la Nation. Il ne fait pas si chaud, mais nous avons de quoi nous couvrir et le spritz fait son effet. La vue est belle. Nous apprécions. Nous ne sommes que 2. La copine qui devait nous rejoindre n’est pas venue pour raison de transport.
Après le repas, nous marchons jusqu’au métro Chevaleret. Je voulais passer dire bonjour à mes handicapés. C’est fait. Problèmes de personnel, insuffisance, utilisation de vacataires insuffisamment formées, maladies, déplacement de résidents, pathologies des résidents, la situation se dégrade. La coordinatrice qui est russe et travaille en France depuis 20 ans s’inquiète. Elle se sent fatiguée. Elle envisage de prendre sa retraite. Mais comment faire, que touchera-t’elle, doit-elle repartir en Russie pour retrouver sa famille ou rester en France…J’écoute, que puis-je faire d’autre. Mais c’est important l’écoute, et c’est bien la seule chose que je suis capable de faire actuellement.
Je rentre en métro. J’ai assez marché pour la journée.
Je ne suis pas en mesure de me déplacer jusqu’à la pizzeria. C’est mon mari qui se déplace. J’ai honte d’abuser de sa gentillesse, mais je ne peux plus bouger.
Je suis contente de ma journée. Une bonne journée, ça fait du bien au moral.
D’autant plus que je me suis débarassée au passage de quelques corvées: envoi du courrier à l’assurance, envoi d’un courrier à mon médecin, lessives.
La voix de Lilie
Le beau temps est revenu, un peu frais pour la saison. Me voilà partie pour une journée de travail sur site. 1er jour que notre responsable nous a quittés que déjà la N+2 envisage un rappel à l’ordre sur l’utilisation abusive du télétravail. Elle est pour l’intelligence collective en présentiel, devant un tableau blanc. Skipe n’est pas assez convivial pour elle. Ça promet…. On va jouer la montre Covid qui revient et qui va imposer ses propres règles ! Déjà la cantine est rééquipée d’auto collants un siège sur 2, déjà le masque va devoir être remis dans les couloirs et les bureaux collectifs. Les chiffres s’envolent, le masque revient petit à petit dans les transports, on attend une nouvelle dose de télétravail, et de vaccin….
Ce soir je sors voir le spectacle d’Alex Lutz qu’il joue au théâtre libre, ex comedia. Humour, philosophe en trompe l’oeil, mime, mimiques, poète, un spectacle de près de 2h très drôle, imaginatif, tendre. Il m’emporte dans ses représentations de scènes imaginaires, jouées avec tellement de conviction que la réalité s’ échappe et que l’on entre dans son monde en sortant du notre. Ça fait un bien fou de rire. Je ne ris pas assez souvent et c’est un euphémisme….
Ce soir la lune est minuscule, un petit croissant très fin dans le ciel, le premier ou le dernier quartier je ne sais pas. On dirait une porte entrouverte qui laisse passer un rayon de lumière. Qui habite derrière cette porte ? Faut-il la pousser ?
La pluie me confine à la maison. Quand je reste à la maison, la jambe me fait mal: le coup de pied, la cuisse, le genou et je marche mal. L’ennui et l’enfermement accentuent le sentiment de malaise. Mon kiné m’a dit en fin d’après-midi qu’au début du siècle 84% des personnes qui se cassaient le fémur mouraient en moins de 6 mois. J’ai lu par hasard l’autre jour en cherchant autre chose qu’actuellement, 25% de ceux qui se fracturent le fémur meurent à moins d’un an. C’est moins qu’au début du siècle, mais c’est impressionnant. Certes, ceux qui se fracturent le fémur sont souvent des personnes âgées avec des pathologies autres, mais tout de même. Pour clore le débat, regarder les sites médicaux sur Internet n’est pas une bonne idée surtout pour garder le moral et se sentir fatigué après une fracture du fémur est normal car cela reste un accident conséquent!
Confinée à la maison, je colle, je peins, je découpe. Rien de bien montrable, mais ça me fait du bien et ça me détend. Je n’ai rien à faire qui ne puisse pas attendre, alors, ça attendra.
Je dois répondre à l’assurance adverse qui me propose un accompte et une aide ménagère. J’ai du mal à répondre.
Aujourd’hui non plus, je ne fais pas les courses, j’ai la flemme. Je me contente de faire le tour du pâté de maisons après ma séance de kiné pour marcher un peu. J’ai tout de même fait quelques exercices ce matin.
Demain, le temps devrait être meilleur.
La voix de Lilie
Aujourd’hui il pleut. Pour le dernier jour du mois de juin. Remarque ça va avec le moral.
Hier j’avais gonflé mon vélo pour rejoindre ma fille pour le déjeuner, eh bien j’irai en voiture…. Cette année je n’ai pas sorti le vélo. Jamais eu l’occasion.
Tes statistiques sont impressionnantes, ton kiné a joué fin de t’en parler, au moins ça t’a occupé pour cette journée de pluie… Heureusement on peut les lire à l’envers, au début du siècle (on va supposer le précédent quand même !), 12% survivaient à 6 mois, maintenant 75% survivent. C’est comme avec le covid, 99% survivent, on parle de tous ceux qui meurent jusqu’à la psychose. Combien a-t-on de chance de survie à 1 an quand on a plus de 60 ans ? Il vaut mieux éviter de le savoir, maintenant chaque jour compte. Pourtant Dieu sait combien on en perd….
Moi je cherche qui je suis. Ce que j’aime, ce qui m’empêche, ce qui me grandit, ce qui me détruit. Je doute de la légitimité de mes besoins. Je sens ce qu’il me faut et en même temps je me dis que je ne devrais pas avoir ces besoins. Mais si ça m’empêche de vivre, c’est que c’est un vrai besoin.
Heureusement que j’ai passé un bon moment avec ma fille, sans personne petits ou grands pour nous perturber. Il y avait longtemps que nous n’avions pas mangé ensemble. Puis ce soir le soleil a repointé son nez et j’ai pu aller marcher un grand moment en forêt pour me détendre, respirer, me fondre dans la nature.
Demain le soleil devrait revenir. 1er juillet oblige ? Notre moral aussi penses-tu ?
La journée commence bof, avec 3/4 d’heure d’attente devant le laboratoire pour faire mon analyse de sang. Il fait beau, ni trop froid, ni trop chaud, je ne suis pas à jeun, c’est juste que c’est long. Je fais quelques exercices devant le laboratoire. Je n’irais pas au square ce matin.
Ce midi, j’ai petite fille et fille pour le déjeuner. Je fais avec ce que j’ai dans le frigo, je n’ai pas le courage de sortir pour faire les courses. Depuis que j’ai eu mon accident, je suis très économe. Je réfléchis à deux fois avant de sortir faire les courses. La plupart du temps, je décide que ce n’est pas urgent, je modifie le menu et je reporte à plus tard.
Petite fille joue dans sa chambre. Je la laisse faire. En cette fin d’année scolaire, elle est fatiguée. Elle ne veut ni aller au square, ni aller faire de l’escalade. Comme je ne suis pas bien vaillante, je laisse faire. Elle vient dessiner avec moi. Je cherche mon livre de mandalas pour qu’elle colorie, ce qu’elle a envie de faire, mais bien entendu, je ne le trouve pas. Je la laisse découper et dessiner à sa guise. Pendant ce temps, moi aussi, je dessine et je peins. Ce que je ne sais pas encore, c’est qu’elle est en train de nous fabriquer une fusée.
Fusée dans laquelle nous montons bien sûr et nous partons dans l’espace. Je suis du voyage, pas question d’y échapper. Nous adoptons toute une famille de martiens que nous ramenons sur terre. Ce petit voyage dans l’espace est bien agréable. Moi, je suis une petite fille et je m’appelle Rosine. C’est ma petite fille qui conduit, elle est ma grande soeur, elle s’appelle Marie. La fusée est de taille extensible, elle prend la dimension de la chambre ou de l’appartement selon les besoins. Arrivés sur Mars, nous goûtons, un goûter martien bien sûr.
Il nous faut revenir sur terre. Je dois ramener la petite chez ma fille. Ce sera ma sortie et mon exercice du jour, avec descente et montée des escaliers. Aller/ retour à pied. La marche me fait du bien. Je n’arrivais pas à marcher correctement dans l’appartement. Après ma balade, je marche beaucoup mieux, mes jambes ont besoin d’échauffement pour se dérouiller et se remettre en fonctionnement. Mais je ne vais toujours pas bien vite.
C’est tout de même une journée productive. J’ai réservé mes séances de kiné à la campagne. Et j’ai enfin réussi à commander la carte vitale pour mon frère. Par contre, je n’ai pas touché à mon site jacquaire, j’en ai assez fait ces jours derniers.
Ce soir, le petit ne vient pas et mon mari n’est pas là. Je dessine, je colle. Je prends du temps pour moi.
La voix de Lilie
Parlons-en du covid qui revient, avec un article de retard. Tout autour de moi c’est l’hécatombe. Aucune des précédentes vagues ne m’a touchée d’aussi près. Un repas de service il y a 10 jours, 5 touchés sur 8, un après-midi face à face avec un collègue qui déclare le covid le lendemain il y a une semaine, un repas au restaurant avec une amie lundi qui déclare le covid hier soir. Moi toujours aucun symptôme. J’en arrive à me demander si ce n’est pas moi qui le refile à tout le monde sans le savoir…..je voudrais faire un test d’immunité pour savoir si j’ai beaucoup d’anticorps, ce qui voudrait dire que je l’ai eu plus récemment que mon vaccin, mais ma fille me dit que ça ne sert à rien dans la mesure où je n’ai pas de base pour savoir à combien j’étais avant chaque dose. Hum. Je vais tenter quand même.
La journée a été longue aujourd’hui, réveillée à 6h45 par petite fille, ce n’est clairement pas mon heure. Il y a des années que je ne me lève plus aussi tôt. Je me souviens de la souffrance physique et morale que cela me provoquait et je suis heureuse d’être enfin sur mon rythme biologique la plupart du temps. Couchée 1h, levée entre 8 et 9. Le covid m’aura au moins apporté ça, entre le télétravail qui en a découlé et l’aménagement de mes horaires sur site, je revis. J’ai gagné une heure de sommeil depuis 2 ans. Comme on dit à quelque chose malheur est bon.
Nous ne sommes pas allées sur mars, tout juste jusqu’au toboggan et à la boulangerie pour le mini croissant de petite fille. Dans son langage, croissant, poisson, pansement = cosson.. D’où l’utilité du contexte !
Pendant que nous préparions le déjeuner et la table, sans la regarder, elle s’est dessiné, dit elle, un tatouage vert sur toute la jambe. Ma fille voulait l’effacer, petite fille le garder. Ma fille dit que ce n’est pas bien d’aller comme ça chez la nourrice, moi j’ai dit qu’elle va bien au travail avec ses tatouages !
C’est la pandémie qui redémarre, on dirait la danse des canards, en moins drôle. Je suis vaccinée. J’ai fait ma 4ème injection.
C’est mardi aujourd’hui, un mardi qui démarre sans enthousiasme. Pour me mettre en forme, je file vers le square pour mes exercices. Je salue les copines qui font la gym. J’aimerais bien me joindre à elles, ce serait plus drôle, mais c’est prématuré.
Une fois rentrée, je m’octroie une pause pour coller, dessiner. J’en ai besoin, la déprime me guette. En début d’après-midi, j’ai rendez-vous avec la psy, au téléphone, et en fin d’après midi avec l’ostéopathe. Mon quotidien est beaucoup trop médicalisé et assisté à mon goût. Ce n’est pas bon pour mon moral, mais que faire d’autre que de se faire aider, mes jambes sont flageolantes et ma tête est en vrac!
Entre deux thérapies, nous allons prendre le café sur le Roof top d’à côté avec ma voisine du dessous. C’est sympa. Ma voisine rentre à l’hôpital jeudi matin pour sa double prothèse de genoux. J’ai mal pour elle. Je suis aussi contente que ce soit son heure, car elle ne peut plus marcher du tout. Elle va être opérée dans le même service que moi pour le fémur. Je promets d’aller la voir, ça me permettra de saluer les infirmières et les aides soignantes qui se sont occupées de moi.
J’ai bien avancé sur mon site jacquaire. Je peux même dire que j’en ai terminé pour les festivités d’anniversaire, mais ça a été laborieux. J’ai encore des mises à jour à faire, je les ferais au fil de l’eau, elles sont moins conséquentes.
Ce soir, je fais la ratatouille et j’appelle mon voisin paysagiste à la campagne pour qu’il s’occupe de mon bout de cour. Notre bout de terrain est tellement minuscule que je n’osais pas le solliciter, mais je sais aussi que je ne vais pas arriver à nettoyer et que ça va m’agacer.
La voix de Lilie
Il y a comme un air de morosité dans l’air. Toutes les graines sont touchées. Le moral dans les chaussettes, ta tête en vrac. Je devrais aussi me trouver une psy. Je sais que j’ai besoin de distraction et je n’en ai pas. Le quotidien me tue à petit feu. Je n’ai pas assez d’impertinence autour de moi. Je n’ai plus d’enfants, ce sont des adultes et leur vie m’échappent. Ils ne me racontent rien, ne nous invitent jamais. Tu as ta peinture et toute ta créativité pour t’aider, moi je passe 6h devant mon ordi, le reste devant mon téléphone pour ne pas tomber dans le gouffre qui m’attire.
Mon chat ronronne sur mes jambes, seule manifestation d’attachement. Je la regarde étalée de tout son long dans une attitude d’extrême détente. Quel bonheur cette vie de chat de luxe. Je vais bientôt la laisser pour 6 semaines et cela me fait souci. A l’âge qu’elle a, je m’inquiète toujours, je lui demande de m’attendre. J’espère qu’elle ne déprimera pas trop de mon absence. Mon fils qui reste à la maison ne la caline pas ou pratiquement pas. Lorsque je rentre elle est souvent mal en point, alors je culpabilise de la laisser.
Cette bonne vieille culpabilité qui nous colle à chaque pas. Ne pas être assez ceci, pas assez cela, pas assez gentille, aimante, douce, ménagère, cuisinière, réparatrice, bricoleuse, administrative, organisatrice de de travaux, de sortie, de vacances, souriante et surtout sans rien attendre en retour.
Qui suis-je maintenant ? Que suis-je devenue ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Où et quand est-ce que je me suis perdue ?
Aujourd’hui, c’est lundi. Je n’aime pas les lundi. Je n’ai jamais aimé les lundi. C’est comme les débuts d’année, je fais ma liste de choses à faire, ma to do list, et ensuite, j’essaie de m’y tenir.
Ce matin, je me suis fixée de mettre à jour mon site jacquaire suite aux festivités d’anniversaire des 11 et 12 juin. J’ai bien du mal à m’en sortir. D’ailleurs, je n’ai pas réussi à terminer, je vais être obligée de m’y remettre demain.
Ensuite c’est le rendez-vous chez le psychiatre. Aller/ retour à pied, c’est toujours ça de pris.
Et enfin, à 17 h, je me rends à ma séance de kiné.
Pas grand chose à conserver de cette journée si ce n’est que le ménage est fait car l’aide-ménagère est passée ce matin.
Demain sera un autre jour, plus fructueux j’espère.
La voix de Lilie
Une journée tellement vide que tu en oublies de mettre un résumé. Peut-être est elle un résumé à elle toute seule !
Aujourd’hui je pense à l’effet papillon, aux appels d’un autre monde qui existe peut-être et essaie de nous contacter. Mon père nous a laissé un peu d’argent et je me demandais ce que je pourrais m’acheter en souvenir. Mon choix s’est porté sur un vélo à assistance électrique. N’y connaissant rien, je regarde les sites comparatifs. Avec mes critères, le modèle sort: un beau vélo rouge de la marque moustache. Mon père était pompier, avec ses camions rouges, et a toujours porté la moustache…
Quelquefois je me dis que je connais plus de gens dans cet autre monde que dans le monde réel. Privilège de l’âge ! Comme au travail quand on approche de la retraite, tous les collègues sont déjà partis et d’autres les ont remplacé. Dans la vie c’est la même chose, toutes les personnes qui m’entouraient dans mon enfance sont parties, une autre génération les a remplacés. Maintenant une deuxième génération s’en va et nous voilà en tête de liste. Plus derrière que devant. Normal donc qu’ils essaient de nous parler….
Ma rose a été voir un magnétiseuse, je suis furieuse de ce que cette personne lui a fait vivre. Charlatan ou charognarde qui se jette sur ce qui fait souffrir et appuie bien dessus à coup de tirage de carte et autre simulacre. Certainement qu’il existe de bons magnétiseurs et certainement que celle là n’en fait pas partie.
Pas de grasse matinée ce matin. Le petit m’appelle à 7 h, il est réveillé et n’a pas l’intention de retourner dans son lit ni de nous rejoindre dans notre lit.
Je n’ai pas mon compte de sommeil. Le petit s’est endormi à minuit hier soir, après sa sieste tardive. Mais je n’ai pas le choix, je me lève et mon mari, qui serait bien resté au lit ce matin, se lève aussi. Quand les petits sont là, ce sont eux qui donnent le la. Nous essayons de suivre le rythme. Ce n’est pas toujours facile. Le petit est dans sa période du « non », c’est net. « Viens te laver les dents » – « Non ». « Viens te coucher » « Non »…Avec ma patte folle, c’est difficile de m’imposer. Mais, ça va, ça reste gérable.
Pendant que mon mari fait son jogging, avec le petit, nous écoutons sur youtube la lecture du livre « Caca Boudin ». Trois fois de suite, il adore, puis nous partons au square pour jouer. Mon mari a fini son jogging et nous rejoint. Lire, jouer, manger, rire…Les parents viennent prendre la petit et moi, je fais la pause, enfin.
A midi, nous avons les filles pour déjeuner. Le repas sera simple. Nous sommes vannés.
Une fois le repas pris, nous faisons une compétition de puzzle, ma petite fille et moi sur un 100 pièces contre ma fille sur un 200 pièces, les deux puzzles sur le thème du Roi Lion. Et c’est ma fille qui nous bat parce que nous avons fait une erreur. Ma petite fille n’est pas contente. Je vais faire la sieste, ma fille est vraiment trop forte.
Je raccompagne les filles en fin de soirée une partie de leur trajet de retour. Ça me permet d’échanger avec ma fille qui désespère de trouver en région parisienne une maison qui lui convienne. Elle n’en peut plus de Paris.
Voici un dimanche qui se termine, et une nouvelle semaine qui va débuter.
Toi aussi, Lilie, ton dimanche est placé sous le signe des enfants. J’espère que tu en as bien profité.
La voix de Lilie
Profité profité, c’est un bien grand mot. 2 petits toute la journée c’est du travail ! Ils sont arrivés un peu avant 11h, en pleine forme. Le temps d’un café avec les parents et nous voilà dans la cage aux lions ! J’aime jouer avec eux et les laisser libres de s’exprimer dans le jeu. Bien sûr cela occasionne du désordre mais qu’est-ce qu’une journée de désordre en échange de leurs rires. On joue avec des balles, 43 exactement, petit fils les a comptées, on les lance dans une bassine, il prend une douche de balles. Puis la balançoire, puis le sable. A certains moments ils rentrent dans leur monde intérieur et je les regarde avec une envie d’y revenir. Cela nous arrivent quelquefois à nous les adultes, si rarement, de lacher prise avec la réalité, en griffonnant sur une feuille, en marchant en forêt, en jardinant, en fabriquant quelque chose de nos mains. C’est si rare pourtant.
L’après-midi c’est plutôt le temps du parc, on va faire du gobogon (toboggan), grimper sur l’araignée, courir. Et le soir on fait la cuisine. Mini quiches à l’emporte pièces, les petits mangent la moitié des lardons au lieu de les mettre dans les quiches. Et surtout un brownie au chocolat. Petit fils a décrété que c’était son anniversaire aujourd’hui et qu’il veut souffler ses bougies ! A la fin du repas, je lui sors la boite à bougie et il choisit celles qu’il veut sur son gâteau. Un 4 et 8 petites bougies, il a 4 ans et 8 mois. On allume la gâteau, il ne veut pas qu’on chante, il a horreur de la chanson d’ anniversaire. Il souffle ses bougies et nous dévorons tous ensemble son gâteau d’anniversaire !
Avant d’aller dormir, un bon bain où ils jouent tous les deux dans la mousse, ils adorent que mamie fasse la mousse avec le savon, pour se détendre. Puis je leur lit une histoire dans le lit avant de les coucher tous les deux dans la chambre. Ça appelle un peu pour la forme mais ils sont fatigués et ils s’endorment vite.
Je redescends, ouf. Repos. Un petit film, une séance de streching et moi aussi j’ai bien mérité d’aller au lit !
Demain il y a école pour tout le monde, j’espère que je ferai une bonne nuit…
Aujourd’hui, c’est un samedi de soldes, mais je ne me sens vraiment pas concernée.
Nous avons passé une bien belle soirée hier soir, Lilie. Improvisée, elle était, la soirée. C’est bien comme ça que le les aime.
Grasse matinée ce matin, nous nous levons à 8 h 30. Petit déjeuner avec Graine vanille et petite fille. Nous prenons notre temps, c’est samedi. Je fais la liste et mon mari part faire les courses.
Mon bras, celui qui a eu l’injection du rappel du vaccin, me fait mal. Je n’ai pas de fièvre, mais je me sens fatiguée. Alors, une fois les tâches indispensables de rangement faites, je fais mes exercices et je me pose.
Ma petite fille, mange deux tartines de beurre avec du chèvre puis s’en va un peu avant midi pour son cours de musique d’abord, ensuite, elle enchaînera sur un anniversaire. Les petits sont comme nous, toujours très occupés.
Petit fils prend le relais, il arrive vers 13 h 30. Nous passons à table. Mon mari et Graine vanille sont passés au marché. Ils ont ramené des avocats, du poisson et des raviolis. C’est une cuisine rapide pour un samedi gris.
Nous devions voir ma copine et son petit-fils du Pakistan cet après-midi, mais ils ont pris froid et annulent le rendez-vous. Alors, une fois le café pris, Graine vanille s’en va, mon mari part jouer au square avec le petit, et moi, n’écoutant que mon courage, je vais faire la sieste.
En fin d’après midi, le petit s’endort et se réveille à 20 h 30. On voyait bien qu’il était fatigué. Mais le faire coucher, c’est difficle. Il s’endort quand il s’écroule. La journée s’étire. Le temps passe. Je n’ai rien fait de la journée. J’ai à peine mis le nez dehors pour retirer un colis pour mon mari avec mon téléphone. J’en ai profité pour faire le tour du pâté de maisons et me dérouiller les jambes.
Demain sera un autre jour.
La voix de Lilie
Journée de transition aujourd’hui. Entre le travail hier et les deux petits à garder demain. Bien sûr à minima il faut faire les courses, le frigo est vide. Pour le reste c’est détente.
J’appelle ma rose aujourd’hui. Il y a longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles, elle me manque. C’est une fleur magnifique. Je l’ai connue en bouton, et à peine éclose très abîmée, quelques fois fanée, maintenant elle est épanouie et c’est véritablement la reine des fleurs. On a tous besoin d’une rose autour de soi, la regarder, sentir son parfum. Il faut bien s’en occuper pour qu’elle fleurisse et vous donne le meilleur d’elle même. Ses épines la protègent et si vous êtes patient et attentif à elle, elle vous montrera comment ne pas vous faire piquer. Je sais qu’elle me lit quelque fois. Je l’aime infiniment. Nous avons vécu tant de choses ensemble.
Cet après-midi, je me suis assise sur un banc sous les marronniers face au lac à côté de chez moi. J’aime cet endroit. Je l’ai souvent pris en photo, à diffrentes époques de l’année. J’aime l’image bucolique qu’offre cet endroit. Les couleurs sont magnifiques. Aujourd’hui il pleut. Le gris du ciel fait ressortir les différents verts des arbres et le gris bleu de l’eau. Je comprends les peintres qui décident de reproduire les paysages qu’ils aiment. Certains même les reproduisent plusieurs fois sans jamais se lasser. Comme j’aimerais savoir dessiner, faire sortir de moi ce que je vois ou ce que je ressens. Je me contente de les regarder et de les imprimer en moi, et c’est déjà bien agréable.
Tu vois Graine, moi aussi, je n’ai pas fait grand chose. Demain par contre ce sera une autre affaire..
C’est la fin de la semaine, Lilie, tu tiens le bon bout…J’espère bien que tu vas profiter du week-end pour faire des choses agréables pour toi…
Moi, ce matin, je commence par le rappel du vaccin Covid, que j’ai failli oublier. J’ai pris rendez-vous pour 9 h. Le test préalable est négatif, c’est parti pour une 4ème injection.
Ensuite, je prends la direction du square pour mes exercices quotidiens et ma balade. J’ai rendez-vous avec une copine qui va venir avec sa petite fille d’un an. Elle retarde le rendez-vous, je remonte boire un café, étendre mon linge, lire ton article d’hier. Je n’aime pas ta tristesse, elle résonne en moi, je connais bien ces coups de calgon!
Je resdescends au square et nous papotons pendant plus d’une heure avec ma copine que je connais quasiment depuis que j’habite à Paris. Nous parlons de la vie, des enfants, des conjoints…La petite s’est endormie. Elle fait ses dents. Nous promettons de nous retrouver régulièrement au square. Elle garde sa petite quasiment tous les vendredi.
J’ai encore du travail pour mettre à jour le site jacquaire. J’en fais une partie. Je laisse le reste pour plus tard. Je prends le temps d’appeler mes handicapés. J’irais les voir vendredi prochain.
J’ai un examen d’ostéodensitométrie en fin d’après-midi. Je vais y aller à pied. Vu la vitesse à laquelle je marche, je dois prévoir un peu de temps. Comme hier, je prend une seule béquille, et aujourd’hui, c’est un peu plus facile. Comme quoi, c’est bien le fait de marcher qui répare. J’hésite à prendre le bus pour rentrer, et finalement, je rentre à pied, lentement, à mon rythme et je m’écroule sur le canapé une fois arrivée à la maison.
Mon mari prend un verre avec un copain. La petite va venir dormir ce soir, graine vanille aussi. Je n’ai rien préparé pour le repas. Le vendredi, c’est relâche. Nous allons improviser!
Je n’ai pas eu mon compte de sommeil cette nuit , en conséquence, ce matin, je suis fatiguée.
Et en plus, j’ai des tâches administratives à effectuer, ce que je déteste. Je dois créer un compte Ameli pour mon frère qui est sous ma tutelle pour lui commander une nouvelle carte vitale. La sienne est égarée. Depuis hier, je m’y attelle, aujourd’hui, le compte est enfin créé. Pour le créer, j’ai dû mettre un email – donnée obligatoire -que je n’utilise pas parce que je devais mettre un email différent de celui que j’utilise pour mon compte. Je dois me remettre demain à la tâche car je ne pouvais effectuer qu’une seule opération aujourd’hui…et il me fallait créer l’adresse.
Mon frère a attrapé le covid. Il est asymptomatique. Il devait passer aujourd’hui un examen à l’hôpital qu’il n’a pas pu passer en raison de son test positif. Ce soir, j’ai un message m’indiquant que je suis positive au Covid. Ben voyons, sur les deux comptes, il y a le même numéro de téléphone. L’informatique est un outil formidable, normalement conçu pour simplifier la vie des gens. Ben, c’est raté. Ça ne fait que compliquer la vie des usagers. Et comment font ceux qui sont hermétiques à l’informatique?
Pas de copine pour marcher aujourd’hui, je décide de partir en balade avec une seule béquille. Je trouve ça dur. Je sens ma jambe qui est encore bien fragile. Et à 17 h, j’ai rendez-vous chez le kiné qui en rajoute une dose. C’est normal, on a rien sans rien. Il faut bien que je la fasse marcher cette jambe.
Une soirée tranquille se profile. Ce soir, je vais aller me coucher de bonne heure.
La voix de Lilie
Moi aussi je marche à une béquille….
À ta question de savoir comment font ceux qui ne connaissent rien à l’informatique, je peux te répondre de ceux que je connais, ils font faire par les autres ou l’autre, et en échange, ils ne font rien pour cet autre… Je suis amère, triste.
Côté idioties administratives, j’ai du demander à ma banque la création d’un compte internet à mon nom, en tout point identique à celui que je pensais être notre compte internet commun mais qui s’avèrent être uniquement au nom de mon mari. Pourtant tous nos comptes communs et personnels s’y trouvent…. Pourquoi ce besoin ? Parce qu’une nouvelle loi de sécurité des paiements internet impose un compte internet différent pour chaque carte bleue… Alors les deux comptes ont le même email, le même téléphone le même accès par mon empreinte et la même liste de comptes mais ils sont à deux noms différents et la banque est couverte…. Vraiment stupide, d’autant plus que M Lilie est bien incapable de gérer son compte et même de payer depuis internet.
J’ai aussi 3 adresses email pour les amelie et les retraites de monsieur, de mon père, de ma mère. C’est beau de faciliter la vie des aidants. Toutes ses lois qui devraient nous protéger et qui nous rajoutent des contraintes d’utilisation, ou qui sont détournées, comme celle qui nous impose d’accepter des cookies sur chaque site visité.
Quand je regarde mon chat étalé sur mes jambes, somnoler en ronronnant, je me dis que la vie pourrait être un peu plus simple….
Sur le front Covid, la moitié du service est positif, la responsable négative, les autres sans symptômes n’ont pas fait de test. Un repas de fin d’année sur une table ronde. J’étais entre un positif et un négatif. Ah.
Les lendemains de fête sont toujours difficiles. Encore plus lorsque la nuit est entrecoupée par un joli petit diable de 2 ans. Couchée très (trop) tard, petite fille me réveille vers 4h du matin. Je me glisse dans le lit à côté de son lit à barreau pour la rendormir avec ma main dans la sienne. 7h30 elle est debout, précise qu’elle a fini de dormir et qu’elle veut son biberon. Le sommeil, le mien, ne veut pas s’en aller si vite. Je lutte contre lui, et contre elle, essaie de gratter quelques précieuses minutes. Las, pas question pour elle de somnoler avec moi. Ça me rappelle lorsque mes enfants étaient petits (étaient des enfants en fait !) et qu’ils me réveillaient trop tôt, combien ça m’était difficile de me lever. Heureusement avec les petits enfants ce n’est qu’un matin par ci par là.
Ce charmant petit personnage, adorable quoi qu’un peu despotique avec sa mamie, se transforme en monstre de caprice dès la porte de sa maison franchie. C’est la première fois que je vois ce changement aussi soudain que profond. Elle chouine, pleure pour avoir ceci ou cela de la part de sa mère qui pourtant ne cède pas à ses demandes d’avaler toutes les tranches de saucisson en même temps, manger une sucette avant le repas, et j’en passe. L’aîné profite de la situation pour l’aiguillonner un peu plus, et sauter partout au passage. Ma fille n’en peut plus. Deux enfants petits ce n’est pas rien. Je me revois à son âge, en burn out maternel. J’essaie de l’aider au mieux pour lui éviter ça mais le pourrais je ?
Comme à chaque fois l’histoire se termine par une bonne dispute entre M Et Mme Lilie qui n’ont pas la même optique sur le sujet.
La voix de Graine
Je prends plaisir à te lire, Lilie et je te vois très bien essayer de négocier avec ton petit tyran en couche…J’ai le même type de réflexion quand je vois ma fille et ma belle-fille qui n’ont qu’un enfant mais qui se retrouvent seules à assumer la charge quotidienne. Comment avons-nous fait, nous? Je ne sais pas, chez nous, il n’y avait pas de Papy, Mamie à disposition ! Enfin, si, je sais, nous les femmes, nous ne savons pas dire non, enfants et famille passent avant tout, avant nous, nous tirons sur la corde, sans même imaginer que la corde peut lâcher! Et mamies à présent, nous prenons sur nous de soulager filles et belle-filles, nous ne savons toujours pas dire non. Femmes et et hommes ne sont pas faits du même bois, c’est sûr.
Mais tout de même, il nous faut rectifier le tir et nous laisser une place. Nous avons aussi le droit de profiter de la vie. Notre place ne se limite pas à s’occuper des autres, des démarches admistratives, pour que notre environnement proche puisse profiter en toute sérénité des plaisirs de la vie. Nous nous oublions trop souvent et nous avons tort. Je m’en rends compte en voyant ma peur que tout recommence comme avant. Nous nous laissons avaler par trop de contraintes, trop de « to do list » qui mangent le plaisir et la joie de vivre.
Ce mercredi, pas de petite fille. Elle est fatiguée, elle veut rester chez sa Maman. Ça me fait du bien de pouvoir vaquer tranquillement à mes occupations sans avoir à me préocupper de préparer le repas par exemple. J’en profite pour faire une mise à jour un peu conséquente de mon site jacquaire pour mettre en avant les marches jacquaires préparatoires qui sont organisées tous les quinze jours. Cela fait pas mal de temps que je procrastinais sur le sujet sans réussir à m’y mettre.
Et ce matin, je me suis remise aussi sur la recherche de maisons en traçant un cercle autour de Paris.
Dans l’après-midi, j’ai un appel de l’assureur de la personne responsable de mon accident. Je vais toucher une provision de 2400 €. Le prix de la vie, de la douleur, de l’empêchement de faire…Cet appel me fait remonter en mémoire l’accident de voiture de ma mère qui au final a entraîné une récidive de son cancer et peu de temps après sa mort. Combien vaut une vie, combien vaut la douleur, combien vaut l’incapacité à faire? Je ne veux pas perdre du temps dans des calculs d’estimation, pour moi, la santé ne se négocie pas, mais je me dis que c’est une opportunité pour me faire aider et prendre du temps pour moi, enfin.
Ce soir, nous aussi, nous avons notre petit bonhomme et graine vanille. Comme le petit est sans sa cousine et avec une personne qu’il ne connaît pas, il est tout calme et gourmand, bien sûr, comme d’habitude. Nectarine, melon, ananas, 2 mini-glaces au chocolat, le dessert et le sucré ont la part belle ce soir, mais il a bien mangé sa part de quiche tout de même.
La journée se termine avec spritz au champagne et un petit verre de rhum arrangé, question de se lâcher un peu.
Ce soir, c’est la fête de la musique, et j’ai la grande chance d’accueillir les Graines chez moi. C’est une chance oui. Cette pause fracture me maintient en confinement, certes, mais me permet de voir et de recevoir bien plus de monde que nous ne l’avions fait depuis longtemps. Je les laisse sortir et aller profiter de la soirée dehors, pour moi, ce serait trop. La dernière fête de la musique date de 2019. C’était il y a 3 ans! C’était il y a un siècle.
Graine vanille nous a ramené des ananas et des prunes de cythere de la Réunion. C’est un fruit que nous ne connaissons pas ici. Il se mange avec du piment et du sel.
Ce matin, je suis allée chercher mes nouvelles lunettes. Au retour, j’ai fait quelques courses pour ce soir, pas trop, juste ce que je suis capable de porter. L’ascenseur qui marchait ce matin est à nouveau en panne. Aujourd’hui, j’aurais fait ma gym!
Cet après-midi, je me repose en prévision de ce soir. Je bulle. Je lis. Et je ne prépare rien. Vers 17 h, je mets dans des petits ramequins et assiettes ce que j’ai acheté. Je n’ai pas fait de cuisine. Je suis dispo pour papoter et pour boire un coup. Ce n’est même pas moi qui dose le spritz! Je deviens réellement très flemmarde.
Le beau temps temps est revenu, la chaleur reste raisonnable et c’est agréable. C’est une belle soirée pour la fête de la musique.
La voix de Lilie
Enfin une double occasion pour réunir les Graines: la venue de Graine de vanille et la fête de la musique. Ce soir nous nous retrouvons (presque) toutes chez toi. C’est la première fois que je te vois remarcher sans béquille. Le voyage immobile s’ébranle. Bien sûr, tu ne nous suivras pas dans Paris ce soir, mais nous passons un très bon et très grand moment ensemble. Malgré ce que tu peux dire, tu as fait les courses et préparé les assiettes apéritives. Ok, tu as délégué la confection des aperols, mais il faut dire que c’est la spécialité de Graine de linotte, c’est important les professionnels, il faut s’appuyer dessus !
Tant de temps que l’on ne s’est pas vues toutes ensembles, vous arrivez à vous retrouver de temps à autre, moi je suis beaucoup partie ces derniers mois et entre le travail et les enfants, je manque de temps en journée pour vous rejoindre. Alors je me remplis de vous, de nous. De vos discussions joyeuses, de vos rires, de vos visages, d’être là, simplement avec vous.
Après un aperol et un peu plus, voilà 4 graines fin prêtes pour aller déambuler dans Paris au gré des notes de musiques. Il fait un temps parfait, ni trop chaud, ni trop frais. Nous démarrons par la bastille et les années 80. Je suis toujours étonnée que la jeunesse d’aujourd’hui aime encore danser sur ces musiques. C’est comme si nous en 1982 nous avions dansé sur des musiques des années 40. S’en suit un détour par la place des vosges autour de laquelle nous suivons un groupe de percussions peut-être Polynésien dans un rythme qui nous met presque en transe. Nous terminons vers le métro Saint Paul dans un bar où joue un groupe Latino. Les gens dansent jusque dans la rue. Le don est très très fort et nous empêche de parler aussi nous repartons assez vite. L’entrée du métro est bondée comme aux heures de pointe, c’est impressionnant. Nous revenons vers Nation, dans toutes rues que nous avons arpentées, de la musique sort de chaque terrasse de bar, chaque place. Nous terminons au niveau des colonnes du trône avec un groupe antillais et son stand de sorbet coco – un peu trop de cannelle à mon goût dans le sorbet !
Les meilleurs moments ont une fin, il est temps de se quitter et de rentrer dormir. Petite fille dort à la maison, la grasse mat, ce ne sera pas pour moi.
Feu vert du chirurgien pour stopper net mon voyage immobile? Pas question, il y a un certain plaisir et confort à se laisser cocooner! Je ne suis pas si pressée que ça de retourner sur l’arène. Et après tout, qui m’y oblige?
Le chirurgien m’a dit que je pouvais marcher sans béquilles et faire ce que bon me semble. Le kiné, un peu rabat-joie, m’a dit que pour marcher avec une béquille, ou sans béquilles, il fallait marcher droit, sans boîter, qu’il ne faut pas laisser s’installer une claudication qui aura bien du mal à disparaître une fois installée. Donc, voilà, bilan, tout se passe bien, mais il faut mieux réapprendre à marcher correctement avant de lâcher les béquilles. Marcher, me re-muscler, acquérir de la force, j’ai encore du travail avant de retrouver une activité physique normale. Et pendant ce temps là, je peux bien me laisser cocooner encore un peu!
Le rendez-vous à l’hôpital m’a pris la matinée. Au retour à la maison, j’ai juste le temps de manger, même pas celui de me poser avant le passage de l’aide-ménagère. Je m’offre une après-midi de pause. Je ne fais rien. Je bulle. Et je téléphone.
A 17 h, j’ai rendez-vous chez le kiné. Je me sauve au moment de l’arrivée du chien. L’ascenseur est en panne. Pas question que je sorte le chien.
Aux informations, que ce soit la radio ou la télévision, les résultats aux élections législatives font l’actualité. Tous les autres sujets sont occultés. Que va faire notre président qui n’a pas la majorité à l’assemblée? Il va être obligé de composer sans aucun doute. Ça promet une belle pagaille au démarrage, mais au final, pourquoi pas un meilleur à venir, avenir?
La voix de Lilie
L’oiseau va pouvoir s’envoler. Et c’est important que ses deux pattes le portent et le portent également l’une que l’autre. Ne pas bruler les étapes.
Les Graines cherchent le titre de ton collage, aux pays des fées, le rouge étoilé, rêve d’envol, chacune y met son ressenti. Quel est le tien Graine, toi qui l’a imaginé, mis en forme, fait naître ? Quelle est son histoire ?
J’ai repris le chemin du bureau ce matin. Une collègue avec qui tout le service a déjeuné vendredi midi, a été testée positive au covid à l’aéroport. Tout le service est en pleine forme, on nous propose d’aller nous faire tester. Je me demande à quoi ça rime tout ça. Est-ce que son test est vraiment positif ou faux positif ? Pourquoi se faire tester alors que personne n’a le moindre symptôme. Du reste, la moitié d’entre nous ne l’a pas fait, l’autre moitié est négative. Peut-être même que notre collègue n’est pas réellement positive, en tout cas ses vacances tombent à l’eau. Il semble que cette maladie devienne bénigne au fil des mutations du virus. Sur le variant actuel, pas d’hospitalisation, j’espère que ça va continuer comme ça.
Côté élections, j’avoue que j’aime l’idée de cette assemblée qui n’a pas de majorité absolue. Cela va permettre un débat démocratique avant de passer les textes et obligera les majoritaires à nouer des alliances avec les uns ou les autres selon les thèmes des textes de loi et à trouver des compromis. 5 ans de pleins pouvoirs n’ont pu remonter ni la santé ni l’éducation alors cela ne peut qu’être mieux, ou pareil. J’ai confiance. D’un autre côté, notre président est dans son dernier mandat, est ce qu’il va s’investir pour la France ou pour sa future carrière ? L’avenir va nous le dire. Les grandes entreprises doivent être à l’affût, groupe accor étant déjà pris….
Un bel orage cette nuit et hop, 12 degrés envolés. C’est le bon côté de la chose. Le soleil aussi, s’est envolé, c’est le point à améliorer comme disent nos managers pour rester positifs en toute circonstance! Ce matin le ciel est gris, quelques gouttes de pluies tombent encore de temps en temps. Le soleil revient dans l’après midi et malgré ces quelques gouttes, le sol est aussi sec qu’avant l’orage.
Je profite de cette journée sans personne à la maison pour m’avancer dans ma liste de choses à faire. Ce n’est pas courant d’avoir un dimanche complet. Depuis quelque temps, j’ai besoin de vide, de place. Je range des placards, je jette des vieux objets, des vieux vêtements. Pourtant ce n’est jamais vide comme je voudrais. Je voudrais éviter que mes enfants trouvent des choses inutiles chez moi. Je sais bien que ça vient de ce que je dois faire chez mon père, je sais bien que j’ai du temps devant moi, pourtant j’y pense. Je ne sais, pas quand je me sortirai de cet état d’esprit.
Heureusement Graine, tu nous a invité ce soir. Je passe un agréable moment à préparer une salade de fruits jolie jolie jolie avec de jolies couleurs, orange du melon, jaune et blanc des pêches, rouge des fraises, noir des myrtilles et quelques branches de menthe pour le vert. Quelques fruits de la passion et une grenade pour le jus, le tout quelques heures au frais.
Nous avions oublié que venir à Paris un dimanche soir prend bien plus de temps que le matin. Il a fait beau, tous les parisiens rentrent de week-end…. Il faut doubler le temps habituel.
Je suis heureuse de te retrouver Graine, de te voir debout, presque sans béquille. De te voir en forme. Tes tous petits ont égayé le repas jusqu’à ce que le marchand de sable passe au bord de la table, pile poil sur ton petit fils ! Ta petite fille est adorable, elle discute bien, elle est très joyeuse. C’est rafraîchissant.
Toi, tu vas, tu viens, avec une béquille ou 2, tu fais beaucoup de choses. Bien sûr que tu seras fatiguée demain, mais je sais ce que tu penses: demain tout le monde sera parti, alors je pourrai me reposer. Tu as raison, c’est impossible de ne pas bouger, surtout quand c’est dans son ADN !
Que dira le chirurgien demain ?
On rentre, sous l’orage du soir. Petit orage. Petite pluie rapide. Il fait 20 degrés dehors, 17 de moins qu’hier. C’est parfait pour dormir, pour autant c’est impressionnant ces différences de température, en haut, en bas, trop chaud, trop froid pour la saison. Climat déréglé…
La voix de Graine
Le blog, trop pour moi ce soir. Pas d’urgence, demain, il fera jour, Lilie aura commencé l’article. Je suis contente de cette journée bien remplie de bruits, d’odeurs, de goûts, de visages, d’émotions, mais je suis fatiguée.
Comble d’égoïsme, avant d’aider au rangement, je prépare tous mes papiers pour la consultation à l’hôpital demain matin et je mets le réveil à 7 h.
Mon mari est vanné, je peux comprendre. Au bout d’un moment, Il s’affale sur le canapé en me laissant quelques bricoles à faire, que je fais une fois que j’ai fait tout ce que j’ai à faire pour moi.
Une journée qui a commencé tôt. Aller voter, faire ma balade matinale en évitant la pluie. Mon mari est parti courir. Je traverse le square et pars à la recherche d’une pâtisserie pour acheter un dessert pour ce midi. C’est la fête des papas aujourd’hui. J’arrive à peine quelques minutes avant mon mari qui revient de son jogging. Je ne suis vraiment pas rapide! Et je n’ai pas encore terminé mes exercices.
Je prépare le houmous, découpe les poivrons en lanières, épluche des concombres et des carottes. C’est mon mari qui fait tout le reste tandis que je me repose. Je suis encore fatiguée de ma soirée de vendredi soir et de la chaleur des derniers jours. Et la journée ne fait que commencer.
Les enfants arrivent tôt, chacun avec un petit cadeau pour leur Papa. Les cousins sont contents de se retrouver. Le petit est surexcité. Il se met déjà à se délecter de dire « Caca/ Boudin » et sa cousine lui souffle le « Caca/ Prout ». C’est parfois très agaçant pour les parents mais ces escapades verbales scatologiques les réjouissent beaucoup et ça va durer longtemps…
Je bois du vin, trop sans doute, je mange, je profite. Une fois qu’ils sont tous sortis, je fais la sieste. Nous aurons les petits ce soir puisque les parents vont au concert.La sieste ne dure pas, le petit est à nouveau là, fatigué. Nous lisons. J’espère bien l’endormir, mais non, ce moment calme lui permet juste de se ressaisir et de repartir. Quand sa cousine revient, ils recommencent à jouer et à remettre le bazar dans leur chambre.
Il est temps de leur donner le bain. Nos invités du soir arrivent. Quel plaisir de te revoir Lilie. Je n’ai pas faim du tout, mais je prends plaisir à partager ce moment. Les enfants jouent, nous rejoignent pour manger un morceau. Je leur fais cuire les ravioles prévues pour eux. Sûr qu’ils préfèrent les ravioles au taboulé. Le petit s’endort dans mes bras.
en deux temps, trois mouvements, les deux petits sont couchés. Le moment s’étire. La salade de fruits est belle et divine. Quelle bonne idée pour terminer ce dimanche gris mais plein de vie.
Aujourd’hui, mon voyage redevient très immobile. Je suis fatiguée de ma sortie d’hier. Avec la chaleur qu’il fait, de toute manière, ne rien faire est la seule activité recommandée, avec la piscine. Pour moi, la piscine, ça me paraît périlleux. J’imagine en plus le monde qu’il doit y avoir dans les piscines parisiennes!
Ce matin, je fais mes exercices a minima et à l’intérieur. Après mon tour de square, je finis mon collage. En fait, ça me prend toute la matinée. Comme je veux rester au calme, c’était parfait. Après mon activité collage, il faut ranger, ça, c’est un peu plus physique, moins fun, mais indispensable.
Mon mari est aux petits soins. C’est lui qui prépare le repas.
Ecrire le blog d’hier, écouter les messages, appeler les copines, ce sont des activités qui supportent bien la chaleur, alors allons-y. De toute manière, pour moi, il n’est pas question de sortir aujourd’hui. La sortie de ce matin m’a largement suffi.
Je prépare le taboulé pour demain soir. Pour le houmous, il me manque des ingrédients. Les poivrons, je les ferais cuire ce soir, pas question d’allumer le four maintenant. Le thermomètre affiche 37 °. Je suis bien contente que vous veniez partager un moment avec nous demain soir, M. et Mme Lilie.
Hier, il y avait trop de choses, j’ai oublié d’appeler mes handicapés. Je m’en veux, je les laisse tomber.
Ce soir, pizza. Aïe, il va quand même falloir allumer le four. Mais j’en envie d’une pizza. Tiens donc, je me mets à avoir des caprices de femme enceinte, ça craint!
La voix de Lilie
Quelle chaleur aujourd’hui, on bat des records. Pourtant je croise un homme, d’un certain âge, en plein soleil, qui essaie plutôt mal que bien, d’aller au bout de son jogging. Il est en nage, le visage rouge, il avance moins vite que moi en marchant. A son âge, il ne sait pas qu’il faut éviter les gros efforts pendant la grosse chaleur ? Ou comme tu le penses, il ne veut pas modifier son programme du jour. Espérons qu’il arrive sain et sauf…
Moi si je marche ce matin, c’est pour aller me réinscrire pour les activités de septembre. Juin sent la fin de l’année, avec ses derniers cours de ceci ou de cela, ses sorties, pique nique de fin d’année, sent les vacances qui arrivent et les longues soirées, et sent aussi la rentrée avec ses reinscriptions, quelques feuilles d’arbres qui déjà tombent au sol. Paradoxe.
La chaleur est tellement forte aujourd’hui qu’il est même impossible de rester dehors. Heureusement j’ai de quoi faire à l’intérieur après mes 3 semaines d’absences. Après la marche de ce matin, ma seule sortie sera pour aller acheter des fruits pour demain soir. Et aussi pour passer un grand moment au téléphone avec toi.
J’ai enfin pris le temps de faire quelques évolutions sur le site. Je suis contente. Il reste un bon travail de relooking à faire, comme disent les pro, revoir les parcours ! On le reverra ensemble un de ces 4.
Enfinle ccollage est terminé. Il mérite bien de figurer en tête de ce voyage immobile.
C’est ta grande sortie ce soir Graine, un concert à l’Olympia, en béquilles ! J’attends avec impatience que tu racontes. L’Olympia; très jeune j’ai vu le même chanteur sous un chapiteau porte de la chapelle si mes souvenirs sont bons. Il en a fait du chemin depuis, et nous aussi. De pouvoir aller jusque là et rester assise tout le temps du concert, voilà bien la preuve que tu vas mieux. Profite, la musique fait tellement de bien à l’âme.
Aujourd’hui la chaleur est montée d’un cran. Il en reste un pour demain. Déjà l’air chaud nous enveloppe et la torpeur nous gagne. Transports en commun pour la plupart climatisés maintenant et c’est heureux. Je me souviens il y a quelques années des chaleurs dans les wagons, le corps qui coule l’eau, certains faisaient des malaises. Il y a tout de même des choses qui s’améliorent avec le temps.
L’équipe dans laquelle je travaille est partie au restaurant ce midi. Notre chef (années 80), responsable (annees 2000), manager (années 2020) nous quitte à la fin du mois. Une occasion de passer un bon moment ne se refuse pas, quel que soit le motif !
Le week-end démarre, il sera chaud, sans rien de prévu. Ma liste de choses à faire s’allonge chaque jour, j’en profiterai pour cocher une ligne ou 2 !
La semaine prochaine, Graine de vanille arrive. L’occasion certainement de nous retrouver, peut-être de faire un détour par la fête de la musique.
Allez, Graine, raconte ce concert.
La voix de Graine
Graine de vanille, comme c’est joli, Lilie!
La Graine à béquilles est vannée. Entre la chaleur et le concert, dure journée, ce vendredi.
Une journée qui commence comme tous les jours, avec mon tour de square et mes exercices. Dernière piqûre d’anti-coagulant, ce matin. La piqûre d’hier m’a laissé un bel hématome sur le côté gauche du ventre. C’est le premier hématome sur le ventre, mais il signifiant: mon corps en a assez d’être maltraité. Ce n’est pas contre les infirmiers que j’en ai, ils sont adorables. Mais mon corps en a assez.
Ce matin, le téléphone n’arrête pas de sonner. La copine qui devait venir me voir lundi après-midi veut venir cet après-midi. Et un coup de fil suivant m’apprend qu’une autre copine est prête à venir me voir aussi cet après-midi. Je suis coupable, je n’ai pas écouté mes messages!
J’ai fait passer une prestataire de ménage à la campagne pour qu’elle me fasse un devis de grand nettoyage. C’est ma soeur qui m’a donné l’idée. Je ne vais être capable de faire grand-chose quand je vais descendre avec ma fille début juillet et comme la maison est vide depuis six mois…Si c’est sale et plein de toiles d’araignées, ça va me gonfler grave. Alors, je vais m’offrir …. des prestations de ménage.
Mon mari télétravaille à la maison aujourd’hui. Après le repas, froid, vu la chaleur qu’il fait, je fais quelques dernières modifications sur mon site jacquaire puis j’attends ma copine. Elle est en retard. Cela me permet de terminer ce que je fais. Le programme de cet après-midi, c’est collage.
C’est dur de m’y mettre, c’est dur de nous y mettre. Nous n’avons absolument pas la même technique pour construire nos collages. Elle prépare son collage avant de le fixer. Moi, je n’ai aucune technique; la plupart du temps, je laisse venir et ça donne n’importe quoi, ni fait ni à faire, tant et si bien que je n’arrive pas à les terminer. Pour me détendre, là, j’a décidé de faire un collage à la Gaudi, façon carrelage.
Ma copine se met aussi au collage, façon carrelage. A 18 h 30, je dois réserver le UBER, enfiler des pantalons et un chemiser propre – je ne peux tout de même pas y aller en short avec une jambe noire avec bas de contention et une jambe blanche et un tee-shirt qui a bu toute la chaleur corporelle de la journée , dire au revoir à ma copine, confirmer le Uber, vérifier son avancée…
Au pied de l’immeuble, la chaleur est étouffante. La voiture que attendons ne tarde pas à arriver.La circulation est dense, malgré un départ un peu avant 19 h, nous arrivons devant l’Olympia à 19 h 45. Mes béquilles me permettent de griller la longue file d’attente. Qui sait si certains ne font pas semblant? Ceci dit, je ne vois personne marcher avec des béquilles à part moi et une personne qui en a une, elle et qui a fait toute la queue. Avec les béquilles, même la fouille est superficielle. Le spectacle, prévu à 20 h, commence à 20 h 10, avec une première partie, un jeune chanteur belge dont la voix évoque Bernard Lavilliers, la salsa en moins, ou Léo Ferré. C’est sympa, mais aïe, la soirée risque d’être longue!
Après la première partie, nous avons droit à une pause de 20 mn. En fait, le concert avec Bernard Lavilliers ne commence que vers 21 h et nous sortons à 23 h 30. Sûr, c’est sympa un concert. A un moment, je me dis que je vais sortir parce que je ne peux plus rester assise. Je ne recommande pas l’Olympia pour le confort de ses sièges. Mon mari me dissuade de me lever, je risque de trébucher dans l’obscurité. Et alors, tout le monde se lève. C’est bien pour moi, c’est ce qu’il me fallait justement. Ce qui ne m’empêche pas de me rasseoir un peu plus tard même si tout le monde est encore debout. Que des jeunes dans les spectateurs, enfin de notre âge, parfois avec leurs enfants. Tout le monde danse, chante. Les chansons sont rythmées, des rythmes sud-américains. La seule chose que je regrette, c’est que les textes sont avalés par la musique et l’orchestration qui prennent le dessus. Je me promets de regarder les textes plus tard. Avec mon mari, nous nous attendions plus ou moins à un chanteur avec sa guitare et deux ou trois musiciens. Nous avons quelques décennies de retard.
J’opte pour un retour en métro. Ce sera plus rapide et j’ai besoin de marcher un peu avant de rentrer. Grâce à mes béquilles, dans le métro bondé, je profite d’une place assise. Et de retour à la maison, je me fais servir, sachant que j’avais prévu ce midi pour qu’il y ait ce qu’il faut pour manger ce soir. Pas question de dîner dehors, je suis épuisée.
Une journée dense, assurément, qui fait du bien, mais demain, le repos est programmé.
Ce matin, Je passe beaucoup de temps à découper et à coller aujourd’hui. Je trace mon passé, je découpe mes envies, je dessine mes lents demains, enfin, dans l’idée. C’est vrai que les exigences administratives et notre vie surbookée ne nous aident pas beaucoup à ralentir.
Aujourd’hui, c’est ma journée balade avec la voisine. Nous marchons un peu, mais surtout, nous faisons une longue pause devant un bar à l’ombre des arbres, platanes? Il fait trop chaud pour faire une grande promenade. Nous discutons de tout et de rien comme deux femmes qui papotent. De la vie, de la famille, des enfants, du travail, de la santé…
J’ai rendez-vous à 17 h chez le kiné. Après ma séance, je vais chercher quelques tomates et un concombre avant de rentrer me reposer.Le programme de la soirée: Discuter avec une copine au téléphone, boire un coup, écouter la radio, attendre mon mon mari qui va rentrer tard aussi ce soir.
Mon mari est à nouveau cas contact. Demain, il va retourner se faire tester. Et moi, je ne sais pas?
La voix de Lilie
Cas contact, quelle idée ! M Lilie est malade depuis quelques jours, rhinopharyngite, pas de test. Il ne met pas de masque, tousse dans ses mains. Lorsque que je m’éloigne et que je met un masque pour éviter d’être malade à mon tour, c’est moi qui passe pour la chieuse de service. Même chose à la boulangerie l’autre jour. La serveuse malade, sans masque, sans gants. Quand je dis que l’on n’a rien appris. Cet automne, je pense qu’on va prendre très cher au retour du nouveau variant.
De mon côté, masque sur le nez et assez seule dans ce cas je l’avoue, je suis allée travailler sur site. En skipe tout le matin, d’où l’utilité d’être venue. Notre entreprise, si riche soit elle, a encore décidé de rogner sur nos primes. En ces temps de recherche de pouvoir d’achat, elle devrait avoir honte. Elle est à vomir. Je suis contente d’en partir bientôt. Comment ses dirigeants peuvent-ils oser pénaliser les salariés alors qu’ils sont assis sur un matelas en milliards.
Demain j’y retourne. Il y a bien longtemps que je n’ ai pas fait 2 jours consécutifs sur site.
La chaleur s’est installée et avec elle une langueur de vivre, et une envie de manger frais. Le soleil me donne un bon moral et l’air chaud caresse ma peau. Quel bonheur d’être en été.
Une grasse matinée, ce matin, je traîne au lit, je finis le bouquin que m’a prêté une Graine: « Changer l’eau des fleurs », de Valérie Perrin.
« Ne pas recommencer à courir comme avant », mon leivmotiv depuis ce matin. Un vœu pieux, reste à savoir si j’en suis vraiment capable.
J’ai à faire aujourd’hui. Ma fille va m’amener ma petite-fille après l’école, et elles vont rester manger. Je vais tout de même faire mon tour de square, et mes exercices. Il me faut aussi aller chercher le pain.
Ranger la maison, faire la cuisine me prennent du temps, je ne suis toujours pas bien rapide.
A 11 h 20, l’infirmier vient me faire ma piqûre d’anticoagulant, l’avant avant dernière, Au début, je les supportais très bien. Là, elles me font mal, j’en ai marre.
Après le repas, je réclame ma pause. La petite va jouer dans sa chambre. Puis nous jouons aux « Aventuriers du rail ». Je trouve les règles hyper compliquées. Je consulte la video sur youtube et je la réécoute 2 ou 3 fois de suite. Malgré ça, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Nous jouons tout de même un peu, à notre niveau de compréhension.
Ma fille vient chercher sa petite et peu de temps après, c’est petit fils qui arrive. Le bain, le repas, le jeu…et ton coup de fil Lilie. Le petit est reparti, la soirée s’étire, mon mari a mis un film à la télé, et moi j’écris mon blog. « Ne pas recommencer à courir comme avant »…
La voix de Lilie
Peut on encore changer à notre age ? Voilà bien une question que l’on évite de se poser à soi même. Peut on changer quelque soit notre age, individuellement ou collectivement ? On a beaucoup parlé pendant le confinement de ce que serait la vie d’après. Plus centrée sur le bien-être, fondée sur des valeurs humaines et de solidarité. Quelle est elle, la vie d’après ? La même que la vie d’avant. En pire.
Ne pas recommencer à courir comme avant, vaste programme. Est-ce que tu ne cours pas déjà beaucoup ? Que feras tu si tu ne cours pas autant ? Qui veux tu devenir ?
Bien sûr que l’on évolue, et heureusement, de là à modifier notre fonctionnement de fond, il y a une limite. Quoique finalement cet objectif peut être atteint tout simplement en raccourcissant tes futurs joggings ! Rester Terre à terre et se prendre au mot !
Mon objectif à moi serait d’arriver à me contenter de ce que j’ai. Je veux toujours plus, plus proche du parfait. J’y travaille. Comme toi, Graine. D’où ma première question. Peut-on encore changer à notre age ?
Aujourd’hui je n’ai presque pas eu de temps pour moi. Petite-fille m’a réveillée un peu avant 7h et est repartie ce soir vers 19h. Alors seulement, j’ai pu me lancer dans l’arrosage (il fait si chaud), dans la coupe des roses fanées, la cueillette des framboise, la cuisson des Framboises, la recherche de billets de train pour cet été, les échanges avec ma sœur sur le mobilier de mon père à donner ou garder, le traitement de mes mails perso. Ouf. Heureusement j’ai un bon bloc note, et il est loin d’être terminé. D’autant, je ne sais pas si vous avez remarqué, que les sociétés dont on est client passent leur temps à nous envoyer des actions administratives à faire pour continuer à profiter de services qu’on leur paye….
Finalement, je vais me coucher. J’ai trop couru aujourd’hui 😜
Une fois n’est pas coutume; dans ce blog où tu commences toujours, je profite de mon retour en train pour devancer l’appel !
Il fait excessivement chaud dans le sud aujourd’hui et cela va durer au moins toute la semaine. Nous ne sommes pas encore en été que les températures frôlent les 40 à l’ombre. Un scientifique dit que la société doit s’adapter à ce que des millions de personnes aient besoin de climatiser leur logement en même temps. Effectivement, il est trop tard pour reculer. L’homme doit s’adapter. 50 degrés hier dans la vallée de la mort. S’adapter. Sans modifier ses comportements. Je ne sais pas dans quel monde vont vivre nos petits enfants. Sera-t-il respirable ? Auront-ils de l’eau ? De la nourriture naturelle ? L’homme s’adaptera, c’est certain, mais combien paieront la note de ceux qui ont provoqué ce chaos ?
Laissons là ces digressions, je rentre chez moi ce soir. Le train a du retard, intervention police pour personnes agressives, problèmes techniques. Oui, il fait chaud pour tout le monde. J’ai passé quelques jours avec ma mère, je rejoins M Lilie, petite fille et très vieille chatte qui m’attendent avec impatience, pour partager, pour jouer, pour avoir quelques caresses. Et je suis contente de les avoir tous autour de moi.
Le paysage défile, la France est belle en cette fin de journée gorgée de soleil. Les bottes de foin sèchent dans les champs, le sol est très sec, jauni. J’ai l’impression de voler au dessus du paysage; dans le paysage. Je cours, je cours, vite, vite, je rentre chez moi.
La voix de Graine
Je suis contente que tu changes les habitudes. L’homme est fait pour s’adapter, que dire de la femme!. Savoir changer ses habitudes, c’est essentiel. J’aime le changement, je déteste la routine et je sais bien que c’est pareil pour toi. Pour autant, nous avons nos repères, nos liens, nos attachements auxquels nous sommes fidèles.
J’aime le train qui roule, qui en quelques heures nous déporte d’un endroit à l’autre. C’est plus lent que l’avion, la transition se fait moins brutalement. Au TGV, je préfère ces trains qui lambinent dans la campagne et font des pauses dans des endroits improbables. Il m’est arrivé d’écire des nouvelles dans le train. 8 à 10 h de train, ça laisse du temps.
Ma journée à moi commence tôt aujourd’hui, comme tous les mardi. Le réveil sonne à 5 h45, je prends ma douche et j’attends l’infirmière qui passe vers 7 h 30. Ce matin, je serais bien restée au lit. Je dormais quand le réveil a sonné, j’ai trouvé la nuit courte. Après le petit-déjeuner, je suis à 2 doigts de me recoucher, mais non, je sors en même temps que mon mari qui part travailler, direction le square, pour ma promenade du matin et mes exercices.
Cet après-midi, j’ai pris rendez-vous à 15 h chez l’opticien. Une virée ambitieuse pour moi; comme souvent, je ne suis pas tout à fait à l’heure, mais j’arrive à bon port et je suis dans un créneau horaire plutôt creux. Choisir des lunettes, ça prend un temps fou, il faut ensuite contacter la mutuelle pour réaliser le devis, signer à plusieurs reprises, faire les réglages….Je passe plus d’une heure dans la boutique, mais au moins c’est fait, je devrais avoir mes nouvelles lunettes pour partir en vacances.
Il fait beau et chaud aujourd’hui, mais c’est agréable. Je n’ai pas envie de rentrer. Je pousse la balade jusqu’à la coulée verte, je me pose sur un banc pour lire un moment. En face de moi, une dame très élégante, tout habillée de jaune, elle lit. Je la regarde à la dérobée, je la prends en photo, J’envie son allure et sa tenue: chapeau avec un ruban jaune, jolie robe jaune à pois, chaussures beiges habillées.
Je rentre à la maison à 18 h 30. Ce n’est pas grave, mon mari est de sortie ce soir, il va rentrer plus tard.
Pour toi Lilie, ce 1er jour de la semaine, c’est un jour de travail. La poisse comme tu dis, parce que ça devient long. Prend ce qu’il y a du bon dans cette vie de salariée, et il y a du bon tout de même. Moi, perso, j’aimais bien le travail en équipe, les échanges d’idées, la stimulation intellectelle. Bien sûr, ce n’est pas toujours le cas. Il y a des fois où ce n’est pas fun du tout!
Et que tu aies besoin de rentrer dans ta bulle, c’est tout à fait normal. Moi, ça fait plus d’un mois que je suis confinée à la maison ou dans un rayon d’1 km (tiens donc, cela ne te rappelle pas quelque chose?), alors la bulle, ça va bien, j’en ai fait le tour et le contour, j’ai besoin d’en sortir un peu, j’ai besoin de voir du monde. Toujours à osciller entre trop et pas assez, difficile de trouver l’équilibre, foutu équilibre qui ne tient jamais longtemps.
Pour ce qui est de la politique, je partage. Cependant, je n’arrive pas à me résoudre à ne pas voter même quand il n’y en a pas un seul qui me convienne. Comme tu dis, ils sont dans un autre monde. Ils jouent, se lancent des piques, jettent des idées, des promesses comme on jette des dés, pour essayer de gagner. Et nous spectateurs impuissants, nous les detestons de nous ignorer à ce point. Comment pouvons-nous les respecter et les croire. Pourtant ce sont eux qui nous dirigent et qui nous représentent.
Ce matin, je traîne au lit. Je tarde à me lever. Je bouquine.
L’aide-ménagère arrive à 9 h. Je suis bien contente d’avoir réclamé mes dix heures complémentaires. Je ne suis pas encore bien vaillante. Je la laisse travailler pendant que je vais faire mon tour de square et mes exercices.
Mon mari ne télétravaille plus. Je suis à présent capable de me débrouiller seule à la maison. Après le passage de l’infirmière, je prépare mon repas. J’ai faim, j’ai toujours faim.
Cet après-midi, j’ai la visite d’une graine avec son carnet de croquis. Le dessin est au programme: Bouquet de fleurs et bouddha sur fond d’éventail. le temps passe vite. J’ai rendez-vous chez le kiné à 17 h.
Chez le kiné, je retrouve ma collègue de rééducation, Bernadette et après quelques échanges je comprends que c’est elle l’infirmière qui s’est occupée de moi il y a 8 ans quand je me suis faite opérée du genou. Bernadette, 40 ans qu’elle est infirmière dans le quartier. Je croyais qu’elle n’exerçait plus, en fait depuis le Covid, elle ne reçoit plus que sur rendez-vous.
Ce soir, je suis seule. Mon mari est chez mon fils pour garder le petit. Ma fille m’a amené le chien pour aller à son cours de danse, puis elle est venue le rechercher. La nuit est en train de tomber. Quand je suis seule à la maison, j’allume rarement la télévision. J’écoute la radio, sans l’écouter vraiment. Parfois, je l’éteins. J’aime le silence.
La voix de Lilie
Finalement ce soir, je me rends compte que je suis plus que dans le mouvement. 52% des électeurs n’ont pas voté, mieux encore, je suis restée très jeune puisque 70% des moins de 35 ans ont préféré s’abstenir ou même carrément oublié qu’il y avait un vote.
Comme tu dis il y a toujours un peu de bon dans chaque situation, la tienne comme la mienne… Je fais contre bonne fortune bon cœur. J’aide ceux de mes collègues qui ont besoin de mes connaissances, je réfléchis avec eux à des solutions. C’est comme un jeu vidéo perpetuel, besoin exprimé, solution à trouver. Le jeu est un peu long avec beaucoup d’épisodes et des méchants armés qui contrecarrent ton avancée ! Mais j’arrive au bout du jeu. Le prochain sera plus facile. Quelques fois je me demande si ça ne va pas me manquer de faire travailler mes méninges pour etudier un problème et conduire un projet. Il faudra que je trouve comment continuer ce type d’activité, sans trop d’engagement tout de même.
Ma fin de carrière tient enfin sur une feuille excel, 9 mois, le temps d’une grossesse. J’ai initié la liste de mes envies et la liste des choses à faire. Elles se remplissent l’une comme l’autre.
Comme toi, lorsque je suis seule, j’éteins la télévision, et même la radio, et je savoure le silence. En général, je lis, quelques fois je sors jardiner un peu ou prendre un café tranquille. J’aime ces plages de solitude parce qu’elles ne durent pas. Je ne suis pas prête pour vivre entièrement seule, l’est on jamais ? Ma mère ne s’y habitue pas après 20 ans…
J’espère que tu vas poster ces croquis que vius avez fait aujourd’hui et pourquoi pas ce collage dont tu ne parles plus depuis quelques jours ! Tu es l’artiste de ce blog, on attend beaucoup de toi ! Et puis l’éventail, ça me parle avec cette chaleur !
Soleil, chaleur et grande sortie pour aller manger dans un restaurant proche des quais avec mon association jacquaire. Qui va sortir gagnant des urnes?
Le papa de ma petite fille est parti de bonne heure. Nous ne l’avons pas entendu ni se lever ni partir. La petite n’est pas inquiète, elle a l’habitude de voir partir son papa. Dès son réveil, elle nous rejoint dans notre lit.
Ce matin, nous allons voter avec elle. Je ne mets aucun bulletin dans mon enveloppe. Je suis en panne. Je ne sais pas pour qui voter. Il y aura sans doute beaucoup d’abstention. Le bureau de vote est quasiment vide.
Tandis que mon mari part courir, j’emmène la petite au square. Pendant qu’elle joue, je fais mes exercices. Le papa de ma petite-fille envoie un message. Il est déjà à Munich. Ensuite, son avion est direct pour Tokyo.
Le repos d’hier m’a fait du bien. Je me sens moins fatiguée et prête à affronter une salle de restaurant pleine et bruyante. Nous partons en voiture. J’apprends que dans la majeure partie des rues de Paris, la vitesse est limitée à 30 à l’heure. Comme il y a peu de circulation, nous arrivons tout de même assez vite à destination. Trouver une place de stationnement n’est pas simple, mais nous y arrivons. C’est une place de livraison autorisée le dimanche.
Je suis contente de retrouver des têtes connues. Que des jeunes! Enfin, façon de parler. La salle est sombre, mais l’ambiance est bon enfant. A ma droite, j’ai un médecin, fille d’un ancien président de la FNSEA. Le repas est bon, le service assez rapide. Avant le dessert, je pars faire une petite balade sur les quais avec une copine avant de reprendre ma place. Le dessert a failli me passer sous le nez.
Une fois rentrés, nous nous affalons sur la canapé, sieste, lecture, film…Une sortie par jour, c’est bien suffisant.
En fin d’après-midi, j’appelle mon fils. Il réquisitionne son Papa pour demain soir et moi, je vais récupérer le chien. La vie reprend son cours, presque normal.
La voix de Lilie
Tu es bien dans la dynamique Graine. Elections, voter. Moi je m’éloigne de plus en plus de ce monde. Je n’écoute plus les informations, je ne vote pas parce que j’ai préféré partager mon dimanche avec ma mère et ma soeur mais aussi parce qu’aucun candidat ne me paraît pouvoir améliorer notre quotidien. Depuis longtemps je ne crois plus à leurs discours enjoleurs et maintenant je ne les écoute même plus. Plusieurs chaînes de télévision ont programmé une soirée élections. Or plus de la moitié des Français n’ont pas été voter. Est-ce que les médias pensent réellement qu’ils vont passer leur soirée à écouter des résultats dont ils n’ont absolument rien à faire ? Sont ils autant à côté des préoccupations des gens que les politiques ? Ou payés pour… Bref, moi je bouquine ce soir.
Tu restes dans le monde des actifs, tu sors, tu rencontres des gens, tu t’intéresses. Moi je rentre dans ma bulle, je lis des romans, je jardine, je n’ai plus envie de m’intéresser à de nouvelles choses ou de nouvelles personnes.
Il fait très très chaud ici, on pourrait se croire en été, mais non, nous sommes toujours au printemps. Presque 40 degrés à l’ombre aujourd’hui. Les premières cigales sont sorties de terre pour entamer leur chant. Beaucoup de soleil. Peut-être que mon cerveau se liquéfie à la chaleur !
Le soleil revient. Ces prochains jours, il va taper. Dans le sud, c’est déjà le cas, et ça va continuer. C’est normal, c’est l’été.
Ma soeur, dans le sud, a attrapé le Covid, et ma copine aussi. Ma soeur est alité avec avec courbatures et gros mal de gorge. Ma copine est juste confinée pour une semaine avec peu de symptômes. Il y a une recrudescence de cas depuis une semaine. J’hésite à faire une 4ième injection, un 2ème rappel comme ils disent. J’aimerais bien attendre un peu.
Je me fatigue toujours très vite. Aussi, aujourd’hui, je me repose en prévision de la journée de demain. J’ai accepté de participer au repas d’anniversaire de mon association jacquaire qui fête ses 70 ans avec deux ans de retard. Les festivités au étaient prévues en 2020 mais le Covid est passé par là…
Depuis hier soir, la petite est à la maison avec son Papa. Hier soir et aujourd’hui, nous avons testé les nouveaux jeux de société. Une fois qu’on a a compris les règles, tout va bien, encore faut-il les comprendre. Merci Youtube, avec seulement les explications écrites, je n’y comprenais goutte.
Ce matin, avec mon mari, je suis retournée à ma coop faire quelques courses. Pas question de faire un créneau de travail, je n’en suis pas capable.
Ce soir, je fais la quiche pour la petite…Son Papa part demain matin de bonne heure pour le Japon.
Avant le repas, j’appelle ma copine qui vient de se faire opérer. Elle est rentrée chez elle aujourd’hui. Elle vit seule. Pendant un mois, elle devra en faire un minimum…Cela signifie un confinement volontaire d’un mois. Elle habite beaucoup trop loin, je ne peux même pas aller la voir.
C’est une journée qui finit, une journée qui s’en va. Même quand on ne fait rien, le temps s’échappe.
La voix de Lilie
Dans le sud, il fait très très chaud. Très très. Nous partons ma sœur et moi chez ma mère par les petites routes. Dès le mois de juin l’autoroute n’est plus qu’un bouchon le samedi. Ce n’est pas un problème pour nous, ça nous offre deux heures à papoter entre sœurs.
Notre mère nous a préparé un bon repas. Elle adore toujours cuisiner et ici il y a de bons produits. En entrée des tomates bien pleines avec un vrai goût de tomate, huile d’olive et basilic du balcon ! Elle le bichonne tout l’été et il prospère sur le balcon. Ensuite un gratin d’aubergines grillées sauce tomate avec une cuisse de poulet. Un picodon et des cerises pour finir.
L’après-midi est consacré à la maison de notre père, recenser les meubles que nous gardons, fouiller le garage pour retrouver les cartes grises des vielles voitures. Chaque retour dans cette maison est un crève coeur. L’herbe est bien haute, déjà séchée par le soleil. Les plantes non arrosées et non taillées font pales figure. L’intérieur se salit petit à petit, des mouches mortes un peu partout. La maison s’abime, se meurt d’être vide. Je sais au fond de moi qu’il faudra bientôt s’en séparer. En attendant, lorsque je reviendrai en juillet il me faudra faire un grand coup de ménage. L’objectif atteint, nous rentrons.
Un nouveau restaurant s’est ouvert en centre ville, nous l’essayons ce soir. La terrasse en hauteur nous offre une vue inédite sur la collégiale. Nous y mangeons très bien, il fait très doux ce soir.
Une journée entre filles, mère, filles, cousine. Bien agréable.
Aujourd’hui, je suis fatiguée. La journée du hier était dense. Je dois alterner et faire un jour de temps calme. Pour moi, le temps calme n’est jamais très loin de l’ennui, surtout quand le ciel se met au gris.
Ce matin, je fais mon tour au square et mes exercices. Je regarde, comme tous les matins, un groupe de dames d’un certain âge qui fait sa gym. Je questionne, qui sont-elles? « Un groupe de copines » est la réponse que j’obtiens… Bien nombreuses pour des copines…
Ce matin, je m’attelle à remplir mon dossier d’accident pour l’assurance: l’assureur adverse, mon assureur. Qu’est ce que je dois indiquer dans les dommages? Je consulte Internet. Le mot « accident » comme le mot « maladie » résonnent douloureusement dans ma tête. Il y a trop de mauvais souvenirs d’enfance qui tournent autour. C’est sans doute pour cela que j’ai autant de difficulté à remplir ce foutu dossier qui n’est pas franchement compliqué.
C’est fait, c’est posté, c’est parti. Je vais pouvoir passer à autre chose.
A 15 h, j’ai rendez-vous chez le kiné. Il constate mon état de fatigue et m’exempte de ma séance de vélo. J’accepte sans discuter.
La petite vient dormir à la maison ce soir, avec son papa.
Je n’ai pas appelé mes copains de la maison d’handicapés comme je l’avais prévu. C’est une une journée sans, assurément!
Bon week-end Lilie
La voix de Lilie
Journée moit moit aujourd’hui. Moit mamie, moit télétravail; moit maison, moit chez ma sœur; moit semaine qui se termine, moit week-end qui commence. Double casquette en somme. Ça va bien avec une personnalité de balance ascendant gémeaux, doubles signes, double prénom pour être tout fait honnête. Tout mon problème résumé. Faire des choix, on dit que c’est renoncer, alors je dois être incapable de renoncer ! Choisir la paire noire ou la paire bleue, prendre les deux. Partir ou rester ? Aller à droite ou à gauche ? Et même pire, préfèrer le rouge ou le noir ? Aujourd’hui je serai tout: la mamie, la travailleuse, la femme d’intérieur, la voyageuse. Et voilà bien ce qui me va !
L’accident, la maladie, cela nous parle à tous, hélas. On met nos ressentis sous le tapis le plus longtemps possible. Lorsqu’ils en sortent à l’occasion fâcheuse d’un événement qui nous les rappelle, ils sont toujours aussi forts, méchants, dérangeants, déstabilisants. Vivement qu’ils repartent sous le tapis.
L’ennui. Nos écrans le masque. Regarder par la fenêtre du train et l’ennui guette. Pourtant la campagne est si belle. Comment faisions nous avant ?
Ce jeudi promettait d’être chargé et il tient ses promesses.
Ce soir, c’est le vernissage de l’exposition de notre Cercle d’Arts Plastiques. Depuis 2 ou 3 jours, j’y réfléchis. C’est décidé, Je vais faire un cake aux poivrons et au fromage de chèvre. Je ne peux tout de même pas arriver les mains vides. J’achète également des tomates cerise et des gâteaux secs.
Sortir faire quelques courses complémentaires, préparer le repas pour midi, faire mon cake, ça se traduit par beaucoup temps debout. Quand nous passons à table, je suis vannée. C’est mon mari qui met la table et qui débarrasse.
Après le repas et une pause bien méritée, je prends le café avec ma voisine qui habite dans l’appartement juste en dessous de chez nous. Elle aussi marche avec deux béquilles et depuis pas mal de temps. Fin juin, elle se fait opérer pour mettre des prothèses à ses deux genoux. J’ai mal pour elle, j’ai peur pour elle. Avant sa retraite, il y a 4 ans, elle était hôtesse de l’air. Depuis le début de sa retraite, elle va de galère en galère.
Après le café nous partons toutes les deux en balade jusqu’à la coulée verte avec nos quatre cannes et nos quatre jambes branlantes. Un vrai convoi d’handicapées. Au retour, nous traversons des groupes d’enfants qui sortent de l’école. Ce n’est pas vraiment la bonne heure pour rentrer de promenade.
Au retour à la maison, j’ai besoin d’une pause à nouveau. Mais je n’ai pas le temps de traîner. Je dois me préparer pour partir au vernissage.
M’habiller pour « sortir », réserver un UBER, tout ça me prend du temps.
C’est une grande sortie pour moi, de loin, la plus grande depuis mon accident. Je comptais bien te voir, Lilie, mais je ne t’ai pas vue. Ce n’est pas grave. Les graines sont représentées. Ma fille est venue avec un beau bouquet de fleurs. J’avoue que je suis fière de pouvoir faire acte de présence, en amenant un cake, qui plus est. Revoir les copines de l’atelier, découvir les oeuvres accrochées sous une belle lumière me font plaisir, c’est comme une sortie de confinement.
Au retour, nous rentrons en métro. Je suis épuisée mais contente de ma journée. J’en ai fait un peu plus qu’hier et j’ai revu des têtes que n’avais pas vues depuis plus d’un mois.
La voix de Lilie
C’est ta première grande sortie et je ne suis pas là… Pour moi, aujourd’hui c’est la vraie reprise du travail. Que c’est difficile de s’enfermer la journée pour effectuer des figures imposées. Il fait beau dehors, le jardin m’appelle, et je reste dans la maison. La vie est ainsi faite pour la grande majorité de l’humanité de passer sa vie à travailler. Quelle drôle d’organisation nous avons mis en place. Drôle n’est pas le terme d’ailleurs. Triste plutôt. Certains prennent plus de plaisir que d’autres et heureusement j’en fais partie.
Hier soir j’ai déposé des annonces sur 2 sites pour tenter de vendre les voitures de collection de mon père. Ça me fait un pincement au coeur. Démanteler ses affaires c’est le déposséder et laisser partir l’enfance et ses souvenirs. Je le revois arriver avec sa première voiture, tacot, me chercher au lycée. J’avais honte, je ne voulais pas que l’on me remarque en train de monter dans cet engin. Quelques années plus tard, j’ai demandé à mon père de me conduite dans la deuxième voiture pour mon mariage. Je le revois la remonter pièce par pièce, même si en tant que fille il m’a toujours exclue d’office de son garage. Il y a tellement d’objets et de collections dans cette maison que ça donne le vertige. Commençons doucement.
Je sors tard du travail et je commence ma valise pour partir demain chez ma mère. A peine rentrée, déjà repartie !
Je reçois ton message Graine en plein milieu du repas. Le temps de le lire, il est trop tard. Au début, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis je me souviens de ce message reçu pendant mes vacances. Je t’avais promis de venir au vernissage et j’ai oublié. Oublié de mettre un rappel, oublié parce que je n’enregistre plus rien. Mon cerveau est devenu passoire. Je m’en veux, je suis tellement triste d’avoir raté ce moment. Ton moment. Ta première vraie sortie. Allez comprendre. Lorsque les choses importantes vous échappent au profit de tas de futilités du quotidien qui encombrent votre cerveau et usent toute votre énergie. Comment arrêter ce cercle vicieux. Ne plus faire. Être.
Ce matin, c’est la pluie qui m’empêche de sortir. Je voulais aller au marché. Avec 2 béquilles, une sortie sous la pluie est périlleuse, alors je m’abstiens et je reste à l’intérieur.
Je téléphone à ma sœur. Depuis 2017, année de canicule, elle a des fissures dans sa maison. Les fissures sont de plus en plus larges. Après des années de bataille avec l’aide d’une association, l’assurance a accepté de prendre en charge correctement le sinistre au titre des catastrophes naturelles . Les ouvriers débarquent la semaine prochaine. Ils vont enfoncer des pieux, remplacer la dalle et l’année prochaine, ils referont le crépi et la peinture à l’intérieur.
J’appelle aussi ma copine du sud. Je commence à penser aux vacances de cet été. Je ne serais pas bien mobile, aussi, je compte sur les copines pour venir me voir, comme à Paris.
Je sors un peu avant 11h. Je dois passer à la pharmacie, à la biocoop et à la boulangerie. Et bien sûr, je fais attendre l’infirmière qui passe comme tous les jours vers 11 h 30. Avec mes 2 béquilles, je ne suis pas bien rapide.
Ma petite fille vient manger ce midi avec son Papa. A l’arrache, je prépare mes pâtes à la bolognaise tandis que le téléphone sonne à nouveau, je suis obligée d’abréger la conversation. Mais je suis rassurée, je ne serais pas seule cet été.
Ce sera un plat de coquillettes à la bolognaise, décide ma petite fille. Comme d’habitude le mercredi midi, elle dévore, mais elle n’a plus faim pour le dessert.
Cet après-midi, elle est invitée à un anniversaire. Au dernier moment, elle ne veut plus y aller, mais elle y va quand même!
Après le repas, je fais la sieste. Je me suis dépêchée pour faire les courses et la cuisine, je suis vannée. Dès le départ de la petite, je reprends de l’activité. Je me lance dans une activité introspective, difficile pour moi, mais indispensable je pense. Et a priori, j’ai le temps. J’en suis aux préparatifs, à la pêche aux matériaux. J’en parlerais un peu plus tard, quand je serais sur les rails. Pour l’instant, je tourne autour avant de m’y mettre dedans.
Ma journée n’est pas finie. Nous gardons petit-fils ce soir pendant que sa Maman va à son rendez-vous. Vu mon état, les modalités sont différentes. C’est ma belle-fille qui nous l’amène et vient le rechercher. Une longue journée pour mon petit bout. Mais il est content de venir, tout fier d’avoir pris le bus avec sa Maman et de nous le raconter. Pour lui, j’ai acheté un jeu: Balanceo, il adore. Sur la chouette, il faut poser des formes selon la proposition du dé qu’on a jeté. Il ne met pas longtemps à comprendre les règles. Il les détourne, se réjouit de nommer et de trouver la forme que montre la face du dé. « C’est ok », « D’accord » dit-il en nous regardant. Une fois la forme posée, il s’applaudit et nous faisons de même. Quand le montage s’écroule, il éclate de rire…Sa Maman revient le chercher vers 21 h 30, il ne veut pas partir. Il veut lui montrer son jeu. Que c’est beau ces regards d’enfants qui s’émerveillent et nous avec! Comme toi, Lilie, je ne me souviens pas avoir passé autant de temps à regarder mes enfants jouer. Le temps est passé tellement vite. Ce temps que nous n’avions pas, après lequel nous avons couru toute notre vie.
La voix de Lilie
Le mercredi, c’est le jour des enfants dit on. Ou le jour des papy mamyzz ! Garder un petit enfant un jour de pluie, quel challenge. On peut presque regretter le temps du bureau !
J’ai sorti les tampons encreurs, petite fille ne les a jamais vus. C’est l’idée. Un jour de pluie, sortir de la nouveauté. Elle adore. Tamponne sa feuille, puis mes bras, puis les siens, puis plonge directement le doigt dans l’encre pour voir l’effet. Elle expérimente, la feuille de papier est bien trop petite pour son imagination.
Entre deux averses, on sort prendre l’air, regarder les oiseaux sur le lac, courir dans les allées encore humides, ramasser des bébés marrons tombés par le vent et la pluie, marcher sur les murets, courir après les pies.
Les petits enfants nous ramènent en enfance, je revois ma propre grand-mère qui riait à mes sottises et je fais pareil. Je la regarde jouer, s’émerveiller, se concentrer langue sortie, s’énerver, dire non non non, courir se cacher, rire aux éclats, mettre ses chaussures au mauvais pied, monter descendre l’escalier, chanter en phonétique, caliner, s’ensommeiller. Je ne m’en lasse pas. Comment ai-je pu passer à côté de tout ça avec mes enfants ? Je l’ai vu bien entendu, mais je ne m’arrêtais pas vraiment pour m’imprégner d’eux comme je peux le faire maintenant. Question de temps, d’âge. Les petits enfants ne font que passer, alors on a le temps de tout arrêter pour être totalement à eux. Ensuite on peut souffler….
La maison est redevenue calme, la chatte somnole à côté de moi, il est l’heure d’aller ce coucher après cette journée en enfance.
Le passage à la marche avec une seule béquille n’aura pas lieu. Le kiné a dit non. Les muscles – mollets, cuisses ont fondu, la consolidation osseuse n’est pas faite, il faut continuer à marcher avec les deux béquilles. Les poignets commencent à fatiguer, alors, il faut moins s’appuyer sur les bras et davantage s’appuyer sur les jambes.
Et marcher de plus en plus, pour renforcer la musculature. Il promet d’être long ce voyage.
Ce matin, réveil à 6 h -1/4 pour le passage de l’infirmière. C’est jour de la prise de sang. J’ai ouvert en grand les fenêtres. Dehors, il pleut. La pluie assourdit les bruits de la rue, quelques moteurs de voitures, motos, mobylettes. J’ai mis ma lessive en route. Le tambour donne le rythme tandis qu’à l’extérieur les pigeons roucoulent. J’aime les bruits du matin. Ils sont discrets. Comme je n’ai rien d’autre à faire vu que n’ai pas mes lunettes et que tout le monde dort, je suis attentive. J’écoute tout en rêvassant.
Se lever tôt, c’est bien, ça me permet de faire mon tour matinal au square et de faire mes exercices au calme. J’apprécie. Et comme je rentre tôt, la matinée m’appartient.
Aujourd’hui, mon mari est parti travailler au bureau, mais je ne suis pas seule. Mon gendre, l’ex, est revenu s’installer à la maison. Pour autant, nous sommes chacun dans une pièce à nous atteler à nos activités, moi mon site jacquaire, aujourd’hui, j’ai entrepris de vérifier tous les liens, mon gendre à son travail, de réunion en réunion avec l’autre bout du monde. Nous ne mangeons même pas ensemble car j’ai rendez-vous à midi chez le kiné.
En milieu de matinée, ma sœur m’appelle. Son appel fait office de pause. Nous discutons de choses et d’autres, de tout et de rien: jardinage, santé, météo, famille…
Mon activité de l’après-midi ressemble à mon activité du matin. Je n’arrive pas à me remettre à mon collage.
Mon gendre va chercher sa petite. Je fais une dernière sortie avant de me mettre à la cuisine. Le temps s’est mis au beau. C’est agréable d’être dehors. Je vais m’acheter un carnet pour faire des collages. Ne sachant pas me décider sur le format, j’en achète deux.
Une journée de plus, une étape sans grand intérêt, mais qu’il fallait bien faire, pour avancer.
La voix de Lilie
Ce matin réveil 7h, moi aussi c’est très tôt. Je dois être à Paris pour 9h. C’est la première fois depuis 2 ans que je vais prendre les transports en heure de pointe. Depuis la pandémie, j’ai décalé mes horaires et retrouvé mon véritable rythme biologique. Je suis bien plus reposée qu’au temps où je me levais trop tôt pour aller chaque jour au bureau. Comment ai-je pu tenir pendant toutes ces années ?
Alors ce matin, je plonge dans le grand bain du RER et du métro bondés. J’ai mis un masque, là encore pour me préserver des malades qui prennent les transports, toussent, éternuent. Pas un rhume depuis 2 ans, alors le masque, je continue. Dans les trains, peu de gens masqués, même pas un quart je dirais. Les gens retrouvent leur vie d’avant. Moi j’aime tirer bénéfice de l’experience.
Journée apprentissage du « travailler ensemble ». J’en ai vu tant et tant pendant ma carrière que tout ça n’est que du bis repetita pour moi. Mais je suis contente de participer à cette journée hors du quotidien et de retrouver du monde après tant de télétravail. Je me suis rendue compte à cette occasion de combien il m’est désormais difficile de rester assise à écouter une présentation sans faire autre chose sur un écran en parallèle. Je m’ennuie très vite, l’envie de traiter un email, de regarder mon téléphone me taraude. Me concentrer sur de la seule écoute n’est plus possible. Comme un cancre, je regarde par la fenêtre, mon esprit par ailleurs, sur le chemin, sur les actions à planifier pour le we. Moi qui était si attentive, si bonbe élève, si concentrée, si sage, je ne me reconnais plus.
Je rentre tard ce soir, et je retrouve petite fille et son papy qui m’attend pour diner.
Voilà une première journée de reprise. Agréable. Le train train ce sera pour demain.
Comme toi, une journée de plus. On aimerait qu’elles aient toutes un petit plus, un petit quelque chose qui nous fasse nous sentir vivantes. Et pourtant, dans chaque journée sans grand intérêt, il y a nos heures de vie passées, nos amours, nos amis, nos joies, nos peines. Ces jours sans intérêt particulier sont aussi précieux que les autres jours.
Ton voyage s’arrête, Lilie, mais le mien continue, alors j’ai décidé de continuer à écrire…
C’est lundi de Pentecôte aujourd’hui. Ma journée commence avec mon dernier cours d’espagnol à 9 h, dernier cours d’une série de 20 cours financée avec mon CPF. Déclinaison dans tous les temps possibles d’une phrase que j’ai choisie: « Il skie cette semaine et il se casse la jambe sur la piste ». Un peu de dépaysement, tout en restant dans l’actualité du moment.
Ma nuit a été bonne. Un seul réveil cette nuit et du coup, je me sens bien plus reposée. Ce matin, enfin, mon collage décolle. Rien d’extraordinaire. Promis, je le mettrais sur le blog quand j’en serais satisfaite, ce qui n’est pas encore le cas.
J’ai la visite de Graines cet après-midi. J’en profite pour me faire conseiller et acquérir des jeux de société au magasin d’à côté. C’est fait, je vais pouvoir inviter le graines et nous pourrons jouer. Et je pourrais aussi jouer avec ma petite fille et mon petit fils. Puis nous allons boire un coup. Et là, je me sens revenir à la vie!
Quand nous rentrons, l’aide-ménagère est en plein ménage. Il ne me reste plus que le linge à ranger et c’est bien assez pour moi.
Malgré le peu de kilomètres parcourus, ce soir, je suis épuisée. Je dois me ménager, car mon voyage n’est pas encore terminé. Je dois garder des forces pour les étapes à suivre!
La voix de Lilie
Les retours de vacances sont toujours compliqués pour moi. Retrouver les contraintes domestiques me pèse. Il n’y a plus rien dans le frigo, une tonne de linge à laver et repasser. Presque 3 semaines sans se préoccuper de ce qu’on va manger. A peine rentrée, se reposer cette question et partir faire les courses.
Ce midi ma fille vient déjeuner avec mari et enfants et chien. Enfants qui courent, sautent, crient, jouent, se barbouillent de peinture, tombent, font du vélo de la trottinette, de la balançoire, du trampoline, refusent de manger et se gavent de gâteaux d’apéro ou de pain ! Chien tout jeune, une bombe qui court dans tous les sens, dedans, dehors, saute sur tout ce qui bouge, attrape tout ce qui traîne. Elle est épuisée ma fille…je me souviens aussi de cette période de la petite enfance, épuisante. J’essaie de lui alléger la journée en m’occupant des petits pendant qu’elle se détend un peu. Demain soir, elle nous laissera mini Miss, déjà ce sera plus calme pour elle.
Après leur départ et le rangement qui s’en suit 😜, je me lance dans le repassage. Je n’ai pas eu le temps avant, forcément. Puis dans une séance de streching. J’en ai besoin, je sens que je commence à perdre en souplesse, il faut absolument que je m’oblige à une séance quotidienne pour la retrouver.
Dans la, soirée, je laisse M Lilie et notre fils devant un match de foot et je vais dépiler les 200 mails de boulot reçus pendant mon absence…..Façon de m’y remettre à mon rythme.
Demain, une journée de cohésion inter équipe est prévue dans un site de l’entreprise. Ce sera plus facile que de me remettre au travail tout de suite. Je n’arrive plus à me motiver, la fin est trop proche. Il me faut un temps fou, mobiliser toute mon énergie pour m’y remettre. Trop dur. De plus en plus difficile….
En te lisant, je me demande dans quelle situation on peut avoir à dire en espagnol « il skie cette semaine et il se casse la jambe sur la piste ». Où vas tu passer tes vacances en espagne ? Je verrais plutôt « elle danse un tango et elle se casse la jambe en glissant sur des castagnettes » ! 🤣🤣
On a vu des collines, des montagnes, des vallées, des sapins, des chênes, des châtaigners, des pins, des chateaux, des ruines, des lacs, des rivières, des sources. On a dormi dans des gîtes, des hôtels, des roulottes, une colonie. Pris nos repas, avec nos hôtes, avec les autres randonneurs, à la table familiale, dans une grande tablée, seuls. On est parti pour la première fois avec le sac à dos, on a appris à le remplir, le vider même au départ, le porter, l’apprivoiser. Il nous a pesé sur les hanches, les genoux, les cuisses dans les montées. Je pensais marcher dans des sentiers, j’ai cheminé sur un long chemin, large la plupart du temps. On a marché, beaucoup.. Monté, descendu, beaucoup.. Le chemin c’est 8000 de dénivelé positif et 9000 de dénivelé négatif, monter et descendre l’everest ! J’ai écouté le vent dans les arbres et les champs de blé, le chant des oiseaux, l’appel du coucou, les lezards qui détalent dans les herbes sèches à notre passage. On a croisé des gens, des couples, des groupes, des amis, des jeunes, des moins jeunes et toujours échangé un mot, une impression de marcheurs. On a vu des vaches, des veaux, des taureaux, des chevaux, des poulains et quelques moutons dans les prairies, on a vu des ânes sur le chemin. On a croisé des villages plus petits les uns que les autres, sans même un café pour s’arrêter. J’ai souvent angoissé à l’idée d’avoir embarqué M Lilie dans cette épreuve, angoissé pendant quelques étapes plus difficiles pour son genou. Je me suis rassurée ensuite, le genou n’aime pas descendre, mais il va bien dès le plat retrouvé. J’ai rêvassé en marchant, refait mon monde, déconnecté. J’ai adoré cette expérience d’être à l’écart du monde. J’ai touché mes limites, je les ai éprouvées, je sais maintenant plus précisément ce que je peux et veux faire.
Il est temps de rentrer maintenant. A côté de nous, ta place est vide dans le TGV. Ton chemin continue, il est bien plus long. Tu as fait le plus difficile, tu bouges déjà beaucoup. Tu en fais presque autant qu’avant ! Sauf ce collage, qui ne vient pas. Pourquoi ne pas entremêler tes béquilles et mes batons de marche ? J’ai quitté les miens aujourd’hui, tu quitteras bientôt les tiens et on fêtera ça ensemble. Mes bâtons me manquent déjà, tu jêteras les tiens avec rage !
Je vais trouver un nouveau projet de chemin…
La voix de Graine
Je te sais sur le retour, Lilie. Tout à mon collage, hier, je n’ai même pas pensé à ouvrir le blog. Ce collage qui ne vient toujours pas. J’ai prévu trop grand et mon horizon est bien étroit, ça ne peut pas coller.
Pendant que tu explorais, parcourais des paysages nouveaux quasiment déserts, que tu crapahutais, grimpais, dévalais, découvrais, t’extasiais, t’aérais, respirais la nature et le vent à grandes goulées, flirtais avec tes limites et les limites du genou de M. Lilie, je continuais mon voyage immobile. J’ai arpenté des contrées insoupçonnées, la douleur dans les jambes, aïe, qu’est ça m’a fait souffrir.
La douleur est partie. Plus d’anti-douleurs, plus de bas de contention la nuit et le jour, je m’interroge encore. Mes douleurs sont à présent musculaires et articulaires, comme les tiennes. Ce sont enfin les muscles et les articulations qui prennent le relais. « Tu en fais trop », me dit mon mari. Oui, certes peut-être, mais c’est sans doute grâce à mes exercices répétés que les douleurs dues à une mauvaise circulation se sont atténuées puis ont disparu. Mes nuits sont bien meilleures, quasiment normales.
J’ai aussi, bien heureusement rencontré la chaleur et le réconfort de mes proches, de mes copines. Pas un seul jour sans un mot gentil, une visite, un repas partagé, une attention. Moi qui d’habitude est celle qui réconforte, ceux sont les autres qui ont pris soin de moi, qui m’ont nourrie, visitée, distraite. Ces attentions m’ont beaucoup touchées. Je n’ai pas eu le temps de sentir seule.
Ce week-end, nous avons gardé petit-fils, ma fille est venue dormir samedi soir, mon mari est revenu dormir avec moi,mon gendre revient chez nous ce soir pour une semaine. La vie reprend son cours. Dans ma tête, l’accident s’éloigne, mais gare si j’oublie mes béquilles, je suis bien incapable de marcher sans. Tous les jours, avant midi, la visite de l’infirmière pour la piqûre me rappelle aussi mon état.
Première sortie en voiture dimanche, pour aller voir le spectacle de théâtre de ma petite fille. Ce n’était pas loin, ce n’était pas long…Malgré tout, au retour, j’étais épuisée.
Ce matin, j’ai suivi mon dernier cours d’espagnol…
Comme toi, je dois faire le bilan de ce voyage et décider de quoi j’ai envie pour demain. Non je ne jetterais pas mes béquilles avec colère, elles m’ont soutenue et me soutiennent encore et je leur en sais gré. Cet arrêt brutal n’est pas anodin, il résonne en moi comme un impérieux besoin de me poser pour envisager sereinement l’avenir. Sûr, je préfère les bâtons de marche. Ce sera pour une autre fois et ce serait super que nous puissions être ensemble cette fois-ci!
Le chemin est terminé. Je me sens un peu désœuvrée, bizarre. Quelque chose me manque. Une étape, de la verdure, marcher.
Les courbatures d’hier se font toujours sentir ce matin. Heureusement nous prendrons le bus en début d’après-midi. Il y a un arrêt juste derrière l’Auberge, même si l’aubergiste ne l’a pas remarqué et nous en indique un à 400m de là ! En attendant, nous allons faire un tour dans Saint Jean du Gard. La ville est animée ce matin, avec un petit marché. Nous passons devant la vieille tour de l’horloge et allons visiter le musée des cevennes dans la maison rouge. Ce musée retrace l’histoire des cevennes depuis les guerres de religion et l’apothéose dans la violence entre les camisards et les catholiques sous Louis XIV, jusqu’aux 2 guerres mondiales. Et bien sûr, Stevenson et son voyage avec une reconstitution de son bagage surréaliste ! On y retrouve toute la vie, les activités et l’outillage des anciens. On découvre ou re-découvre la fabrication des murets en pierres sèches, la récolte des châtaignes, la fabrication des fromages, les ruches en tronc d’arbre, l’élevage des vers à soie. Et tous les produits dérivés réalisés à partir des rebuts, vannerie, rembourrage, tissus. Un musée très intéressant, installé dans une ancienne magnaneraie. Je me souviens de mes premières années de primaire, où nous apportions des feuilles de mûrier pour nourrir quelques vers à soie que nous regardions grandir et faire leur cocon en fin d’année scolaire. La châtaigne que j’adore, il faudra que je relise comment ils les épluchaient à coup de sabots cloutés. Il fait très chaud aujourd’hui, c’est vraiment le sud, l’été d’ailleurs, Saint Jean du gard est la première ville dans laquelle on trouve des lauriers en fleurs. Nous prenons le bus vers 13h. Il nous dépose à Alès une heure plus tard. Après 2h de repos, nous visitons la ville, à pied, bien sûr ! Il fait une chaleur terrible, on se croirait au mois d’août. Dans l’ensemble, cette ville est moche et particulièrement sale. Il y a pourtant des zones semi piétonnes, des allées de platanes avec des restaurants mais les rues sont sales, les bâtiments et les maisons sans entretien, noircis par la pollution. Les parcs ne sont pas entretenus non plus. Cette ville aurait du potentiel, proche de Nîmes avec son tgv, au bord du Gardon, mais visiblement quelque chose empêche son embellissement. Ça et là on trouve quelques essais de décor, là encore sans nettoyage et sans vision d’ensemble. Les vacances se terminent ici, demain c’est le retour. Et si j’ai bien compris la météo, la pluie m’attend.
Et tu m’attends aussi pour jouer, Graine, j’arrive !
La voix de Graine
C’est samedi aujourd’hui. Tu t’apprêtes au retour, Lilie. Et la marche te manque déjà! C’est addictif, les marches au long cours. La marche, c’est un dopant, un anti-dépresseur naturel…et bien sûr, il y a la nature, les couleurs, le grand air, les grands espaces…Voir les montagnes en face de soi ou prendre le vent de face, en terme d’ouverture et de respiration, ce n’est pas la même chose que d’avoir pour horizon l’immeuble ou le square d’à côté.
Moi, je continue mon petit train train. L’infirmière m’a proposée d’appeler l’hôpital pour que le médecin réduise le nombre de piqûres d’anticoagulant. ma prescription en prévoit 45. J’en ai déjà fait 27. J’ai réussi à avoir le service de l’hôpital: c’est le protocole m’a dit la personne au bout du fil, on va regarder, on vous rappelle…Je doute fort qu’ils me rappellent. Je fais partie des personnes à qui on applique le protocole à 45 jours, j’aurais droit à mes 45 piqûres! Une chance, les piqûres dans le ventre ne me font pas mal.
Aujourd’hui, ma sortie du matin, je la fais pour me plaindre à la station de métro d’avoir été prélevée en juin pour mon pass Navigo alors que j’ai suspendu mon contrat. Une sortie comme une autre. Les exercices, je les fais dans la cour, c’est plus cosy.
Cet après-midi, nous avons le passage de l’aide-ménagère. Pendant qu’elle fait le ménage, j’ouvre un compte en ligne parrainé par mon fils. Ma première et dernière banque en ligne se sépare de ses comptes particuliers. Je suis obligée d’en changer.
Mon collage attend toujours, pas moyen de m’y mettre. Il a toujours quelque chose de plus prioritaire à faire.
A 16 h 30, mon fils arrive avec son petit. Nous le gardons cette nuit. Nous avons juste le temps de passer un petit moment au square que la gardienne siffle pour nous demander de sortir. Ce n’est pas l’heure de la fermeture habituelle, c’est l’annonce de l’orage qui vient qui provoque la fermeture anticipée.
Mon mari s’occupe du bain tandis que je prépare la quiche. Le petit est criblé de boutons de varicelle. Il n’a plus de fièvre et il n’en souffre plus. Mais tout de même, pauvre petit chou, malgré sa varicelle, il a fait sa semaine de crèche. Le repas, la lecture, le coucher… Je suis vannée.
Oui, je t’attends pour jouer, Lilie et pour tu me racontes de vive voix ton périple. Je pense que ce serait bien aussi de développer le point de vue du genou de M. Lilie par rapport au chemin.
Ne t’inquiète pas Lilie, nous avons eu l’orage aujourd’hui, mais il fait chaud et lourd.
Hier soir, encore une nouvelle expérience. Nos hôtes préparent un panier repas que nous dégustons sur la terrasse construite en bois autour du tronc d’un châtaigner. Pâté maison, houmous de châtaigne, aperitif maison. Puis tortilla, salade de pâtes, pelardon, vin rouge et fromage blanc aux fraises. Ce matin au petit déjeuner, nous évoquons nôtre venue il y a 24 ans dans ce village. Il se trouve que notre hôte faisait faire des tours de 4×4 aux vacanciers à l’époque et que M Lilie avait participé à une de ses sorties. Voilà comment il nous arrive de remonter le temps. Devant la maison, un immense tilleul en fleurs bourdonne d’abeilles. L’âcne et le poney de la maison viennent saluer l’âne qui a passé la nuit avec eux et qui repart ce matin avec les marcheurs. C’est attendrissant de les voir. Il est temps pour nous aussi de repartir, car aujourd’hui l’étape sera longue. Montée le matin, descente l’après-midi. J’espère que ça ira. C’est notre dernière étape. Je ne sais pas gérer les fins. Fin d’étape, fin de carrière. Lorsque l’échéance approche, je n’arrive plus à avancer. Les kilomètres me pèsent, comme les mois qu’il me reste à faire. Je suis déjà passée à autre chose, donc difficile de continuer. Pourtant le chemin est beau encore ce matin. Nous montons à travers une forêt de châtaigners, certains en fleurs. La vue sur les montagnes en face et au loin à l’arrière le village que l’on vient de quitter. La végétation change encore. Voici les chênes verts, les pins, le thym et même de la menthe sauvage. Le sentier sent la Provence, les aiguilles de pins sèches, le sol pierreux. Puis le chemin descend en pente douce en serpentant jusqu’à Saint Etienne Vallée Française. Nous nous arrêtons pour déjeuner d’une belle salade composée. C’est notre dernière étape, pas de pique nique aujourd’hui. A la sortie du village, la route est bordée d’une haie de tilleuls immenses et tous en fleurs. Ils sentent bons, j’adore l’odeur des fleurs de tilleul, et là encore un bourdonnement dans les feuilles. Des milliers d’abeilles doivent butiner au dessus de nos têtes et se régaler de ce nectar. Le chemin traverse la rivière (le Gardon) et gravit une colline. Il fait très très chaud. C’est notre dernière montée (que l’on croit), mais quelle montée. Avec la chaleur, nous devons nous arrêter souvent pour boire et nos réserves ne sont pas bien grandes. Heureusement plus on monte, plus la vue est fantastique. Au bout de 2h, on arrive enfin au col. On fait une grande pause. On sait que l’on va devoir descendre alors on se prépare. Il reste 7km, on en a déjà fait 14. On est monté de 400m, il faut les descendre. Peu après le départ, le chemin qui devait descendre vers la droite, part en montant à gauche. Depuis le début du chemin nous suivons les marquages du GR, confirmés par la trace GPS que j’ai téléchargée. Là, les deux divergent. On décide de suivre le marquage du GR. Le chemin monte, puis part sur une crête en un sentier caillouteux, descend enfin pour remonter de plus belle et à pic. Il s’éloigne de notre destination finale. Le genou de M Lilie commence à souffrir de ces descentes escarpées, caillouteuses, très pentues. Chaque montée nous désespère, tout ce qui a été descendu n’a servi à rien. Au bout de 2 heures, il devient quasi impossible de continuer cette descente. Nous sommes encore très loin et très haut, il est plus de 16h30, je commence à m’inquiéter sérieusement. Je répère un sentier qui redescend vers la route en 2 ou 3 virages. Je veux aller sur la route, car si M Lilie ne peut plus avancer, on pourra toujours faire du stop. Enfin après encore beaucoup de douleurs, nous arrivons sur la route. Je suis rassurée. La route descend en pente douce, aussi la douleur au genou disparaît. Nous continuons cette route, qui n’en finit pas de tourner, virer, longues lignes droites. La fatigue se fait sentir. Nous manquons d’eau aussi. Quel dommage de finir ce beau chemin sur une route…Nous avançons maintenant au moral, notre corps n’en peut plus de cette route. Près de l’arrivée nous croisons d’autres randonneurs, certains ont pris la route dès le haut du col, d’autres ont fait le même chemin que nous et ont continué, ils sont tous épuisés. Stevenson était descendu du col et avait suivi le gardon pour arriver à Saint Jean du gard. Il n’est passé par aucun des chemins que nous avons pris les uns ou les autres. Sauf que l’an dernier le gardon est entré en cru et a emporté toutes les berges dans sa furie. Un nouveau tracé a été mis en place, on va dire un peu à l’arrache, avec encore plus de km, oubliant que l’étape est déjà longue et qu’elle en devient carrément penible. Pendant ce temps, on continue de marcher. Encore 1km500 jusqu’à la ville, on n’en voit pas le bout. On a mal partout, on est épuisés. Enfin le panneau de la ville. On se prend en photo. Trop heureux de l’avoir fait. On y est arrivé. Après ce petit moment d’euphorie, il reste à traverser toute la ville pour rejoindre notre auberge. Re 1km500, re douleurs, re fatigue, re j’en peux plus. C’est certain, cette fois ci nous avons dépassé notre limite. Enfin, l’auberge est là. Une douche, un bon repas. Rien que descendre l’escalier et le remonter nous fait souffrir. Repos. Une nuit là dessus et on verra demain. Une chose certaine, demain on prend le bus ! Dommage de finir ce chemin comme ça, mais d’un autre côté, ce sera sans regret. La fatigue nous a gagné après ces 15 jours, il est temps de rentrer. Mon rêve du chemin est réalisé. J’aurais aimé que tu sois avec nous Graine ce soir, et tu y étais par la pensée.
La voix de Graine
Ce matin, réveil à 6 h. Impossible de rester au lit. Je prends la douche, j’aère l’appartement, je mets mon linge à la machine et j’attends patiemment que mon mari se réveille. Tant que mes nuits restent trés aléatoires, nous faisons chambre à part pour qu’il y en ait au moins un qui dorme correctement. J’ai encore droit à mon déjeuner au lit tous les matins. J’en profite, ça ne durera pas.
Te voilà arrivée à bon port, Lilie, fatiguée, épuisée. Tu as réalisé ton rêve. Tu me fais partager ta fatigue et ta joie, de loin. Chapeau, vous avez su gérer votre chemin. Le genou de M. Lilie a crié, mais il a tenu bon. J’ai un pincement au coeur, j’aurais dû en être. Même si je suis contente pour vous, je suis un peu vénère de ne pas être avec vous. Ce chemin, nous aurions dû le faire ensemble. Que s’est-il passé? Pourquoi? Que faut’il comprendre de ces empêchements…
Tes dernières photos sont magnifiques, Lilie, ça fait envie.
Ce matin, ma sortie est pour aller à la pharmacie place de la Nation car j’ai des achats à effectuer. Au retour, je fais une pause dans la cour pour faire mes exercices.
Ce midi, je pars manger au restaurant avec une copine, qui n’est pas une graine cette fois-ci. C’est ma première sortie resto. Je prends plaisir à manger dehors. Mais quand on sort pour déjeuner, il faut rentrer. C’est une grosse balade pour moi. Avec la sortie de ce matin sur Nation, mon podomètre me dit que j’ai fait plus de 4 km, ce que je ne crois pas. Cependant, au retour, je suis fatiguée. A proximité de l’immeuble, nous cueillons quelques gouttes de pluie. Il était temps de rentrer.
Après café & dessert « at home », nous regardons des albums photos, puis nous jouons au boggle. L’après-midi passe vite. Je raccompagne ma copine à la porte de l’immeuble. Mon mari est rentré. Ce soir, au menu, c’est pizza.
Ces prochains jours, Je vais aller m’acheter des jeux et j’inviterais les graines à venir jouer…
On a passé une très bonne soirée hier. Nous avions privatisé une heure de jaccuzzi. Ne le sachant pas, 3 jeunes femmes, en randonnée sans mari et sans enfants, viennent se joindre à nous. On discute, on rigole, on prend même tous ensemble un aperol spritz dans le jaccuzzi. Nous nous retrouvons ensuite au repas du soir qui est servi sur une grande table commune. Il y a plus de 20 personnes à table. Marcheurs, promeneurs à la journée, touristes et même un jeune en déplacement de travail qui préfère cette formule à l’hôtel pour voir du monde. Ne seraient-ce les mouches inombrables qui se posent partout sur la table, tout serait parfait. Le gite « village » est tenu depuis l’an dernier par un couple de jeunes très sympathiques; lui vient de Paris 11 ème, elle est italienne. Le repas qu’il nous a préparé est un pur délice. Salade composée avec mache, quinoa, feta, herbes de provence, puis une pièce de boeuf de l’aubrac issu d’un élevage voisin avec une sauce bourguignon et enfin un fromage blanc coulis de myrtille et pistaches concassées. Ensuite nous rejoignons notre roulotte pour dormir. Hie hay ! L’étape du jour va être longue, et elle finit par une descente à pic. Que nous connaissons bien pour l’avoir faite en 1998 pendant des vacances passées à Saint Germain de Calberte. Le chemin démarre sur l’ancienne voie de chemin de fer, réhabilitée en chemin. Stevenson ne parle pas de cette voie ferrée, donc si elle n’existait pas en 1878 et n’existe plus maintenant depuis des années (le sol n’en garde aucune trace) elle n’a pas dû servir longtemps… La voie domine le cours de la Mimente, passe sur des ponts sans garde fou (pas besoin dans le train !) et trois tunnels pour traverser les collines. On arrive comme ça au village (hameau ?) de Cassagnas où l’ancienne gare est reconvertie en gite, bar, restaurant. Nous faisons une pause, sur ce chemin on n’attend pas le bar suivant sous peine de ne plus en trouver de la journée ! Puis le chemin commence à monter dans une forêt de sapins, puis de châtaigniers. Nous trouvons un bel endroit pour pique niquer avec vue sur les collines en face. Notre cuisinier nous a préparé une salade de pâtes divine avec thon, artichaut, feta, basilic. C’est délicieux. Nous sommes vraiment maintenant au cœur des cevennes du sud. Celles que je connais depuis toujours. J’y retrouve les odeurs d’épines de pin sèches, les sols secs et caillouteux, les roches de schistes sur les bords. Le chemin est long, très long. Je fatigue vite, on s’arrête souvent. Qui veut aller loin…. Le paysage est grandiose, les monts des cevennes rocheux et les forêts de châtaigners, je prends des photos un peu partout. Enfin, après plusieurs heures, on atteint le serre de la can. En 1998, nous étions venus en famille dans ce village de vacances avec nos enfants. C’est ici que nous avions vu cette finale de coupe du monde gagnée pour la première fois par la France. Nous nous arrêtons boire un verre et remplir nos yeux de souvenirs. La piscine, les gites sont toujours là, en face des nouveaux bâtiments, le bar a été refait. On compare avec nos souvenirs. L’hôte de notre gite va venir nous récupérer ici car ce soir nous dormons dans une nouvelle roulotte assez loin du chemin. Ça tombe bien, cela va nous éviter une grande descente et protéger les genoux de M Lilie avant la dernière étape demain.
La voix de Graine
Mon paysage ici est moins diversifié, moins dépaysant et moins poétique que le tien. Mais il fait soleil sans qu’il fasse trop chaud et ça fait du bien. Je n’ai jamais dormi dans une roulotte. Je crois que j’aimerais bien ça. Tout compte fait, ce gîte était bien sympa à ce que je vois!
Ce matin, je traîne, je finis mon livre en cours « Le jeu des si » d’Isabelle Carré. Pas irrésistible, mais intéressant. Qui n’a pas rêvé de s’échapper de sa vie pour en vivre une autre?
Ici, les jours se ressemblent. Il fait beau aujourd’hui. Aussi, pour ma sortie du matin, au lieu de faire mes deux tours de cour, je m’aventure jusqu’au square. J’en fais le tour. A l’entrée, une séance de gymnastique. Tic, tac, tac disent mes béquilles, ce n’est pas encore pour toi aujourd’hui. Plus loin, un merle se baigne dans une flaque d’eau toute neuve laissée par l’arrosage. Il s’ébroue et prend plaisir. Au fond, les jardiniers refont le parterre. Ils vont planter des fleurs. Le square est quasiment vide. Je fais mes exercices tranquillement et je me dirige vers la sortie. Le cours de gym n’est pas fini. Ils en sont aux abdos. à présent.
La matinée passe vite, à exécuter différentes tâches administratives déjà oubliées, à répondre aux mails. C’est déjà l’heure de l’infirmier, puis l’heure de préparer le repas. Je fonce à la boulangerie. J’ai une copine de mon association jacquaire qui passe me voir à 14 h.
L’après-midi passe aussi vite. Entre la visite de la copine, le repérage d’un petit bistrot pour la copine qui vient demain, les réponses au téléphone, la téléconsultation médicale, le kiné…je n’ai toujours pas commencé mon collage. La table du salon est tout encombrée de mes papiers.
Ce soir mon mari va rentrer plus tard. Il fait une présentation à son association de minéralogie. Vais-je avoir le courage de commencer mon collage?
Nous prenons notre temps ce matin car nous avons une étape courte aujourd’hui. Cette semaine est particulièrement prisée par les vacanciers aussi, impossible de trouver un gite plus loin. De toute façon, c’est mieux pour tester la reprise. Le chemin démarre par la route, traverse le tarnon et longe la mimente par le haut. Nous traversons une forêt de chênes blancs et de châtaigners. Enfin il devient sentier et serpente dans la forêt, croisant quelques ruisseaux qui descendent vers la mimente. Le profil de la marche d’aujourd’hui est essentiellement en montée, pour autant on ne peut éviter quelques descentes. En général assez courtes et légères, il n’empêche que je stresse chaque fois. Est-ce que le genou de M Lilie va tenir ? Je ne dis rien, et pour l’instant lui non plus. Le sol est jonché de feuilles de châtaigners et de bogues des châtaignes de l’automne dernier. On commence aussi à voir des fougères, il n’y en avait pas jusqu’ici. Des deux côtés du chemin, la pente est ardue. Descente à pic à gauche, montée à droite. Je comprends ce que veux dire Stevenson qui cherchait en vain un terrain plat pour dormir et éviter de tomber dans le ruisseau pendant la nuit. Même pour trouver un endroit pour s’arrêter déjeuner s’avère compliqué. Enfin on aperçoit un petit promontoire sur le bord du chemin qui nous servira de chaise et de table. L’endroit est très joli, très escarpé et bien ombragé. On y reste un grand moment pour se reposer de la marche du matin. Après le repas, il reste seulement 2km à parcourir jusqu’au gite, le chemin descend bien maintenant. J’angoisse un peu, tout va bien. Pour accéder au gite, nous prenons un chemin qui grimpe très abrupt. J’imagine déjà la redescente demain… Nous arrivons dans un magnifique endroit. Le rêve des Graines. Un quartier de village avec une maison qui fait office de salle à manger commune, cuisine, réception, une autre pour la buanderie, d’autres pour les chambres, un grand jardin ombragé par un tilleul centenaire avec un pied ressemblant à uns pate d’éléphant, des salons de jardins au soleil, et au bout une piscine. Voilà notre village. Juste un peu loin de tout pour faire les courses ! Nous dormons dans une roulotte à l’entrée du domaine. Impression de la conquête du farwest ! Il ne me manque que les bottes et le Stetson, trop lourds dans le sac ! Je passe l’après-midi au bord de la piscine et dans un fauteuil autour d’un verre pour écrire cet article.
Tout s’est bien passé aujourd’hui, je croise les doigts pour demain et après demain, les 2 dernières étapes, longues et avec du dénivelé négatif.
Je vois que de ton côté la randonnée commence à s’allonger aussi, j’espère quand même que tu n’as fait 4km8 avec tes béquilles. Bientôt nous repartirons ensemble. Bientôt, pas tout de suite !
La voix de Graine
Je suis contente, Lilie, que ta journée se soit bien passée. Je te devine soulagée et M. Lilie soulagé aussi. Ceci dit, il va falloir rester prudent dans les étapes qui vous restent. De fait, ces deux jours de repos ont été bénéfiques.
Pour moi, aussi, la journée a plutôt été bonne. Ma première sortie dans la cour, je l’ai faite avec une seule béquille. Je m’en suis aperçue en bas de l’ascenseur. Même si le kiné ne me conseille pas de marcher avec une seule béquille, j’ai fait avec, je n’ai pas eu le courage de remonter.
Plus tard, dans la matinée, j’ai failli poser un lapin à l’infirmier. Je partais faire des courses complémentaires pour le déjeuner. Au dernier moment, je me suis resaisie. Et j’ai attendu le passage de l’infirmier.
C’est mercredi aujourd’hui, tu te souviens Lilie, le jour des enfants. Le pli est pris à nouveau. Ma petite fille vient manger à la maison. Je ne vais tout de même pas la chercher à l’école, c’est son papa qui me l’amène. Mais pour les courses et la cuisine, c’est moi, avec le support de mon mari qui télétravaille! Rassure-toi, Lilie, je fais simple: Steak avec de la purée de pommes de terres et de carottes, du pamplemousse – découpé en lamelles en entrée et une glace en dessert.
Après une bonne pause post déjeuner, je vais m’acheter des revues. J’ai l’intention de faire un collage. Je passe aussi chercher le pain et des surgelés.
Et de retour à la la maison, je feuillette, je choisis, je peins mon fond. Ce soir, je laisse mon mari faire la cuisine. Demain, je commencerais mon collage.
Rien ne presse aujourd’hui, c’est repos. Pour autant, ne pas dépérir, un petit café croissant sera bienvenu ! C’est mardi les boutiques et cafés fermés hier sont ouverts. Je suis sidérée de voir que cette ville, 4 fois moins peuplée que la notre ait autant de boutiques, restaurants. Chez nous il n’y a rien… Bref. Après le café et un petit tour dans la ville, retour à la chambre. En fin de matinée, aller acheter de quoi manger. Pourtant la matinée se passe. Le temps s’écoule, rien à faire pour l’arrêter. Nous déjeunons autour d’une table devant la piscine. Cet après-midi, j’ai décidé de partir faire une petite randonnée de 10km au départ de Florac. Un GR qui monte en face rejoint le chemin de Stevenson sur la fin de l’étape de Florac. Je pars vers 13h30. Je n’ai pas l’habitude de marcher seule. Je suis un peu déboussolée, j’ai du mal à caler mon pas. Dès la sortie de la ville, le chemin monte face à la pente dans une forêt de chênes et de châtaigners. En haut, la vue sur Florac est magnifique. Le chemin continue légèrement à monter puis passe sur l’autre versant. En face des collines boisée à perte de vue. Je croise quelques randonneurs qui descendent directement à Florac. Le chemin continue un moment à plat et iI me faut plus d’ une heure trente pour arriver à l’intersection du chemin de Stevenson. Je commence à me dire que je vais mettre un peu plus de temps que prévu… Le chemin redescend pendant plus d’une heure dans une forêt de sapins, sans vue particulière sur les côtés. A un croisement, un panneau indique Florac à 7km, j’en ai déjà fait 6, effectivement je risque de mettre plus de temps que prévu, et plus de km! C’est un peu monotone jusqu’à la fin de la descente où soudainement le chemin débouche en haut des gorges du Tarn. Au fond, le Tarn fait des cascades, des sauts. C’est magnifique. Je m’arrête un moment pour admirer et me reposer un peu les jambes. Le chemin suit le Tarn jusqu’au village de Bedoues dominé par une magnifique église offerte par le pape Urbain V qui était natif d’un village voisin. Un très vieux quartier avec des ruelles très étroites se visite aussi, mais il fait un peu coupe gorge ! Au moment de m’y engager, j’aperçois une personne qui se îéculotte au milieu de la ruelle et y fait tranquillement pipi… Comme je suis seule, je vais éviter ! Je préfère monter vers la belle église du pape qui domine le village pour faire ma pause. Il est presque 17h et il me reste pas mal de chemin à faire. Je m’inquiète un peu, même si je sais qu’il fait jour tard, je ne maîtrise pas vraiment le kilométrage qu’il me reste. Je repars sur une petite route qui traverse le Tarn sur un pont de type Eiffel. La route est assez étroite, il y a quelques voitures qui passent. Je suis soulagée quand je reprends un chemin de terre qui remonte dans une forêt de châtaigners. En dessous le Tarn suit son cours, en face un château sur la colline. C’est un bel endroit pour terminer cette balade. Le chemin débouche sur un quartier en train de s’agrandir, beaucoup de maisons en construction. Un village de vacances est installé là, je le longe jusqu’à un pont de pierre où je refranchis le Tarn pour la dernière fois. Florac est traversée par le Tarnon, pas par le Tarn. Je longe la route pendant un km avant d’arriver enfin à Florac et rejoindre l’hôtel. Il est 18h, j’ai fait 15km. Une étape.
La voix de Graine
Je suis fière de toi Lilie. 15 km en 4 h 30, avec les dénivelés et les pauses! Tu marches bien.
En fin d’après-midi, j’ai moi aussi fait une randonnée ambitieuse, pour aller acheter de la viande dans mon magasin préféré. Mon podomètre m’a crédité de 4,80 km aujourd’hui . Le paramétrage est sans aucun doute à revoir, mais je crains qu’il n’y ait pas l’option handicapé avec béquilles. En tout cas, même si j’ai marché beaucoup moins, c’était beaucoup pour moi, ça c’est sûr. Et moi aussi, je me suis aventurée toute seule, comme une grande!
En dehors de cette ambitieuse escapade, ma journée a ressemblé aux précédentes. Ce matin, réveil à 5h 45 pour être réveillée et prête au passage de l’infirmière pour la prise de sang. L’infirmière passe vers 6 h 45. J’ai pris ma douche, pris mon petit-déjeuné, aéré la maison. Je n’ai pas assez dormi, mais je n’ai pas envie de retourner me coucher. Mon mari part travailler, je pars faire ma promenade dans la cour, puis je me dirige vers la Poste où je fais chou blanc, elle n’est pas encore ouverte. Pour mon recommandé, je vais devoir revenir.
Travailler sur le site de mon association, préparer le repas pour midi, accueillir l’infirmière pour la piqûre, manger, prendre la café…Une routine qui s’installe.
L’aide-ménagère arrive à 14h. Je m’étends sur le canapé. Je lis sans conviction. Je l’aide à nettoyer le frigo.
Quand elle s’en va un peu avant 16 h 30, je me décide à sortir. Dehors il fait soleil et chaud, j’enlève mon pull, et mets mes lunettes de soleil. Avec mon sac à dos et ma pochette, je suis parée, prête à l’aventure.
Ce soir, mon mari rentre tard. C’est moi qui prépare sommairement le repas. Et je range mes papiers.
Demain, promis, je me remets au dessin. Si je n’y arrive pas, je ferais un collage. Demain midi, la petite sera là avec son Papa. Et peut-être nous aurons le petit le soir.
M Lilie va mieux ce matin, c’est rassurant. Cette nuit, nous avons dormi dans une chambre, salle de bain, des années 60. Le mobilier est quasi identique à celui de la chambre de mes parents quand j’étais petite. Les couvre lits ressemblent aux rideaux que nous avions aux fenêtres chez nous il y a 20 ans. L’hôtel tout entier est resté figé dans les années 60. Carrelages chinés au sol, lambris au plafond. Un beau retour en arrière. L’hôtelier, lui aussi certainement issu des années 60, nous propose d’appeler un taxi vers 10h. En attendant, nous faisons un tour dans Pont de Montvert, joli village avec 2 ponts qui enjambent le tarn (ses sources ne sont qu’à quelques kilomètres d’ici) et ses 2 affluents. Le village est joli, accroché sur les flancs d’un vallons, le tarn cascade en dessous et les causses le surplombent. Le tour est vite fait, un temple, une église, 2 ponts. Nous prenons un café au soleil en attendant l’heure. A peine appelé, le taxi arrive car il a peu de temps, il doit être à Ales pour 13h. C’est son avant dernier jour de travail, il arrête mercredi. Il commence à en avoir marre d’être interrompu dans sa partie de pétanque pour faire une course. Il a 79 ans ! Une chance pour nous car après il n’y aura pas de repreneur. Il nous conduit à Florac en nous racontant des anecdotes. Il a du travail car il n’y a plus de bus depuis au moins 30 ans. Il amène des randonneurs fatigués ou blessés quasi tous les jours. Arrivés à Florac, nous laissons nos sacs à l’hôtel car il est trop tôt pour prendre la chambre. La ville est un peu plus grande que les villages que l’on a traversés jusqu’ici. Elle abrite dans son chateau le siège du parc national des cévennes, un petit musée dédié au parc est installé dans l’ancienne gare. Il n’y a plus de train depuis longtemps… Nous partons acheter de quoi pique niquer aux sources du pêcher qui se trouvent juste au bord de la ville. L’endroit est très joli, équipé de quelques bancs et ombragé. La source cascade joliment au dessous du banc sur lequel nous déjeunons. La ville de Florac est parcourue par le tarn et le pecher qui s’y croisent. Plusieurs ponts de pierre permettent de les traverser. Au centre, une esplanade ombragée offre quelques tables pour déjeuner ou prendre un café. Ce que nous faisons. En début d’après-midi, nous allons nous reposer au bord de la piscine de l’hôtel. Elle n’est pas chauffée, l’eau est glaciale. Un homme s’y baigne, d’autres comme nous ne mettent que les jambes. M Lilie trempe ses jambes pour raffraichir son genou. Le froid lui fait du bien. J’en profite pour vous rappeler les 2 Graines et passer un grand moment à discuter avec vous, à l’ombre des arbres dans le grand parc de l’hôtel. Le grand hôtel du parc, c’est son nom ! Vers 15h, nous nous installons pour un moment de repos dans notre chambre.
Sans même rien faire le temps passe. Entre la piscine, la chambre, la chambre, la piscine, il est déjà l’heure de sortir prendre un verre et enfin manger la pizza dont on rêve depuis 10 jours !
La voix de Graine
Je te retrouve Lilie. Ton ton est redevenu serein. Tu es rassurée. Je comprends que le blocage du M. Lilie t’aie fait peur. C’est normal. Ce serait trop bête de compromettre la mobilité à venir juste parce qu’on a voulu forcer un peu trop un jour.
Quand nous avons passé une semaine à Bagnols les bains en 2019, en dessous du Mont Lozère, nous avions randonné jusqu’au Mont Finiels, c’était fin octobre, il faisait un froid glacial. Nous aussi, nous nous étions mis à l’abri des murets de pierre. Ce même jour, nous étions descendus en voiture au Pont de Montvert. Un autre jour, nous avions également fait une randonnée bien agréable en suivant les sources du Tarn.
Aujourd’hui ma journée commence à 9 h avec un cours d’espagnol. En raison de mon accident, cela fait un mois que je n’ai pas eu cours d’espagnol. J’ai révisé mais très vite, je me rends compte que je n’ai pas révisé ce qu’il fallait. J’ai un cours de retard! Tant pis, on va faire comme si!
A 10 h 30, j’ai une téléconsultation avec mon médecin traitant qui me recommande de garder les bas de contention la nuit.
Puis c’est le passage de l’infirmière, et l’arrivée de Graine…
Ce midi, nous mangeons thaï, commandé au restaurant thaï d’à côté.
Après notre échange téléphonique, nous partons au square avec notre carnet de croquis. Notre temps de croquage est limité, j’ai rendez-vous chez le kiné à 17 h…
Après une bonne nuit (malgré la rave partie au dessous de nous !) et un bon petit déjeuner, nous voilà partis à l’assaut du Mont Lozère, l’étape la plus difficile du parcours avec beaucoup de dénivelé. 10km de montée, 10km de descente voilà le résumé que l’on partage entre marcheurs. Le chemin démarre par la visite du village. On monte vers l’église puis on la dépasse et la grande montée démarre. Le chemin est large, il s’élève rapidement dans une forêt de sapins. Il faut franchir le col d’une première colline avant d’arriver sur le Mont Finiels lui même. Je regarde 3 jeunes femmes qui font le chemin ensemble. Comme nous elles s’appellent « les filles », comme nous elles papotent sans cesse en marchant. Elles montent sans effort apparent, bien plus vite que moi. Ce pourrait être nous toutes dans notre jeunesse. Je nous imagine à 25 ans. Je rêvasse sur ce temps qui a passé si vite. Sur mon corps qui montre sa fatigue et m’empêche de marcher aussi vite qu’elles. Je pense trop, ça a toujours été mon problème, et j’anticipe, j’imagine au lieu de vivre le présent. Dans une heure on sera là, dans un an j’arrête de travailler. Je voudrais arrêter de réfléchir et vivre l’instant. Mais je suis tombée dans la marmite toute petite alors… Avec tout ça, on grimpe, grimpe, grimpe. Je prends mon temps, je ne suis même pas fatiguée. On arrive en haut du col après 2h de montée. La vue alors se dégage sur le Mont Lozère devant nous. Depuis 3 jours nous croisons les mêmes personnes au fil de nos arrêts, on se double, redouble, on se retrouve dans un restaurant un gîte ou un hôtel, un petit mot chaque fois. Le chemin descend légèrement vers la station du Mont Lozère. Les cafés restaurants sont ouverts, c’est dimanche, on peut y monter aussi en voiture alors il y a de la clientèle possible. Nous nous arrêtons un moment au soleil devant un café. Puis nous reprenons la montée. Petit à petit la végétation se raréfie, on sent l’altitude. Plus que quelques sapins rabougris, quelques rares fleurs minuscules. On suit, comme Stevenson avant nous, les montjoies qui bornent le chemin. Derrière nous au loin, très loin, on aperçoit les éoliennes que nous avons longées il y a 3 jours. Elles sont si loin. C’est là que l’on voit combien on a avancé alors qu’on a l’impression à pied de faire si peu. Il fait de plus en plus froid. Le vent s’engouffre dans les vêtements et nous glace les sangs. On se rhabille, coupe vent, foulard, bonnet. Je ne regrette pas d’avoir mis un pantalon ce matin. Enfin après encore 2h de montée, on arrive près du sommet. Il n’y a plus aucune végétation à l’exception d’herbe rase et de quelques bruyères. Le vent est si fort et si froid que l’on a du mal à profiter de la vue. On s’abrite à l’intérieur d’un muret de pierres construit en cercle pour protéger du vent. On s’y arrête pour déjeuner au soleil et à l’abri, assis sur les pierres. On a une vue à 360 degrés depuis le sommet. Derrière nous le Gevaudan, Le Puy en Velay et les jours précédents, devant nous les Cevennes du sud, Montpellier, Sète et les jours suivants ! On ne reste pas très longtemps à admirer la vue à cause du froid et du vent. Il est temps de redescendre. Le chemin part directement dans la pente. Très vite le vent disparaît et la chaleur revient. Très vite la végétation réapparaît. La descente nous offre de magnifiques passages en balcon avec la vue sur les collines et toute la vallée en bas. Le chemin devient plus étroit, plus caillouteux, il faut se concentrer pour ne pas trébucher sur une pierre. Quelques passages à plat, et ça redescend. On fait quelques pauses pour reposer le genou de M Lilie au maximum, mais je vois bien qu’on a beaucoup descendu. On arrive en vue d’un village, je suis fatiguée, on va faire une pause. Nous n’avons fait que la moitié de la descente. Il reste 5km et 400m de dénivelé. M Lilie ne va pas bien. Après la pause, impossible de repartir. L’étape s’arrête là, après 15km sur les 20 que nous voulions faire. Pas question d’aller plus loin.
Il n’y a rien ni personne dans ce village. On décide de monter vers la grande route que l’on a aperçue en haut du village. On va faire du stop. En cherchant un endroit propice, on tombe sur une voiture arrêtée dont on connaît les occupants. 2 femmes qui marchent et que l’on a croisées ce midi dans notre mur de pierre, et le mari de l’une d’elles qui les ramène en voiture après leur marche. Elles étaient fatiguées et lui ont demandé de venir les chercher pile-poil au moment et à l’endroit où on a besoin d’une voiture ! Ils acceptent bien sûr, solidarité de marcheurs, de nous ramener à notre destination. La chance est quand même avec nous sur ce coup là.
On arrive donc à destination à Pont de Montvert en voiture ! M Lilie a réussi également à trouver un hôtel pour ce soir au lieu du dortoir commun prévu. Chambre au 3ème étage sans ascenseur, une dernière montée ! On échafaude les plans pour la suite. Sans voiture ici c’est très très compliqué. Pas de bus avant l’été, pas de location de voiture, encore moins si on ne veut pas la ramener où on l’a prise. Bref. M Lilie veut que je continue seule et qu’il me retrouve le soir. Nonobstant le fait que je ne sais pas avec quel moyen de locomotion il pourrait me suivre, je ne suis pas comme toi Graine, pas envie de cheminer seule. J’ai besoin de partager. Je décide d’annuler les étapes de demain et après demain qui descendent beaucoup pour aller directement (reste à savoir comment…) à Florac et se reposer 2 jours. Ensuite on avisera. Donc demain matin, on part à la recherche d’un moyen de transport !
La voix de Graine
C’est une journée de fête des Mères aujourd’hui, une journée famille. Ce sera famille réduite car ma fille et sa petite sont au Parc Astérix. Après avoir été refoulées vendredi pour cause de parc déjà plein, elles sont parties ce matin à 8 h 30 pour être sûres de rentrer. Elles font l’ouverture. Et une chance, il n’y a pas trop de monde.
Mon mari est à la cuisine. Moi, je me contente d’éplucher les radis.
A 13 h, mon fils est là avec sa femme, son petit garçon et un beau bouquet de pivoines. Un dimanche tranquille. Les anglais ont quitté le quartier. Nous entendons à la télévision les déboires des supporters anglais au stade de France. Un gigantesque fiasco. Il faudra serrer les boulons de manière plus efficace pour l’organisation des jeux olympiques. La répétition n’est peut-être pas inutile.
Les parents ont une course à faire au magasin d’à côté, nous emmenons le petit au square ou plutôt, c’est lui qui nous emmène. « Moi, je vais au square avec Mamie ». Et pas question d’enlever les lunettes de soleil parce que Papa a dit qu’il fallait les garder, même si le soleil joue les intermittents. Moi, en fait, je joue les spectateurs, je reste sur le banc à regarder les enfants jouer. Et c’est bien sûr mon mari qui s’occupe du petit.
En fin d’après-midi, j’emballe mes tableaux. C’est mon mari qui va les emmener demain pour l’accrochage de l’exposition.
A 21 h 30, toujours pas de nouvelles de toi, Lilie, toujours pas de blog. Je sais bien que tu redoutais l’étape d’aujourd’hui, Lilie. Je m’inquiète, je questionne. Et j’ai enfin des nouvelles.
Eh oui, le genou de M. Lilie a dit non. Assez. Que faire d’autre que de l’écouter! De toute manière, vous n’aviez pas le choix. Demain sera un autre jour. Vous trouverez des solutions, comme vous en avez trouvé aujourd’hui. Et ces deux jours de repos vont vous faire du bien.
Une fois n’est pas coutume, commençons par le menu d’hier soir. Je sais que tu l’attends avec impatience Graine ! Dans ce petit hôtel qui ne paye pas de mine, avec douche sur le palier, nous avons très très bien mangé. La serveuse nous a d’abord apporté une soupière entière d’une soupe légumes champignons délicieuse. J’en reprends 2 fois tellement elle est bonne. Puis 2 belles tranches de pâté de campagne, puis 2 entrecôtes chacun ! Avec du riz et des légumes en ratatouille. Un morceau de fromage et un dessert à base de baies rouges, boule de glace et meringue. Comment dire ? Quel repas du soir ! Et pourtant je me sens légère pour dormir. Comme quoi, marcher absorbe toute l’énergie. Ce matin, après un bon petit déjeuner et un arrêt à l’épicerie du coin, nous voilà repartis. L’étape va bien monter et surtout bien descendre, ce sera un test pour celle de demain qui est la plus difficile. Au premier virage dans le village, un âne bloque. Il ne veut pas franchir la grille pour les eaux de pluie par terre. Je n’ose pas leur dire qu’il y en 3 coup sur coup dans le village ! La journée commence à peine pour eux, ça va être compliqué ! Il fait beau mais il y a encore beaucoup de vent avec des rafales glaciales. Je suis bien couverte, polaire et coupe vent pourtant quelques fois c’est juste. Le chemin commence par descendre vers le village voisin où se trouve un très beau viaduc qui l’enjambe et enjambe en même temps le Chassezac. Cette petite rivière me rappelle des souvenirs de vacances avec mes enfants, pas si loin d’ici en Ardèche où nous nous baignions dans le chassezac. Ici il est naissant, là bas il concurrence l’Ardè-che elle même, et s’y jette il me semble bien. Puis le chemin monte sur la colline. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui sur le chemin. Devant, derrière, nous ne sommes pas seuls. L’âne est derrière nous maintenant. Finalement il a rattrapé le temps perdu ! En voulant trouver un petit coin isolé, on imagine pourquoi, je bute sur une pierre au milieu du chemin et emportée par le sac, je chute lourdement. Je n’ose plus bouger. Un instant j’imagine si quelque-chose m’empêche de continuer. Plus de peur que de mal, je me relève, un verre de mes lunettes est rayé, quelques égratignures. C’est le métier qui rentre ! Si on sort du chemin, on regarde où on met les pieds ! C’est pénible en tout cas pour nous les filles de trouver un coin lorsqu’il y a du monde autour. Tu devais bien avoir ce problème Graine sur Compostelle. Le chemin continue de monter jusqu’au sommet de la colline, la pente est de plus en plus prononcée. Tout en haut, une grande portion de route avant de repartir dans la forêt. La redescente est difficile pour M Lilie, je me demande ce que ça va faire demain… Bah demain est un autre jour. Aujourd’hui il y a beaucoup de sous-bois, le vent s’y engouffre et nous glace les sangs. Dans les parties ensoleillées, on arrive à ressentir la douceur de l’air lorsque le vent se calme un peu. Au détour d’un virage, on passe devant les ruines d’un ancien château, enseveli dans la verdure. On s’arrête peu, car chaque fois on se refroidit. Même la pause repas est raccourcie. Tout proche du chemin on peut aller voir les sources du Lot. Nous faisons le détour en début d’après-midi pour s’y poser un grand moment. Les sources du lot, ce sont des résurgences dans un vallon ensoleillé et relativement à l’abri du vent. On y reste un bon moment assis au soleil. Beaucoup de randonneurs font le détour, certains s’arrêtent, d’autres repartent. Un homme est installé avec son âne. Il le brosse, le bichonne. Puis remet son bât et repart. Nous repartons aussi, le chemin longe le Lot, minuscule lit dans son vallon. Le paysage est magnifique. Nous sommes maintenant dans les Cévennes, je reconnais les chemins pierreux, secs de chez moi. A la sortie du vallon le paysage devient même aride. Nous arrivons dans un village, le premier depuis ce matin. Un habitant nous indique une fontaine pour remplir nos gourdes. Un petit garçon vient y laver quelques gobelets. Nous buvons l’eau de la fontaine, remplissons les gourdes et c’est reparti. 2 virages plus loin, un panneau buvette, on donne ce qu’on veut. Au virage suivant, installé sur un vieux mur de pierre, des enfants dont celui de la fontaine, offrent Sirop de menthe ou grenadine. C’est trop mignon. Ils font ça tout l’été. Beaucoup de randonneurs sont installés dans l’herbe derrière eux. Ils vont faire un bon argent de poche ! On prend menthe et grenadine, dans les gobelets qui viennent d’être rincés ! On donne ce qu’on veut et nous voilà répartis, il ne reste que 2km pour arriver au Bleymard. C’est la fête au village ici, sur 3 jours. Sur une place en contrebas de notre hotel, un ensemble de chapiteaux de bric et de broc. Les gens sont maquillés, déguisés et tous sortis dans la rue. C’est la première fois en 10 jours que l’on voit du monde ! L’habillement général est très « zadiste », dread locks sur la tête, pantalon et tee-shirt passés. On se demande qui est habillé le plus salement et le plus mal coiffé ! Voilà les cevenols. Nous sommes ici à la frontière entre Margeride et Cévennes. Dans le village, un spectacle de rue, un marché artisanal, des buvettes. Tous les habitants sont massés au bord de la route principale. Soudain un char improbable tiré par des habitants maquillés et déguisés à qui sera pire que l’autre arrive. Un « roi de la ville » s’agite dans le char. Une fanfare dépareillée et jouant délibérément faux le précède, tous les habitants les suivent jusqu’à l’église. On ne voit plus des choses comme ça chez nous. Le spectacle des Graines c’est différent !
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La voix de Graine
Ce matin, je me lève à 6 h. Ma nuit a été hachée, comme d’habitude, et ma jambe douloureuse, mais je me suis couchée tôt hier soir et j’ai assez dormi. J’en ai surtout marre d’être couchée. J’ai besoin de bouger.
J’écris, je révise mon espagnol, je réponds aux courriers de mon association jacquaire, je prends ma douche…en attendant que mon mari émerge. Il a peiné à s’endormir cette nuit. Et je retourne me coucher pour petit-déjeuner au lit!
Pendant que mon mari va faire les courses, je vais, toute seule, à la pharmacie, faire une petite recharge de médicaments et acheter de l’arnica. D’habitude, quand je me fais mal, je prends de l’arnica, et là, je n’y avais même pas pensé jusqu’à aujourdhui! Je n’en attends pas de miracle, mais je n’ai aucune raison de ne pas essayer. Mon échappée à la pharmacie remplace généreusement mes deux tours de cour du matin, mais pas la séance d’exercices à laquelle je m’attèle dès mon retour dans la cour.
Ma fille m’appelle sur le téléphone. Un voisin s’offusque « vous ne pouvez pas téléphoner ailleurs que dans la cour ». Sympas nos voisins, ils sont cools. Ma fille part visiter une maison cet après-midi. Le papa de la petite est cloué au lit par des coliques néphrétiques. Mais qui pourrait bien garder la petite? A 13 h 30, ma fille nous amène la petite et une heure après, nous récupérons le papa. Il sera mieux à la maison. Nous n’avons pas été longs à reprendre du service.
Entre deux phases actives, je ne peux pas tout de même laisser mon mari tout faire, je me repose sur le canapé avec mes deux poches de glace. Aujourd’hui, j’en mets une autour du mollet et une autour du genou.
Deux virées au square, le ménage dans ma messagerie, la journée est chargée et passe vite. J’ai moins mal qu’hier et j’apprécie.
Cours de Vincennes, une fan zone pour les supporters de Liverpool du match Liverpool/ Réal de Madrid de ce soir a été installée. Les supporters sont là depuis hier. Des anglais partout. Et aussi de la bière. Si je n’étais pas si handicapée, je serais allée voir. Il paraît que le cours de Vincennes est jalonné de pissotières et de tireuses à bière. On ne peut pas traverser le cours de Vincennes. Mon infirmier est un peu vénère, ça lui fait perdre un temps fou car il a des patients des 2 côtés de la rue.
En revenant du square en fin d’après-midi, je jouis du spectacle – dans le stade d’en face, jeunes supporters de Liverpool et petits français jouent au foot. Derrière les grilles, beaucoup de badauds comme moi. Ce n’est pas si souvent qu’on voit jouer les joueurs de Liverpool.
Merci Lilie, pour les menus. Généralement, quand on a marché toute la journée, on a bon appétit. Et ne t’inquiète pas, tu ne prendras pas un gramme.
Vous n’allez pas faire un tour à la fête ce soir? Soyez prudents demain… Gérez bien les pauses. Je vous fais confiance. Vous êtes aguerris à présent. Il ne fait jamais bien chaud sur ces causses, c’est plus réputé pour le froid et le vent que pour le soleil. Je vous souhaite tout de même quelques rayons de soleil bien chauds.
Nous prenons notre petit déjeuner avec le couple d’hier soir, les jeunes sont partis tôt. L’étape est courte aujourd’hui pour eux comme pour nous, pas la peine de se presser, d’ailleurs nous serons au même hôtel ce soir à Chasserades. Après être allés chercher notre repas de midi à l’épicerie, bar, qui fait tout, nous partons sur le chemin. Mon sac est plus léger car aujourd’hui nous ferons essentiellement de la montée, peu de descentes et peu de km. Il fait beau mais il y a beaucoup de vent, polaire et coupe vent suffisent à peine à me tenir au chaud. Le chemin grimpe sur la colline en pente raisonnable. Un peu partout, des branches et des sapins arrachés jonchent le sol. On imagine aisément le vent qui a dû souffler ici. En haut une belle vue sur les monts Lozère s’offre à nous. La végétation et le terrain sont maintenant ceux que je connais en Ardèche et en Provence. Sec, caillouteux, entouré de pins et de genêts. Il faut dire que nous sommes au même niveau que Montelimar. Arrivés en haut, nous longeons le plateau. A nos côtés un parc d’éoliennes. L’endroit n’est pas choisi au hasard. Elles font un bruit ressemblant à un avion au loin et rythmé par le vent qui souffle dans leurs pâles. C’est impressionnant. La redescente est moins longue et peu pentue. Nous arrivons au bord de l’Allier où nous nous arrêtons pour déjeuner et nous reposer au soleil un grand moment. Il ne reste plus beaucoup de km avant notre arrivée. Le chemin reste proche de la route, il est entouré de genêts, c’est magnifique mais comme toujours ici, sans odeurs… Nous arrivons vers 15h dans un petit hôtel. Le même rituel d’arrivée, une douche, un brin de lessive et aller boire un coup au soleil. Il y a moins de vent ici, la température est plus douce. Après ce petit rituel, nous partons visiter le hameau. Curieusement il y a beaucoup de voitures garées, mais personne dans les rues et aucune boutique si ce n’est une petite épicerie. Le hameau est minuscule, avec une église du 12ème siècle, un lavoir plus ou moins en état, un gite qui fait bar. Nous croisons un randonneur avec son âne qui nous raconte ses déboires du jour. L’âne s’est bloqué devant une croix en pierre et rien à faire pour le faire avancer. Il a même mis ses vêtements sur la croix pour la cacher. Impossible. Il a dû faire un détour de 4 h. Peu après l’âne est allé brouter sous une croix identique….
Nous sommes à mi parcours du chemin, toi tu as franchi une étape importante sur ton chemin en enlevant tes agrafes. La douleur petit à petit s’atténue pour que tu oublies tes anti douleurs, c’est bon signe. Tu es bien entourée et tu fais beaucoup de choses dans ta journée, c’est important pour le moral. Le temps joue pour toi. Chaque jour une étape, comme nous.
La voix de Graine
Je me régale à te lire, Lilie. Ça me fait du bien de vous suivre dans votre aventure. Et si les genêts ne sentent rien, alors, où on va. Moi, quand je vois la photo, je les sens, c’est le pouvoir de l’imagination.
L’âne, ce devait être un âne protestant, un camisard, sans doute. Le randonneur aurait dû lui chanter des psaumes!
Ces étapes courtes vous font du bien et vont vous permettre d’aller jusqu’au bout. Je vois qu’il ne fait pas chaud! Le matin sur Paris, il ne fait pas chaud non plus, mais pas aussi froid que sur les contreforts du Mont-Lozère. C’est réputé pour être une région. Vous êtes en altitude, et il y a du vent, un vent qui a l’air d’être glacial.
Ici, l’après midi, vers 15 h, ça se réchauffe. Une graine est venue me voir. Nous nous sommes posées au square et nous avons dégusté les cerises de son jardin. De retour à l’appartement, nous avons pris le goûter: cidre, cannelés, abricots. Les graines sont toutes à leur spectacle de danse à venir. C’est du non stop, les répétitions s’enchaînent. Leur spectacle est dimanche et je n’y serais pas, ni toi non plus, nous sommes à donf dans notre cheminement, chacun le sien.
Je passe beaucoup de temps sur le canapé avec mes poches de glace, deux, une pour le genou et le mollet qui sont douloureux, un pour la cuisse. Le temps passe lentement.
Hier soir quel retour en enfance. En colonie et à la cantine plus précisément ! Le repas en tables de huit avec la dame qui sert avec son chariot. On retrouve le réflexe de débarrasser en bout de table. La chambre avec ses 2 petits lits et ses armoires en ferraille, les douches communes. La veilleuse de nuit pour nous permettre d’aller jusqu’aux toilettes la nuit. Nuit sans chauffage, enroulés dans le drap de sac, un duvet et une petite couverture en laine ! Et ce matin, le petit déjeuner dans les bols en verre, servez vous sur le chariot, on n’est pas à l’hôtel ici, je ne sers pas ! De beaux moments hors de notre temps. Évidemment, on peut se douter qu’on n’a pas fait grasse mat ! Petit déjeuner à 7h30, partis à 8h15 ! Il fait frais encore ce matin mais moins qu’hier. Il y a toujours autant de vent. Mon sac pèse lourd pour alléger le genou de M Lilie. Je suis le maitre du temps maintenant. Plus question de marcher 3 ou 4h le matin sans presque s’arrêter. Si on veut aller loin il va falloir ménager nos montures ! Toutes les heures, je sonne la pause. A peine 10mn, M Lilie voudrait repartir. Je pousse pour quelques minutes de plus. Le chemin grimpe, grimpe dans la forêt. L’endroit est très joli si on ne lève pas la tête; nous cheminons sous une ligne à haute tension…. Dans des contrées où Stevenson indiquait ne rien voir de la main de l’homme ! Depuis que l’on est parti, je ne comprends pas pourquoi Stevenson a fait un tel détour pour aller à l’abbaye Notre Dame des neiges. Il est parti en haut à gauche, quand elle se trouve en bas à droite. La solution arrive après 2h de marche. L’abbaye a changé de place après qu’un incendie l’a détruite en 1909 ! Nous passons devant les ruines et une statue qui marque l’ancien emplacement et nous redescendons vers la nouvelle abbaye. Son emplacement actuel n’est autre que l’emplacement originel, mais la construction moderne manque de charme vue de l’extérieur. Seule une des façades en pierre est jolie. Celle que l’on voit sur les dépliants ! Nous faisons notre pause repas, puis nous trouvons un petit coin au soleil pour nous reposer un moment. Il peut faire très chaud lorsque le vent s’arrête et très frais quand il souffle. On s’habille, se déshabille en fonction. Nous repartons sur une petite route qui se transforme ensuite en chemin. Il règne un silence exceptionnel dans cette vallée. On n’entend que le bruit du vent dans nos oreilles, du vent dans les arbres. Et le bruit de nos pas lorsque la route redevient chemin. Très loin quelques oiseaux, ils ne doivent pas aimer l’ombre de la forêt de sapins que nous longeons. Le vent fait onduler les blés et je m’arrête pour les admirer, on les dirait vivants, ils le sont d’ailleurs ! Nous arrivons vers 15h30 à la Bastide Puylaurent. Ce village est coupé en deux administrativement. D’un côté du pont sur l’Allier c’est l’Ardèche et la région Rhône Alpes, de l’autre la Lozère en Occitanie.
Je suis contente d’avoir choisi 2 étapes courtes car elles arrivent à point nommé pour soulager le genou de M Lilie. Cette étape a monté raide, mais la redescente s’est faite en pente douce ce qui est parfait pour lui. Chaque jour est un jour de gagné…. Nous dormons dans un gîte ce soir avec un couple qui vient de Marseille et fait tout le chemin en 13 jours et deux jeunes hommes dont un parisien jamais sorti plus loin que la petite couronne. Un sketch ! Son copain, qui aime marcher, lui a concocté une randonnée de quelques jours sur le chemin. L’autre a dans son sac des canettes de coca, des boites de céréales et des bonbons… Imagine Graine, il est incapable de sortir de son monde. Marcher, il ne connaît pas, alors 24km par jour…il est très volubile et partage cette expérience traumatisante avec beaucoup d’humour sur lui même. Ils animent toute la soirée et le repas, voilà pourquoi ce soir mon article arrive si tard.
Pour la suite des recettes: en colonie, soupe petits légumes coupés genre minestrone, sauté de dinde à la basquaise, fromage, salade, abricots.
Ce soir: salade, côte de porc et risotto aux lardons champignons, pana cotta à la fraise.
Tu auras toutes les idées pour tes menus de la, semaine ! On n’a jamais mangé la même chose depuis qu’on est parti. Pas mal, non ?
Je suis contente de voir que tu te remets à la peinture Graine, la couleur c’est ce qu’il te faut.
La voix de Graine
Je vois que vous progressez bien! Vous voilà arrivés en Occitanie. Ce n’est pas trop lourd, avec les kilos en plus de M Lilie, comment vont tes épaules? Nous n’êtes pas restés dormir à notre Dame des Neiges comme Stevenson? Y-a-t’il toujours des religieux dans cette abbaye? Votre nuit à la colonie va vous laisser des souvenirs. C’est vrai que ça doit faire drôle de se sentir revenir plus de 50 ans en arrière. Par contre, côté confort, c’est pareil qu’avant, mais quand on a 10 ans … Tes photos de genêts sont magnifique, Lilie. A les regarder, j’ai l’impression de les sentir. Le menu de la cantine, ben, il me rappelle la pension.
Aujourd’hui, c’est l’ascension, fête religieuse, jour non travaillé! Mon mari est à la maison. Il bricole les branchements de notre nouvelle box tandis que je m’occupe de mes tableaux: système d’accrochage, raccord de peinture sur les bords de la toile. Nous sommes tranquilles. Nous n’avons personne pour manger ce midi. Le repas est vite prêt. Comme tous les jours, vers 11 h 30, c’est le passage de l’infirmière. Elle me retire les agrafes, une quinzaine. Il y a plus agréable, mais c’est fait. Demain je pourrais enlever le pansement et prendre la douche à ma convenance. Finies les papillotes de cuisse. L’aide ménagère arrive vers 14 h 30. Eh oui, un jour férié, je n’ai pas eu vraiment le choix. Pendant qu’elle travaille, nous regardons un film, ce qui me permet de reposer mes jambes qui ont pas mal travaillé ce matin. Une heure plus tard, c’est fille et petite fille qui viennent pour passer un moment avec nous. Après le goûter, nous partons au square. Je fais mon tour avec ma fille et je rentre tandis mon mari me relaie. Cet après-midi, j’ai oublié de prendre mon anti-douleur. Il ne m’a pas manqué. C’est plutôt bon signe. L’après-midi se tire, les filles restent pour manger. Les bonnes habitudes reviennent vite! Quand le soir arrive, je fatigue vite. Heureusement, les filles doivent rentrer tôt. Elles partent au parc Astérix demain matin.
Il fait très froid ce matin. 6 degrés au thermomètre, 3 ressentis sur météo France. Je passe un pantalon et toutes les couches de vêtements que j’ai avec moi. Je suis très contente parce j’ai utilisé absolument tout ce que j’ai emporté dans le sac à l’exception de ce que je veux éviter d’utiliser: pansements, médicaments ! Nous prenons les pique niques à l’hôtel car il n’y aura rien sur notre route. Notre hôtel étant plus de 2km hors du GR, l’hôtelier fait la navette pour ses clients et nous dépose à l’entrée du Cheylard l’évêque. Aujourd’hui nous avons une étape assez longue, pas besoin d’en rajouter. De là nous partons sur une partie de route, puis un large chemin qui monte dans les sous bois. Le paysage est totalement différent maintenant. Plus de prairies ni de fleurs, plus de vaches ou presque, des forêts de sapins. On croise quelques marcheurs. Le chemin de Stevenson est la plupart du temps très large, ça me change des petits chemins de randonnée que nous faisons habituellement. Ici, c’est un chemin, pas un sentier. Il serpente en sous-bois, monte, descend. Le fait de marcher nous a réchauffé mais il fait encore bien frais avec par moments des rafales de vent. Le ciel est couvert et lorsque un rayon de soleil arrive à percer, il semble que le thermomètre monte de 10 degrés. Après 2h de marche, nous arrivons au bord d’un petit lac entouré de sapins. On se croirait au Canada. Nous y faisons une grande pause, bienvenue après les efforts de ce matin. L’endroit est magnifique, quelques bancs accueillent les marcheurs. Il reste 3km500 avant notre pause de midi. Le chemin est devenu sentier comme je les aime. Il descend raide vers le village de Luc. Hélas, le genou de M Lilie commence à montrer des signes de faiblesse. Son moral descend en flèche et je m’inquiète de ce qu’il pourrait advenir. On déleste son sac à dos au maximum ce qui par vase communiquant remplit le mien d’autant. Je préfère porter que de prendre des risques. Nous reprenons doucement la descente. Nous apercevons au bord du chemin quelques unes des bornes dont parle Stevenson et qui servaient de repères en temps de neige. Arrivés au village nous cherchons un endroit sur les bords de l’Allier pour déjeuner et nous reposer un long moment. Il y a encore beaucoup de vent, nous traversons une prairie en fleurs et nous installons à l’abri d’un arbre près de la rivière. Après 2h de repos nous voilà repartis. L’ancien chemin a été abandonné au profit du chemin d’origine. Stevenson parle ce chemin au bord de l’Allier avec son chemin de fer parallèle à la rivière. Du coup au lieu de faire 7km dans les collines nous marchons 3km en bord de route…. Bah, au moins ça repose les genoux ! Finalement au lieu d’une longue étape de plus de 20km, il n’en est resté que 14. Tant mieux, c’est qu’il fallait aujourd’hui. Du coup, nous arrivons tôt à la colonie de l’espoir à l’Aveyrune. La « monitrice » nous accueille en donnant les règles : chaussures dehors puis une fois bien aérées dans les casiers, visite des sanitaires. Elle a eu pitié de nous et nous a alloué une chambre à 2 lits. Trop gentille. La colonie. Vestige des années 70, dans son état d’origine. Un long couloir qui dessert les dortoirs, sanitaires, cuisine, réfectoire et salle de spectacle tout dans la longueur. Les sanitaires me rappellent les campings de ma jeunesse. Si cette colonie accueille encore des enfants aujourd’hui, je me demande ce qu’ils peuvent bien faire ici tout un été… C’est un endroit que je n’aurais jamais imaginer réserver, c’est extraordinaire de se trouver là. Un changement d’époque, de style. L’Allier sépare ici les départements de la Lozère et de l’Ardèche. Ce soir nous dormons côté Ardèche.
Ah, j’oubliais : le menu d’hier soir c’était une assiette composée en entrée : jambon de pays, taboulé, salade, melon. Une côte de porc en sauce avec un aligot et pour finir un clafoutis aux pommes.
Je lis ton chemin en décalé Graine, ton infirmière qui te fait lever trop tôt pour arriver une heure plus tard que prévu, tes difficultés à dormir. Le mois de Mai s’écoule et tu vas aller vers le mieux. Repose ta jambe au maximum quand tu ne fais pas de tour de cour. Si tu as moins mal la nuit, le sommeil reviendra et sinon tu vivras la nuit ! Papillon de nuit.
La voix de Graine
Aiïe aïe, aïe, le genou de M Lilie qui se réveille, il vaut mieux être prudent, vous avez raison. Une étape courte, ça fait du bien, parfois. Et puisque vous dormez à la colonie ce soir…Côté confort, ce doit être rustique. Et il ne fait pas chaud à ce que j’entends!
Les bornes de granit, cela s’appelle des montjoies. Ce sont les moines qui les auraient posé, effectivement, pour éviter que les marcheurs ne se perdent dans la neige.
c’est demain que vous montez à Notre Dame des Neiges? Il y aura également du dénivelé. Mais heureusement, l’étape que vous avez prévue est courte
Moi, j’ai plutôt passé une bonne journée aujourd’hui. Sans parler de nuit complète, la nuit dernière a été bien meilleure. Et pas d’infirmière à attendre à 6h! Non hier, l’infirmière n’est pas passée en retard, c’est sa plage de passage qui est de 6 à 9 h! Au contraire, elle passe plutôt assez vite, ce qui me convient bien.
Aujourd’hui, mon mari est parti travailler au bureau. L’aide-ménagère est venue faire le ménage pendant que je peignais le cadre de mon tableau en vue de l’accrochage de l’exposition, Cela va arriver vite, c’est lundi.
A midi, ma petite fille et son Papa sont venus déjeuner. J’ai préparé un riz pilaf avec du poisson. Et en entrée, je leur ai proposé ma quiche aux poireaux d’hier soir. Ma petite-fille adore. Mon gendre a fait tout le reste du travail ,je me suis fait servir! J’en avait assez fait.
Je devais voir une Graine cet après-midi, mais au vu de nos contraintes réciproques, nous avons reporté!
Cet après-midi, après la pause, j’ai terminé le film commencé hier – 120 battements par mn – grand prix festival de Cannes en 2017, un film des activistes d’act-up regroupant des malades du sida dans les années 1990, très intéressant. Après une sortie aller/retour au square d’à côté, je me suis remise à ma peinture. Eh oui, tout me prend du temps. Ça m’a fait du bien de changer d’activité et de retrouver mes pinceaux. Je n’ai pas encore tout à fait fini, quelques erreurs grossières de perspective!
D’avoir découpé une étape nous a finalement rapprochés de Stevenson. Il était arrivé à Langogne le lundi 23 septembre et nous le lundi 23 mai. Nous faisons, aujourd’hui mardi 24 mai, l’étape qu’il a faite le mardi 24 septembre. Pour autant elle sera très différente. Il s’est perdu car sa boussole ne fonctionnait pas à cause du magnétisme de l’endroit, nous suivons les indications du GR. Il a traversé des landes rases, nous traversons une forêt de sapins plantée peu après son passage. Nous quittons Langogne et son pont de Peyre après avoir fait quelques courses pour midi. L’hôtelier nous a prévenu: il n’ y aura rien jusqu’à la fin de l’étape. Le chemin passe au pied de l’hôtel et tourne dans la vieille ville pour nous permettre de la visiter. Il fait beau ce matin, un peu plus frais que ces jours derniers, pour marcher ce n’est pas plus mal. Nous quittons la ville sur une petite route qui monte pendant presque une heure. S’en suit un chemin de sable blanc qui serpente en montant. Nous traversons un hameau sans âme qui vive et reprenons une partie de route jusqu’au hameau suivant. Un nostalgique de l’époque des trains a recréé une gare tout de bric et de broc. Plus loin un théâtre certainement géré par des artistes annonce une représentation pour le 8 mars… Là encore, aucune âme qui vive. De là un chemin s’élève jusqu’au hameau de l’Herm. Nous faisons notre pause repas sur une table de pique nique installée à côté d’un arrêt de bus. Nous sommes mardi, le bus passe 1 fois le jeudi à 8h54 et une fois le samedi même heure ! La vue est splendide avec les montagnes au fond et les forêts de sapins qui donnent un vert profond aux collines. Pendant notre repas nous voyons quelques habitants qui semblent rentrer chez eux, certainement du travail. Après ce village, le chemin s’élève et le paysage change du tout au tout. Des gros rochers épars jonchent le sol, un peu comme à Fontainebleau. Ils sont éparpillés dans une forêt de sapins que nous traversons. L’un d’eux ressemble même à une Marianne avec son bonnet et sa cocarde ! Il n’y a plus de champs cultivés, mais quelques petites prairies ça et là où les vaches se reposent en ruminant. Le temps s’est rafraichi d’un coup et nous accelérons le pas pour éviter d’avoir à sortir des vêtements de notre sac si près de l’arrivée ! Ce soir nous dormons en dehors du chemin, à 2km, car tous les hébergements étaient complets. Nous avons croisé pas mal de randonneurs aujourd’hui et certains se retrouvent comme nous dans cet hôtel. Il y a eu pas mal de passages sur route aujourd’hui et essentiellement des montées, nous avons dit au revoir à nos deux jeunes hommes car c’était leur dernier jour de liberté. Je pense que ce chemin de Stevenson m’a attiré à lui car il me correspond bien. Le savait-il ? L’ai-je senti ? Sans parler de la beauté des paysages, dormir comme j’en ai besoin, partir tard, traîner en chemin, pas trop de fréquentation, et rejoindre un hébergement où se reposer tranquillement sans personne dedans. Certainement pour la même raison Graine, tu as choisi Compostelle qui convient parfaitement à ton rythme et à tes besoins.
A te lire Graine, je vois que tu fais toujours beaucoup de choses pour t’occuper et que tu as de beaux projets. Pour répondre à ton invitation, bien sûr je viendrai. Fais bien attention à ta jambe quand même, elle doit bien se consolider pour que tu repartes vite à l’assaut des chemins. Je me souviens que le médecin t’avait dit un mois de souffrance et certainement avait il raison… Passe au CBD le soir ! Antidouleur et détente assurée !
Et parce que tu es toujours aussi gourmande le menu d’hier : assiette de charcuterie, salade aux lardons, truffade (pommes de terre sautées au fromage) très parfumée aux herbes de Provence, ile flottante. On s’est couché bien repus !
La voix de Graine
Je prends plaisir à te lire, Lilie. Je chemine avec toi, peste contre les routes goudronnées, admire les paysages, apprécie la solitude…Ce chemin là aussi m’aurait bien été, mais cette année, il n’était pas pour moi. Miam, la truffade, j’adore ça! J’en ai l’eau à la bouche. Tes photos sont magnifiques. Tu mets du soleil dans ma journée un peu terne de convalescente.
Oui, j’ai de beaux projets, mais je bute sur les nuits. La nuit dernière, je n’ai pas eu mal. Je n’en ai pas dormi plus pour autant, même moins. Ce matin, l’infirmière passait pour la prise de sang. Je devais être réveillée et prête à l’accueillir pour 6 h.
Elle est passée à 7 h. Après son passage et après une bonne douche – quel plaisir, la douche, je l’apprécie comme je ne l’ai jamais appréciée – je me suis re-couchée et j’ai enfin dormi. Grasse matinée jusqu’à 9 h 15.
Entre cette nuit agitée et ce réveil tardif, je n’ai pas été très vaillante aujourd’hui. En fin d’après-midi, avec mon mari, nous sommes allés faire quelques courses et j’ai préparé une tarte aux légumes poireaux/ feta.
Cet après-midi, j’ai oscillé de la chaise au canapé, regardé un bout de film, passé des coups de téléphone, appliqué des poches de glace, joué au solitaire, fait quelques exercices…J’ai zappé la sieste pour mieux dormir cette nuit. Pas sûr que ça marche pour autant.
Il fait frais sur Paris. Je m’astreins cependant à faire mes tours de cours 3 à 4 fois par jour, mais pas plus. S’il continue à faire froid, je vais devoir troquer mes shorts – moi aussi, je suis en short, na – contre des pantalons, reste à savoir comment je vais réussir à les enfiler et si je vais réussir à rentrer dedans.
Lundi 23 mai. J’ai mieux dormi cette nuit, forcément une nuit sans, une nuit avec. Me voilà plus reposée. Ce matin, la propriétaire nous a apporté une excellente brioche et du bon pain frais pour le petit déjeuner. Avant de quitter le village, nous achetons de quoi pique niquer ce midi puis nous retrouvons le départ de notre étape. Aujourd’hui le chemin est agréable, il tourne, il vire, il monte, il descend. Il change de forme: herbe, sable rouge, cailloux, sable blanc, toujours très large et bien entretenu. Il dévoile des paysages fantastiques au fil de notre avancée. Le soleil est revenu, nous cheminons entre les prairies, faisons le spectacle pour les vaches curieuses qui nous regardent passer. Ce matin c’est beaucoup de prairies fleuries et de vaches. C’est vraiment beau. Nous sommes seuls sur le chemin. Stevenson avait fait 2 étapes quand nous en avons fait 3. Du coup, la plupart des marcheurs partent du Bouchet et sont loin derrière nous. Je ne regrette pas ce choix parce qu’arrivée à Ussel j’aurais été incapable d’aller jusqu’au Bouchet à encore 3h de marche. La propriétaire du gite d’hier m’a même dit que beaucoup de marcheurs finissent l’étape en taxi, c’est quand même dommage. Et puis après toute cette fatigue, notre étape d’aujourd’hui aurait été encore de 26km et pour moi c’est beaucoup trop. Donc nous voilà repartis. Nous passons devant un libre service boisson: un auvent avec dessous 2 tables, une glacière et un petit coffre pour y glisser le prix de ce que l’on prend. On peut écrire un petit mot aussi. C’est extraordinaire de voir ça ! Au bout de 2h de marche environ sur ce joli petit chemin nous attaquons ce que Stevenson a appelé « la longue montée vers Pradelles ». Plus de 7km de montée plus ou moins forte. Pour autant, c’est bien plus agréable qu’hier. Au loin on aperçoit tout au fond le lac de Naussac et Langogne notre destination de ce soir. Les nuages arrivent peu à peu et deviennent de plus en plus menaçants. Un homme qui répare la clôture de son champ pense qu’il ne pleuvra pas, 6 mois qu’ils attendent la pluie ici. 10 mn plus tard, le nuage vexé, lui donne tort. Nous sortons les capes de pluie pour éviter de mouiller nos sacs à dos. On ressemble à deux grosses tortues ! Même les vaches semblent amusées de nous voir ainsi accoutrés. Après un petit quart d’heure, la pluie s’atténue puis s’arrête. Il fait beaucoup plus frais maintenant et nous passons une veste. 2km avant Pradelles, nous nous arrêtons pour déjeuner sur l’herbe sèche à l’abri d’un arbre. Puis nous descendons vers Pradelles faire une grande pause café. Le café est bondé de marcheurs, motards, touristes. Les marcheurs partis ce matin du Bouchet commencent à arriver. Nous retrouvons aussi les deux jeunes hommes d’hier en train de copieusement déjeuner et boire ! Ensuite ils repartiront avec la même énergie. Si je mangeais et buvais la moitié de ce qu’ils ont avalé je ne pourrais plus avancer ! Cette jeunesse ! Après notre pause et une petite visite de ce charmant village, nous descendons vers Langogne à 5km de là. Le chemin est en sable blanc, fini le sable rouge, et il descend tranquille tout le long. Nous sortons maintenant du Velay pour entrer en Lozère dans le Gevaudan. Langogne est une petite ville très passante au bord de l’allier. Comme Stevenson, hier nous avons traversé la Loire, aujourd’hui l’Allier. Ce soir nous dormons dans un petit hôtel très dans son jus et très proche de la nationale ! Plus de gîtes à Langogne, nous avons rejoint une étape officielle et réservé bien trop tard…
Les hôtes des gîtes nous ont expliqué que Stevenson n’est pas Compostelle. Le chemin n’est pas aussi fréquenté loin sans faut, il n’y a pas encore beaucoup de gites. La règle de Compostelle se lever tôt, arriver tôt et chercher son gîte en chemin ne s’applique pas pour le chemin de Stevenson. Bon, nous le saurons pour la prochaine fois….
J’espère Graine que comme moi, tu marches de mieux en mieux. Ne force pas, laisse la nature faire le travail, la consolidation des os, c’est un mois.
dav
La voix de Graine
C’est super, Lilie, ton ton a changé, tu es vraiment dedans à présent. Tu t’échappes, tu m’échappes et c’est tant mieux.
J’ai fini le livre de Stevenson sur son chemin avec Modestine. En fait, si j’étais partie avec vous comme prévu, je serais partie marcher sans l’avoir lu! Une partie de moi savait sans doute que je ne serais pas du voyage, une partie inconsciente, bien sûr!
En à peine 4 jours, vous êtes devenus des randonneurs au long cours, je vous tire mon chapeau! Moi, généralement, il me faut quasiment une semaine pour être bien dedans. Vous n’avez pas d’ampoules?
Pour ma part, la nuit dernière ressemblait aux précédentes. Quelques plages de sommeil assez courtes et entre les 2, je déambule dans l’appartement, j’applique des poches de glace, je cherche une position plus confortable que je ne trouve pas. Je n’arrive toujours à dormir sur le côté. Je n’en peux plus d’être obligée de dormir sur le dos.
Ma grande sortie du jour, c’est la sortie « kiné ». C’est à 100 m de la maison, mais il faut sortir de la cour, prendre le trottoir.
Sur les conseils de l’infirmier, je vais changer de stratégie pour les médicaments. Je vais les prendre au moment où je me couche, en espérant qu’ainsi ils m’aideront mieux à gérer mes nuits. Du coup, je modifie aussi les heures de prise des anti-douleurs dans la journée, tout en veillant à baisser la dose journalière.
Voilà à quoi j’occupe mes journées!
Cet après midi, après une pause « poche de glace », j’ai travaillé sur l’ordinateur du salon, plus grand, plus confortable. Jusqu’à présent, j’avais du mal, je n’arrivais pas à poser ma jambe pour être bien.
A la fin du mois, nous avons le salon de notre cercle d’artistes. Le vernissage a lieu le 9 juin. Tu es invitée, Lilie, avec toutes les graines bien sûr. Donc, voilà, c’est fait, j’ai envoyé les invitations. Il me reste du travail à faire sur les tableaux que je vais exposer. J’ai mis ce soir mon mari à contribution pour fixer mon collage dans son cadre. Et ce n’est pas fini, il devra aussi m’aider pour mettre en place le système d’accrochage. Moi, j’ai encore à peindre le cadre. Je me suis engagée aussi à recenser l’ensemble des invités pour le vernissage. C’est plus facile pour moi que de faire un gâteau.
Je travaille beaucoup pour le site de mon association jacquaire. Les 11 et 12 juin, l’association fête ses 70 ans, avec deux ans de retard, pour cause de Covid. Pour mettre le site à jour, entre la difficulté à me concentrer, la difficulté à me mettre dans une position confortable pour travailler et mes compétences limitées, j’ai vraiment galéré. Pour donner un résultat un peu convenable, j’ai fait appel au développeur. Il est en déplacement au Canada, facile pour communiquer. Heureusement, il a accepté de m’aider.
Passe une bonne nuit Lilie. C’est ce que je me souhaite aussi. Et toutes mes félicitations à M Lilie.
Et le menu du soir, Lilie, cela fait deux jours que je ne l’ai plus…Est-ce que buvez une bière à l’arrivée de l’étape?
Notre menu de ce soir: des fonds d’artichaud à l’ail pour aider mon foie et parce que c’est bon et du gazpacho.
Je n’ai presque pas dormi cette nuit. Impossible de m’endormir, de prendre mon sommeil comme dit ma mère. 2h, et toujours à tourner dans le lit. Comment est-ce possible ? J’ai marché toute la journée, je suis fatiguée et impossible de dormir. Comment je vais tenir demain ? Je me lève, m’installe dans la salle à manger pour lire. Le sommeil s’installe finalement vers 3h. À 5h30, je me reveille par la fraîcheur du matin. Je réintègre la chambre et me rendort vers 6h. A 8h, je me réveille, il est l’heure de se lever. M Lilie dort depuis 23h hier soir et dort toujours. Quelle chance. Nous prenons le petit-déjeuner en compagnie d’un Américain, amoureux de la France qui vit dans le Périgord et qui adore visiter la France. Il n’aime pas les États-Unis, il dit que les gens sont incultes, qu’il n’y a pas d’histoire, qu’on ne peut pas parler comme nous le faisons en ce moment, d’un écrivain qui voyage, de lieux à visiter. Tout ce qui ne rapporte rien ne les intéresse pas. Après ce moment d’échange, nous repartons sur le chemin. M Lilie a oublié son téléphone, moi mes bâtons. Heureusement nous n’avons fait que quelques dizaines de mètres ! L’etape d’aujourd’hui est quasiment à plat. Il fait très beau, déjà très chaud, avec peu d’ombre. Un petit chemin nous emmène jusqu’au 1er village où nous croisons un troupeau de vaches, sur la route. De là, nous arrivons sur un plateau, que nous traversons sur un large chemin de sable et de gravillons rouges. Il serpente au loin devant nous, nous nargant d’avancer si lentement ! Il monte légèrement nous empêchant de voir le paysage devant. La vue est derrière nous, au loin les prairies, les collines, aussi il faut s’arrêter pour la contempler. Nous sommes entre deux rangées de collines, au milieu de champs de blé, lentilles et autres, indéterminés ! Des fleurs au bord du chemin, les oiseaux qui chantent. Aujourd’hui nous allons cheminer souvent sur ce terrain gravilloneux, traversant plusieurs plateaux. L’étape est assez monotone. J’avance quelquefois difficilement car la lassitude est un mauvais moteur ! Au 2ème village, nous nous trompons de chemin. Plusieurs GR se croisent, il y a des bandes rouges et blanches dans tout le village ! Je m’aperçois très vite que la direction est mauvaise, nous rebroussons chemin sur quelques centaines de mètres. Quelques passages sont magnifiques, en particulier un endroit où plus aucun bruit de civilisation n’arrive. Pas un moteur de voiture ou de tracteur, pas un avion, juste le silence et quelques oiseaux et grillons. Enfin après un deuxième plateau, nous arrivons au Bouchet saint Nicolas où nous allons faire une grande pause. Une petite épicerie tenue par une charmante dame nous permet d’acheter de quoi pique niquer. Devant nous, les deux jeunes hommes croisés ce matin achètent leurs provisions pour la journée. Ils campent. Salades, Charcuterie, fruits, pain, gâteaux, et surtout une bonne bouteille de vin ! Le poids a peu d’importance pour eux ! Pourtant ce matin dans le village scélérat, ils ont eu moins de chance que nous et fait un écart de plus d’une heure trente, ce qui veut dire beaucoup vu l’allure à laquelle ils marchent. Nous pique niquons à côté d’une famille partie avec leur petite fille de 2 ans et un âne. Ils veulent faire 15km par jour sur une semaine. Ils commencent à comprendre au bout de 2 jours que les vacances ne vont pas être de tout repos entre la petite qui n’arrive pas à faire la sieste et l’ânesse qui refuse d’avancer ! Il est plus de 14h30 quand nous repartons. Il reste 6km500, tout plat, tout droit sur le chemin caillouteux. Je commence à fatiguer et avoir mal dans les hanches, aux îgenoux. C’est surtout ce morne chemin que me lasse. Je préférais hier quand on montait et descendait sur des chemins tout petits et ombragés. 3km avant d’arriver un gros nuage noir s’avance, menaçant. Le vent qui vient de face devrait le chasser mais il semble nous suivre. Le tonnerre gronde. Nous accélérons le pas pour arriver au gîte avant la pluie. Le dernier km est très joli, sur un petit chemin en herbe, entre les murets des champs et les haies de genêts. On entend les grillons partout dans les prairies. Finalement, il ne pleut pas.
Ce soir nous dormons dans une maison individuelle. La propriétaire habite la maison d’à côté. Elle nous a préparé un goûter et viendra faire rechauffer le repas du soir. Dans la maison un jeune couple croisé ce midi occupe la chambre du bas et nous celle du haut. Ils font le chemin en 11 jours avec des étapes de plus de 30km chaque jour et 15kg sur le dos… C’est beau d’être jeune, un beau souvenir.
C’est le dernier gîte que tu as réservé Graine, chaque soir nous étions un peu chez toi.
La voix de Graine
C’est dimanche aujourd’hui. En fin d’après-midi, je guette les nouvelles. Je ressens ta fatigue, Lilie.
Je dors très mal moi aussi, mais pour d’autres raisons…Tu pourrais acheter en pharmacie de l’euphytose nuit. C’est vendu sans ordonnance et a priori sans danger. La mélatonine facilite l’endormissement. C’est assez efficace.
Je pense que c’est le stress qui te maintient en éveil. Détend toi, tout va bien. Vous vous débrouillez très bien. Profite juste des paysages et de la marche.
C’est vrai que lorsque le paysage est monotone, la route est plus longue et plus difficile!
Aujourd’hui, j’ai parcouru 460 m, c’est mon podomètre qui me l’a dit. Une grande virée pour aller chercher de l’argent à la banque, accompagnée de mon mari bien sûr.
La dernière nuit a pour moi été une des pires. J’avais mal. Hier soir, nous avons fait un apéritif dînatoire avec ma copine d’écriture. Je me suis laissée allée à boire un peu de vin blanc. Bien mal m’en a pris. J’avais mal, très mal. C’était l’enfer.
Comme toi, j’ai dormi 2 h sur le matin, des poches de glace posées sur le genou et sur la cuisse.
Heureusement, j’avais droit à la douche ce matin. J’ai apprécié, et après, tout allait mieux. J’ai la chance d’avoir mon petit déjeuner au lit tous les matins.
Ce midi, mon mari nous a préparé un risotto aux champignons. Ma fille est venu manger avec sa petite. Le papa de la petite est passé aussi. Quel paradoxe, nous avons une vie sociale à la maison bien plus riche que ces derniers mois. A méditer, non?
J’ai même réussi à diminuer un peu aujourd’hui les anti-douleurs.
Courage, Lilie, ça va aller de mieux en mieux, mais il faut que tu dormes la nuit!
L’appartement était un vrai frigo, heureusement avec le chauffage nous avons bien dormi et le linge a seché. Ce matin, mission minimum de poids. On prend un bon petit déjeuner et très peu de nourriture dans le sac pour midi. Puis direction la poste pour se délester de 4,5 kg. Cela fait, en route. Il est 10h40, heureusement l’étape est courte. Autre avantage, il n’y a plus personne sur le chemin. Le départ du chemin se trouve sous la terrasse de l’église, à l’endroit où la vue est la plus belle. Le temps est magnifique, les oiseaux chantent, la vallée se devoile devant nous. Le chemin commence par une descente, pour se remettre en marche, c’est plus facile qu’hier. Puis très vite, on remonte, on descend, on remonte. Cette region du Velay est faite de collines qui s’enchaînent les unes les autres. On croise 2 Allemandes qui voyagene avec un ane qui s’appelle papillotte. On baraguine un peu en Anglais. Papillote n’a pas fait le chemin depuis 2 ans, c’est sa première sortie, il lui faut se réhabituer et donc il faut de la patience à ses maitresses. On se recroise plusieurs fois au fil de nos arrêts. Elles font des étapes très courtes sur une semaine.Nous profitons vraiment du chemin maintenant que nous sommes plus légers ! Nous continuons notre chemin le long d’un grand plateau. Le soleil cogne fort, il est plus de midi, et il n’y a ni ombre, ni vent. Nous attendons le prochain village pour prendre un café et remplir nos gourdes. Hélas, rien d’ouvert si ce n’est les toilettes publiques ! C’est le principal finalement et nos gourdes sont reremplies d’eau fraiche. Encore un peu de plateau et nous attaquons la descente vertigineuse vers Goudet. Le chemin est si pentu que les ânes n’y passent pas. Je me demande en moi même ce qu’avait fait Stevenson avec Modestine… Sommes nous sur son chemin, auquel cas nous prenons plus soin de nos ânes ou est-ce que cette partie du chemin n’est pas la sienne ? Pour la première fois on sent les genêts, hier ils ne sentaient rien, à se demander si je n’avais pas le covid ! C’était frustrant de voir tout se jaune, sans odeur. Aujourd’hui ils embaument. Question de variété, de temps.. Après cette longue descente, très pentue, tres caillouteuse et même très glissante, nous arrivons à Goudet. Nous nous arrêtons déjeuner sur le bord du chemin à l’ombre. Puis miracle, nous trouvons un gite ouvert qui nous permet de faire une longue pause désaltérante. Nos 2 allemandes dormiront là. Elles arrivent et les hôtes s’occupent de delester Papillote de son bat, la libérer dans un grand enclos et lui donner à boire. Après cette pause bien méritée, nous traversons la Loire pour la deuxième et peut-être la dernière fois car le GR qui part vers sa source se sépare du notre.
Qui dit grande descente, dit grande montée. Heureusement que nous sommes reposés. La montée qui suit est à la hauteur de la descente qui l’a précédée … Il fait très chaud, il est 16h. Des températures inédites pour la saison nous précise notre hôte du jour. Nous arrivons dans une immense maison, toute en pierre de la région. Notre gite est un appartement entier avec une cours ombragée et fleurie ouvrant sur une vue grandiose. La prairie au premier plan et les collines du Velay au fond.
Il y a 3 petits lits dans la chambre….
Une fois la douche prise et la lessive faite, il est temps de se détendre.
J’ai dans l’idée de relire le livre de Stevenson à chaque étape. Pour celle-ci, il a passé beaucoup de temps à essayer méchamment de domestiquer Modestine et il mentionne bien l’interminable montée jusqu’à Ussel, lui aussi sous un soleil de plomb. Mais autre temps, autre moeurs, chaque village grouillait de vie quand nous traversons des rues désertes, il s’arrêtait manger dans les auberges le dimanche quand tout est fermé le samedi…
Je lis aussi ton chemin Graine et tes conseils. Il est bien plus difficile que le mien… Quant à le faire avec un âne, pour l’instant je n’ai vu personne le faire intégralement avec. Papillote s’arrête à la Bastide puylaurent et fait des étapes de 10km. On est plus tendre aujourd’hui avec les animaux ! Alors pourquoi pas un bout avec et un bout sans ? Nous aurons tout notre temps.
La voix de Graine
Je lis ton article Lilie et je sens la joie qui te traverse. Chapeau, vous voici déjà sur de bons rails…Et tout aussitôt, je m’aperçois que j’ai intégré les photos sur le mauvais jour! Je suis nulle. Mais, je commence à m’y mettre! Aucun doute que ça ira de mieux en mieux.
Aujourd’hui, je me sentais bien, alors à midi, j’ai voulu zapper l’anti-douleur. Bien mal m’en a pris. J’ai dû me résoudre à avaler ce fameux cachet qui m’assèche la bouche, mais me soulage.
Outre mes deux tours de cours, aujourd’hui, j’ai fait deux sorties inédites: Une sortie à la Biocoop d’à côté, avec mon mari pour compléter les courses et une sortie au square d’à côté. Impressionnant, non!
Cet après-midi, sur l’heure de ma sieste, et au delà, j’ai suivi d’une oreille distraite l’AG de ma coop sur zoom. C’était très intéressant. J’ai laissé l’AG se poursuivre, ordinateur ouvert, et je suis sortie. Au bout d’une heure, une heure et demie, je dois changer de position, y compris la nuit. La nuit, je déambule dans l’appartement. Au début, mon mari se réveillait et s’inquiétait. Maintenant, il continue à dormir, c’est mieux et pour lui et pour moi.
Ma copine d’écriture va passer ce soir. Comme je ne peux pas me déplacer, ce sont les autres qui viennent me voir. C’est cool.
L’année prochaine, on fait Stevenson avec un âne, chiche!
Cette nuit, impossible de dormir, 3h du mat… Réveillée 7h40. Pourtant on est très bien et il n’y a aucun bruit. Une angoisse sourde. Comme chaque fois que je pars de la maison. Il me faut un temps d’acclimatation.
Après un petit café et une bonne douche, on quitte l’appartement et notre première étape sera d’aller acheter le pain et prendre un vrai petit déjeuner. A 9h30, nous voilà vraiment partis. Le chemin démarre par une longue montée. Il fait trés beau, très chaud. Heureusement un vent, quelques fois assez fort, nous raffraichit et sèche nos vêtements car on transpire pas mal. Le sac me coupe l’épaule. J’ai glissé mon polaire sous la sangle pour la proteger mais c’est qd même encore douloureux. Après la montée nous arrivons sur le plateau, au loin les montagnes et quelques villages. Le paysage est magnifique. Le chemin est souvent ombragé, quelques fois sur une petite route, sans difficulté. Ouf, parce qu’au départ je me suis dit que ça allait être chaud… Après 2h 15 de marche, nous dévalons la pente à Coubon pour traverser et faire une pause déjeuner sur une aire aménagée de tables de pique nique. Ça fait du bien de s’arrêter un peu et de poser le sac. J’en profite pour modifier l’agencement et alléger le côté gauche qui appuie trop sur mon épaule malade. Pour la suite du chemin, le guide indique de gravir la route, rien que le terme nous effraie ! Effectivement 2km de grimpette sur route, au soleil à l’abri du vent. Toute l’eau sort de notre corps ! Arrivés au sommet, nous traversons la colline de part en part, avec une magnifique vue à 360 degrés. De là, aucun barrage pour le vent qui reprend en bourrasques traitresses pour notre équilibre. Nous franchissons comme ça plusieurs collines, monter, descendre. Les premiers panneaux indiquant le chemin apparaîssent, nous croisons aussi quelques randonneurs. La dernière partie du trajet se fait sur un chemin en balcon qui domine la petite ville du Monastier sur Gazeille où nous allons dormir. M Lilie n’en peut plus de porter son sac. Trop lourd. Les transporteurs, comme les gites, sont complets. Alors à l’arrivée au gite nous défaisons nos bagages pour nous alléger. Comme Stevenson qui a jeté dehors son surplus, comme toi Graine sur ton premier chemin. Demain nous irons faire un colis de retour ! En attendant, nous allons dîner au bout du Monastier, tient donc, 600m de plus et retour ! Nous en profitons pour visiter un peu la vieille ville et ses 2 églises. La ville est construite sur le flan d’une colline, la vue sur la vallée en face du Monastier est magnifique depuis les balcons. Nous partageons notre repas avec un autre couple, plus expérimenté dans le portage ! Ils viennent de Normandie et vont faire un demi chemin, difficile pour eux de dégager 2 semaines. Comme pour le portage il faut faire des choix. Avant de partir, une dernière information importante: Au menu de ce soir: salade composée avec salaisons maison, Saucisses lentilles (normal ici !), fromage, gâteau de semoule. C’était promis, de mettre le menu !
Que dire de cette première journée, 19km, le chemin est une suite de passage de collines, les paysages sont magnifiques, le sac est lourd et notre corps courbaturé.
Nos chemins sont parallèles Graine, une première sortie pour chacune, nous marchons avec nos batons pour nous aider, nous parlons toutes deux d’aller à la poste ! Je suis heureuse de te savoir sortie de chez toi, ta force est toujours là, je te remercie pour tes encouragements. Tu aurais dû être près de nous, et tu l’es.
La voix de Graine
En te lisant, Lilie, à J+1- les convalescents sont des couche-tôt, et même si mes nuits sont hachées, je n’ai pas le courage d’écrire la nuit – mon sac est trop lourd et j’ai les épaules cisaillées. Je compatis à ce que tu ressens. C’est du vécu.
Quand j’ai fait mon premier chemin de Compostelle, en 2002, en partant de St Jean Pied de Port, avec mes 14 kg, la 1ère étape a été, comment dire, un vrai parcours initiatique. Bien sûr, pour commencer, une étape de montagne avec d’importants dénivelés. Je n’avais pas de bâtons. Normalement, l’étape s’arrêtait à Roncevaux, mais quand je suis arrivée à l’abbaye de Roncevaux, le gîte était fermé. Il fallait attendre 3 h. Avec quelques-uns, nous avons décidé d’aller 4 km en avant. J’ai fait les 4 derniers kms dans les pas d’un gigantesque hollandais avec lequel nous baragouinions en espagnol et en anglais. Je me laissais aspirer, j’avais mal partout. Pour ma part, je n’ai pas renvoyé de colis à la maison, mon mari avait suffisamment à faire avec les enfants. Trop fière peut-être aussi. Mon dos était en bon état et j’étais jeune! Au fur et à mesure des étapes, j’ai distribué: une serviette de toilette par ci, un savon par là, …
Aujourd’hui, mes ambitions sont de décoincer ma jambe blessée, avec l’aide du kiné bien sûr. Toute la jambe s’est raidie, impossible de plier le genou. Le kiné est passé deux jours de suite, jeudi et vendredi. Il a fait du bon boulot. Lundi, j’irais à son cabinet, il m’a promis du skate, c’est top, non?
Côté sortie, après mon expédition de jeudi à la Poste, je me suis calmée. Trois ou quatre fois par jour, je fais deux tours de ma cour avec montée et descente de quelques marches. Je dois aussi faire les exercices prescrits par le kiné: Elégant petit balancer de la jambe gauche, avec pliage du genou au passage.
Pour rythmer mes journées, outre les temps de promenade, le passage de l’infirmière tous les jours entre 11 h 30 et 12 h pour injection de la piqûre d’anticoagulant et refection du pansement, et après le repas, la sieste. Je ne dors pas toujours, mais je me repose. Deux jours par semaine, l’aide ménagère vient faire le travail que je ne peux pas faire. Le pliage du linge, ce n’est pas son truc, alors peu à peu, je reprends du service.
Tous les 2 jours, je prends la douche, un vrai plaisir. C’est quand les choses deviennent rares et difficiles qu’elles deviennent précieuses.
Pour la cuisine, c’est mon mari qui fait ou bien les invités. Cette semaine, j’ai préparé une quiche aux épinards et épluché mes radis. Ce que je fais, je le fais lentement ….
Mon paysage alentour n’est pas aussi grandiose et diversifié que le tien. Mais effectivement, comme toi, Lilie, et M Lilie, j’ai mes bâtons qui m’aident à marcher!
Promis, Lilie, je vais essayer de mettre les photos sur le blog, mais sois patiente. Tout me prend beaucoup de temps.
C’est l’effervescence ce matin. Je veux tout laisser propre, défaire le lit, laver la salle de bain, arroser les fleurs, vérifier mon sac. Enfin, tout est prêt, il ne reste plus qu’à attendre le chauffeur qui nous emmène à la gare de RER. Bien sûr il est en retard. De très peu, mais le stress me gagne. Enfin le voilà et le trajet se passe sans encombre (ou presque). Le Tgv est à quai. Tout semble se dérouler normalement jusqu’à ce que les contrôleurs nous évacuent à cause d’un bagage oublié. Nous partons finalement avec un quart d’heure de retard. Hors nous n’avons que 8mn de correspondance à Saint Etienne. Je reste philosophe, il y a un train toutes les heures pour le Puy. C’est ça le chemin, s’adapter, ne pas se stresser pour si peu. D’autant plus que le TER a attendu l’arrivée du TGV pour partir. La plupart des passagers qui empruntent le TER sont équipés comme nous d’un gros sac à dos. Ils devaient bien être dans le TGV, mais un TGV c’est grand alors je ne les avaient pas repérés. A côté de nous, ça parle Stevenson, plus loin on évoque Compostelle. Un jeune homme sort un creancial tout neuf et son guide « Compostelle depuis le Puy ». Voilà une nouvelle idée pour toi Graine. Devant nous, quelqu’un confirme un gite. On se sent rentrer dans le chemin. Le TER avance lentement, il se traine le long de la rive de la Loire dans un bruit de moteur impressionnant, va-t-il arriver à destination ? En plus de ça, la porte des toilettes qui ne ferme pas claque sans arrêt. Dehors, le paysage est magnifique, les collines verdoyantes, la vallée de la loire. Et à cette vitesse on en profite bien !
Enfin le train s’arrête au Puy en Velay. Nous sommes venus déjà 2 fois sans aller jusqu’à la gare. Du coup je ne reconnais rien. J’ai l’impression d’être perdue dans une ville inconnue. Au bout de quelques centaines de mètres (quand même), je raccroche les wagons. Nous trouvons sans peine l’appartement loué pour ce soir. Pour autant, le sac m’a scié les épaules. Ce n’est pas tant le poids qui me dérange mais cette impression que les sangles appuient trop sur les épaules. Et c’est mon point faible. J’espère que ça ira sur les longues distances… Déjà, prendre les habitudes de vie: aller chercher le repas pour demain midi, laver tee-shirt et sous vêtements. Et quand même, se détendre et profiter du cadre. Nous montons à la cathédrale faire un coucou à la vierge noire, puis nous trouvons un restaurant en extérieur pour diner car il fait très très chaud aujourd’hui. Après le repas, nous partons en repérage. Stevenson n’a pas commencé le chemin depuis le Puy, alors il faut effectuer la liaison jusqu’à Monastier par un autre GR. L’idée est de repérer le départ sans avoir nos sacs sur le dos pour éviter de tourner en rond demain matin lorsque nous les porterons. Ceci étant fait, nous pouvons rentrer à l’appartement nous reposer.
La voix de Graine
je vous regarde partir et moi je reste là, allongée sur mon canapé, une poche de glace sur la cuisse. Un petit pincement au cœur. Je vous accompagne à J+1. Aujourd’hui, il pleut. Tandis que vous partiez à la rencontre de vos premières grimpettes, je remontais la rue de Buzenval. Mon objectif: La Poste. J’ai une lettre à poster. Je suis sortie car il ne pleuvait plus. Mais c’est un temps d’averse aujourd’hui. A peine dehors, Il se remet à pleuvoir. La pluie est douce et tiède. Il pleut par intermittences. Entre les gouttes, je progresse, sans prendre de risque. Il n’est pas question de glisser.
Merci pour les photos, Lilie. Je ne me sens pas encore d’attaque pour le dessin. Mais, aucun doute, ça va venir.
je connais le Puy. J’ai fait avec mon conjoint le début de la voie du Puy, du Puy à Conques.
Les marches à long cours, c’est une ambiance, une solidarité, une sorte de famille. Bienvenue au club.
Les premiers jours ne sont pas faciles, le sac est lourd. Mais, si on est persévérant et prudent, au bout de quelques jours, marcher dans la nature devient un pur plaisir!
Bon chemin à toi Lilie et à Monsieur Lilie
J’oubliais: Ce matin, j’ai pris la douche. Quel plaisir!
Au sens propre. Un sac à dos qui n’est pas sorti depuis plus de 35 ans. Du temps lointain des semaines de randonnées en montagne avec un club de Lyon. Tellement d’années ont passé, certaines marquantes, certaines oubliées.
Pour cette veille de départ, j’ai partagé mon temps entre la garde de ma petite fille et le télétravail. A 18h, les vacances sonnent enfin. Une grande respiration, le bonheur de me sentir enfin libre pour quelques jours.
J’ai téléchargé les billets de train et la location de demain soir. Tout semble être sur les rails. Et puis soudain, l’angoisse de ne rien oublier. Une seule méthode, tout vider, tout cocher et tout remettre ! Je pense que c’est bon. Et puis il faut l’avouer, nous partons en France, nous croiserons des villages, quoi qu’il manque ne manquera pas longtemps. Je suis certaine qu’il y aura plutôt trop que pas assez.
Le poids ? 9kg, sans la gourde et le pique nique, mais avec les 2 batons et les chaussures de marche car demain je pars en basket. Comme une fin de grossesse, mais derrière ! 🥴
La pression monte, c’est la première fois que nous partons marcher sur plusieurs jours avec un sac sur le dos. C’était mon envie; j’y ai entraîné Graine, nos conjoints et finalement il ne reste plus que nous deux. C’est sûr, ce n’est pas le même chemin. L’expérience de Graine va nous manquer. On va découvrir par nous même. Sans papotage à l’arrière.
Je n’ai pas marché depuis 10 jours. Par choix. Pour me reposer avant de partir. Est-ce une bonne idée ? L’avenir proche me le dira. Bizarrement, je n’ai pas marché depuis que j’ai vu Graine à l’hôpital. Curieux non ?
Demain, nous prenons le train pour rejoindre le Puy en Velay.
La voix de Graine
9 kg, Lilie, cest beaucoup! Je dirais même trop, mais je comprends. Mon 1er sac pour Compostelle pesait 14 kg! Nous sommes tellement habitués à tout avoir sous la main que c’est difficile de lâcher, difficile de faire un sac avec presque rien.
J’ai grande confiance en vous. Vous êtes solides. Vous saurez lâcher ce qu’il faut si c’est nécessaire. Comme tu dis, Lilie, vous ne partez pas en plein désert.
Ceci dit, c’est normal que la pression monte. Mais l’adrénaline aussi. Tu es comme moi, Lilie, la nouveauté te fait peur, mais elle t’excite, te stimule, te motive…
Patatras. Si j’ose le dire. Ce matin au réveil, un message de Graine. Accident à vélo, fémur cassé. Opération. Convalescence. Le chemin a-t-il décidé de lui même ? Qui décide tout là haut d’envoyer ces épreuves ? Compostelle serait-il jaloux ? Graine qui a tant besoin d’air, de s’échapper en solitaire, et la voilà rivée chez elle tout l’été. Épreuve de patience. Je sais qu’elle fait contre bonne fortune bon cœur….Son chemin sera plus court mais bien plus difficile que le notre.
Nous ferons ce chemin, tous les 3 comme convenu. 2 en marchant, 1 en illustrant, commentant, racontant son chemin, couloir, cours, square, toujours plus loin. Dans 16 jours, nous reviendrons tous au point de départ. Et nous imaginerons, qui peut le dire, le chemin 2023 ?
La voix de Graine
Patatras. Le vendredi 6 mai, un peu avant 18 h, un accident de vélo, une fracture du fémur.
Ce chemin de Stevenson qui s’échappait depuis 2 ans, s’échappe à nouveau, pour moi en tout cas. Heureusement, Lilie, la préparation est lancée, plus de retour arrière possible! J’aurais eu cet accident il y a un mois, qu’aurions-nous fait? Nous aurions reporté, encore! Je suis contente que tu partes Lilie, avec ton conjoint. C’est une si belle expérience que j’aurais bien aimé partager avec vous. Mais, c’est promis, je vais vous accompagner, à distance.
Vous me parlerez de votre avancée. Je vous parlerais de mes progrès.
Un arrêt forcé comme celui-là, ce n’est pas anodin, ça invite à réfléchir. Je vais m’y atteler.
Ce midi, mon fils est venu me préparer des pâtes bolognaises pendant que j’étais allongée avec de la glace sur la cuisse. Changement de posture, chamboulement dans les habitudes…C’est bien ce que je souhaitais, non?
Bonne préparation, Lilie. Pour moi, cette fois-ci, mon sac restera vide.
Quatre prêts à partir en 2020 stoppés net à quelques semaines par une pandémie inattendue. Stevenson exprime dans son livre de bord sur le chemin que le voyage décide sa trace de lui même et que le voyageur doit s’adapter. Le chemin se refuse pour 2020. Une année difficile en 2021 avec la fin de vie et la perte de mon père, le chemin ne se fera pas non plus. Pourtant, il est là, tout proche. Mon père me pousse à y aller à travers tous les livres de Stevenson que je trouve dans sa bibliothèque. Voulait-il le faire ? L’aurait-il fait ? La pandémie est toujours là, les gîtes fermés. Difficile de partir dans ces conditions sans emporter la tente et les victuailles pour 2 semaines. Les globe trotteurs que nous sommes ont vieillis… Puis la vie reprend peu à peu. La pandémie recule. On vit avec. C’est décidé, nous partons.
3 à partir en 2022. Le quatrième nous a laché. Graine, Lilie et monsieur Lilie sont de la partie. Manque monsieur Graine, dommage.
La préparation commence. Un chemin bien préparé est un chemin plus tranquille.
1ère étape, l’entrainement. Des randonnées autour des chez nous et chaque fois que c’est possible, en week-end, en vacances, tout est bon pour marcher. Un Paris-Versailles tous les quatre, sans pour autant arriver à décider M Graine…
2ème etape, les étapes ! Graine est plus expérimentée et plus entraînée par son expérience du chemin de compostelle. Ses étapes sont plus longues et moins nombreuses que les miennes. On adaptera au passage. Je prends les billets de train, Graine les 1ers gites d’étape. Nous ne serons pas seuls sur le chemin, la semaine choisie par notre bande de vacanciers éternels tombe entre 2 jours fériés….
Plus les jours passent, plus le projet prend forme.
La voix de Graine
J’ai mis du temps à y croire, à ce chemin. Deux ans ans qu’il s’échappe. Mais, ça y est, il prend forme. Nous partirons à 3, sans mon mari qui ne veut pas venir. Inutile d’épiloguer sur ses raisons, d’autant plus que les raisons affichées sont rarement les vraies raisons. J’ai besoin de partir, de retrouver le rythme de la marche, de vivre à nouveau dehors à regarder le ciel, les arbres, écouter la vie tout autour de moi. D’habitude, je pars seule. C’est une expérience, mais je suis partante. Je déteste les habitudes et la routine. Tout ce qui permet de rompre avec l’habitude est bon à prendre. Je ne suis pas bien préparée. Mon mari rechigne à faire des marches préparatoires. Il n’est pas bien ravi que je m’en aille pour un peu plus de deux semaines.
Notre couple traverse une crise, une énième. Mon mari doit prendre sa retraite en début d’année prochaine. Où nous installer pour la retraite? Nous voulons quitter Paris mais les enfants et petits-enfants vivent à Paris. Mon mari voudrait s’installer au bord de la mer. Je crains fort de m’y ennuyer ferme. Mon médecin m’a mis sous anti-dépresseur. Je ne sais plus de quoi j’ai envie. Je n’ai envie de rien.
Je suis sûre que partir et marcher me feront le plus grand bien. Sur moi, c’est une thérapie qui fonctionne. Je me recentre. Je me concentre sur l’essentiel: marcher, manger, dormir, échanger, regarder, écouter, sentir, ressentir.
J’apprécie mes compagnons de route. Je leur fais confiance. Notre périple sera joyeux et gai. J’ai envie d’en profiter à fond.
Je peine à réserver le 1er hébergement, puis je s’enhardis. La préparation du voyage, c’est déjà le voyage!
Vendredi 3. Le vol est à midi. Le temps est orageux et le vol est chaotique tout le long. La dernière demie heure est abominable. Nous sommes secoué, l’avion remonte, descend. Je me demande si on va arriver vivant cette fois ci. La Sardaigne nous accueille sous un deluge de pluie, nous rejoignons notre bus sous l’orage. Les vacances commencent bien ! La guide dans le bus nous rassure, il ne pleut pas là où nous allons. Effectivement après 1h de Bus nous arrivons au village de vacances et il ne pleut plus. Quelques nuages assombrissent et rafraîchissent l’air.
Descente à la plage, baignade. Un peu de vent. Chambres très grandes et confortables mais un peu defraichies. Repas en terrasse le soir. Petite myrte, limoncello au bar en écoutant de la musique. Trop forte. Dj trop fort. L’italie.
Samedi 4. Pas un bruit la nuit. Petit dej restau bondé puis aux terrasses tranquille. Le temps s’est mis au beau, il fait déjà très chaud. Réunion d’info. L’accent des italiens qui parlent français chantant. Location de la voiture. Réservation de la balade aux îles. Puis café au bar de la piscine. baignade. Fraiche. Agréable. Apero. Repas aux terrasses. Buffets d’entrées, plats servis buffet de desserts. Pas de la grande cuisine, mais on trouve de quoi manger. On regrette les grillades et les pizza de l’an dernier, et l’ambiance des aperos. Navette pour aller a ste teresa di Gallura. Puis rando jusqu’à capo testa. Belvédère qui domine le capi testa. Bloc de granit, ancienne carrière en bord de mer. Paysages magnifiques. Sauter sur les blocs de granit. Sentier au bord de la mer. Montée au phare à temps (course, challenge) pour attraper un bus de retour. Pot en centre ville de st teresa. Place entourée de colonnes de granit. Eglise avec une magnifique crèche tout en liège, une des spécialités de l’ile. Retour à l’hôtel en navette. Repas. Douche. Dodo.
Dimanche 5. Les iles de la madeleines. Archipel de 30 dont 7 majeures. En bateau. 14km des falaises calcaires de bonifacio. Santa maria. Vent dans les cheveux. Beau temps. Baignade. Spargi. Asperge. Madalena. 12000 habitants. Centre historique. Parc national. Iles de devant: Razzoli, Avec son phare. Budeli, Sable rose. Interdit au public. Couleur de la mer Vert emeraude de la poudre de granit. Santa maria. Une 20aine de maison. Celle de roberto benini. Bergried trnsformees en Maisons de vacances. Baignade, fraiche. Repas à bord. Un peu tot, à peine 11h20…soupe de moule = moules ! Pates aux fruits de mer. Excellent. Vin blanc sec bien frais. Pecorino. Myrte rouge. Ile de spargi pour une baignade dans les eaux turquoises. Le bateau fait le tour pour nous montrer les couleurs magnifiques de bleus de l’eau. Débarqués en pleine chaleur 13h, plages sans ombre, On trouve une plage plus loin en avançant avec un coin d’ombre. Eaux topazes magnifiques. Baignade raffraichisante. Poissons gris et bleus. Décharge électriques des poissons sur ma cuisse. Nager jusqu’à un rocher, grimper. Retour sur le bateau. Ile de la madeleine. 1h à terre seulement. Le temps de prendre une glace et de parcourir 2 ou 3 rues. On est frustré d’avoir si peu de temps car la ville est assez grande et aurait mérité 1h de plus. Retour au village vacances à 16h30. Lundi 6. On récupère la Voiture. Isola rossa. Village de pecheur. Pot. Tour. Calanques rouges. Concretion de Sel sèché sur les rochers. Vue de l’immense plage. Castelsardo. Fort. Village perché, le long d’une colline, maisons colorées. Fort tout en haut. Depart chemin sans issu, retour sur nos pas. Escaliers peints, assiettes de céramique pleine de céramiques a thème, poissons, calamar, paniers.. Femmes qui tissent. Descente dans le village, petit snack 3 tables, on en prend 2 tranquille. Sandwich maison glace. Femme très sympa. Longe la côte jusqu’à porto Torres. Paysage lunaire. Incrustation de calcaire peut être. On s’amuse à faire des photos sur la lune. Ville industrielle on continue. Vers la pointe. Plage de la pelosa. Eaux tuquoises magnifiques. Pas de baignade car il faut réserver. On prend un pot au bar qui domine la plage. A l’ombre. On fait de belles photos des couleurs de l’eau. On voit les iles en Face, tout près. L ile des anes. Parc protégé. Au retour on s’arrête plage des salines pour une baignade. Les hommes au bar de la plage les filles au bain. Ici l’eau est verte, algues, l’eau est bonne. On se croirait aux saintes marie. Retour en faisant un arrêt pour admirer la roche de l’éléphant. Curiosité naturelle. Le temps de la journée très beau. Très chaud entre midi et 2. Le ciel très bleu, sans nuage. Beau contraste avec les rochers rouges et les couleurs des maisons et des fleurs. Sensation agréable. Temps qui defile. Paysages changeants, Landes, normandie, sainte marie, pleines, collines, routes panoramiques vue mer. Mardi 7. L’intérieur. Cap sur les collines. Routes panoramiques dans les Chênes liege et les carrières de granit. Domine les collines. Luogosanto. Village perché dédié à marie. Domine la vallée, mais pas de vue. Fête du village à venir. Fanions bleus et blanc partout. Eglise avec vierge au fond. Petite rando pour monter dans la forêt de chêne voir une nuraghi refaire. On dirait une yourte. Village de nuraghi en ruine. Pot. Bar du village à l’ombre. Les italiens parlent. Langue dansante, tjrs trop fort. Aggius. Village tout en granit. Maisons en granit, rues en granit. Œuvres d’art dans la ville. Sculptures sur fer, car les concretions de granit font office de sculpture. Arret sandwichs coin sympa. Source minuscule. Vallée della luna, pas trouvé. Mais route serpente au milieu des concretions, magnifique. Remontée vers le lac d’ischia. Petite promenade autour mais pas grand chose à voir. Les murets des champs noyés toujours en place autour du lac. Sant antonio di Gallura. Joli belvédère, intégré dans la roche. Vue à 360 degrés sur les montagnes, le village. On redescend par des marches faisant le tour du belvédère. Les tombes des géants. Monuments funéraires de1800 av jc. Retour par l’arrière pays. Beaucoup de murets. Beau temps. Chaud. Routes agréables, pas de monde.
Baignade. Repas. Marché nocturne a santa teresa. Gelati. Portion congrue.
Mercredi 8. Depart pour alghero. 2h20 de route. Chercher une excursion pdt le trajet. Brumeux, un peu nuageux par endroit. Traversée de Sassari. 2ème ville de sardaigne. Sale, cassée. Dans son jus. Beaucoup de circulation. Alghero. Ruelles. Rampart. Cathédrale à colonne. Ville du corail. Temps couvert. Repas. Tentative de randonner dans le parc pour descendre les marches jusqu’à une grotte. Impossible. Il faut payer la grotte ou rien. Pas de rando non plus car trop tard. Le parc naturel est payant sinon tout est barricadé. On se rabat sur une plage, baignade, pot et retour. C’est bien l’Italie, aguicheur, mais rien derrière si on sort des sentiers battus.. En l’occurrence prendre le bateau pour la grotte avec la foule. Retour par une variante du trajet. Beaucoup de route pour pas grand chose… Déçues.
Jeudi 9. Le temps est maussade. Léger vent, qes gouttes de pluie. Le ciel est gris et brumeux. Depart pour san pantaleo. Marché artisanal. Tissage, création en tout genre. Énormément de monde. Pb voiture. Jolie ville dominée par une barre de rochers. Repas à la pompe. Paninis. Randonnée en boucle autour d’un rocher qui domine. Chemin dans la garrigue, pierres, vues magnifiques sur les rochers, les collines. grimpe jusqu’à avoir une vue a 360, sur la côte smeralda. Le soleil s’est levé, il fait beau, on profite des couleurs de la mer en bas. Glace au retour. Côte smeralda en voiture. Splendide. Route panoramique. Yachts. Voiliers. Fric. Baignade sur une plage. Vagues et eau assez bonne. Des panoramas à couper le soufle. Même si les photos ne rendent rien. Dernière soirée. Content de nous cette fois ci. Vendredi 10. Depart. Il pleut. Foutu pour la balade ou la baignade. 2h a tuer entre le petit dej et le repas de midi !
Ce matin, nous bouclons les valises, vidons les poubelles, rangeons la vaisselle…Une fois nos bagages mis en dépôt à l’agence, à nous la plage de Trouville et ses planches. Ici, les bancs sont peints en bleu et portent le nom des artistes: peintres, écrivains qui ont fréquenté la côte fleurie et ses plages. Je trouve le vent plus froid qu’hier? Est-ce réel ou juste moi? Gants, bonnet, écharpe, grosse polaire avec un coupe-vent par dessus, et masque bien sûr, je suis emmitouflée comme si j’étais aux sports d’hiver. Des photos, des photos et encore des photos. Aujourd’hui, je photographie les copines. Le ciel est clair, moutonné de quelques nuages. D’un bleu plus pâle qu’hier. C’est marée haute ce matin. La 1ère fois que nous voyons la mer à marée haute. Pique-nique dégusté sur un banc face à la mer. Pique-nique fait maison ce matin. Nous n’avons pas le temps de nous attarder. Après quelques rapides achats plaisir, nous nous dirigeons vers la gare. L’escapade se termine. Au revoir la mer, au revoir les copines. Nous en avons bien profité. Nous avons pris l’air du large. Merci les copines. Dès ce soir, nous reprenons, notre quotidien confiné!
La voix de Lilie
Le réveil sonne ce matin. Fini les reveils spontanés. Douche, petit dejeuner et bouclage des valises. Defaire les draps, rangement. Vider les poubelles. Aller chercher le pain pour ce midi et faire les sandwichs. A 10h il faut quitter notre jolie petite maison. Nous laissons les valises en garde et nous voilà reparties pour Trouville. Il y a un vent glacial ce matin, et un beau ciel bleu. La mer est haute et démontée. Le bruit des vagues. Le long de la promenade des photos d’il y a un siècle tout juste nous permettent de mesurer le changement de vie sur 100 ans. Nous déjeunons sur un banc près de la plage. Un café à emporter, quelques achats et nous revoilà à la gare. Déjà le retour.
Train. Rer. Et finie l’escapade. Retour au quotidien.
C’était une belle échappée. Des images plein la tête pour se tenir chaud. Jusqu’à la prochaine.
Petit déjeuner, crêpes à la poêle. Course pieds nus sur la plage. Plat à emporter de restaurant mangé sur un banc en retrait du bord de mer à l’abri du vent. Grande promenade sur les planches, puis sur la plage. Il fait froid, le vent est plus léger qu’hier, le soleil est léger, pas de pluie aujourd’hui. Ramasser des fossiles, coquillages. Les mouettes qui se nourrissent à marée basse avec les coquillages que la mer a révélé. Bancs décorés par des peintres. On parle de nous, de sujets qui nous ont touché, construites ou deconstruites. Retour à l’appartement, fatiguées du plein air. Heureuses d’avoir marché ensemble. Apero. Repas, soirée. Déjà la fin du week-end, on commence à ranger.
Aujourd’hui, nous allons voir la mer. Il fait beau. Le ciel est clair. Un premier départ pour un jogging à deux sur la plage. Pieds nus sur le sable mouillé. Nous ne sentons plus nos pieds. Une fois toute l’équipe prête, nous partons voir la mer. La mer, depuis la promenade, depuis la plage, avec le vent et l’air…Une pleine journée devant la mer à regarder le ciel, les oiseaux marins, les chevaux…Au bout de plage, près des falaises qui s’effritent, nous cherchons des ammanites, que nous ne trouvons pas. Qu’importe. La journée est belle. Nous profitons de tout. Nous jouons de nos ombres. Nous prenons des photos. Une graine tente un reportage. Nous marchons, nous parlons. Nous avalons la vie à grandes gaoulées iodées. Sur le retour, nous faisons la pause sur un banc dans un renfoncement décoré de petits carreaux émaillés façon hammam à côté des cabines de plages aux noms d’artistes américains. Nous prenons le temps de regarder une exposition photo abritée dans une petite cour intérieure. Nous rentrons saôulées. Il est presque 18 h.
Levées. Petit dejeuner. Grand petit déjeuner. Ensemble, tranquilles. 3 graines. S’ecouter. Se soutenir. Deux heures plus tard.
Prêtes à partir pour le marché de Deauville. Tout petit. Alors ce sera Trouville et son marché aux poissons. Il fait froid, il y a du vent. Le ciel est tantôt bleu, tantôt gris, avec des giboulées. On se réchauffe en marchant. On commande un plateau de fruits de mer pour le soir. Puis on s’achète à manger sur le pouce pour le midi. Tous les restaurants sont fermés. Les dégustations dehors aussi. C’est triste. Du coup on s’abrite du vent pour déjeuner près de la plage. Un restaurant où nous avions mangé autrefois sert des crêpes et des cafés. Ce sera café pour nous. Puis une balade au bord de mer. La marée a charrié des monceaux de coquillages en tout genre. Il y a même des coquilles saint jacques vivantes. On passe d’averses en coup de vent et en soleil. Le temps passe. Nous sommes dehors depuis ce matin, sans s’assoir vraiment, à marcher et s’abriter de temps en temps. On se réchauffe dans les quelques magasins ouverts. On rentre en fin d’après-midi. Fatiguées par le grand air. Apéro, musique, repas. Tient, nous avons acheté un pont l’évêque au passage. Notre petit arrêt d’hier nous en a donné l’envie. Et toujours beaucoup de discussions animées. On regarde nos photos, notre photographe commente. On rit beaucoup.
La voix de Graines
Une journée copines où on parle, où on s’écoute, où on rit, où on vit côte à côte, chacune à notre rythme, mais en nous ajustant les unes aux autres. Une amitié qui fait chaud au coeur. Nous sommes des soeurs de coeur. Cette amitié est précieuse lorsque la houle des mauvais jours déferle sur l’une d’entre nous et la prive de ses repères. Beaucoup de vent et de la pluie aussi. Il ne fait vraiment pas chaud. Les rues sont vides. Très peu de touristes. Entre deux balades, je change l’écran de mon portable. J’en ai besoin. Je n’ai pas d’autre solution. Sur 4 graines, nous sommes 2 à avoir des problèmes de portable. Cet outil nous coûte cher mais il nous est devenu essentiel au quotidien: photos, itinéraires, mises en lien avec les autres, recherches et plein d’autres choses encore… Juste avant le couvre-feu, je sors avec toi Lilie faire quelques photos. Cela me manquait.
Finir la valise tout en s’occupant des travaux de la sdb. Aller chercher le pain. Récupérer le chien, rentrer faire son sandwich. Depart pour la gare. Stress d’être à l’heure, on ne se refait pas.
Retrouver les filles une par une devant le quai et embarquer. Enfin nous y voilà. Le voyage commence. On a remonté tout le train pour trouver un carré à quatre. Repas et discussions endiablées. Bientôt l’arrivée. Le train s’arrête. On descend. On avance vers la sortie quand soudain l’une de nous se rend compte que l’on n’est pas du tout à la bonne gare. Pont l’évêque, comme dit la contrôleuse reunionnaise de sainte marie, il y a du bon fromage ! Elle nous tient la porte pour éviter que le train ne reparte sans nous. Ouf..
10mn plus tard, la gare de Deauville. Terminus du train. C’est la bonne cette fois ci
Nous trouvons sans problème la jolie maison louée. 4 chambres sur 2 étages. Quelques courses pour le soir plus un joli plateau de fruits de mer. Aller retour pour voir la mer et déjà le couvre feu.
Apéro champagne, repas. Et grandes discussions. Les jeux, la danse, le sport, ce sera pour demain.
La voix de Graine
Une échappée du confinement. Nous voici à la mer! Ce matin, au réveil, mauvaise surprise, mon portable reste noir. Quel mauvais augure. Hier soir, il est tombé à plat sur l’écran…Une journée sans portable. Un avenir sans portable… Pas le temps de s’attarder: Avertir les copines, finir de se préparer pour partir, acheter le pain, honorer mon RDV pédicure, et foncer à la gare. Pas de souci, nous sommes toutes bien à l’heure et le train aussi. Dans le train, le papotage reprend ses droits. Un peu plus, nous passions le week-end à Pont l’évêque où nous sommes descendues sur le quai par erreur et distraction! Ma copine me prête un portable. Mais, aïe, pas de mot de passe. Echec pour reconfigurer le portable à la boutique. Il est bloqué par l’entreprise. Un peu stressant une journée sans portable. Un test pour acter de ma dépendance. Deauville, j’y suis venue plusieurs fois, avec mon mari, les enfants, ma copine. La mer, l’hippodrome, le festival du film américain…Deauville est bien vide aujourd’hui. Mais la mer est bien là, au loin au bout de cette immense plage, devant les cabines de bain aux noms d’acteur. Des toasts avec des rillettes de la belle-îloise, du champagne, un plateau de fruits de mer magnifique et une longue soirée à parler de nous et des autres, de notre vie à venir, de nos projets…. Profiter de l’escapade, profiter du temps passé ensemble, qu’est ce qu’il y a de plus important?
Après avoir traversé des banlieues plus ou moins pauvres et tout aussi sales (c’est l’Italie du sud…) nous entrons par la porte principale qui arbore l’aigle, emblème de Palerme, symbole de liberté. La ville est construite sur 4 fleuves, du coup il n’y a pas de metro.
Tout près de la porte s’élève le palais royal. Il abrite le 1er parlement du monde créé en 1130.
Plongeons dans le moyen âge de la sicile. Les plus grandes connaissances du monde se sont développées en Sicile et ont été conservées à Palerme par frederic 2, petit fils du fondateur normand. (nord man, l’homme du nord, le français).
Les monuments ont été construits par les arabes qui connaissaient l’architecture et adapté par les diverses conquérants suivants. Du coup on trouve des églises en forme de mosquées. La Sicile a été sous 13 dominations différentes. Il est plus rapide de dire qui n’est pas venu !
En prenant la rue principale qui part de la porte et descend jusqu’à la mer, nous arrivons devant la cathédrale qui abrite les reliques de Sainte Rosalie patronne de Palerme. Mosquée déguisée en église. Une maxime gravée sur cette église: opebus credite (si je me souviens bien) qui veut dire: ce que vous faites est plus important que ce que vous dites. Nos ancêtres avaient déjà tout compris, et notre époque l’oublie trop souvent… Dans ce style, les policiers sans masques, parlent entre eux où aux passants dans les voitures. Masque obligatoire ?
Poursuivons le corso principale avec un arrêt pour déguster un jus d’oranges et grenades pressées. On arrive à la place di quatro canti, quatre quartiers ou place du soleil. Croisement de routes avec des statues et une fontaine dans chaque coin. Elles représentent les 4 saisons, les 4 fleuves (par les 4 fontainesl, les 4 saints, dont sainte Rosalie.
Partant à droite, un peu plus loin, la fontaine du prestoria surtout appelée place de la honte. Parce qu’elle est entourée de statues nues alors qu’elle se trouve devant un couvent: que vergogna, quelle honte ! Ou aussi parce que tant d’argent dépensé alors que Palerme en avait besoin.
Derrière, plusieurs eglises, couvents avec des coupoles arabes.
Quittons les monuments pour découvrir la Palerme d’aujourd’hui. Des petites ruelles tortueuses qui débouchent sur des placettes où les habitants se parlent de balcon à balcon ou de balcon à la rue ou la place. Des échoppes dans les ruelles, des magasins de souvenir et des marchés. Beaucoup de mouvement, de vie, de voies. Les murs jaunâtres, les volets verts, la saleté par terre, partout.
Quittons ce quartier pour nous diriger vers le théâtre massimo. Comme son nom l’indique, le plus grand, le premier. En réalité le 3ème d’europe, mais le premier climatisé dans les années 1800 par un système de courants d’air. Magnique batiment, construit après avoir rasé tout le quartier !
Il est temps de repartir de Palerme et de rentrer à l’hôtel, profiter de la plage, de la mer et des terrasses pour y prendre un petit verre.
Lever de soleil ce matin depuis l’hôtel. Ces vacances me font lever plus tôt que le travail ! Mais quel beau spectacle. Rare pour moi qui suit une lève tard.
Après une journée route hier, se sera une journée bateau aujourd’hui.
Les iles sont des volcans soudés entre eux. Les Iles eoliennes, ont été créée par des grecs. Ils produisaient des câpres. Chez nous, on mange le bouton. Ici ils mangent aussi le fruit (qui pousse après la fleur si on laisse eclore le bouton) et qui ressemble à un concombre avec une tige. En salade, ou au vinaigre. Plus délicat que le bouton.
L’homme des cavernes, lui, faisait des couteaux avec de la lave. Il faut 4 à 5 ans pour que la lave refroidisse. Si elle refroidit trop vite, les gaz sortent, la pierre devient blanche: c’est la pierre ponce. Sur l’ile, elle est protégée, on ne peut plus l’extraire. 1/4 de l’ile est en pierre ponce. Le reste en oxydiène, noire, coupante. On en fait des couteaux, des pointes de lances.
A Milazzo, nous embarquons dans une Navette vers Lipari, 1ère des îles eoliennes. 1h de traversée . Il fait très chaud déjà, 26 degrés. Pourtant il est à peine 9h. On se met à l’ombre à l’arrière du bateau. Je me suis mise le nez au vent pour regarder l’ile qui se dessine au loin. C’est reposant, le tangage du bateau, le bruit de l’eau et de l’écume et aussi celui du moteur… . Le ciel la mer la terre au loin. Je médite. Sur ma vie… Lipari la plus grande des iles éoliennes, la plus habitée et certainement la plus jolie.
On croise à notre droite l’île de Stromboli dans la brume. C’est une des plus petites iles, on ne peut pas y aller car le volcan est toujours actif. A gauche en avant, Vulcano, nous irons après. Tout au fond, la dernière des éoliennes, Saline.
A ce qu’il paraît, des policiers se déguisent en touristes à l’arrivée des bateaux pour prendre des photos témoins des personnes sans masque. Et sans masque 400e d’amende. Ça ne lésine pas en Italie… On n’a rien remarqué et vu beaucoup de personnes sans masque….
Depuis le bateau on aperçoit la coulée blanche de pierre ponce. La navette nous débarque à Lipari, sur la plage où était arrivé Ulysse.
Lipari se visite en peu de temps, comme toutes les eoliennes elle est petite et se concentre autour du port. Il y a une belle citadelle en haut avec de grandes terrasses panoramiques.
On se faufile un peu dans les ruelles pour éviter la voie centrale et ses boutiques de souvenirs. Par erreur, je voulais un granité citron, j’essaie la spécialité du coin, sorte de jus de citron salé. Pouah, je n’y reviendrai pas !
Après une heure de visite et pas mal de photos, retour sur le bateau, direction Vulcano. 10mn entre les 2 îles.
Vulcano est formée par 3 volcan. Dont un qui s’appelle la forge. L’histoire raconte que lorsque le forgeron tape sa forge, on voit de loin les étincelles. L’histoire ne dit pas qu’elle pièce a été usinée ! Et ne dit pas non plus l’odeur nauséabonde de soufre qui se dégage des collines. Là, le masque est bienvenue, plus un gilet devant le nez ! À l’endroit où l’odeur est presque la plus forte, il y a une pizzeria….. Seuls les autochtones doivent avoir le cœur d’y manger !
De nôtre côté, nous mangeons plus loin de cette odeur. Un plat de pâtes typiques de l’île : câpres et olives. Je déteste les câpres et pourtant ici, je trouve délicieuses leurs toutes petites câpres, à peine plus grosses que des lentilles.
On vient à Vulcano essentiellement pour ses bains de boue sulfureuse (fermés en ce moment) et ses eaux bouillonnantes. Dans l’eau de mer s’échappent ça et là des chapelets de petites bulles. Cela crée des courants d’eaux chaudes. Au milieu de l’eau, il y a même un gros jet d’eau chaude qui remonte à la surface. Comme un jacuzzi naturel. L’eau est très soufrée, vert pâle à certains endroits.
Je décide de prendre un bain pour profiter de cette curiosité. Au moment de mettre mon maillot de bain, je m’aperçois que j’ai pris 2 bas de maillot, pas de haut !!! et pas de topless en Sicile (en tout cas, pas vu) qu’à cela ne tienne, je me baigne avec mon tee shirt. Juste qu’à la sortie de l’eau, je fais un peu miss tee shirt mouillé !!! Voilà donc une baignade mémorable en tout point de vue !
Avant de repartir vers Milazzo, le bateau effectue un tour de l’île pour nous montrer quelques beautés de la nature. La Grotte de pégase (j’ai eu beau regarder je n’ai pas vu le cheval, encore moins les ailes !), bassins, falaises, rocher du lion (là j’ai bien vu le lion !) , colonne.
On peut même voir les niveaux de roches soulevées par les poussées suivantes.
L’excursion du jour nous conduit vers l’Etna. Le temps d’approche est assez long car nous sommes quasiment à l’opposé de l’île. Du temps pour notre guide, Mario, pour nous raconter des anecdotes sur la sicile. A savoir, quelques morceaux choisis: le nom de la déesse de la mer et de la terre, Desmeter, que les citronniers ici donnent 4 frutaisons, la dernière ne murissant pas fait ce que l’on appelle lime. Il y a de très nombreuses variétés de citron, l’une d’entre elle donne des citrons très gros, comme des melons allongés. D’autres sont sucrés ou acides ou amers, il y en a pour toutes les recettes. Dont les spaghetti aux citrons qui sont à tomber (les filles) aux dires de Mario !
On retraverse les champs de pistachiers, qui sont en réalité des orangers de petite taille !
Est-ce que vous saviez que l’on trouve les 3 volcans vesuve, stromboli et etna sur le même méridien ? Ce méridien, 25ème, grindwitch, je vérifierai ! Est aussi appelé faille volcanique, ou tunnel de lave.
L’etna ne fait pas partie de la Sicile. Non, non. La sicile faisait un golfe autrefois, et soudainement, du fond des mers a jailli le volcan. Et d’éruptions en éruptions, les coulées se sont agglutinées aux terres de la sicile. Il n’y a pas de terre, seulement de la lave. Maintenant, c’est la partie la plus habitée de l’île car la plus fertile.
Nous sommes partis très tôt ce matin car dès midi le volcan se couvre et adieu les photos. Pour notre venue, il est déjà couvert…. Pas d’image d’Épinal pour nous ! Heureusement il est très haut, 3300m, bien au dessus des nuages. Depuis le parking à 1900m, nous prenons le téléphérique puis une navette qui nous emmènent à 3000m. De là, on peut admirer une des 4 bouches de l’etna, toujours en activité. Des fumeroles blanches de vapeur d’eau 85% et jaunâtre de soufre. Légèrement plus bas, la petite bouche de l’éruption de cet été fume encore. Si le temps est beau (gloups) on peut voir la vallée en bas et la mer….😱.
Après cette première partie de journée, cap sur Taormine. En descendant la route de l’etna nous rencontrons la pluie. Les nuages s’accrochent à lui comme pour rivaliser avec son panache de fumeroles !
Bien heuresement il fait très beau à Taormine, et même très chaud. Son nom lui vient de sa situation géographique entre 2 collines qui forment comme 2 cornes de taureaux. La ville surplombe la mer de 200m. Depuis la place principale, il y a une vue magnifique. La rue principale est bordée de magasins de luxe. Et aussi d’un bon glacier ! De chaque côté partent des vicoli, petites ruelles ombragées. L’une d’elle conduit au jardin de la villa municipale. Un havre de fraîcheur, un panorama sur la mer et l’anse de Taormine. Ça me rappelle la vue sur la promenade des anglais à nice, vu du chateau. Sauf qu’en bas la promenade c’est la voie de chemin de fer ! Dans Taormine, le plus connu est le théâtre antique qui offre cette même vue depuis le haut de ses gradins. Mais, nous, pas envie de le faire ! Entrée payante, beaucoup de monde, peu de chose à voir… Et on a vu celui de Pollina, alors !
La journée est passée, la route est longue pour rentrer. Le retour se fera par le haut pour passer par Messine (sans pêcher la sardine) et le détroit, 3km de large, qui sépare la Sicile de la calabre – pied de la botte.
Une journée bien remplie, des souvenirs plein les yeux. Et de beaux rêves en perspective.
Ce matin nous partons pour les gorges de Tiberio. Présentées comme une promenade en barque sur des eaux limpides et baignade dans des baignoires naturelles. La réalité est moins paradisiaque… La chaleur de l’été a asséché la rivière.. Il ne reste qu’un fond d’eau assez saumâtre, noire dans les gorges et verte ailleurs. Les baignoires sont devenues lavabo ! Y aller, oui, au printemps, ce doit être magnifique. Personnellement, j’ai eu l’impression d’être au bord de l’Ardèche, en fin d’été. Heureusement, le trajet était sympatique à travers les collines et la balade en bateau gonflable avec charlotte, casque et masque, amusante. Chat échaudé craint l’eau froide, pour ceux qui ont fait le voyage à la Réunion avec moi, je me suis équipée d’une pochette téléphone étanche ! Ce fut tout de même une sortie agréable.
L’après-midi, c’est décidé : cap sur Pollina qui nous nargue du haut de la colline. Un petit travail d’étude des transports en commun du coin et nous voilà partis à pied pour Finale où devrait…. passer un bus pour Pollina. Internet prévoit 14h20, aucune indication sur l’arrêt de bus, les gens du coin nous disent 15h. Bah, attendons. Finalement le voilà à 14h20 ! Bravo Internet. Nous sommes fiers de la réussite de notre entreprise ! A nous Pollina.
Le chauffeur du bus prend soin de nous, il nois prévient quand descendre et nous donne l’heure de rendez-vous pour le retour.
Une vue à couper le souffle. Des ruelles pavées qui mènent tout en haut à un théâtre antique qui domine la vallée des collines. De l’autre côté de la ville, des escaliers qui surplombent la mer. C’est un village perché comme il y en a beaucoup en Sicile. Nous n’aurons peut-être pas l’occasion d’en voir d’autre alors ça valait le coup d’y monter.
Le bus nous redescend à l’heure convenue et nous dépose tout près de l’hôtel pour nous eviter le retour depuis finale. Trop sympa ce chauffeur.
Maintenant, quand je regarde Pollina depuis notre hôtel, je n’ai plus cette frustration de la voir si près sans pouvoir l’atteindre. Je revois la vue, les ruelles et je lui souris. La nuit elle scintille de mille lumières en haut de sa colline. Clin d’oeil, bonsoir.
Au départ il était question de louer une voiture pour aller visiter les villages alentour. Seulement voilà, il n’y a pas de voiture… A 7km au dessus de nous, le magnifique village perché de Pollina nous nargue. Impossible d’y aller. A pied, trop pentu et 7km aller, pas de bus, encore moins de train. Le staff de l’hotel, pourtant là depuis des années ne sait pas nous indiquer comment prendre un bus ou un train. Rien n’est prévu pour renseigner les personnes qui sortent de la norme « je reste à l’hôtel » ou « je fais les excursions de l’hôtel ».
Bien, ce sera donc une journée farniente. Mer, piscine, soleil, il y a pire comme punition ! Nous avons trouvé un petit restaurant au calme pour manger le midi. Pris nos marques dans ce complexe de vacances trop bruyant pour nous. La piscine, inabordable, trop de familles, de cris, pas de transat libre. Ce sera la mer, son sable noir volcanique, ses parasols tranquilles. Et une promenade dans les hauteurs pour se dégourdir les jambes.
L’Italie a cela de bien, que sans voiture on ne peut rien faire, avec, on ne sait jamais où la garer et elle est interdite dans la plupart des villes touristiques !
Une journée sans programme, pour nous qui ne savons pas nous arrêter. Une journée pour faire tomber la pression, pour s’ennuyer. Une journée pourtant qui a passé bien vite.
Le petit village à côté de l’hôtel s’appelle Finale. On peut y aller à pied en empruntant une ancienne route reconvertie en voie verte. Masque sur le nez, nous visitons. Finale domine la falaise et offre donc de jolis points de vue. En dehors de ça, c’est un village tout simple, avec son ancienne tour de guet et ses vieux sur un banc à l’ombre !
Bref, tout ça pour dire que Cefalù nous y allons l’après-midi. En plus des affaires habituelles, ne pas oublier de prendre son masque. Visiter une ville hyper touristique avec un masque par 30 degrés, n’est pas chose facile. On étouffe vite…. Cefalù est une très jolie ville du moyen âge, construite sous le rocher en forme de tête (céphale) qui servait de repère au marins. On ne s’y perd pas, ses ruelles sont tracées en perpendiculaire ; soit elles montent vers la cathédrale (nord sud) soit elles amènent vers la mer (est ouest). Il y a dans la ville un antique lavoir très particulier et bien entendu, une cathédrale. Construite par les byzantins comme une mosquée, puis adaptée par ces mêmes constructeurs pour faire plaisir à chaque religion. L’époque était plus tolérante que la notre… La grande rue qui descend vers la mer débouche sur une porte donnant sur la plage. Il y a une vie grouillante sur cette plage et dans l’eau. Les enfants et les jeunes, sautent, plongent, crient. C’est l’Italie. Tout le monde parle fort. On remonte par une autre rue en mangeant une glace (c’est l’Italie tout de même), le masque à la main.
Jusqu’au dernier jour ce voyage pouvait être annulé. Et ça y est, nous partons mon homme et moi. Il est très tôt ce matin, les valises sont bouclées, les masques dans le sac. C’est notre 1er voyage covid à l’étranger. Et la Sicile, c’est l’Italie. Et l’Italie a pris cher au printemps. Restons sereins, les vacances, le soleil vont nous faire du bien. Et on sera prudents… Alors, allons, y. Comme si de rien n’était, ou presque ! Il fait beau ce matin, on profite du lever 🌅 de soleil en roulant vers l’aéroport, les couleurs du ciel sont magnifiques. 1ère prise de température avant l’enregistrement. Très dérangeant qu’une personne vise votre front avec un pistolet … Il fait si clair aujourd’hui que l’on peut suivre le trajet de l’avion tout le long du voyage. Le plan de vol nous fait passer tout près de chez moi. Je distingue Bollène au loin, la vallée du Rhône et le mont ventoux qui se détache, majestueux. Puis il est temps d’obliquer vers nice, la corse, et enfin la Sicile qui se profile sous nos ailes. Le stromboli, l’etna. L’avion traverse la sicile nord sud. A l’arrivée à Catane, l’etna impose sa majesté dès le tarmack. 2ème prise de température. L’été est là aussi. Maintenant, nous allons refaire en bus la traversée sud nord ! L’occasion de regarder le paysage de l’intérieur de l’ile. D’abord les champs de pistachiers (enfin je suppose, j’ai lu que c’est la spécialité du coin et il y a des champs à perte de vue !), puis des terres vallonnées jaunies de la sécheresse de l’été. Pas un point de verdure, du jaune à perte de vue. Au loin les montagnes. La végétation change quand on les traverse.Elle devient plus fournie, les arbres plus hauts, plus verts. Enfin, la mer se découvre devant nous. D’un bleu profond, des terres rouges et noires de volcan. La côte est fantastique. Des falaises, une eau translucide avec un panaché de couleurs allant du vert au bleu sombre.
Enfin, nous sommes arrivés. 3ème prise de température. nous pouvons enlever nos masques, découvrir nôtre hôtel et prendre un bain de mer.
Aujourd’hui, une certitude, je n’ai pas de fièvre 🤒.
Entre un projet et sa réalisation, il y a toujours un monde. Le vocabulaire employé dans les projets ressemble au suivi d’un chemin. Démarrer, conduire, avancer, suivre, semé d’embuches, droit devant, pas à pas, aventureux, voir la ligne d’arrivée. Encore mieux, lorsque le projet est de partir sur un chemin.
L’idée est venue il y a déjà quelques années lors d’un voyage au Puy en Velay. Cette ville est fantastique, animée, agréable, vivante, envoutante. Au détour d’un village, j’ai croisé le chemin. Tout de suite, l’envie de randonner dans ces paysages magnifiques s’est imposée à moi. Je le ferai un jour avec Graine.
Ce jour, on le prévoit, on le fait émerger, on le cale. Ça y est, ce jour ce sera le 8 mai 2020. Il reste 2 mois pour s’entrainer, rassembler les informations et le matériel. Graine a l’expérience de Saint Jacques, elle est de bon conseil.
On parle d’un nouveau virus aux informations.
J’ai acheté une carte topographique et le livre de Stevenson.
Une ville en chine est entièrement confinée.
Espérons que la météo sera avec nous.
Je suis au chapitre 2 du livre. Le confinement est décrété en France. Il reste 6 semaines avant le départ, ça devrait aller.
Stevenson avance avec son âne, ou plutôt l’ânesse décide du chemin pour Stevenson. J’avance avec eux dans les chapitres.
Des règles strictes de sortie avec autorisation sont édictées.
Je suis plongée dans une randonnée au siècle dernier. Plus j’avance dans le livre, plus je sens le chemin s’éloigner. C’est l’anesse Modestine qui décide.
Nous pourrons sortir le 11 mai, pas plus de 100km.
J’ai fini le livre, rangé la carte. On recalera une date. Décidément Modestine ne veut pas démarrer.
Aujourd’hui, premier jour de sortie, nous sommes à Monastier. Prêtes à partir.
L’étrangeté du retour. Nous étions ailleurs.
Nous rentrons pour réintégrer le quotidien: la famille – enfants, petits-enfants, les activités de loisirs: arts plastiques, jogging …, les activités sociales: créneau aux 400 coops permanence aux Amis de St Jacques, bénévolat à l’Aire mots, garde de ma petite fille, les tâches ménagères: cuisine, courses, repassage, ménage…
Sas entre l’ailleurs et le quotidien: le voyage: voiture, train, avion.
Un entre-deux. Nous ne sommes plus dans l’ailleurs , pas encore dans le quotidien. Peu à peu, se dessinent les contours du quotidien tandis que s’estompent les paysages de l’ailleurs
Ranger dans la case souvenirs ce qui a été agréable. Oublier le reste. Mettre dans la to do list le tri des photos…